Lecture du livre du prophète Isaïe
Ainsi parle le Seigneur Dieu: Crie à pleine gorge ! Ne te retiens pas ! Que s’élève ta voix comme le cor ! Dénonce à mon peuple sa révolte, à la maison de Jacob ses péchés. Ils viennent me consulter jour après jour, ils veulent connaître mes chemins. Comme une nation qui pratiquerait la justice et n’abandonnerait pas le droit de son Dieu, ils me demandent des ordonnances justes, ils voudraient que Dieu soit proche: « Quand nous jeûnons, pourquoi ne le vois-tu pas ? Quand nous faisons pénitence, pourquoi ne le sais-tu pas ? » Oui, mais le jour où vous jeûnez, vous savez bien faire vos affaires, et vous traitez durement ceux qui peinent pour vous. Votre jeûne se passe en disputes et querelles, en coups de poing sauvages. Ce n’est pas en jeûnant comme vous le faites aujourd’hui que vous ferez entendre là-haut votre voix.Est-ce là le jeûne qui me plaît, un jour où l’homme se rabaisse? S’agit-il de courber la tête comme un roseau, de coucher sur le sac et la cendre? Appelles-tu cela un jeûne, un jour agréable au Seigneur ? Le jeûne qui me plaît, n’est-ce pas ceci: faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs ? N’est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim, accueillir chez toi les pauvres sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement,ne pas te dérober à ton semblable ? Alors ta lumière jaillira comme l’aurore, et tes forces reviendront vite.Devant toi marchera ta justice, et la gloire du Seigneur fermera la marche.Alors, si tu appelles, le Seigneur répondra; si tu cries, il dira : « Me voici. »
PSAUME
(50 (51), 3-4, 5-6ab, 18-19)
R/ Tu ne repousses pas, ô mon Dieu,
un cœur brisé et broyé.
Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour,
selon ta grande miséricorde, efface mon péché.
Lave-moi tout entier de ma faute,
purifie-moi de mon offense.
Oui, je connais mon péché,
ma faute est toujours devant moi.
Contre toi, et toi seul, j’ai péché,
ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait.
Si j’offre un sacrifice, tu n’en veux pas,
tu n’acceptes pas d’holocauste.
Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé ;
tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé.
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, les disciples de Jean le Baptiste s’approchèrent de Jésus en disant: « Pourquoi, alors que nous et les pharisiens, nous jeûnons, tes disciples ne jeûnent-ils pas ? » Jésus leur répondit : « Les invités de la noce pourraient-ils donc être en deuil pendant le temps où l’Époux est avec eux ? Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé; alors ils jeûneront. »
– Aelf, Paris
Les lectures de ce jour nous invitent à mieux respecter les temps de Dieu, de chercher à les assimiler, afin de pouvoir un jour accéder à l'éternité. Dans l’Évangile du jour, Jésus parle du "temps" de Jean le Baptiste et le temps de Jésus-Christ. Cela veut dire pour nous d'adapter nos différents temps afin de vivre pleinement le projet de Dieu à notre égard. Un autre adage de sagesse dit encore : "Celui qui veut aller trop vite se rapproche de la mort par devant et celui qui va trop lentement se rapproche de la mort par derrière; seul le geste poser à temps est un geste hors du temps". Cette dernière formulation, d'où provient-elle ? Elle n'est pas d'origine chrétienne mais tibétaine - mais sur ce point précis, elle rejoint parfaitement l'enseignement des lectures. Dans cet ordre d'idée, on cite encore l'Ecclésiaste "Il y a un temps pour tout et un temps pour chaque chose sous le ciel. "
Il est donc parfaitement juste de nous ajuster au temps de Dieu, lequel veut nous arracher aux temps de vie et de mort afin que nous aussi nous connaissions pleinement le temps de Dieu dans l'éternité ! Si l'on l'on en revient à la première lecture, on y retrouve la même idée de savoir distinguer temps de Dieu et temps des hommes. Connaître l'éternité, c'est sortir des catégories de temps. Béni soit Dieu en cette miséricorde !
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