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| Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Sainte Vierge | |
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ami de la Miséricorde Martyr du forum
| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Sainte Vierge Jeu 27 Mai 2021 - 18:05 | |
| CHAPITRE V - RELATIONS DE SAINT JOSEPH AVEC LA TRES SAINTE VIERGE
Devoirs de saint Joseph envers la très sainte Vierge
Passons maintenant à considérer séparément les devoirs que le mariage de saint Joseph avec la Vierge Marie imposait au glorieux Patriarche. Ces devoirs peuvent se réduire à trois chefs : d'abord, saint Joseph devenait le ministre fidèle de Marie dans les choses temporelles ; en second lieu, il devenait son fidèle gardien et le témoin de sa virginité ; enfin, il devait partager avec elle ses peines et ses joies.
En commençant par le premier devoir, rappelons-nous que la loi naturelle demande que le mari procure à sa femme les choses nécessaires à la vie, autant que celle-ci peut se trouver dans le besoin.
Or, Marie, nous le savons ; n'appartenait pas à la classe riche ; il fallait donc que le saint Patriarche procurât à son épouse le pain de chaque jour. Si l'on demande à quelle vertu se rapporte ce devoir, nous répondrons que c'est à la piété, vertu qui nous incline à subvenir, autant qu'il est en nous, aux besoins de nos parents, de notre patrie et des personnes qui nous sont proches.
Un second devoir que saint Joseph dut remplir envers Marie, fut celui de protéger la fleur de sa virginité ; non point que cette protection s'exerçât dans le cas d'une corruption intérieure, car Marie ne connut point les tentations de la chair ; mais il fallait que Joseph défendît son Epouse contre les attaques des méchants aussi bien que contre les calomnies d'hommes charnels, qui ignoraient complètement le mystère de sainteté opéré en elle par l'auguste Trinité.
Aussi saint Jérôme n'hésite-t-il pas à indiquer, comme raison du mariage de la Vierge avec saint Joseph, la crainte que les Juifs ne vinssent à la lapider, comme coupable d'adultère. D'autre part, la virginité de Marie devant être proposée à l'imitation des fidèles, il était nécessaire qu'elle eût non seulement un gardien, mais aussi un témoin autorisé, ce gardien et ce témoin ne pouvant être que le saint Patriarche.
Le troisième devoir de saint Joseph envers Marie fut celui de prendre part aux peines que, comme Corédemptrice du genre humain, celte Vierge sainte devait souffrir en union avec Jésus. Les plus grandes peines deviennent supportables quand elles sont partagées entre plusieurs ; aussi Dieu avait-il ordonné la présence de saint Joseph dans la sainte Famille, afin que Marie pût plus facilement supporter ses douleurs, en se voyant entourée de l'affection de saint Joseph.
On dira, peut-être que Marie jouissait déjà de la douce présence de son Fils, et que si saint Joseph était uni à elle afin de la consoler dans ses peines, Dieu n'aurait pas dû permettre la mort du saint Patriarche avant la passion du Sauveur, car, c'est à ce moment surtout que les souffrances de la Mère de Dieu atteignirent leur sommet.
Pour répondre à cette difficulté, observons d'abord que la divine Providence ordonne toute chose avec poids et mesure. Or, Jésus, dans son jeune âge, assistait sa Mère, il est vrai, par l'inspiration intérieure de sa grâce, mais non pas par sa conversation extérieure, car il n'appartient pas aux enfants, dans leur jeune âge, d'instruire ou de consoler leurs parents.
Ils ne le font que quand ils sont déjà arrivés à un âge plus avancé. C'est pourquoi, durant toutes les années de la minorité du Sauveur, Joseph fut le consolateur de Marie : il partagea, comme un époux dévoué doit le faire, ses peines et ses angoisses, comme aussi il partageait ses consolations et ses joies. Plus tard, quand Jésus commença sa mission publique et que saint Joseph fut mort, ce fut pour le Verbe incarné le moment de remplir, envers sa Mère chérie, l'office de consolateur.
Source : Livres-mystiques.com
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| | | ami de la Miséricorde Martyr du forum
| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Sainte Vierge Ven 28 Mai 2021 - 16:44 | |
| CHAPITRE V - RELATIONS DE SAINT JOSEPH AVEC LA TRES SAINTE VIERGE Devoirs de saint Joseph envers la très sainte Vierge Ajoutons que, dans les desseins de la divine Providence, l'union de saint Joseph avec la Vierge Marie avait aussi pour but la mutuelle édification des saints Epoux. C'est une des plus consolantes vérités de notre foi, que les événements de cette vie sont, par rapport à chaque individu, ordonnés ou arrangés par Dieu, pour le bien des élus. S'il se trouve parfois sur notre chemin, des personnes dont l'exemple ou les actions sont de nature à nous porter au mal, nous en rencontrons souvent d'autres qui sont pour nous, par la sainteté de leur vie, une source d'édification. Or, l'union conjugale de Marie et de saint Joseph fut précisément pour chacun de ces saints Epoux une cause mutuelle et permanente d'ascension dans la vertu, s'excitant l'un l'autre à la ferveur dans le service divin, à l'accomplissement d'actes de charité réciproque et à l'union dans la prière afin d'obtenir le but ultime de l'lncarnation, le salut des âmes. Fausses opinions touchant la présence de saint Joseph dans la sainte Famille Gardons-nous cependant de dire, avec certains auteurs, plus zélés qu'avertis, que de même qu'il appartient à l'homme d'instruire son épouse sur les grands mystères de la vie spirituelle, ainsi Dieu avait décrété l'union des saints Epoux, pour que Marie pût apprendre, à l'école de Joseph, les secrets des saintes Ecritures touchant l'œuvre de la Rédemption. Une telle opinion est contraire aux données de la sainte théologie, qui nous enseigne que Marie n'a jamais rien appris des hommes, mais que ses seuls maîtres furent l'Esprit Saint et son divin Fils. Encore moins faudrait-il dire, comme nous l'avons lu quelque part, que la présence de saint Joseph au sein de la sainte Famille avait pour but de maintenir la Mère de Dieu dans la pratique exacte des plus sublimes vertus, en empêchant, par son exemple et ses paroles, qu'elle ne fit rien qui contredit à l'esprit de sa sublime dignité. La grâce dont l'âme de Marie était remplie et dans laquelle elle était confirmée, était suffisante pour la maintenir au sublime degré de sainteté qui convenait à sa dignité et pour empêcher qu'elle ne contristât jamais le Saint-Esprit, son gardien dans les voies de, la vie intérieure. Saint Joseph a-t-il accompagné la sainte Vierge dans le voyage qu'elle fit, immédiatement après l'Annonciation, pour visiter sa cousine Elisabeth ? On s'est demandé souvent si saint Joseph accompagna la très sainte Vierge dans le voyage qu'elle fit à Saint-Jean « in montana », lieu appelé communément Ain Karem. Ce voyage Marie l'accomplit immédiatement après l'Annonciation pour visiter sa cousine Elisabeth. Or saint Luc, qui nous raconte ce voyage, ne parle point du saint Epoux de Marie à cette occasion. Sans prétendre trancher une question sur laquelle les auteurs sont divisés, nous embrassons volontiers l'opinion de saint Bernardin de Sienne, opinion partagée également par de graves auteurs, tels que le cardinal Cajetan, Suarez et bien d'autres, selon laquelle saint Joseph prit réellement part à ce voyage, pour assister Marie et pourvoir à sa sûreté, comme d'ailleurs c'était son devoir. En effet, les saints Epoux, nous l'avons dit, étaient déjà unis par les liens d'un vrai mariage ; d'un autre côté, il ne convenait pas que saint Joseph abandonnât son épouse dans une circonstance où elle avait tout particulièrement besoin de son assistance. Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Sainte Vierge Sam 29 Mai 2021 - 17:52 | |
| CHAPITRE V - RELATIONS DE SAINT JOSEPH AVEC LA TRES SAINTE VIERGE
Saint Joseph a-t-il accompagné la sainte Vierge dans le voyage qu'elle fit, immédiatement après l'Annonciation, pour visiter sa cousine Elisabeth ?
On pourrait objecter que, si le saint Patriarche avait réellement pris part à ce voyage, il aurait certainement entendu le cantique de Marie et aurait pu connaître ainsi le mystère accompli en elle, tandis que ce même mystère ne lui fut révélé que plus tard, c'est-à-dire, lorsqu'il s'aperçut que Marie était enceinte.
Mais on peut très bien répondra que Marie seule entra alors chez Elisabeth, selon la coutume des Orientaux qui ne permettent pas aux hommes de s'introduire dans les habitations des femmes. On peut encore supposer que si le saint Patriarche entendit la salutation d'Elisabeth et le Cantique de Marie, il n'en saisit pas pleinement le sens, mais que seulement il comprit, d'une manière générale, que quelque chose de grand devait s'accomplir en son Epouse. Il se contenta donc d'admirer en silence les voies de la Providence, attendant qu'il plût à Dieu de l'éclairer davantage.
Cette opinion, qui nous semble la plus probable, ne devrait cependant pas nous faire mépriser une autre supposition qu'émet le savant Pape Benoît XIV lorsqu'il dit[159] : « Nous tenons pour très vraisemblable que la sainte Vierge n'alla pas seule dans ce voyage ; nous ne pouvons cependant pas affirmer en toute sûreté que saint Joseph fut son compagnon. » En effet, le saint Patriarche aurait très bien pu pourvoir à ce qu'une matrone grave accompagnât Marie dans cette visite à sainte Elisabeth.
Angoisse de saint Joseph
Nous arrivons à un événement de la vie du glorieux Patriarche que l'on peut considérer comme le moment le plus critique et le plus douloureux de son union matrimoniale avec la Vierge toute sainte. Voici comment l'Ecrivain sacré raconte le fait : « Marie, mère (de Jésus), étant mariée à Joseph, il se trouva qu'elle avait conçu de l'Esprit Saint, avant qu'ils eussent été ensemble. Mais Joseph, son Epoux, étant un homme juste, et ne voulant pas la déshonorer, résolut de la renvoyer secrètement.
Or, comme il roulait ces pensées dans son esprit, voici qu'un Ange du Seigneur lui apparut dans son sommeil et lui dit : Joseph, fils de David, ne crains pas de garder avec toi Marie comme ton épouse ! Car ce qui est né en elle procède du Saint-Esprit... Joseph, réveillé de son sommeil, fit ce que l'Ange du Seigneur lui avait ordonné et continua de vivre avec son épouse. »
Ces paroles, aussi sobres qu'éloquentes, nous révèlent discrètement combien grande dut être l'angoisse du saint Patriarche. D'une part, il connaissait par expérience l'incomparable sainteté de son Epouse ; de l'autre, il ne pouvait s'expliquer l'état de grossesse dans lequel il la voyait.
Que fit alors cet homme juste par excellence ? il fit ce que doit faire toute personne prudente se trouvant en présence d'un événement dont elle ne connaît ni la cause proportionnée, ni l'entière signification. Il suspendit son jugement, se laissant toutefois incliner vers l'alternative la plus favorable à la très sainte Vierge.
Car, tant que nous n'avons pas de preuves certaines de la malice de certaines actions de notre prochain, la prudence et la charité veulent que nous interprétions ces actions dans un bon sens, aimant plutôt nous tromper en gardant une bonne opinion de quelque homme mauvais, qu'en nourrissant dans notre esprit une mauvaise opinion d'un homme vertueux.
Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Sainte Vierge Dim 30 Mai 2021 - 16:39 | |
| CHAPITRE V - RELATIONS DE SAINT JOSEPH AVEC LA TRES SAINTE VIERGE Angoisse de saint Joseph
Saint Joseph, donc, tout en ignorant la vérité objective du mystère qui nous occupe, ne perdit aucunement l'estime qu'il avait pour Marie ; nous allons plus loin, il ne soupçonna, chez elle, rien qui impliquât une justice diminuée ou un fléchissement de sainteté.
Selon l'enseignement du Docteur angélique, il y a, dans tout soupçon, quelque chose de vicieux, venant de ce fait, que nous entretenons, au sujet d'une personne, une opinion mauvaise appuyée sur de faibles indices. Or ceci peut arriver de trois manières : d'abord, de ce fait, qu'une personne étant mauvaise en elle-même, elle croit facilement que les autres lui ressemblent ; secondement, parce qu'on n'aime pas une personne ou qu'on lui porte envie, ou encore qu'on pense d'elle les mauvaises qualités qu'on lui souhaite ; troisièmement, parce qu'on a souvent éprouvé le mal, et ainsi les vieillards, instruits par une longue et pénible expérience, deviennent facilement soupçonneux.
Il est donc évident que tout soupçon, entendu dans le sens que nous venons de dire, entraîne avec soi une certaine tache de péché : de péché véniel, si l'on se maintient dans le cercle d'un simple doute positif non fondé ; de péché mortel, si l'on incline, sans motif suffisant, vers une culpabilité réelle, de la part de notre prochain, dans une matière qui soit grave en elles même.
Ces considérations nous amènent à conclure combien saint Joseph, lui, si juste et si saint, et si désireux du bien de sa chaste épouse, eut à cœur d'écarter de son esprit toute idée de soupçon sur la conduite de Marie. Bien sérieux, il est vrai, était le motif qui aurait pu, absolument parlant, l'incliner à conclure à un acte d'adultère de la part de son Epouse ; mais les circonstances si bien connues de la sainteté de Marie ne laissèrent, dans l'âme du saint Patriarche, aucun accès au soupçon ; aussi, malgré son angoisse, n'estima-t-il pas moins son Epouse bien-aimée. Mais, en réalité, quelle peine pour son coeur si délicat et si aimant !
Opinions entièrement erronées
Non seulement nous ne pouvons admettre que saint Joseph soupçonnât la vertu de Marie, mais nous devons également rejeter l'opinion de quelques auteurs, parmi lesquels toutefois nous rencontrons de grands noms, tels que Calmet et Corneille de la Pierre, qui ont cru pouvoir retracer l'origine de l'angoisse du saint Patriarche dans ce fait que ses soupçons tombèrent, non pas sur Marie, mais sur quelque individu, qui aurait pu commettre sur elle des actes de violence.
Eloignons de notre esprit une supposition si grossière, si contraire au soin jaloux de la Providence envers Marie, si indigne du gardien fidèle que Dieu lui avait donné.
Nous rejetterons non moins catégoriquement, une opinion que nous lisons passim dans les écrits de saint Bernard dans ceux du pieux Gerson et dans les révélations de sainte Brigitte, selon laquelle le saint Patriarche, sachant que Marie avait conçu par l'opération du Saint-Esprit, conçu, dis-je, le Verbe de Dieu, aurait été poussé, par un sentiment de profonde humilité, à se juger indigne de jouir de la compagnie de la Mère de Dieu, à cause de ses péchés.
Si nous nous rappelons, d'un côté, que saint Joseph ne fut instruit que plus tard de la miraculeuse fécondité de Marie, et que, d'un autre, nulle tache ne vint jamais souiller sa vie irréprochable, nous verrons que cette opinion est encore moins soutenable que la précédente. D'ailleurs, si le saint Patriarche forma le dessein d'éloigner Marie de son toit, ce ne fut que pour se conformer aux prescriptions de la loi de Moïse, comme nous le disions tout à l'heure.
Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Sainte Vierge Lun 31 Mai 2021 - 17:18 | |
| CHAPITRE V - RELATIONS DE SAINT JOSEPH AVEC LA TRES SAINTE VIERGE
Conduite de saint Joseph dans cette circonstance
Nous aimons à nous arrêter ici, pour admirer la conduite de saint Joseph, dans cette circonstance qui, certainement, fut la plus douloureuse de toute sa vie. Or, cette conduite nous apparaît empreinte d'une prudence et d'une charité sans égales ; c'est pourquoi l'Esprit Saint lui décerne, précisément en cette occasion, le titre d'homme juste, titre qui, dans le langage de l'Écriture, désigne un homme orné de toutes les vertus.
La loi de Moïse ne permettait pas à un homme de garder avec lui une femme adultère. La faute de cette malheureuse devait être portée devant les juges, auxquels il appartenait de se prononcer en faveur du divorce et de fixer la peine à infliger.
Mais le saint Patriarche ne pouvait croire à la culpabilité de Marie ; il n'était donc pas strictement tenu de suivre ce procédé, qui aurait abouti au renvoi de son Epouse bien-aimée. Il crut donc suffisant, dans son exquise charité, de la renvoyer secrètement, contentant ainsi sa conscience et pourvoyant en même temps à l'honneur de Marie.
Mais le Seigneur, qui se plaît à consoler les humbles, ne laissa pas longtemps le juste Joseph dans cette pénible situation. Il lui envoya un Ange pour le rassurer et le mettre au courant du mystère divin qui s'était opéré en Marie. Le messager céleste révéla donc au saint Patriarche la conception virginale de Jésus et sa mission rédemptrice ; de plus, il lui confia le mandat honorable d'imposer à l'enfant qui devait naîtra le nom ineffable de Jésus.
La promptitude avec laquelle le secours divin fut accordé à saint Joseph en réponse à ses ferventes prières, est bien faite pour nous inspirer une grande confiance dans l'aide d'En-Haut au milieu des peines et des angoisses dont la vie présente est parsemée. D'ailleurs, la sainte Ecriture et l'histoire ecclésiastique sont pleines d'exemples d'un pareil secours, généreusement accordé à tous ceux qui recourent à Dieu avec une foi vive et une humble confiance.
Quel fut le genre de vision dont, fut gratifié saint Joseph ?
Veut-on maintenant savoir à quel genre de vision prophétique se rattache la révélation accordée à saint joseph ? Nous répondons que cette révélation ne fut pas l'effet d'une vision corporelle, mais d'une vision imaginaire, car il est dit que l'ange apparut au saint Patriarche dans son sommeil. Cette vision fut donc d'un degré inférieur à la vision corporelle accordée à la très sainte Vierge lors de l'Annonciation.
Nous disons que la vision imaginaire est d'un degré inférieur à la vision corporelle ; car les sens corporels étant le principe de la connaissance humaine, il s'ensuit que ce qui nous est manifesté par ce moyen, l'emporte en certitude sur ce qui nous est révélé par voie d'imagination.
Il ne faudrait pas croire, cependant, que la vision accordée à saint Joseph durant son sommeil, manquât de certitude. Car ce sommeil appartenait au genre de la révélation prophétique, dans laquelle le voyant acquiert la certitude de la vérité objective des choses qui lui sont manifestées.
En réalité, une telle vision apporte toujours à l'âme une très grande paix, contrairement aux illusions diaboliques, qui laissent le trouble dans l'esprit ; de plus, il n'y a rien dans ces sortes de révélations pour choquer la foi ou les principes de la raison ; en outre, l'âme du voyant est tellement convaincue de la vérité des choses qui lui sont manifestées, qu'il n'a, par rapport à elles, aucun doute, et que même il serait prêt à confirmer, par son sang, la réalité de ce qu'il a vu. Ce que nous lisons dans la vie de plusieurs Saints gratifiés de visions de ce genre confirme amplement ce que nous affirmons.
Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Sainte Vierge Mar 1 Juin 2021 - 17:16 | |
| CHAPITRE V - RELATIONS DE SAINT JOSEPH AVEC LA TRES SAINTE VIERGE
Notre étude sur les relations de saint Joseph avec la Mère de Dieu serait incomplète
De quelle manière Marie fut-elle soumise à saint Joseph durant sa vie mortelle et, si nous ne parlions maintenant de la manière dont il est dit que Marie lui fut soumise, comme une épouse doit l'être envers son époux, selon ces paroles de saint Paul : « Que les femmes soient soumises à leurs maris, comme au Seigneur ; car l'homme est le chef de la femme. » Mais, pour éviter toute erreur dans un sujet aussi délicat, il convient de distinguer une triple soumission : l'une regarde la bonté ; 1a seconde, la servitude ; la troisième, la volonté.
C'est-à-dire, qu'un homme peut être soumis à un autre, ou parce que celui-ci possède une bonté morale plus grande que celui-là ; ou parce qu'il ordonne et dispose les choses temporelles de cette autre personne ; ou enfin parce qu'il lui impose des ordres que celui-ci doit suivre. Voyons maintenant de quelle manière on peut dire que Marie fut soumise à saint Joseph.
D'abord, en ce qui concerne la soumission de Marie envers son Epoux pour ce qui regarde la bonté, il est clair qu'elle ne lui fut pas soumise, puisqu'elle le surpassait de beaucoup en grâce et en sainteté. On peut dire, au contraire, que ce fut saint Joseph qui reçut d'elle, par une influence morale, des grâces très abondantes pendant tout le temps qu'ils vécurent ensemble.
Quant à la soumission de servitude qui regarde, nous l'avons dit, les dispositions temporelles de la vie par rapport aux soins à procurer à la sainte Famille, aux moyens de subsistance ou au règlement des relations de la vie conjugale, il n'y a point de doute que Marie ne fût soumise à saint Joseph, auquel il appartenait, par disposition divine, de fixer le temps, l'ordre et la manière dont chaque chose devait s'accomplir.
C'est ainsi que, quand éclata la persécution d'Hérode, c'est à saint Joseph et non point à la sainte Vierge, que l'ordre fut transmis de fuir en Egypte, et plus tard de retourner dans la terre d'Israël.
C'est pourquoi, ce qui est dit de Notre-Seigneur par rapport à ses parent : « Il leur était soumis », paroles qui doivent s'entendre d'une soumission de servitude, s'applique également à Marie par rapport à son très chaste époux.
Notons que cette soumission ne portait aucune atteinte à l'incomparable dignité de la Mère de Dieu. Car ce genre de soumission était bien différent de celui qui suppose un strict domaine, tel qu'est la soumission d'un esclave par rapport à son seigneur. La soumission de Marie à saint Joseph était plutôt une espèce de subordination voulue par Dieu pour le bien des membres de la sainte Famille, subordination dont saint Paul parle si bien, quand il dit: « Que toute personne soit soumise aux autorités supérieures, car il n'y a d'autorité qui ne vienne de Dieu. »
C'est pourquoi, en obéissant à Joseph, la très sainte Vierge obéissait plutôt à Dieu qu'à un homme, selon l'expression de saint Pierre : « Soyez donc soumis à tout règlement humain, à cause de Dieu, comme étant libres, non pour faire de la liberté une sorte de voile dont se couvre la méchanceté, mais comme les serviteurs de Dieu. »
Le troisième genre de soumission, avons-nous dit, est une soumission de volonté. Mais comme ce point présente une certaine difficulté, nous le traiterons à part et plus au long dans le paragraphe suivant.
Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Sainte Vierge Jeu 3 Juin 2021 - 16:53 | |
| CHAPITRE V - RELATIONS DE SAINT JOSEPH AVEC LA TRES SAINTE VIERGE Soumission volontaire de marie à saint Joseph
Mais, si la Vierge Mère n'était pas tenue à obéir à saint Joseph, consentit-elle à user de cette exemption ?
Non, répondons-nous. Marie, après l'Incarnation, continua, comme par le passé, à obéir à son chaste époux, de même que Jésus, Dieu et homme tout ensemble, voulut obéir à ses parents, nous donnant ainsi un exemple admirable de cette obéissance que nous devons à nos supérieurs, vertu si nécessaire et pourtant si difficile à pratiquer.
Pour être complets, nous devrions ajouter que ni la soumission de Jésus envers ses parents, ni celle de Marie envers saint Joseph n'appartenaient formellement à la vertu d'obéissance, vu la supériorité respective de l'un et de l'autre ; toutefois, les actes de soumission qu'ils ne cessaient de faire étaient revêtus du mérite que leur donne cette vertu, précisément à cause de la disposition d'esprit et de cœur où étaient Jésus et Marie, d'obéir parfaitement aux ordres reçus, si leur condition avait requis d'eux cette obéissance formelle.
Place de saint Joseph dans la sainte Famille après l'Incarnation
D'après ce que nous venons de dire, il faut conclure à un changement radical de relations entre saint Joseph et Marie après l'Incarnation du Verbe : changement dont nous avons un exemple dans le fait de l'émancipation d'un fils par rapport à ses parents, ou d'un homme élevé au souverain pontificat par rapport aux princes de la terre : l'un et l'autre n'étant plus tenus au devoir de l'obéissance formelle.
Il n'est donc pas rigoureusement exact d'appeler saint Joseph le chef de la sainte Famille, du moins pour ce qui regarde le temps qui suivit l'Incarnation, le mot « chef » supposant une supériorité qui n'appartenait pas au saint Patriarche.
Encore moins devrait-on dire de saint Joseph qu'il était sur la terre le représentant, le tenant-lieu de Dieu le Père, son ombre créée, son image vénérable. Ces expressions, que nous lisons dans quelques pieux auteurs, sont pour le moins exagérées, et il faut se garder de les employer.
Le titre propre de saint Joseph est gardien de la sainte Famille, et ce titre exprime admirablement le devoir qui lui incombait de disposer, par rapport à Jésus et à Marie, des choses temporelles, de fixer l'ordre des événements journaliers.
C'était donc à lui qu'il appartenait d'arranger, chaque année, les détails du voyage qu'il devait faire, avec sa sainte Epouse, à Jérusalem, au jour solennel de la Pâque.
CHAPTRE VI - RELATIONS DE SAINT JOSEPH AVEC LE VERBE INCARNÉ Dans quel sens saint Joseph peut-il être appelé le père de Jésus-Christ
Après avoir considéré les relations du saint Patriarche Joseph avec sa chaste Épouse, il convient que nous considérions celles qui le rattachent à son Fils putatif, Notre-Seigneur Jésus-Christ.Il est à peine besoin de relever l'importance du sujet que nous allons traiter.
C'est du Verbe incarné que dérivent toute dignité, tout honneur et toute sainteté. C'est par lui que Marie, pour l'avoir enfanté, a été élevée au-dessus de toutes les créatures.
C'est par lui également que saint Joseph, du fait d'avoir été choisi comme son père sur la terre, a atteint un tel degré de perfection et de gloire, qu'il n'est surpassé, au ciel, que par sa sainte Epouse.
Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Sainte Vierge Ven 4 Juin 2021 - 16:40 | |
| CHAPTRE VI - RELATIONS DE SAINT JOSEPH AVEC LE VERBE INCARNÉ
Dans quel sens saint Joseph peut-il être appelé le père de Jésus-Christ
Nous avons coutume d'appeler saint Joseph le père putatif ou nourricier de Jésus-Christ, et ces expressions sont à retenir. Elles ont cependant besoin d'explication, car elles ne représentent pas, d'une manière adéquate, toute la gloire du saint Patriarche. Sans avoir contribué directement à la conception du Sauveur, saint Joseph n'en est pas moins le vrai Epoux de celle qui lui a donné notre chair.
Pour qu'on puisse dire en toute vérité d'une chose, plante ou animal, qu'elle appartient de droit naturel à une personne, il suffit que cette plante, que cet animal naisse dans le domaine de cette personne. Ainsi donc, pour qu'un homme puisse revendiquer, de droit matrimonial, la paternité sur son enfant, il suffit que celui-ci soit conçu de sa légitime épouse, en dehors de tout adultère, selon ce principe du droit, que « celui-là est censé être le père d'un enfant, que le mariage indique comme tel ».
Ainsi donc, l'enfant divin qui, par l'opération du Saint-Esprit, fut conçu dans le sein de Marie, appartenait de droit au légitime Epoux de cette Vierge sainte, qui doit, par conséquent, être appelé le père de cet enfant dans un sens bien supérieur à celui indiqué par les mots, père putatif et père nourricier.
Saint François de Sales, dans son style si plein de charme, met en belle lumière cette vérité. « J'ay accoustumé de dire, écrit-il, que si une colombe... portoit en son bec une datte, laquelle elle laissast tomber dans un jardin, diroit-on pas que le palmier qui en viendroit appartient à celuy à qui est le jardin ?
Or, si cela est ainsi, qui pourra douter que le Sainct Esprit ayant laissé tomber ceste divine datte, comme un divin colombeau, dans le jardin clos et fermé de la très saincte Vierge (jardin scellé et environné de toutes parts des hayes du sainct vœu de virginité et chasteté toute immaculée), lequel appartenoit au glorieux sainct Joseph, comme la femme ou l'espouse à l'espoux : qui doutera, dis-je, ou qui pourra dire que ce divin palmier, qui porte des fruits qui nourrissent à l'immortalité, n'appartient quant et quant à ce grand sainct Joseph ?
La paternité de saint Joseph par rapport au Verbe incarné
D'ailleurs, c'est de la bouche même de la Mère de Dieu que nous apprenons cette vérité si consolante. Marie, en effet, n'a-t-elle pas expressément appelé saint Joseph le père de Jésus-Christ tout court ? « Voici, disait-elle, que votre père et moi nous vous cherchions tout affligés. »
Les saints Évangélistes, Matthieu et Luc, ne se servent pas d'autres expressions, quand, selon la remarque de saint Augustin, « ils recensent la génération de Jésus-Christ, celui-là par voie descendante, celui-ci par voie ascendante : tous deux par Joseph. Pourquoi ? Parce qu'il était père. Pourquoi était-il père ? Parce qu'un homme est d'autant plus fermement père, qu'il est père d'une manière plus chaste ».
Deux choses, en effet, appartiennent à la notion de paternité : l'une est la production du corps de l'enfant ; l'autre, l'affection spirituelle avec laquelle les enfants sont conçus : or, ce second élément l'emporte sur le premier en stabilité. Ainsi donc, bien que Notre-Seigneur n'ait pas été conçu par l'opération de saint Joseph, cependant, comme le proclame éloquemment le même saint Augustin, a un fils, non un fils quelconque, mais le Fils de Dieu, est né de la Vierge Marie, à la piété et à la charité de Joseph ».
Et il ajoute encore : « Ce que l'Esprit Saint a opéré, il l'a opéré pour tous les deux (Marie et Joseph)... L'Esprit Saint se reposant dans la justice de chacun d'eux, a donné à tous les deux un enfant. »
Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Sainte Vierge Dim 6 Juin 2021 - 2:51 | |
| CHAPTRE VI - RELATIONS DE SAINT JOSEPH AVEC LE VERBE INCARNÉ
Précisions au sujet de l'expression, Père de Jésus, attribuée à saint Joseph
Le point que nous venons d'exposer est tellement important, que nous croyons utile d'y insister pour mieux préciser encore notre pensée.
D'abord, quant au titre de père putatif, il nous faut distinguer deux sens dans lesquels cette expression peut être prise : s'il s'agit d'éloigner toute idée de coopération de la part de saint Joseph dans la conception du Verbe, l'expression est juste ; mais si, en outre, on voulait entendre que saint Joseph n'eût aucun droit sur l'Enfant né de la très sainte Vierge, l'expression ne pourrait se soutenir.
Saint Ambroise a une très belle parole à ce sujet : « Il ne faut pas se formaliser de cette expression : (Jésus) était, comme on le croyait, fils de Joseph. Il était juste qu'on le crût, parce qu'il ne l'était pas par nature ; et précisément on le croyait, parce que celle qui l'avait engendré était Marie, unie en mariage à son époux Joseph. »
Secondement, ce serait une erreur de croire que saint Joseph fût appelé le père de Jésus-Christ dans le sens où nous appelons père un homme qui adopte un enfant, car, selon la définition classique, l'adoption est l'assomption d'une personne étrangère à la qualité de fils et d'héritier.
Or, Jésus-Christ n'était pas un étranger pour saint Joseph, puisqu'il était né de sa légitime épouse, qu'aucun autre homme n'avait fécondée ; c'est pourquoi le Sauveur succéda aux biens de saint Joseph, non pas comme fils adoptif, mais de droit naturel. D'ailleurs, nous l'avons dit, et cela, sur l'autorité de saint Augustin, l'adoption était chose inconnue chez les Hébreux.
Mais faudra-t-il, pour cela, dire avec Suarez, que saint Joseph appartient intrinsèquement à l'ordre de l'union hypostatique ?
Nous avons déjà exclu cette opinion, qui ne peut se soutenir, dès qu'on considère que Joseph fut étranger à la formation du corps du Verbe incarné. Quelques auteurs, il est vrai, ont cherché à étayer cette thèse, en supposant que l'action de l'Esprit Saint dans Marie se borna à emprunter à saint Joseph une cellule germinative et à l'insérer dans le sein de la Mère de Dieu, laissant intacte sa virginité.
De cette manière, disent-ils, saint Joseph aurait concouru d'une manière instrumentale à la conception du Verbe, et ceci suffirait pour le faire appartenir intrinsèquement à l'union hypostatique. Mais un tel enseignement, inconnu de toute l'antiquité, dénature le texte sacré et répugne au sens catholique.
C'est pourquoi il a été justement condamné par l'Église.
Amour mutuel de saint Joseph et de Jésus-Christ
Notre étude sur les relations de saint Joseph avec le Sauveur nous amène à parler de l'amour intime, tout surnaturel et divin, que ces deux personnes se portèrent mutuellement.
Nous le faisons en toute humilité et confusion, sachant bien que nos pauvres paroles sont inadéquates à exprimer, même dans une faible mesure, la flamme d'amour surnaturel dont étaient embrasés leurs cœurs.
Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Sainte Vierge Dim 6 Juin 2021 - 17:52 | |
| CHAPITRE VI - RELATIONS DE SAINT JOSEPH AVEC LE VERBE INCARNÉ
Amour mutuel de saint Joseph et de Jésus-Christ
Pour commencer par l'amour de saint Joseph envers le Divin Enfant, comme celui-ci lui appartenait par les droits d'un vrai mariage, il l'aimait avec toute l'affection que le plus tendre des pères peut avoir pour le meilleur des fils. Mais à cet amour, inspiré et dicté par la nature, il faut ajouter des sentiments d'affection d'un ordre supérieur, sentiments inspirés au saint Patriarche par l'Esprit Saint lui-même, qui est l'Esprit d'amour.
Ecoutons comment notre grand Bossuet rend cette profonde pensée : « Mais peut-être vous demanderez où il prendra ce cœur paternel, si la nature ne le lui donne pas ?
Ces inclinations naturelles peuvent-elles s'acquérir par choix, et l'art peut-il imiter ce que la nature écrit, dans les cours ? Si donc saint Joseph n'est pas père, comment aura-t-il un amour de père ? C'est ici qu'il nous faut entendre que la puissance divine agit en cette œuvre.
C'est par un effet de cette puissance que saint Joseph a un cœur de père ; et si la nature ne le donne pas, Dieu lui en fait un de sa propre main...
Le vrai Père de Jésus-Christ, ce Dieu qui l'engendre dans l'éternité, avant choisi le divin Joseph pour servir de père au milieu des temps à son Fils unique, a fait, en quelque sorte, couler en son sein quelque rayon ou quelque étincelle de cet amour infini qu'il a pour son Fils : c'est ce qui lui change le cœur, c'est ce qui lui donne un amour de père ; si bien que le juste Joseph, qui sent en lui-même un cœur paternel, formé tout à coup par la main de Dieu, sent aussi que Dieu lui ordonne d'user d'une autorité paternelle.
Le célèbre Père Faber, fondateur de l'Oratoire de Londres et Tertiaire Servite de Marie, a également sur ce sujet une très belle remarque : « (Saint Joseph), dit-il, aimait Jésus d'un amour filial tel que, partagé entre tous les pères du monde, il les rendrait plus heureux qu'ils ne sauraient le croire.
Cet amour surpassait en grandeur et en sainteté tout ce qu'il y a jamais eu d'amour paternel ; il était si prodigieux, si étendu, si varié, que toutes les paternités de la terre pourraient emprunter à la sienne sans l'épuiser. »
Enfin, n'oublions pas de mentionner les belles paroles de Léon XIII, dans la prière qu'il ordonna de réciter durant le mois d'octobre, après le chapelet de la sainte Vierge : « Par l'amour paternel dont vous avez entouré l'Enfant Jésus, nous vous en supplions, etc... »
D'un autre côté, qui pourra dire combien saint Joseph aimait Celui qui l'appelait, dans le sens profond que nous avons indiqué, son Père bien-aimé ? Jamais fils n'aima ses parents avec une tendresse plus intense, plus surnaturelle.
c'était sur lui que se reportaient spontanément, après Marie, ses pensées les plus affectueuses, sa sollicitude la plus empressée. Et comme l'amour de Jésus était l'amour d'un Dieu qui se complaît à enrichir de ses dons l'objet de son affection, que de grâces le Verbe incarné, encore tout petit enfant, ne répandait-il pas dans le cœur du saint Patriarche !
On pourrait difficilement trouver un plus bel objet de contemplation pour les âmes spirituelles, que cet amour mutuel de Joseph et de Jésus. Profond et joyeux mystère, où l'âme chrétienne trouve une source inépuisable de consolation et de paix !
Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Sainte Vierge Lun 7 Juin 2021 - 17:02 | |
| Devoirs de saint Joseph envers Jésus-Christ
Le premier devoir du saint Patriarche envers Jésus enfant fut celui de pourvoir à ses besoins temporels et de protéger sa vie contre les assauts de ceux qui méditaient sa mort.
Le Christ était venu dans l'infirmité de la chair et sa Mère seule ne pouvait suffire à lui procurer les choses nécessaires à la vie ou à le défendre contre la persécution du roi de la Judée.
Il appartenait donc à saint Joseph, comme au Père fidèle du Verbe incarné, de remplir envers lui ce double office. C'est pourquoi l'Ecriture, aussi bien que la Tradition, nous le représentent-elles comme portant Jésus en Egypte, pour le dérober à la fureur d'Hérode, et comme exerçant la profession de charpentier, précisément pour subvenir aux besoins de la sainte Famille. A côté de ce devoir d'un caractère général, il faut rappeler, en particulier, un double office que saint Joseph remplit envers Jésus, en conformité avec les prescriptions divines.
Le premier fut la circoncision du divin Enfant ; le second, l'imposition du nom de Jésus, conformément à ce que nous lisons dans saint Luc : « Huit jours après la naissance de l'Enfant, on le circoncit et on lui donna le nom de Jésus. »
Saint Joseph, ministre de la circoncision
Le Sauveur étant « né sous la loi », et étant venu au monde « dans la ressemblance de la chair de péché», voulut, suivant en cela, comme toujours, la volonté de son Père, se soumettre à la loi de la circoncision, quelque dure et humiliante qu'elle fût pour lui, désirant ainsi offrir à Dieu les prémices de son sang, et aux hommes un exemple frappant d'obéissance aux ordres du Très-Haut.
Dans les représentations que nous donnent de ce sanglant mystère les peintres et les sculpteurs, le personnage destiné à accomplir le rite sacré est généralement un prêtre de l'ordre d'Aaron, vêtu des habits pontificaux, un couteau à la main. Rien cependant, dans la sainte Ecriture n'autorise cette supposition.
La tradition, chez les Juifs, était que le père de famille accomplit lui-même la cérémonie, et saint Ephrem, le pieux Docteur Syrien, apporte à cette opinion le poids de son autorité.
Quelques auteurs, s'appuyant sur ce que l'Ecriture nous rapporte de femmes qui circoncirent leurs fils, ci qui, pour cette raison, furent mises à mort par ordre de l'impie Antiochus, ont cru pouvoir affirmer que cette cérémonie fut accomplie par Marie. Mais il est peu probable que cet office ait été réservé aux femmes.
D'ailleurs, celles-ci ne l'ont rempli qu'en l'absence d'hommes et pressées par les circonstances qui ne permettaient pas d'attendre plus longtemps.
On peut donc retenir comme certain que ce fut saint Joseph qui accomplit la cérémonie rituelle de la circoncision.
Il le fit probablement en présence de sa saint Epouse qui, tenant dans ses bras son Fils bien-aimé, offrit au Père éternel, pour le salut du monde, les prémices du Sang précieux de Celui qu'Elle-même devait un jour offrir sur la Croix, en sa qualité de Mère du Rédempteur et en même temps comme Mère de tous les rachetés.
Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Sainte Vierge Mar 8 Juin 2021 - 17:53 | |
| CHAPITRE VI - RELATIONS DE SAINT JOSEPH AVEC LE VERBE INCARNÉ
Imposition du Nom de Jésus
C'était l'habitude, chez les Hébreux, de donner un nom aux enfants mâles le jour même de la circoncision. En effet, on lit d'Abraham qu'il reçut en même temps de Dieu son nouveau nom et l'ordre de se faire circoncire.
« Chez les Juifs, dit saint Thomas, c'était l'habitude d'imposer un nom aux enfants le jour même de leur circoncision, comme s'ils n'eussent pas leur être parfait avant d'avoir reçu ce rite : de même, aujourd'hui encore, les noms sont donnés aux enfants à leur baptême.»
Conformément à cette coutume, le Sauveur reçut donc le nom de Jésus précisément au moment où il fut circoncis.
Mais, à qui échut l'honneur d'imposer ce nom béni au Rédempteur nouveau-né ? Nous répondons : cet honneur échut à la fois à Marie et à Joseph, car c'est à l'un et à l'autre que l'ordre avait été communiqué de lui donner le nom de Jésus.
En effet, l'Ange avait dit à Marie : « Vous donnerez au Fils que vous enfanterez le nom de Jésus » ; pareillement, il avait dit à Joseph : « Marie enfantera un Fils et vous lui donnerez le nom de Jésus.»
On peut donc dire que l'un et l'autre des saints Epoux imposèrent à Jésus ce nom admirable, comme d'ailleurs avaient fait le père, et la mère de saint Jean-Baptiste, bien que nous lisions que ce soin ne fut confié, qu'à Zacharie.
Nous pouvons rapporter ici la belle remarque d'Isidore de Isolanis, un des premiers et plus estimés écrivains joséphites : « Le nom de Jésus fut imposé au Sauveur par Dieu, par l'Ange, par Marie et par Joseph : par Dieu, qui conféra à Jésus la chose même signifiée par son nom ; par l'Ange, qui l'annonça ; par Marie, qui l'ordonna ; par Joseph, qui exécuta cet ordre. »
Le fait que saint Joseph reçut l'ordre d'imposer au Sauveur le nom béni de Jésus n'est certes pas sans une importante signification. Le ciel voulait démontrer par là que, bien que Jésus ne fût pas né de Joseph, celui-ci néanmoins devait être considéré comme son Père.
C'est bien la remarque que fait saint Chrysostome quand, s'adressant à Joseph, il lui dit : « Vous n'avez pas eu part dans cet enfantement, puisque la Vierge est restée intacte ; et cependant je vous reconnais sans difficulté l'attribut propre aux pères, et qui n'offusque en rien la dignité de la Vierge, c'est-à-dire ; que vous donniez son nom au nouveau-né.»
Saint Joseph présent à l'adoration des Mages
On s'est demandé parfois si saint Joseph fut présent à l'adoration des Mages, car l'Ecriture ne fait pas mention de lui en cette circonstance ; d'autre part, il semblerait qu'il y eût eu danger à ce que les Mages, le voyant aux côtés de Marie, ne le prissent pour le père de Jésus selon la nature.
Mais il est très probable, pour ne pas dire absolument certain, que le Seigneur, dans sa grande bonté, a voulu donner au saint Patriarche la consolation de voir, de ses propres yeux, ce mystère de la vocation des Gentils à la foi, de constater les triomphes de la grâce sur les cœurs de ces nobles personnages et d'envisager déjà les futures victoires du Christ sur le paganisme.
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Sainte Vierge Mer 9 Juin 2021 - 17:01 | |
| CHAPITRE VI - RELATIONS DE SAINT JOSEPH AVEC LE VERBE INCARNÉ
Saint Joseph présent à l'adoration des Mages
En effet, cette récompense semblait bien due à la grande foi du Père putatif de Jésus, qui n'avait pas hésité à croire aux paroles de l'Ange, quand celui-ci lui annonça la mission rédemptrice de l'Enfant qui devait naître ; aussi était-il juste qu'il constatât de ses propres yeux les prémices de cette grâce accordée aux Gentils. Ce n'est donc pas sans raison que, dans les anciennes peintures ou sculptures, représentant l'adoration des Mages, saint Joseph se voit souvent à côté de sa sainte Epouse, tous les deux entourant le divin Enfant de leurs adorations.
D'autre part, le silence des Ecritures n'est pas un argument contre la présence du saint Patriarche en cette circonstance, car nous savons que les écrivains sacrés n'ont eu généralement à cœur que de rapporter ce qui servait à établir ou à illustrer la foi chrétienne. Nous pouvons d'ailleurs tirer des Ecritures elles-mêmes un argument en faveur de notre thèse.
Car si saint Luc dit expressément des pasteurs qu'ils « trouvèrent Marie et Joseph et l'Enfant placé dans la crèche », pourquoi douterions-nous de la présence de l'Epoux de Marie à l'arrivée des Mages, puisque ce mystère était destiné à représenter la vocation des gentils à la vraie foi, de même que l'adoration des pasteurs avait eu pour but de symboliser celle du peuple Juif ?
Quant au danger, pour les Mages, de croire à une paternité naturelle de la part de saint Joseph par rapport au divin Enfant, disons d'abord que ce danger n'existait pas moins dans le cas des pasteurs.
Nous pouvons d'ailleurs raisonnablement supposer que l'Esprit Saint, qui avait éclairé les uns et les autres touchant la divinité de l'Enfant Jésus, les aura également éclairés touchant sa conception virginale. Enfin, rappelons-nous que ce point de doctrine ne devait que plus tard être mis en relief dans l'Eglise.
Présentation de Jésus au Temple
Il nous faut maintenant parler du sublime office que remplit le glorieux Patriarche lors de la présentation de Jésus au Temple. On ne peut pas douter qu'il ne fût présent alors, car l'Ecriture, dans cette circonstance, parle indifféremment de Marie et de Joseph, et le rôle de ce dernier, à cette occasion, est bien fait pour rehausser son insigne dignité.
Saint Joseph présenta donc, conjointement avec Marie, l'Enfant Jésus au Seigneur dans le temple ; puis il offrit le sacrifice prescrit par la loi de Moïse. Voici comment s'exprime le Texte sacré : « Quand les jours de la purification de Marie furent accomplis, selon la loi de Moïse, ils portèrent l'Enfant à Jérusalem, pour le présenter au Seigneur, selon qu'il est prescrit dans la loi du Seigneur : Tout enfant mâle premier-né sera consacré au Seigneur !
Et pour offrir, en sacrifice, selon qu'il est prescrit dans la loi du Seigneur, deux tourterelles, ou deux petits de colombes. »
Ce dernier précepte, comme, l'observe saint Thomas, était général et regardait tous, les nouveau-nés, et le sacrifice, dont il s'agit, avait pour objet l'expiation du péché légal dans lequel l'enfant avait été conçu et était né, aussi bien que sa consécration.
C'était donc en même temps un sacrifice pour le péché et un holocauste, bien que, dans le cas de Notre-Seigneur, il ne pût être question de péché, puisque Marie n'avait pas conçu par l'opération d'un homme.
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Sainte Vierge Jeu 10 Juin 2021 - 18:56 | |
| CHAPITRE VI - RELATIONS DE SAINT JOSEPH AVEC LE VERBE INCARNÉ
Présentation de Jésus au Temple
Le premier précepte regardait les seuls premiers-nés d'Israël, que le Seigneur s'était réservés quand il avait frappé les premiers-nés des Egyptiens : ceux-ci devaient donc être présentés au temple et consacrés au Seigneur ; puis, immédiatement après, une offrande de cinq sicles était faite pour les racheter, Dieu s'étant réservé toute la tribu de Lévi, au lieu des premiers-nés d'Israël.
Nous pouvons nous imaginer saint Joseph et sa chaste Épouse, accomplissant, avec perfection, quarante jours après la naissance du Sauveur, ces deux commandements, en esprit d'obéissance à la loi de Moïse.
Pour ce qui regarde l'accomplissement du premier commandement, les vertus qui ressortent le plus chez les saints époux, sont, pour ce qui regarde Marie, une humilité des plus profondes, la Vierge Mère n'invoquant aucune exemption à la loi ; dans saint Joseph, aussi bien que dans Marie,
un esprit de parfaite générosité et d'entier abandon aux dispositions de la Providence par rapport à ce divin Enfant qui, bien qu'à des titres différents, leur appartenait, et qu'ils offraient, chacun de son côté, au Seigneur, préludant ainsi à la grande offrande de la Croix, à laquelle les saints Epoux assistaient déjà en esprit.
Marie devait plus tard, sur le Calvaire, d'une manière très solennelle répéter, au nom de l'humanité tout entière, cette offrande ; pour saint Joseph, qui n'était pas destiné à assister au sanglant dénouement, son rôle devait consister à conserver et à nourrir, pour le jour du grand sacrifice, la divine Victime qu'il venait d'offrir au Seigneur.
Nous verrons plus tard quelle profonde douleur, la révélation de la future passion de Jésus, faite alors par Siméon, causa dans l'âme du saint Patriarche, douleur qui l'accompagna pendant toute sa vie.
Fuite en Egypte
La douleur que saint Joseph éprouva lors de la présentation de Jésus au Temple, fut bientôt suivie par une autre angoisse, celle de devoir quitter la Terre Sainte et fuir en Egypte avec Jésus et Marie. Saint Matthieu prend soin de nous renseigner sur cet événement : « Un Ange du Seigneur apparut pendant la nuit à Joseph, disant : Lève-toi, et prends l'Enfant et sa Mère, et fuis en Egypte, et restes-y jusqu'à ce que je te le dise ; car il arrivera qu'Hérode cherchera l'enfant pour le faire mourir. »
Les écrivains sacrés sont d'avis que l'Egypte fut choisie par Dieu comme lieu de refuge du Sauveur, afin que là précisément commençât la destruction du royaume de Satan, où le culte des idoles avait eu son origine.
Aussi peut-on admettre que Jésus, entrant dans ce pays, ait, selon le mot d'Isaïe[209], ébranlé les statues des faux dieux, préparant ainsi le terrain pour une plus grande diffusion de la sainteté évangélique, dont les moines de la Thébaïde donnèrent de si lumineux exemples dans les premiers siècles de l'Eglise.
Quoi qu'il en soit, ce n'est pas peu de chose, pour, la gloire de saint Joseph, d'avoir eu, en sa qualité de gardien-né de la sainte Famille, l'insigne honneur de porter lui-même l'Enfant Jésus en Egypte, prenant ainsi part, comme ministre de la Rédemption, au bien spirituel que la présence du Sauveur devait susciter au milieu des gens de ce pays.
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Sainte Vierge Sam 12 Juin 2021 - 2:04 | |
| CHAPITRE V - RELATIONS DE SAINT JOSEPH AVEC LA TRES SAINTE VIERGE
Conduite de saint Joseph dans cette circonstance
Nous aimons à nous arrêter ici, pour admirer la conduite de saint Joseph, dans cette circonstance qui, certainement, fut la plus douloureuse de toute sa vie. Or, cette conduite nous apparaît empreinte d'une prudence et d'une charité sans égales ; c'est pourquoi l'Esprit Saint lui décerne, précisément en cette occasion, le titre d'homme juste, titre qui, dans le langage de l'Écriture, désigne un homme orné de toutes les vertus.
La loi de Moïse ne permettait pas à un homme de garder avec lui une femme adultère. La faute de cette malheureuse devait être portée devant les juges, auxquels il appartenait de se prononcer en faveur du divorce et de fixer la peine à infliger.
Mais le saint Patriarche ne pouvait croire à la culpabilité de Marie ; il n'était donc pas strictement tenu de suivre ce procédé, qui aurait abouti au renvoi de son Epouse bien-aimée. Il crut donc suffisant, dans son exquise charité, de la renvoyer secrètement, contentant ainsi sa conscience et pourvoyant en même temps à l'honneur de Marie.
Mais le Seigneur, qui se plaît à consoler les humbles, ne laissa pas longtemps le juste Joseph dans cette pénible situation. Il lui envoya un Ange pour le rassurer et le mettre au courant du mystère divin qui s'était opéré en Marie. Le messager céleste révéla donc au saint Patriarche la conception virginale de Jésus et sa mission rédemptrice ; de plus, il lui confia le mandat honorable d'imposer à l'enfant qui devait naîtra le nom ineffable de Jésus.
La promptitude avec laquelle le secours divin fut accordé à saint Joseph en réponse à ses ferventes prières, est bien faite pour nous inspirer une grande confiance dans l'aide d'En-Haut au milieu des peines et des angoisses dont la vie présente est parsemée. D'ailleurs, la sainte Ecriture et l'histoire ecclésiastique sont pleines d'exemples d'un pareil secours, généreusement accordé à tous ceux qui recourent à Dieu avec une foi vive et une humble confiance.
Quel fut le genre de vision dont, fut gratifié saint Joseph ?
Veut-on maintenant savoir à quel genre de vision prophétique se rattache la révélation accordée à saint joseph ? Nous répondons que cette révélation ne fut pas l'effet d'une vision corporelle, mais d'une vision imaginaire, car il est dit que l'ange apparut au saint Patriarche dans son sommeil. Cette vision fut donc d'un degré inférieur à la vision corporelle accordée à la très sainte Vierge lors de l'Annonciation.
Nous disons que la vision imaginaire est d'un degré inférieur à la vision corporelle ; car les sens corporels étant le principe de la connaissance humaine, il s'ensuit que ce qui nous est manifesté par ce moyen, l'emporte en certitude sur ce qui nous est révélé par voie d'imagination.
Il ne faudrait pas croire, cependant, que la vision accordée à saint Joseph durant son sommeil, manquât de certitude. Car ce sommeil appartenait au genre de la révélation prophétique, dans laquelle le voyant acquiert la certitude de la vérité objective des choses qui lui sont manifestées.
En réalité, une telle vision apporte toujours à l'âme une très grande paix, contrairement aux illusions diaboliques, qui laissent le trouble dans l'esprit ; de plus, il n'y a rien dans ces sortes de révélations pour choquer la foi ou les principes de la raison ; en outre, l'âme du voyant est tellement convaincue de la vérité des choses qui lui sont manifestées, qu'il n'a, par rapport à elles, aucun doute, et que même il serait prêt à confirmer, par son sang, la réalité de ce qu'il a vu. Ce que nous lisons dans la vie de plusieurs Saints gratifiés de visions de ce genre confirme amplement ce que nous affirmons.
Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Sainte Vierge Dim 13 Juin 2021 - 4:02 | |
| CHAPITRE VI - RELATIONS DE SAINT JOSEPH AVEC LE VERBE INCARNÉ
Perte de Jésus au Temple
Après son retour de l'exil, la sainte Famille reprit, à Nazareth, son cours normal, fait de prières, de travail, de paix et de concorde. Les jours succédaient aux jours, des jours pleins de bonnes œuvres, de saints désirs, de mutuelle édification, le tout ordonné à la grande œuvre de la Rédemption du monde.
Le premier événement qui vint donner du relief à cette vie, si calme et cependant si riche en mérites, ressemblant si bien « aux eaux de Siloé qui coulent doucement », fut la perte de Jésus au Temple.
De même que l'épisode de la fuite en Egypte servit à mettre en évidence la place occupée par saint Joseph dans la sainte Famille, de même aussi l'événement dont nous allons nous occuper, nous fera voir encore plus clairement la vérité des glorieux titres donnés au saint Patriarche, d'Epoux de Marie et de Père de Jésus-Christ.
Après le douloureux événement de la présentation de Jésus au Temple, où Siméon révéla aux saints Epoux la future passion du Sauveur, et celui de la fuite en Egypte avec toutes ses souffrances, l'Ecriture nous présente, dans le mystère qui nous occupe, un nouvel épisode, source d'une angoisse des plus douloureuses dans la vie de Joseph et de Marie.
« Les parents (de Jésus), nous dit saint Luc, allaient tous les ans à Jérusalem, au jour solennel de la Pâque. Et lorsque Jésus fut âgé de douze ans, ils montèrent à Jérusalem, selon la coutume de la fête ; puis, les jours de la fête étant passés, lorsqu'ils s'en retournèrent, l'enfant Jésus resta à Jérusalem, et, ses parents ne s'en aperçurent pas.
Et pensant qu'il était avec ceux de leur compagnie, ils marchèrent durant un jour, et ils le cherchaient parmi leurs parents et leurs connaissances. Mais ne le trouvant pas, ils revinrent à Jérusalem, en le cherchant.
Et il arriva qu'après trois jours ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant. Et tous ceux qui l'entendaient étaient ravis de sa sagesse et de ses réponses.
Et en le voyant, ils furent étonnés. Et sa mère lui dit : Mon fils, pourquoi as-tu agi ainsi avec nous ? Voici que ton père et moi nous te cherchions, tout affligés. Il leur dit : Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas qu'il faut que je sois aux affaires de mon Père ? Mais ils ne comprirent pas ce qu'il leur disait .»
Deux faits ressortent clairement de ce récit scripturaire : le premier est la coutume des parents de Jésus de se rendre tous les ans à Jérusalem, sans qu'il soit fait mention du divin Enfant ; le second regarde tout spécialement le Sauveur lui-même.
Pour ce qui est du premier fait, on peut à peine soutenir l'opinion de quelques écrivains, qui ont cru que Jésus accompagnait tous les ans ses parents dans la ville sainte, cette hypothèse ne s'accordant guère avec les paroles du texte sacré.
Il est d'ailleurs difficile de l'admettre, si l'on songe à la tendre constitution d'un enfant au-dessous de douze ans.
Dans le cas de Notre-Seigneur, une raison spéciale s'opposait à un tel voyage, la crainte qu'Archélaüs, qui mourut probablement vers la dixième année du Christ, ne mît à mort l'Enfant divin, dont il est certain qu'il n'avait pas oublié l'existence.
Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Sainte Vierge Mar 15 Juin 2021 - 16:30 | |
| CHAPITRE VI - RELATIONS DE SAINT JOSEPH AVEC LE VERBE INCARNÉ
Perte de Jésus au Temple
Quoi qu'il en soit, nous voyons resplendir ici, d'une nouvelle lumière, les relations de saint Joseph avec Jésus-Christ : premièrement, dans ce fait que le Sauveur, en accompagnant à Jérusalem, comme faisaient les autres enfants, celui qu'il appelait son Père, se reconnaissait par là comme son propre fils ; secondement, saint Joseph, à son tour, en recherchant avec tant de diligence, en compagnie de Marie, le divin enfant Jésus, montrait bien qu'il avait à cœur de remplir, envers lui, l'office d'un père très aimant ; troisièmement, la douleur que, selon le témoignage de Marie, le saint Patriarche, ressentit de cette perte, et l'intense joie qu'ensuite il éprouva d'avoir retrouvé le Sauveur, sont une nouvelle preuve que c'était à lui précisément qu'appartenait le devoir de veiller sur la vie du jeune Messie.
Saint Bonaventure nous explique comment cette perte de Jésus put avoir lieu, sans que ses parents s'en aperçussent et sans qu'il y eût aucune faute de leur part. « La coutume était, dit-il, que, dans les processions et les voyages, les hommes et les femmes marchassent en groupes séparés, tandis que les enfants pouvaient se joindre à l'un ou à l'autre de ces groupes.
Marie put donc penser que Jésus était avec son père, et Joseph, vice versa, qu'il était avec sa Mère. » Bien qu'il n'y eut donc aucune négligence de leur part, ils le cherchèrent avec soin, et avec toute la confiance que leur inspirait la rectitude de leurs consciences.
La ferveur des saints Epoux fut récompensée. Le troisième jour, ils retrouvèrent le divin Enfant dans le Temple, au milieu des Docteurs, écoutant et interrogeant ceux-ci, en réalité, les instruisant des secrets de la vie spirituelle.
Mais la douleur cuisante qu'avaient ressentie Joseph et Marie avait besoin de s'épancher. C'est la Vierge sainte qui exprime, en accents émus, la peine cruelle qu'elle et saint Joseph ont éprouvée. La réponse du Sauveur à ses paroles n'est pas un reproche, ni même une expression d'étonnement. C'est une manière persuasive d'instruire, manière familière aux orientaux. Les mots, ne saviez-vous pas, qui chez nous équivaudraient à vous auriez du savoir, dans la bouche du Sauveur veulent dire simplement sachez.
Celui qui, par ses judicieuses questions avait instruit les célèbres Docteurs dans le Temple, révèle maintenant à ses parents bien-aimés les secrets du royaume des cieux. Eux ne comprennent pas encore, dans toute leur ampleur, la portée de ces mots : « Il faut que je sois aux affaires de mon Père » ; et cependant cette simple proposition, tombée des lèvres de Jésus, leur ouvre de nouveaux horizons et fournit à leur intelligence une nourriture céleste des plus salutaires.
Le maître par excellence ne devait plus cesser d'instruire Marie et Joseph sur les grands et profonds mystères de sa mission rédemptrice.
De quelle manière Jésus fut-il soumis à saint Joseph
Pour connaître pleinement les relations de saint Joseph avec le Sauveur du monde, il nous faut encore examiner dans quel sens et jusqu'à quel point il est dit de lui qu'il « leur était soumis ».
D'abord, il faut exclure, ainsi que nous l'avons noté en parlant de la très sainte Vierge, une soumission de bonté dans Jésus par rapport à saint Joseph ; au contraire, c'était de Jésus même, de son fils bien-aimé, que partaient les fleuves de grâce qui inondaient l'âme du saint Patriarche.
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Sainte Vierge Mer 16 Juin 2021 - 16:18 | |
| CHAPITRE VI - RELATIONS DE SAINT JOSEPH AVEC LE VERBE INCARNÉ
De quelle manière Jésus fut-il soumis à saint Joseph
On ne peut pas non plus parler ici de soumission d'obéissance. Jésus-Christ, le Roi de l'univers, n'était tenu à obéir à aucune créature : au contraire, Marie et Joseph lui devaient la pleine et entière soumission de leurs volontés. Si donc il est dit que Jésus obéissait à ses parents, ceci doit s'entendre d'une soumission spontanée de sa volonté à la leur, dans le sens où nous disons que Dieu lui-même, fait la volonté de ceux qui le craignent.
Mais si l'on ne peut admettre, dans Notre-Seigneur, par rapport à saint Joseph, une soumission de bonté ou de volonté, il faut cependant reconnaître qu'il devait au saint Patriarche, et cela par devoir strict, une soumission de piété, consistant en ce que les enfants sont tenus, selon l'ordre de la nature, à rendre à leurs parents une sorte de culte se traduisant en témoignages de révérence intérieurs et extérieurs.
Ce devoir de piété, qui oblige tous les enfants, en amène d'autres encore : celui de secourir leurs parents dans la pauvreté, de les assister dans la maladie, de les consoler à la mort. C'est ainsi qu'on représente, et avec raison, Notre-Seigneur et sa sainte Mère entourant de leurs soins et de leur affection le glorieux Patriarche au moment de sa mort, et lui prodiguant alors les plus douces consolations.
Nous pouvons déduire, de tout ce que nous avons dit, combien est grande l'excellence de saint Joseph, que non seulement la Reine des cieux, mais encore le Créateur de l'univers tout entier, se sont fait un devoir d'entourer de leur vénération et dont ils ont exécuté ponctuellement les dispositions qu'il prenait à leur égard.
Gardons-nous cependant de rien exagérer, en disant, par exemple, avec quelque auteur, que saint Joseph tenait dans la sainte Famille la place du Père éternel, ou qu'il y représentait, d'une manière visible, ses infinies perfections. Quelle que fût l'autorité de saint Joseph sur l'Enfant Jésus, elle n'est jamais à comparer à celle de Dieu ; mais aussi faut-il nous rappeler que quand nous nommons le Père éternel dans les œuvres divines ad extra, comme c'est ici le cas, ce nom Père doit être pris essentiellement, et non pas notionellement ou personnellement.
Aucune créature ne peut donc formellement représenter le Père, c'est-à-dire, la première personne de la sainte Trinité ; mais elle peut représenter, dans un sens analogue et non univoque, les perfections des trois divines personnes en tant qu'elles sont une seule et même chose dans l'unité de nature.
Progrès de saint Joseph dans la vertu
L'Ecriture ne nous dit pas combien de temps vécut saint Joseph à Nazareth, en compagnie de Jésus et Marie. Mais quelle que fût la durée de ce séjour, de quels trésors de grâce cette compagnie ne dut-elle pas enrichir l'âme du saint Patriarche !
Les dispositions intérieures de saint Joseph faisaient qu'il était porté spontanément à croître sans cesse dans l'amour de Dieu et à le servir fidèlement. Il ne pouvait donc faire autrement que de tirer un grand profit de son contact intime et continuel avec le Verbe incarné. Plus on approche d'un prince, mieux on reçoit l'influence de ce principe même.
Ceci est d'autant plus vrai, que Jésus aimait Joseph au-dessus de toute créature, à l'exception de Marie : or l'amour de Jésus produit en nous des grâces de sanctification et de salut, en proportion de son intensité.
Source : Livres-mystiques.com
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| | | ami de la Miséricorde Martyr du forum
| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Sainte Vierge Jeu 17 Juin 2021 - 16:53 | |
| CHAPITRE VI - RELATIONS DE SAINT JOSEPH AVEC LE VERBE INCARNÉ
Progrès de saint Joseph dans la vertu
Marie avait, elle aussi, le plus grand amour pour Joseph. Joseph était pour elle, après Jésus, le premier objet qu'elle proposait à Dieu dans ses prières, et les prières de Marie sont toujours aussi efficaces qu'elles sont ferventes.
S'il est vrai, d'autre part, que les entretiens et les exemples des personnes saintes ont une force spéciale pour nous porter à la vertu et à la piété, quels motifs ne dut pas avoir saint Joseph, pour croître continuellement en grâce et en sainteté, dans les sujets d'édification qui, lui étaient continuellement donnés par Jésus, son fils putatif, et par Marie, son épouse chérie !
Il nous faut maintenant passer à la seconde partie de notre ouvrage, où nous traiterons des perfections personnelles du saint Patriarche.
Nous verrons comment Dieu aima tellement son père putatif, qu'il voulut l'élever au-dessus de tous les Anges et de tous les saints, lui donnant la première place après sa chaste Epouse.
Nous apprendrons comment Dieu ne se lasse jamais de récompenser ceux qui, appelés à son service, remplissent avec fidélité la tâche qui leur a été confiée : car « il y a gloire et richesses dans sa maison, et sa justice demeure dans tous les siècles des siècles».
DEUXIÈME PARTIE - PERFECTIONS DE SAINT JOSEPH INTRODUCTION
« Où pourrons-nous trouver un tel homme qui soit rempli de l'Esprit de Dieu ? Gen., XLI, 38.
Perfection des œuvres divines
Nous avons vu, dans la première partie de cet ouvrage, comment le glorieux saint Joseph fut l'objet des complaisances du Très-Haut, qui, en le prédestinant à la dignité d'Epoux de la Mère de Dieu, lui conférait une place de choix dans l'œuvre de l'incarnation, l'appelant à participer aux privilèges de Marie et à ceux de Jésus, et à travailler avec eux au rachat du monde.
Mais les œuvres de Dieu sont parfaites, dans ce sens que, quand il appelle une créature raisonnable à une dignité, spéciale, il lui accorde en abondance ses grâces et ses dons, pour la rendre capable de remplir dignement la mission qu'il lui a confiée.
C'est ce que nous voyons excellemment vérifié dans Jésus et Marie : dans Jésus qui, étant prédestiné à être le vrai Fils de Dieu, reçut une grâce infinie, s'étendant à tous les effets que la grâce peut jamais produire ; dans Marie qui, étant choisie pour être la Mère de Dieu, reçut, de son côté, une telle abondance de grâce, qu'elle mérita d'engendrer, de nourrir et d'offrir son Créateur pour le salut du monde.
Il nous faut donc examiner maintenant, à la lumière de la sainte théologie, quelles grâces, quels privilèges le saint Patriarche reçut du ciel en harmonie avec sa haute dignité d'Epoux de Marie et de Père putatif de Jésus-Christ.
Source : Livres-mystiques.com
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| | | ami de la Miséricorde Martyr du forum
| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Sainte Vierge Ven 18 Juin 2021 - 23:29 | |
| DEUXIÈME PARTIE - PERFECTIONS DE SAINT JOSEPH
INTRODUCTION
« Où pourrons-nous trouver un tel homme qui soit rempli de l'Esprit de Dieu ? Gen., XLI, 38.
Danger à éviter en traitant des privilèges de saint Joseph
Mais avant d'entrer dans l'examen de la question, il nous faut prémunir le lecteur, comme nous l'avons fait au commencement de la première partie, contre un danger que certains écrivains, plus pieux que judicieux, n'ont pas suffisamment évité.
Partant de ce principe que, plus une créature raisonnable est élevée en dignité, plus on doit lui attribuer de grâces et de privilèges, ils en ont conclu a priori, que si certains saints personnages ont été gratifiés par Dieu de quelques privilèges spéciaux, ceux-ci n'ont pas dû manquer au glorieux Patriarche.
Ainsi, le don des miracles ayant été maintes fois accordé par Dieu à quelque illustre prédicateur de la foi, a fortiori, disent-ils, saint Joseph a dû, lui aussi, posséder ce don ; ou bien, de ce que saint Jean-Baptiste a été sanctifié dans le sein de sa mère, on imagine que le saint Patriarche n'a pas dû être privé d'un si glorieux privilège.
Un tel raisonnement n'est nullement en harmonie avec les voies de la Providence, qui, dans la distribution de ses dons, ne procède pas d'une manière absolue, mais a toujours en vue la fin pour laquelle ces mêmes dons sont ordonnés.
C'est d'ailleurs ce que nous enseigne saint Paul, quand il nous dit qu'il y a des « divisions, c'est-à-dire des diversités de grâces » ; ce qui veut dire que les grâces et privilèges accordés par Dieu à ses créatures se mesurent selon la fin que lui-même s'est proposée.
Ainsi donc, en parlant des perfections et des privilèges de saint Joseph, nous aurons soin de mettre un frein à notre imagination et de n'attribuer à l'Epoux de Marie que les privilèges qu'une stricte théologie nous autorise à lui reconnaître.
Ces privilèges, d'ailleurs, sont déjà si grands en eux-mêmes,, qu'il n'est pas besoin de recourir à de faux ornements qui, au lieu de rehausser la gloire du saint Patriarche, ne feraient que l'abaisser à nos yeux. Dans une belle collection d'objets d'or et de diamant, le clinquant et l'oripeau ne sont pas à leur place.
Questions à traiter dans cette seconde partie
Pour développer, comme il convient, la question des perfections de saint Joseph, nous devrons commencer par examiner quelle fut son incomparable sainteté.
En second lieu, nous traiterons de la grâce et de la science dont il plut à la Providence d'orner son âme très sainte ; troisièmement, nous parlerons en détail de ses vertus et des dons du Saint-Esprit dont il fut gratifié ; quatrièmement, nous rappellerons les grandes douleurs qu'il a dû supporter en compagnie de Marie et de Jésus ; cinquièmement, nous traiterons de ses perfections corporelles ; sixièmement, de sa perpétuelle virginité ; septièmement, de sa mort bienheureuse, et enfin, huitièmement, de sa résurrection et de la gloire dont il jouit dans le ciel.
Source : Livres-mystiques.com
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| | | ami de la Miséricorde Martyr du forum
| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Sainte Vierge Mar 22 Juin 2021 - 16:10 | |
| DEUXIÈME PARTIE - PERFECTIONS DE SAINT JOSEPH
CHAPITRE PREMIER - INCOMPARABLE SAINTETÉ DE SAINT JOSEPH
Saint Joseph ne fut pas sanctifié dans le sein de sa mère
Retenons au surplus que d'aucun Saint, si ce n'est de saint Jean-Baptiste, on ne peut dire en toute sûreté qu'il ait été sanctifié dans le sein de sa mère.
Pour le seul Précurseur nous avons le témoignage irréfragable de l'Ecriture. Si plusieurs auteurs, parmi lesquels saint Augustin, saint Thomas et saint François de Sales, ont cru pouvoir affirmer la même chose de Jérémie, c'est qu'ils ont cru pouvoir interpréter ces mots: « Avant que tu fusses sorti du sein de ta mère, je t'ai sanctifié », dans le sens d'une sanctification par la grâce, tandis que le mot sanctifier, dans le langage scripturaire, signifie plutôt destiner ou députer quelqu'un à un office tout particulier ; et c'est précisément ce que Dieu voulait faire entendre à Jérémie par les paroles que nous venons de citer, de même que Notre-Seigneur disait de lui-même : « Et je me sanctifie moi-même pour eux », c'est-à-dire, comme l'explique saint Thomas, je m'offre en sacrifice pour eux.
Il est vrai que quelques auteurs comprennent, dans le même privilège, outre saint Joseph et Jérémie, plusieurs autres Saints, comme Moïse, David, saint Paul, saint Jacques, dit le frère de Notre-Seigneur, et d'autres Saints encore, pour qui ces auteurs avaient une dévotion spéciale. Mais comme ce sont là des assertions gratuites, il n'est nullement nécessaire de nous y arrêter.
Que si quelque écrivain de marque a parfois affirmé de quelque personnage illustre qu'il a été, dès le sein de sa mère, l'objet des complaisances du Très-Haut, cette expression et d'autres semblables doivent s'entendre dans le sens d'une dilection spéciale ab æterno de la part de Dieu envers cet individu privilégié : et c'est précisément ainsi que doit s'entendre ce passage du Psaume : « Seigneur, vous l'avez prévenu des plus douces bénédictions. »
Moyen par lequel saint Joseph fut purifié du péché originel
De tout ce que nous venons de dire, il résulte clairement que saint Joseph ne fut pas sanctifié avant sa naissance. Il nous faut donc maintenant rechercher par quel moyen il fut délivré du péché originel et fait enfant de Dieu et héritier du ciel.
Ce moyen ne fut autre que le rite institué à cette fin dans l'Ancien Testament, le rite de la circoncision, accompli le huitième jour après la naissance de l'enfant, rite auquel, comme aux autres sacrements de la loi de Moïse, était attaché le don de la grâce sanctifiante, non d'une manière physique et instrumentale, comme c'est le cas pour les sacrements de la loi nouvelle, mais d'une manière morale ; Dieu ayant promis d'accorder la grâce sanctifiante, qui efface le péché originel, à condition que le rite voulu par Lui fût accompli.
Ce rite était donc alors la condition sine qua non de régénération spirituelle pour tous les enfants des Hébreux. Aussi produisait-il un effet égal chez tous ceux qui le recevaient ; de même que, chez nous, le baptême produit, chez tous les enfants qui le reçoivent avant l'âge de raison, des fruits égaux.
C'est pourquoi il n'y avait rien qui distinguât, par rapport à la quantité de grâce sanctifiante reçue à ce moment, le petit Joseph de tous les autres enfants également circoncis. Ce ne fut qu'au premier moment où, ayant atteint l'usage de la raison, il se tourna vers Dieu, comme tous les hommes sont alors tenus à faire, qu'il se distingua d'eux, par la ferveur de son amour envers Dieu, ferveur qui lui valut une augmentation considérable de grâce.
Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Sainte Vierge Mar 22 Juin 2021 - 16:11 | |
| DEUXIÈME PARTIE - PERFECTIONS DE SAINT JOSEPH
CHAPITRE PREMIER - INCOMPARABLE SAINTETÉ DE SAINT JOSEPH
Premier acte d'amour de saint Joseph envers Dieu
La sainte théologie, par son oracle autorisé, saint Thomas d'Aquin, nous enseigne qu'il est du devoir de l'enfant, dès qu'il arrive à l'usage de la raison, de se tourner vers Dieu, et de faire un acte au moins implicite d'amour envers Lui, dirigeant vers ce suprême Seigneur toute sa vie et toutes ses actions. A cette fin, il reçoit des lumières spéciales.
S'il y correspond, la grâce vient orner son âme, s'il n'est pas encore régénéré par le rite sacramentel ; dans le cas contraire, cette grâce est augmentée chez lui en proportion de la ferveur avec laquelle il se tourne vers Dieu. Si l'âme de l'enfant ne répondait pas à cette grâce, elle contracterait un péché grave, dont la répercussion se ferait sentir par de funestes conséquences.
Or, nous pouvons retenir que l'âme privilégiée du petit enfant Joseph, sous l'influence d'une grâce très efficace, se tourna vers Dieu à ce moment, avec toute l'ardeur dont elle était capable, de manière à dépasser de beaucoup tous les autres enfants qui, comme lui, avaient participé au rite de la circoncision.
Cette surabondance de grâce, qui convenait si bien au futur époux de Marie, devait cependant aller toujours en augmentant ; car saint Joseph, depuis ce moment, ne devait perdre aucune occasion de s'unir toujours plus étroitement à la source de tout bien par la pratique surtout des trois vertus, qui resplendirent jadis dans le Joseph de l'Ancien Testament, et qui, nous pouvons le croire, furent plus diligemment aimées et cultivées par Celui qui deviendrait un jour le Père nourricier de Jésus.
La première de ces vertus fut l'esprit de prière, qui entraîne avec soi la certitude du secours divin ; la seconde, le soin de conserver la virginité, par quoi l'homme pourvoit à l'intégrité de l'esprit et de la chair ; la troisième, une certaine constance de travail, pour échapper aux pièges de l'oisiveté, qui est, nous dit l'Ecriture, la mère de bien des vices.
On peut donc appliquer au saint Patriarche, d'abord, par rapport à la prière, le passage suivant de l'Ecriture sainte : « J'ai crié vers vous, ô Seigneur, et le matin ma prière ira au-devant de vous » ; pour ce qui concerne la chasteté, ces paroles de Tobie ont ici leur place : « Vous savez, ô Seigneur, que j'ai gardé mon âme pure de toute concupiscence » ; enfin, par rapport à l'application des membres au travail, nous avons la recommandation de l'Ecclésiaste : « Tout ce que peut faire ta main, exécute-le avec diligence ; car il n'y a ni œuvre, ni raison, ni sagesse, ni science dans le monde d'au-delà où tu te hâtes d'arriver », c'est-à-dire, après cette vie, quand toute occasion de mériter viendra à cesser.
C'est donc ainsi que s'exerçait incessamment, dans la pratique des vertus, le jeune enfant Joseph qui, de cette manière, s'approchait toujours davantage de ce degré d'insigne perfection qui convenait au futur Epoux de la très sainte Vierge, et qui devait lui mériter le titre d'homme juste par excellence ; aussi peut-on lui appliquer en toute vérité ces mots que la Genèse rapporte de l'ancien Joseph : « Le Seigneur était avec lui et dirigeait toutes ses œuvres. »
Source : Livres-mystiques.com
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| | | ami de la Miséricorde Martyr du forum
| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Sainte Vierge Mer 23 Juin 2021 - 16:39 | |
| DEUXIÈME PARTIE - PERFECTIONS DE SAINT JOSEPH
CHAPITRE PREMIER - INCOMPARABLE SAINTETÉ DE SAINT JOSEPH
Extinction du foyer ou levain (fomes) de la concupiscence en saint Joseph
De ce que nous venons d'enseigner sur la conception de saint Joseph, à savoir qu'il n'a pas été exempt du péché originel, mais qu'il en fut délivré par la circoncision, peut-on déduire qu'il fut comme nous, sous l'empire de la concupiscence, c'est-à-dire de ce foyer ou levain du mal que les Pères appellent quelquefois un tyran, un démon inné, la source toujours vive de mauvais désirs, et qui, même chez les baptisés, continue à exister ad agonem, c'est-à-dire, pour l'exercice de la vertu, comme l'enseigne le saint Concile de Trente ?
Quelques écrivains sacrés, parmi lesquels on compte Salmeron, saint Pierre Canisius et Carthagène, ont cru pouvoir affirmer que saint Joseph, comme sa sainte Epouse, fut entièrement délivré, au moment de sa première sanctification, de ce foyer de concupiscence, afin de pouvoir ressembler davantage à Marie, et mieux remplir envers Jésus, l'office de Père nourricier.
D'autres auteurs, parmi lesquels il faut nommer, en premier lieu, Théophile Raynaud, ont, au contraire, admis chez saint Joseph, ce même foyer de concupiscence toujours en activité pour l'incliner au mal, comme c'est notre cas.
La vérité se trouve entre ces deux opinions. Notre pensée est que le foyer de la concupiscence subsista réellement en saint Joseph, mais qu'il fut lié, c'est-à-dire qu'il n'eut pas chez lui cette liberté d'action qu'il a généralement chez tous les hommes. Ceci, dans le langage scolastique, s'exprime en disant que ce foyer exista dans le saint Patriarche in actu primo, mais non pas in actu secundo, ce qui revient à dire qu'il ne se traduisit pas chez lui en actes condamnables. Il nous faut démontrer ces deux aspects de notre proposition.
D'abord, nous disons que le foyer de concupiscence ne fut pas enlevé (sublatus) en saint Joseph. En effet, ce foyer est une conséquence nécessaire de notre nature déchue ; c'est une disposition, en soi déréglée, qui a sa raison d'être précisément dans le péché originel, et que le baptême lui-même n'enlève pas.
Dans ces conditions, ôter de l'âme cette disposition au péché serait une dérogation à l'ordre des choses, c'est-à-dire un vrai miracle : or, une des conditions du miracle est qu'il soit visible, ayant pour but de promouvoir la gloire de Dieu. Donc, comme rien ne nous dit que saint Joseph fut exempt de cette loi de la chair, ainsi que l'appelle saint Paul ; nous ne sommes pas autorisés à reconnaître, dans l'Epoux de Marie, cet insigne privilège.
Mais, dira-t-on, ne reconnaissons-nous pas en Marie elle-même, une parfaite exemption, ou délivrance de ce foyer de concupiscence, sans cependant que nous en ayons des preuves extérieures ?
Nous répondons que tout autre est le cas de la très sainte Vierge. Par un privilège unique, elle fut exempte du péché originel ; elle ne devait donc point contracter ce qui, en soi, est comme l'apanage de ce péché ; aussi l'exemption du foyer en Marie ne fut-elle pas un miracle à part, mais la conséquence naturelle de l'Immaculée Conception.
Ce foyer, cependant, fut lié chez le saint Patriarche, de telle sorte qu'il ne se traduisit jamais en actes. Ce fut là l'effet d'une double cause : d'abord, d'une grâce très abondante, dont le Saint-Esprit avait enrichi son âme bénie ; ensuite, et surtout d'une assistance tourte particulière de la divine Providence, qui ne cessa de veiller sur son fidèle serviteur, pour empêcher tout mouvement désordonné des facultés inférieures contre la raison et la prémunir ainsi contre toute faute vénielle.
Source : Livres-mystiques.com
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| | | ami de la Miséricorde Martyr du forum
| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Sainte Vierge Jeu 24 Juin 2021 - 16:12 | |
| DEUXIÈME PARTIE - PERFECTIONS DE SAINT JOSEPH CHAPITRE PREMIER - INCOMPARABLE SAINTETÉ DE SAINT JOSEPH
Extinction du foyer ou levain (fomes) de la concupiscence en saint Joseph
Notons bien que la première cause, c'est-à-dire la grâce, n'aurait pas été suffisante en elle-même. Car la grâce donnée à l'homme après le péché n'exclut pas les mouvements désordonnés de la concupiscence, contrairement à ce qu'aurait produit la grâce dans l'état de justice originelle ou de nature intègre, puisque l'homme aurait pu, dans cet état, éviter toute rébellion de la chair contre l'esprit. Pour saint Joseph, il fallait donc une assistance spéciale du Saint-Esprit pour qu'il ne ressentît aucun de ces mouvements déréglés qui affligent si douloureusement les âmes spirituelles.
Or cette assistance, qui n'était pas un miracle, lui fut largement assurée, en raison de la haute mission à laquelle il était destiné.
Il fallait aussi que saint Joseph fût prémuni, par la vertu d'En-Haut, contre tout mouvement déréglé, si imperceptible qu'on le conçoive, auquel la cohabitation de Marie aurait pu donner origine dans son âme. Le compagnon de la plus pure de toutes les vierges devant, lui aussi, être le plus pur de tous les hommes.
Non qu'il y eût à craindre que la beauté de Marie fût pour lui une occasion de péché, comme l'ont cru certains auteurs, entre autres le célèbre Gerson. Cette beauté, comme le remarque Denys le Chartreux, était si pure, si chaste et si divine, qu'elle ne pouvait que porter à la vertu ceux qui en étaient les heureux témoins.
Mais d'autres causes auraient pu susciter, dans l'âme de Joseph, des mouvements déréglés ; or il fallait que l'Epoux fût, surtout en ce qui concerne la chasteté, digne de tous points de son Epouse toute pure et toute sainte.
On peut se demander dans quelle circonstance de la vie de saint Joseph le foyer, dont nous parlons, a été lié, de manière à ne pas se produire en acte.
Nous répondons que ce fut au moment où, ayant atteint l'usage de raison, il se tourna vers Dieu, comme nous l'avons expliqué, avec toutes les forces de son âme, pour se consacrer tout entier à lui. Jusqu'à cette époque, ce privilège ne lui était pas nécessaire, puisque, chez l'enfant qui n'a pas encore atteint l'âge de la raison, le foyer de concupiscence ne peut, faute de responsabilité, exercer son action délétère sur son âme ; d'autre part, comme saint Joseph devait, dès ce moment, se préparer, par une sainteté sans tache, à sa haute et si délicate mission d'Epoux de Marie, il convenait qu'il fût dès lors exempt de toute attaque de ce subtil et dangereux ennemi.
Impeccabilité de saint Joseph
Du fait que le foyer de la concupiscence fut, pour ainsi dire, emprisonné dans saint Joseph, nous sommes amenés spontanément à parler de son impeccabilité. Car, n'ayant pas connu, comme nous, les attaques des mauvaises passions, il n'eut pas l'occasion de tomber dans ces innombrables fautes vénielles, qui obscurcissent continuellement le firmament de notre vie spirituelle.
Ce privilège de l'impeccabilité semble bien requis par la double mission que Dieu avait confiée à saint Joseph, celle de compagnon inséparable de Marie et celle de Père putatif de Jésus. Comme compagnon de Marie, il fallait qu'il lui ressemblât par les dons de l'Esprit et surtout par une sainteté sans aloi, sainteté qui fût à la base de toute la vie conjugale des saints Epoux.
Source : Livres-mystiques.com | |
| | | ami de la Miséricorde Martyr du forum
| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Sainte Vierge Sam 26 Juin 2021 - 1:58 | |
| DEUXIÈME PARTIE - PERFECTIONS DE SAINT JOSEPH
CHAPITRE PREMIER - INCOMPARABLE SAINTETÉ DE SAINT JOSEPH
Impeccabilité de saint Joseph
En vérité, l'Ange qui vint réconforter saint Joseph dans son angoisse semble bien avoir voulu mettre en relief cette parfaite sainteté, quand il lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains point de garder avec toi Marie comme ton épouse » ; paroles qui peuvent aussi bien se rapporter à Joseph qu'à Marie.
En d'autres termes, les paroles de l'Ange revenaient à ceci : « Sache bien, ô Joseph, que Marie n'est pas indigne de toi ; et toi, de ton côté, ô Joseph, sois persuadé que tu n'es pas indigne de Marie ; vous vous ressemblez trop pour qu'il soit question de vous séparer. Une même auréole de sainteté, pour ce qui regarde l'absence de fautes volontaires, couronne vos fronts virginaux. »
D'autre part, de même que l'honneur des parents rejaillit sur leurs enfants, de même aussi l'ignominie de ceux-là retombe sur ceux-ci.
C'est pourquoi il fallait que celui qui devait, avec toute l'affection d'un père, porter dans ses bras, comme dans un très doux berceau, l'auteur de toute sainteté, n'eût l'âme souillée d'aucune tache actuelle, même vénielle, qui aurait pu retarder la pleine expansion d'amour du fils vers son père et du père vers son fils bien-aimé.
Cause formelle de l'impeccabilité de saint Joseph
Sans doute, cette impeccabilité, en saint Joseph, avait une source bien différente de celle d'où découlait l'impeccabilité de Jésus et de Marie.
Chez le divin Sauveur, elle était le résultat d'une forme spirituelle ou qualité permanente ajoutée à l'âme, forme et qualité que nous appelons la lumière de la gloire, lumière qui rend intrinsèquement impeccables les bienheureux contemplant Dieu face à face dans le ciel. Or, Jésus, même durant sa vie mortelle, possédait déjà cette lumière divine et la possédait pleinement.
Chez Marie, l'impeccabilité provenait d'une cause extérieure, c'est-à-dire, d'une assistance divine de la part du Saint-Esprit, assistance qui la prémunissait contre les attaques du péché mortel.
Car, étant conçue sans péché et ayant les facultés inférieures entièrement soumises à la raison, cette Vierge sainte ne pouvait commettre le péché véniel, sans s'être au préalable rendue coupable d'un péché mortel, et c'était contre celui-ci que s'exerçait l'assistance continuelle du Saint-Esprit sur l'âme de cette Vierge Immaculée.
Quant aux saints Apôtres, l'assistance divine devait s'exercer chez eux de deux manières, car il leur fallait être protégés contre les attaques du péché mortel, aussi bien que contre celles du péché véniel, à cause du foyer de concupiscence que le péché originel avait laissé en eux et qui était toujours en activité.
C'est pourquoi la théologie enseigne qu'ils furent, après l'Ascension du Seigneur, confirmés en grâce, en ce sens qu'ils furent préservés de tout péché mortel ; mais ils n'en restaient pas moins exposés à tomber de temps à autre dans quelque faute vénielle, fruit de ce levain du mal qu'avait laissé en eux la corruption du péché originel.
Source : Livres-mystiques.com
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