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| Le Petit Sacristain | |
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| Sujet: Re: Le Petit Sacristain Sam 23 Juil 2022 - 10:30 | |
| Le Petit Sacristain
Vie dans l'Eglise Catholique et combat spirituel
LE FERME PROPOS Le ferme propos est une partie essentielle de la contrition : car la contrition ne renferme pas seulement une vraie douleur du passé ; elle renferme aussi un ferme propos pour l'avenir, c'est-à-dire une sincère résolution de ne plus pécher : mais afin que cette résolution soit sincère, elle doit faire prendre le moyen d'éviter les rechutes. En vain donc ferez-vous à Dieu et à ses ministres mille promesses, si vous ne prenez des mesures pour ne plus tomber ; si vous ne voulez rien entreprendre, rien sacrifier, pour assurer votre persévérance ; si vous n'êtes pas résolu d'éviter ce qui est pour vous une occasion prochaine. Il faut remarquer qu'il y a souvent des occasions prochaines pour les uns, qui ne le seraient pas pour d'autres. Rien de plus ordinaire que de former une résolution vague et indéterminée, comme celle-ci : Je me propose de ne plus pécher, ou de mourir plutôt que de pécher. Descendez dans le particulier, et proposez-vous d'éviter tel péché, telle occasion ; de faire telle bonne œuvre, et de prendre, tel moyen, pour vous maintenir dans la grâce.
La marque la plus probable et la moins équivoque d'un ferme propos, c'est de s'éprouver soi-même, comme parle Saint Paul ; et, dans cette espèce d'épreuve et d'examen de ses dispositions intérieures, de se sentir une grande aversion pour le péché. Ainsi l'on se dit à soi-même : « Avec les sentiments que Dieu me donne maintenant, et que je n'avais pas lorsque je l'offensais, si j'étais à recommencer, voudrais-je encore me venger, mentir, désobéir, etc. ? » Et si l'on peut se répondre à soi-même : « Non, non, si c'était à recommencer, je n'offenserais plus Dieu... Non, je consentirais plutôt à me priver de tout le plaisir que j'eus à me satisfaire contre la défense de Dieu... J'aimerais mieux subir toute sorte d'humiliations, ou de dommages, que de les éviter par un mensonge, ou une injustice, ou toute autre offense de Dieu... J'aimerais mieux pardonner mille fois que de consentir à offenser Dieu... J'aimerais mieux souffrir mille maux, la mort même, que d'offenser Dieu désormais ». Alors c'est une marque sur laquelle on peut sagement se tranquilliser. Si l'on néglige au contraire cette épreuve, on s'expose au danger de se croire pénitent et vraiment converti, quand on ne l'est pas ; de vivre dans l'illusion, et de mourir dans l'endurcissement et l'impénitence.
(Extrait de Manuel du Pénitent ou conduite pour la Contrition)
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| Sujet: Re: Le Petit Sacristain Dim 24 Juil 2022 - 10:45 | |
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Vie dans l'Eglise Catholique et combat spirituel
De la droiture et de la pureté d'intention que nous devons avoir en toutes nos actions
L'obole de la veuve (Gustave Doré)
Abrégé de la pratique de la perfection chrétienne du R.P. Alphonse Rodriguez, Extrait :
Où il est parlé plus amplement de la droiture et de la pureté d'intention que nous devons avoir en toutes nos actions. On a coutume de donner à ceux qui s'emploient au salut du prochain, un très-bon avis touchant la manière dont ils doivent se comporter dans les fonctions qu'ils exercent ; avis qui est tiré de la doctrine des Pères, et qui peut encore servir à nous montrer combien notre intention doit être épurée en toutes choses, et avec quel détachement et quelle simplicité nous devons chercher Dieu en tout. Voici quel est cet avis : Quand vous entreprenez, disent-ils, quelque chose dont il peut résulter quelque avantage spirituel au prochain, que ce ne soit pas le bon succès de votre entreprise qui vous fasse principalement agir, mais le seul accomplissement de la volonté de Dieu. Ainsi quand nous confessons, quand nous prêchons, quand nous enseignons, nous ne devons point avoir principalement en vue la conversion, l'amendement, et le bien spirituel de notre prochain, mais nous devons envisager en cela la volonté de Dieu, et nous en acquitter le mieux que nous pourrons par le seul désir de lui plaire. Après quoi, que ce que nous faisons, réussisse ; que l'un s'amende par nos remontrances, et que l'autre tire quelque fruit de nos instructions, c'est l'affaire de Dieu et non pas la nôtre : J'ai planté, dit l'Apôtre (1 Cor. 3, 6), Apollon a arrosé, mais Dieu a donné l'accroissement.
Ce que nous pouvons faire, c'est de planter et d'arroser comme le jardinier ; car ce n'est qu'à Dieu qu'il appartient de donner l'accroissement aux plantes, et de faire porter du fruit aux arbres que nous sommes chargés de cultiver. Le fruit des âmes, c'est-à-dire, leur conversion, leur amendement, et leur progrès dans la vertu, tout cela ne peut venir que de Dieu ; et ce n'est point de ce fruit que dépendent le mérite et la perfection de nos actions. Voilà, quelle est la pureté d'intention que nous devons essayer d'avoir ; et par ce moyen nous pourrons parvenir à jouir d'une paix et d'une tranquillité profonde. Quelque chose qui arrive, quelque contradiction que nous ayons à essuyer, quelque peu de succès que nous ayons dans les travaux du ministère, nous n'en serons point troublés, puisque la fin que nous nous serons proposée dans nos entreprises n'aura point été d'y réussir ; mais uniquement d'accomplir la volonté de Dieu, et de faire de notre mieux, dans la seule vue de lui plaire.
Ce n'est pas la valeur de l'offrande, dit Salvien, mais c'est l'affection avec laquelle on la fait, qui la rend agréable à Dieu. Il ne regarde pas combien on lui donne, dit Saint Grégoire, mais avec quel esprit on lui donne : il n'estime les présents que par le cœur ; ainsi on peut faire moins de choses qu'un autre, et lui plaire néanmoins davantage, si on agit avec une plus grande étendue de charité. Quelque service qu'on puisse rendre à Dieu, il ne peut être d'aucun prix à ses yeux que par l'étendue de notre amour, et c'est en quoi il fait éclater sa grandeur. Car, comme il n'a aucun besoin de nos biens, et que nous ne saurions rien ajouter à son bonheur, nos meilleures actions ne peuvent le rendre ni plus heureux ni plus parfait : ce qu'il demande de nous, c'est que nous l'aimions, et que nous fassions de notre mieux pour lui plaire.
Nous en avons un exemple bien sensible dans les deux deniers qu'offrait cette veuve de l'Évangile. Le Fils de Dieu s'était arrêté dans le temple auprès du coffre ou du tronc qui était destiné pour recevoir les aumônes. Les pharisiens et les gens riches y mettaient beaucoup d'argent ; et une pauvre veuve s'étant avancée y mit deux deniers. Le Sauveur se tournant alors vers ses disciples : En vérité, leur dit-il (Marc 12, 43 et 44), je vous assure que cette pauvre veuve a plus donné que tous les autres : ils n'ont rien donné que de leur superflu ; mais pour elle, malgré son extrême pauvreté, elle a donné tout ce qu'elle avait, sans même se réserver rien pour vivre. C'est ainsi que Dieu juge de nos actions. |
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| Sujet: Re: Le Petit Sacristain Lun 25 Juil 2022 - 9:26 | |
| Le Petit Sacristain
Vie dans l'Eglise Catholique et combat spirituel
Extrait de "Le Mois de Novembre consacré au souvenir des âmes du Purgatoire" :
Méditation
Quelles sont les âmes qui vont en Purgatoire L'on entend souvent des chrétiens, peu fervents et n'ayant nulle idée du bonheur du ciel, dire fort sérieusement : Qu'il craignent bien l'enfer, mais que, quant au purgatoire, ils ne pensent pas à l'éviter : ils sont tout décidés à y faire quelque séjour, parce que, ajoutent-ils avec une humilité feinte, ils ne sont pas assez saints et n'ont pas envie de se donner la peine de le devenir, pour entrer tout de suite après leur mort dans le séjour de la gloire. Tous les auteurs sont d'avis qu'un pareil langage doit faire trembler sur la destinée de ceux qui le tiennent : il prouve tout au moins une indifférence bien coupable, et l'ignorance la plus impardonnable de la sainteté de Dieu et de sa haine souveraine pour le péché. Réfléchissons aujourd'hui sur la vie qu'ont menée sur la terre les âmes qui vont en purgatoire, et nous reconnaîtrons que de semblables dispositions ne sont guère propres à introduire ces chrétiens indifférents dans ce lieu d'expiation.
D'abord, nous savons tous que le nombre de ceux qui se sauvent est petit : Il y a beaucoup d'appelés, dit le Sauveur, et peu d'élus. C'est une vérité que l'Écriture nous marque expressément, et qu'elle nous rend sensible par des figures et des comparaisons. Il n'y eut que très peu de personnes, dit l'Apôtre, c'est-à-dire huit, qui se sauvèrent dans l'arche. La seule famille de Loth fut préservée des flammes qui détruisirent cinq grandes villes. De la prodigieuse multitude d'Israélites qui sortirent d'Égypte pour la terre de promission, il n'y eut que Josué et Caleb qui y entrèrent. L'Écriture compare le nombre des élus à ce peu d'olives qui restent sur l'arbre après qu'on l'a secoué, à ce peu de grappes qui restent sur la vigne après la vendange, à ce peu d'épis qui échappent au moissonneur. C'est ce chemin rude et étroit où très peu de gens s'engagent, et où cependant il faut s'engager, même pour parvenir en purgatoire ; c'est cette petite porte par où il n'y a que très peu de personnes qui puissent entrer ; c'est cette ville située sur la montagne, où peu ont le courage de monter.
Si les âmes qui vont en purgatoire n'ont pas fait les derniers efforts pour gravir cette montagne, ce sentier escarpé qui conduit au ciel, du moins elles ne l'ont point fui ; et, si elles s'en étaient écartées, elles y sont rentrées et ont fait des efforts pour ne plus le quitter, et sur monter les obstacles qu'elles y rencontraient. Or, est-ce là la conduite des chrétiens lâches et indifférents ? Et peuvent-ils espérer avec quelque fondement partager le sort de ces âmes et être comptés au nombre des élus ? Qu'ils raisonnent un instant et ils comprendront leur erreur et le danger de leur indifférence. En effet, pour se sauver il faut croire l'Évangile, se régler sur ses maximes, suivre Jésus-Christ, conformer sa vie à la sienne, imiter ses exemples ; sans cela point de salut, c'est un article de foi : or est-ce là ce que font ces chrétiens ? — Pour se sauver il faut se renoncer soi-même, porter sa croix, se faire violence, haïr son âme, c'est-à-dire mortifier ses sens, ses passions, ses inclinations naturelles et sensuelles ; y pensent-ils ces gens qui crient bien haut qu'ils ne veulent pas être des Saints ? Ne font-ils pas le contraire ?
De sorte qu'une règle sure pour connaître ce que l'Évangile nous enseigne et ce que nous devons pratiquer, c'est de faire le contraire de ce que font la plupart des chrétiens, et en particulier ceux dont nous parlons ; et n'est-ce pas une règle sûre pour juger qu'il y en aura peu de sauvés, c'est-à-dire qui iront en purgatoire ? Il n'y a que deux routes pour aller à Dieu, pour être sauvé. Ces deux routes sont l'innocence et la pénitence. Dès qu'on est sorti de la première, c'est sans espérance d'y pouvoir rentrer ; il ne reste que la seconde, qui nous est toujours ouverte ; ressource unique pour la plupart des hommes. Or les chrétiens qui ne veulent pas suivre cette dernière route ; qui, sentant la nécessité de faire pénitence de leurs péchés, ne veulent pas se gêner en cette vie, et laissent à satisfaire à la justice divine dans les flammes expiatrices ; ces chrétiens sont-ils des disciples de Jésus-Christ ? Suivent-ils la voie qu'ont suivie les âmes du purgatoire ? Celles-ci, touchées de l'offense faite à Dieu par leurs fautes, se sont converties à lui de tout leur cœur, et ont évité le péché et toute attache au péché avec le plus grand soin ; et, si elles ne sont pas entrées immédiatement après la mort dans le ciel, c'est qu'elles n'avaient pas encore entièrement satisfait à la justice divine, ou qu'enfin, malgré leur vigilance continuelle, elles ont offensé le Très-Haut, mais plutôt par fragilité que par malice. En un mot, c'a été sur la terre de saintes âmes, occupées toute leur vie, ou du moins depuis leur conversion, à plaire en tout à leur Créateur, travaillant à imiter leur Sauveur. C'étaient des âmes fidèles, suivant la voie de la justice et de la sainteté, auxquelles on n'a pu reprocher que ce qu'il est bien difficile à l'homme d'éviter ; exemptes de tout ce qui fait les grands vices, il ne leur a manqué que peu de ce qui fait les grandes vertus.
Leurs péchés ont été des péchés de faiblesse plus que de volonté ; ou, si ce furent des péchés griefs, ils ne sont point descendus dans le tombeau avec le pécheur ; ils ont été détestés, ils ont été pleurés, ils ont été lavés dans le sang de Jésus-Christ. Par conséquent, dans le purgatoire, ce sont des âmes qui n'ont plus de péchés, sur lesquelles il ne demeure que la trace, que l'ombre du péché. Ces pénitents du purgatoire, ce sont des justes qui se sont endormis du sommeil de paix ; ce sont des justes dont la grâce et la charité ont formé les derniers soupirs ; ce sont des âmes que Dieu aimait et dont il était aimé, lorsqu'encore sur la terre, elles faisaient de grands efforts pour obtenir le pardon de leurs fautes, et pour ne plus l'offenser.
Maintenant, chrétien lâche, vous, qui vous flattez d'aller en purgatoire, si nous tracions votre portrait, nous fournirait-il quelque trait de ressemblance avec celui de ces saintes âmes ? Vous voulez vous dispenser de faire le moindre effort pour parvenir à ce degré de justice et de sainteté, et cependant jouir de leur sort qui, quoiqu'extrêmement douloureux, doit toutefois avoir pour terme le ciel et ses délices ! Sur quoi donc fondez-vous votre espoir ? vous ne pouvez, dites-vous, éviter le purgatoire, parce que vous ne voulez pas être un saint ? Mais n'est-ce pas pour devenir un saint, n'est-ce pas pour tendre à la sainteté que vous existez ? N'est-ce pas pour connaître, aimer et servir Dieu, et parvenir au ciel que vous avez été créé ? Jésus-Christ ne vous dit-il pas, à vous comme à tous ses disciples : Soyez parfaits, de même que votre Père céleste est parfait ?
Et vous osez proclamer, sans trembler pour votre salut, que vous ne voulez pas être un saint? Et vous vous flattez en même temps que vous irez en purgatoire ? Illusion, illusion, lâche chrétien ! le purgatoire n'est point pour vous ; ce séjour des âmes chéries de Dieu, des âmes pénitentes, ne sera jamais votre séjour ; mais l'enfer, oui l'enfer, s'ouvrira seul pour les contempteurs de la sainteté ; pour ceux qui méprisent la perfection recommandée par Jésus-Christ à ses disciples ; pour ceux qui abusent des grâces et de la miséricorde d'un Dieu infiniment bon ; pour ceux enfin qui bravent sa justice et qui négligent, pour ainsi dire de propos délibéré, de l'apaiser pendant le cours de la vie, examinez si telle n'est pas votre conduite, vous qui vous vantez niaisement de vouloir vous contenter du purgatoire. Si vous êtes prudent, si vous voulez assurer votre salut, ne bornez pas ainsi vos vues ; rappelez-vous la fin pour laquelle vous avez été créé ; travaillez à parvenir au ciel, trop heureux si votre lâcheté et votre tiédeur vous donnent entrée dans le lieu d'expiation. Enfin, méditez attentivement ces paroles des Livres saints : Je vous ai appelés pendant la vie, et vous n'avez pas voulu venir ; je rirai et je me moquerai aussi de vous à votre mort. (Prov.) Répondez dès maintenant à la voix de Dieu qui vous appelle, et imitez les âmes qui n'ont mérité d'aller en purgatoire que par une vigilance soutenue et des efforts continuels.
CONSIDÉRATION
Si la mort me frappait aujourd'hui, dans l'état de tiédeur où peut-être je languis depuis si longtemps, quel serait mon sort ? Pourrais-je me flatter d'être admis en purgatoire ?... Ô mon âme ! médite, tremble et change une bonne foi de vie, puisque tu sais que le purgatoire même s'ouvre difficilement pour les chrétiens tièdes et lâches.
PRIÈRE
Ô Dieu bon et magnifique en sainteté ! Mon cœur est l'ouvrage de vos mains ; il est le prix de votre sang : les vœux et les soupirs qu'il vous adresse en ce moment au pied de votre croix sont l'effet de votre grâce ; qu'est-ce qui l'empêche, ô mon Sauveur ! Qu'il ne soit rempli de votre saint amour ? Je vous l'offre et vous le consacre dès cet instant ; préparez-le vous-même pour en faire une hostie digne d'être consumée à votre gloire par le feu de la charité. Ôtez-en tout ce qui vous déplaît ; lavez-le des taches du péché ; purifiez-le de toute affection terrestre ; rendez-le saint et agréable à vos yeux, afin qu'il ne vive plus pour lui-même, mais pour vous et de vous qui régnez dans la gloire de votre Père, à jamais. Ainsi soit-il.
Indulgence applicable aux morts
Indulgence de cent jours lorsqu'on récite, avec un cœur contrit, les oraisons jaculatoires suivantes, en l'honneur du saint Sacrement.
« Je vous adore dans tous les instants, ô pain vivant du ciel, sacrement admirable ! » « Bénissez mon âme, ô Jésus ! l'unique objet de l'amour de Marie ! » « À vous seul je donne mon cœur, divin Jésus, mon Sauveur ! » « Que le très saint et très divin Sacrement soit connu, adoré et remercié par tous les hommes et dans tous les moments ! » (Rescrits du 21 janvier 1815 et du 13 août 1828)
Pratique : Demandez souvent à Notre Seigneur Jésus-Christ d'éclairer votre intelligence et de vous faire la grâce d'une parfaite contrition de vos péchés.
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| Sujet: Re: Le Petit Sacristain Mar 26 Juil 2022 - 10:48 | |
| Le Petit Sacristain
Vie dans l'Eglise Catholique et combat spirituel
Avis important pour ceux qui ont des peines d'esprit, par le R.-P. Jean-Joseph Surin
Extrait du CATÉCHISME SPIRITUEL DE LA PERFECTION CHRÉTIENNE, TOME I, Composé par le R. P. J. J. SURIN, de la Compagnie de Jésus :
Avis important pour ceux qui ont des peines d'esprit
Quels sont ces avis ? Le premier est d'empêcher un demi-consentement que le démon tâche de tirer de la personne qui souffre ces peines intérieures. Pour bien comprendre ceci, il faut savoir que le malin esprit dans ces occasions, porte les hommes à l'impureté ou au désespoir, ou à l'aversion contre le prochain. Mais outre ces tentations grossières, il fait tout ce qu'il peut pour leur persuader de s'adonner à leur humeur, et de se renfermer en eux-mêmes, pour s'y occuper de leurs peines. On se raidit contre les premières tentations, qui sollicitent visiblement au mal, et on succombe aisément à la dernière, où l'on ne voit point de péché : c'est ce que j'appelle un demi-consentement, qu'il est d'une très-grande importance de refuser à l'ennemi. Pour cela, il ne suffit pas de ne point se laisser aller à l'humeur chagrine et impatiente à laquelle on se sent porté ; il faut se mettre dans une disposition de joie spirituelle et de douceur envers le prochain, si bien qu'il ne paraisse rien au dehors de la peine qu'on souffre au-dedans. Outre que par cette conduite on remporte une entière victoire sur le démon, on en tire encore deux grands avantages, qui sont, d'avancer beaucoup dans la voie de la perfection, et d'acquérir bientôt une grande supériorité sur l'ennemi.
Quel est le second avis ?
C'est de ne faire nulle attention à la peine que l'on souffre, imitant ceux qui marchent sur la cime des montagnes, lesquels fixent la vue sur le chemin qu'ils doivent tenir, sans la détourner jamais pour regarder les précipices qui les environnent de tous côtés. On remarque que saint Pierre marcha sur l'eau sans enfoncer, tandis qu'il n'envisagea que Notre-Seigneur qui l'attendait sur le bord ; et que dès qu'il fit réflexion au danger, il commença à enfoncer ; ce qui lui attira ce reproche de la part de Jésus-Christ : Homme de peu de foi, pourquoi avez-vous douté ?
De quoi sert à l'âme de ne point envisager ses peines ?
Elle évite par là plusieurs dangers et plusieurs inconvénients dans lesquels elle donnerait en gardant une autre conduite. Ces peines, soit qu'elles viennent du côté de Dieu, ou du côté du démon, ou du côté des hommes (comme nous l'avons dit au Chapitre sixième de la quatrième Partie) que peut-on gagner à les considérer ? Dés que vous ferez réflexion au mépris et aux mauvais traitements que vous recevez de la part des hommes, vous rendrez votre Croix plus pesante, à force de vous la représenter vivement et de grossir les choses dans votre imagination. Si vous raisonnez sur les assauts que le démon vous livre en matière d'impureté ou de désespoir, tous vos raisonnements n'aboutiront qu'à rendre la tentation plus pressante, et à la faire entrer plus avant dans votre âme : et si vous vous avisez de considérer attentivement les abîmes de la grandeur et de la justice de Dieu, il est à craindre que vous n'en soyez englouti.
Voilà pourquoi les âmes sujettes à des peines intérieures, et surtout à ces peines extraordinaires dont nous avons parlé ailleurs ; ces âmes, dis-je, n'ont rien de mieux à faire que de s'interdire toute réflexion sur les peines qu'elles souffrent, pour donner toute leur attention à la vie de Jésus-Christ, et aux autres saints objets qui sont capables de les consoler. Elles ne doivent ouvrir les yeux, que pour voire chemin où elles marchent, sans détourner leur vue ailleurs. Cette personne m'a maltraité ; cette croix est accablante ; ce précipice est affreux : à quoi peuvent servir ces réflexions, qu'à aigrir le cœur, et à mettre le trouble dans l'esprit ? N'est-il pas plus sûr et plus doux de souffrir sa peine sans se donner d'autre soin que celui d'envisager la bonté de Dieu, et de s'étudier à la résignation et à la patience ?
D'où vient que les personnes qui souffrent, sont portées à considérer leur peine ?
Cette attention vient d'un soin empressé qu'elles ont pour elles-mêmes ; et de ce que manquant de confiance en Dieu, elles attendent leur délivrance de leur propre industrie. C'est la tentation ordinaire des âmes qui portent des croix intérieures : elles veulent se mettre en repos ; elles cherchent sans cesse le remède au mal qui les afflige, et elles ne voient pas que cet empressement ne fait qu'augmenter leur peine, et les jeter dans un nouvel embarras. Le parti qu'elles doivent prendre, c'est de se désoccuper d'elles-mêmes, pour s'abandonner entièrement à la miséricorde de Dieu, disant comme le Prophète David : j'aurai toujours les yeux attachés sur le Seigneur, persuadé qu'il me délivrera des pièges de mes ennemis.
Quel est le troisième avis au sujet des peines d'esprit ?
C'est qu'on s'encourage à les supporter, en vue des avantages qui doivent en revenir. Car ces peines, et surtout celles qu'on appelle extraordinaires, sont suivies de plusieurs dons surnaturels, d'une grande paix, d'une parfaite liberté de cœur, de consolations ineffables, d'une fermeté constante à se maintenir dans le bien, et à suivre en tout le mouvement de la grâce. Nous pouvons ajouter à ce que nous en avons dit dans la quatrième Partie, que c'est des personnes qui ont passé par ces épreuves qu'il est dit dans l'Apocalypse : Qu'elles ont lavé et blanchi leurs robes dans le sang de l'Agneau ; qu'elles n'auront ni faim ni soif ; que le Soleil, ni aucune autre chose ne les incommodera plus ; parce que l'agneau qui est au milieu du trône, sera leur Pasteur, et qu'il les conduira aux fontaines des eaux vives.
On peut dire de ces âmes, qu'elles ont vu la fin de leurs maux, et qu'elles recevront désormais tous les biens en abondance. Le plus grand de ces biens, est que Dieu établira en elles sa demeure, selon la promesse de l'Évangile : Nous viendrons à lui, etc. Jésus-Christ devenu leur guide, les conduira aux fontaines de sa sagesse et de son amour, où elles puiseront sans cesse : de sorte que leur vie ne sera plus qu'un festin continuel, et un avant-goût du Paradis.
Nous avons exhorté ailleurs les personnes, qui sont dans ces épreuves, à être fidèles à Dieu malgré leurs extrêmes souffrances, et les fréquentes tentations de l'ennemi : et comme cet avis est le plus nécessaire, nous les ferons souvenir ici que leur fidélité consiste, 1°. À résister courageusement au démon sans consentir jamais au mal. 2°. À persévérer constamment dans leurs exercices spirituels, et à ne point s'en dispenser sous prétexte qu'elles souffrent de grandes peines. 3°. À n'omettre aucune des bonnes œuvres qu'elles avaient coutume de faire, ou de leur propre choix, ou pour satisfaire aux devoirs de leur état, ou pour obéir aux mouvements de la grâce.
Ces avis ne sont-ils que pour les personnes qui souffrent des peines extraordinaires ?
Toutes sortes de personnes peuvent en profiter, et on peut dire à celles qui n'éprouvent que des souffrances et des tentations ordinaires, qu'elles croîtront en grâce et en vertu, à mesure qu'elles augmenteront en résignation et en patience, et qu'elles se conformeront à ces avis.
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| Sujet: Re: Le Petit Sacristain Mer 27 Juil 2022 - 8:56 | |
| Le Petit Sacristain
Vie dans l'Eglise Catholique et combat spirituel
De ce que nous devons faire pour acquérir tous les jours une plus grande pureté d'intention
Abrégé de la pratique de la perfection chrétienne du R.P. Alphonse Rodriguez, Extrait :
De ce que nous devons faire pour acquérir tous les jours une plus grande pureté d'intention. Il y a plusieurs manières de chercher Dieu et de le servir. Le servir par la crainte des peines, c'est toujours le chercher et agir par un bon motif, parce que la crainte, quoique servile, n'en est pas moins un don de Dieu ; c'est pourquoi le saint Roi prophète la demandait en s'écriant : Seigneur (Ps. 118. 120.), pénétrez ma chair de votre crainte. Si cependant on se disait à soi-même, et qu'en effet on eût ce sentiment dans le cœur : s'il n'y avait point d'enfer ni de châtiment à craindre, j'offenserais Dieu ; ce serait un péché grief, ainsi que tous les théologiens l'enseignent, parce que ce serait avoir une volonté déterminée de pécher ; mais considérer la crainte des peines, l'appréhension de la mort et la frayeur des jugements de Dieu, pour nous exciter à le servir, et nous abstenir de l'offenser, cette disposition ne peut être que louable, puis que ce n'est que pour cela que la Sainte Écriture nous met si souvent devant les yeux les peines de l'éternité, et qu'elle nous en fait des menaces si terribles. Les motifs de la crainte et de l'espérance sont donc bons, et nous pouvons par conséquent nous en servir pour nous exciter au bien, et pour nous détourner du mal. Mais Saint Paul veut que l'on agisse par des vues plus nobles : Aspirez, dit-il (1 Cor. 12, 13), à de plus grands dons ; et je vais vous montrer une voie encore plus excellente. Il ne se contente pas que l'on agisse par ces motifs, quelque bons et louables qu'on les suppose ; il enseigne encore un chemin plus par fait : il veut qu'on cherche Dieu, et qu'on le serve purement à cause de lui-même, à cause de sa bonté infinie et de l'excellence de ses perfections ; en un mot, parce qu'il est Dieu et un être infiniment parfait : ce mot renferme ce qu'il y a de plus sublime. Les Pères de l'Église, saint Basile, Saint-Chrysostome et saint Grégoire (Basil, in regul. fus. disput. in Proaemio. Chrysost. hom. 2. sup. Ep. ad Rom. Greg. 1. 8. Mor. cap. 30.) traitent parfaite ment bien cette matière. Ils ne veulent pas que ce soit l'espérance seule qui nous fasse agir ; et que comme des serviteurs peu affectionnés, nous regardions quelle récompense nous devons recevoir : car cela est plutôt le propre d'un mercenaire (Basil, ubi sup.), qui ne songe qu'à son intérêt, que d'un serviteur qui aime bien son maître. Ils veulent que nous agissions par un plus noble motif ; que nous servions Dieu comme ses enfants, et pour l'amour de lui. Il y a beaucoup de différence, ajoutent-ils, entre le service d'un esclave, celui d'un mercenaire et celui d'un fils. L'esclave ne sert son maître que par la crainte du châtiment. Le mercenaire se propose uniquement la récompense ; et s'il est soigneux de bien servir, c'est qu'il croit qu'en servant bien il en sera mieux récompensé. Mais le fils en use autrement : c'est par amour qu'il sert son père ; et s'il prend un soin extrême de ne rien faire qui puisse l'offenser, ce n'est point qu'il en appréhende aucun châtiment, ni précisément parce qu'il en attend quelque récompense ; mais c'est que l'amour lui donne naturellement cette délicatesse et cette attention. Ainsi, quoique son père soit pauvre, et qu'il n'ait rien à lui laisser, il ne laisse pas de lui obéir et de l'honorer, parce qu'il sait que la qualité de père demande cela de lui ; le plaisir de le contenter lui suffit, et il se croit assez récompensé de ses services et de ses peines. Nous devons servir Dieu de la même sorte, disent ces grands saints, non comme des esclaves, par l'appréhension d'en être châtiés, ni comme des mercenaires qui n'envisagent que la récompense et le gain ; mais comme ses véritables enfants, puisqu'il nous a fait la grâce de vouloir que nous le fussions. Regardez quel amour le Père a eu pour nous, dit saint Jean (1 Jean 3, 1), de vouloir qu'on nous appelle enfants de Dieu, et que nous le soyons en effet. Puisque nous le sommes donc véritablement, et que c'est avec raison que nous appelons Dieu notre père, et Jésus-Christ notre frère, aimons et servons Dieu comme ses enfants ; honorons et respectons-le comme notre père, et comme un père si digne de notre obéissance et de nos respects ; que ce soit purement pour l'amour de lui que nous agissions ; que ce soit pour lui plaire, parce qu'il est infiniment bon et infiniment aimable. Quand nous aurions mille cœurs à lui consacrer, et mille vies à lui sacrifier, sa bonté infinie mériterait que nous en fissions encore infiniment davantage. Livres Mystique .com |
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| Sujet: Re: Le Petit Sacristain Jeu 28 Juil 2022 - 9:58 | |
| Le Petit Sacristain
Vie dans l'Eglise Catholique et combat spirituel
Du vrai Progrès, par le R.-P. Jean-Joseph Surin
Extrait du CATÉCHISME SPIRITUEL DE LA PERFECTION CHRÉTIENNE, TOME I, Composé par le R. P. J. J. SURIN, de la Compagnie de Jésus :
Du vrai Progrès
De quoi dépend le progrès d'une âme ?
Du dessein qu'elle se propose ; de l'ordre qu'elle met dans ce dessein, et de sa fermeté à l'exécuter.
Comment le progrès dépend-il du dessein ? Parce que tout avancement dans la vertu suppose un dessein formé, et ce dessein qui doit influer dans tout l'ouvrage, comprend trois choses. Premièrement une volonté entièrement déterminée à entreprendre, et occupée des moyens qui peuvent la conduire à sa fin. C'est ce que Notre-Seigneur nous représente dans la conduite d'un homme qui, ayant dessein de bâtir, suppute la dépense qu'il faudra faire ; et dans la sagesse d'un Prince qui, entreprenant une guerre, se met à en faire les préparatifs. En second lieu, le dessein demande qu'on ait une idée nette et distincte de ce qu'on doit faire. Nous ne saurions l'ignorer, après que Notre-Seigneur l'a déclaré en termes formels : en matière de perfection, il ne s'agit de rien moins que de renoncer à tout. Les hommes se proposent différentes vues ; par exemple, de se pousser dans les sciences, de se rendre habiles dans l'art de parler, de faire fortune dans le monde ; mais celui qui veut être mon disciple, dit Jésus-Christ, doit au moins d'esprit et de cœur renoncer à tous ces desseins, pour n'en avoir point d'autre que celui de servir Dieu. Il doit mettre pour base et pour fondement de sa perfection, la parfaite abnégation de toutes choses et de soi-même : et ce dessein doit être le principe et comme le premier mobile de son avancement dans la vertu. Il faut en troisième lieu que le dessein embrasse tout, et que celui qui commence à travailler à sa perfection, étende ses vues jusqu'à la consommation de l'ouvrage, pour ne pas s'exposer aux reproches que fait l'Évangile à celui qui commence à bâtir, et qui ne peut achever. Mais cette prévoyance serait inutile, si elle n'était accompagnée d'une généreuse résolution de persévérer dans le travail jusqu'à la fin, quelque difficulté qu'on rencontre, et dans quelque disposition qu'on se trouve. On ne doit point compter sur les consolations sensibles, ni sur la facilité qu'on peut trouver dans la pratique de ]a vertu ; un dessein aussi grand que celui de la perfection ne peut réussir que par un véritable amour de Dieu, et par une volonté déterminée à ne se rebuter jamais. Comment est-ce que le progrès dépend de l'ordre ?En ce qu'il ne suffit pas de former en général le dessein de la perfection ; comme font la plupart des hommes, qui n'ont que des idées confuses du bien qu'ils veulent pratiquer, se contentant de rouler dans un cercle d'actions ordinaires, d'entendre la sainte Messe, ou de la célébrer, de vaquer ensuite à leurs emplois, de se préserver des grands péchés, et suivant en bien des choses le penchant de la nature, au lieu de ne se conduire que par les mouvements de la grâce : ce qui es expose à une vicissitude éternelle de bien et de mal, de ferveur et de lâcheté. L'ordre demande qu'outre cet avancement, qui consiste à ajouter une bonne œuvre à l'autre, on se propose d'aller de bien en mieux, de monter de degré en degré, de vertu en vertu jusqu'au sommet de la perfection. Il est aussi de l'ordre qu'on mette une certaine suite et un certain arrangement dans les pratiques de vertu, et dans les moyens de perfection ; qu'on fasse au commencement ce qui est propre des commençants ; qu'on entre d'abord dans ce qu'on appelle la vie purgative, pour se corriger de ses vices ; qu'ensuite on s'adonne à la pratique des vertus, enfin aux exercices de l'amour et de l'union avec Dieu. Faute de garder cette suite et de distinguer ces différents états, on voit une infinité de gens qui travaillent au hasard, et en confondant toutes choses ils vont d'une extrémité à l'autre, sans passer par le milieu ; avant que de s'être purifiés par les exercices de la pénitence et de l'humilité, ils donnent l'essora leur esprit, se remplissent de hautes idées, et s'attachent aux pratiques les plus sublimes, qui ne conviennent qu'aux parfaits. Ou bien, après avoir travaillé quelque temps à l'amendement de leur vie, ils quittent trop tôt les exercices pénibles de la mortification, de l'examen de conscience, et de la victoire de soi-même ; d'où il arrive que n'ayant pas jeté de solides fondements, ils travaillent beaucoup, et ne font aucun progrès. Et comme il est ordinaire qu'après des commencements très-fervents on tombe dans l'aridité, Dieu le permettant ainsi pour éprouver ceux qui veulent être à lui ; bien des gens qui ne sont pas instruits de cette conduite que le Saint-Esprit tient sur les âmes, au lieu de soutenir cette épreuve avec patience, se laissent aller au relâchement, et retournent aux consolations de la terre, auxquelles ils avaient renoncé. Enfin, comme la plupart ignorent cette économie de la grâce, et qu'ils ne savent pas quel chemin il faut tenir pour aller à Dieu ; rien n'est plus important que d'avoir recours à un Directeur sage, intelligent et expérimenté, pour apprendre de lui l'ordre de la vie spirituelle, et surtout pour distinguer les temps où il faut agir et s'aider soi-même, de ceux où il faut se tenir en repos, pour laisser agir le Seigneur. Au reste, il ne suffit pas de conférer quelquefois avec un Directeur, et d'une manière superficielle ; il faut être assidu à recevoir ses instructions, si on veut avancer dans a vertu ; car c'est faute d'un tel secours que plusieurs ne font aucun progrès. Pourquoi la fermeté est-elle nécessaire à l'avancement spirituel ?Parce que dans les voies de la perfection, on rencontre tant de difficultés, on est exposé à tant de tentations, on éprouve tant de dégoûts, on est sujet à passer par tant de dispositions différentes, que sans un grand courage et beaucoup de fermeté, on ne saurait persévérer jusqu'au bout. En quoi la fermeté est-elle particulièrement nécessaire ?On en a besoin pour acquérir l'habitude du recueillement ; il s'agit de tourner toute son attention sur soi-même, et de fixer son esprit à la considération de deux ou trois objets, qui sont la présence de Dieu, le souvenir de J. C. et les fonctions de son emploi, sans lui permettre de s'occuper d'autre chose. Cette entreprise est difficile : le démon n'oublie rien pour en empêcher le succès ; et notre faiblesse est si grande, que nous n'en saurions venir à bout sans une étude pénible et continuée pendant longtemps. Mais quiconque tiendra ferme dans cette pratique, ne donnant aucune entrée aux inutilités de l'esprit et aux amusements du cœur, se fera à la longue une douce habitude de se recueillir, d'où il tirera de merveilleux avantages. La fermeté n'est pas moins nécessaire pour se soutenir dans la pratique de la mortification, qui est le fondement de tout l'avancement spirituel. La plupart des hommes, après s'être mortifiés pendant quelque temps en ce qui leur paraît essentiel, se laissent ensuite aller à leurs penchants naturels, et cherchent ce qui leur fait plaisir, partout où ils ne voient point de péché. Mais ceux qui veulent profiter en vertu, vont toujours contre leurs inclinations, et veillent du matin au soir à en arrêter les saillies ; et plus ils sont fermes et constants dans cette guerre, plus ils avancent dans la perfection. En quoi il faut être encore ferme, c'est à persévérer dans les saints exercices de l'Oraison, de la pénitence, de la visite du saint Sacrement, de l'invocation de la sainte Vierge et des Saints, et dans les autres pratiques, qui contribuent à la ferveur, et qu'on ne saurait abandonner sans donner dans quelque relâchement, et sans perdre le goût de la piété. Que celui donc qui fait état de travailler à sa perfection, forme une résolution généreuse de persévérer dans ces exercices, malgré toute sorte de disposition de dégoût et d'inconstance où il pourra se trouver ; de ne les jamais omettre, si ce n'est pour un plus grand bien, ou par nécessité ; et qu'il ait soin de réparer les moindres pertes qu'il aurait faites par sa négligence, afin que ce soin lui rende témoignage de sa fidélité et de son exactitude dans le service de Dieu. Livres Mystique . com |
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| Sujet: Re: Le Petit Sacristain Ven 29 Juil 2022 - 9:57 | |
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Vie dans l'Eglise Catholique et combat spirituel Quand le Consolateur que je vous enverrai de la part de mon Père, l'Esprit de vérité qui procède de mon Père, sera venu, il rendra témoignage de moi Quand le Consolateur que je vous enverrai de la part de mon Père, l'Esprit de vérité qui procède de mon Père, sera venu, il rendra témoignage de moi. (S. Jean, ch. 15) I. Considérez le grand aveuglement des Juifs qui, après tant de prophéties annonçant la venue du Fils de Dieu, après le témoignage que saint Jean-Baptiste leur avait rendu, après avoir eux-mêmes entendu les paroles de grâce qui sortaient de la bouche de ce divin Messie, et après avoir vu les grands miracles par lui opérés pour confirmer sa doctrine, restaient encore dans leur infidélité : tout cela n'a pas été capable de vaincre leur incrédulité : il faut que ce divin Seigneur cherche encore d'autres témoignages pour persuader leur esprit et convertir leur cœur. Craignez d'être atteint d'un tel aveuglement ; mais admirez en même temps la miséricorde et la bonté de Jésus-Christ, qui, au lieu d'abandonner ces misérables, veut employer de nouveaux moyens pour les convertir. Suppliez ce divin Sauveur de vous donner un cœur docile pour croire parfaitement toutes les vérités qu'il vous enseigne par son Église, et pour suivre fidèlement tous les mouvements de son esprit. II. Considérez que Jésus-Christ promettant d'envoyer son Saint-Esprit pour éclairer l'esprit des hommes et pour convertir leurs volontés, déchire deux qualités de ce divin Esprit, qui sont très propres à produire ces deux effets : il dit qu'il est Esprit de vérité et qu'il est Paraclet, c'est-à-dire Consolateur : comme esprit de vérité, il éclaire et il enseigne ; comme consolateur, il dispose doucement les cœurs par sa grâce pour les délivrer des misères et de la servitude du péché, et les faire entrer dans la liberté des enfants de Dieu. Pensez combien de fois vous avez été prévenu des lumières de ce divin Esprit, et combien de fois il vous a fait ressentir la douceur de sa grâce : soyez confus d'avoir si mal correspondu à sa bonté, et proposez-vous de lui être à l'avenir plus fidèle. III. Considérez que le Saint-Esprit rend témoignage à Jésus-Christ en tant qu'il éclaire intérieurement notre esprit, et qu'il nous excite à croire, avec une foi parfaite, toutes les vérités de l'Évangile de Jésus-Christ, et à diriger notre vie et nos actions selon les maximes et les exemples du même Jésus-Christ. Mais comme ces lumières et ces grâces nous laissent dans une entière liberté de les suivre ou de les rejeter, il arrive souvent que, par une étrange perversité, les hommes aiment mieux les ténèbres que la lumière, adhérant plutôt à l'esprit d'erreur et de mensonge, qu'à l'esprit de vérité. Concevez une sainte horreur d'un tel désordre : prenez garde d'y tomber, et qu'il ne vous arrive jamais de suivre plutôt les mouvements de votre propre volonté, que ceux de l'esprit de Dieu, ou de préférer votre propre jugement à celui des personnes que Dieu a mises au-dessus de vous pour vous conduire. PRATIQUES
1° Défiez-vous de vos lumières, elles peuvent séduire votre esprit.
2° Suivez les lumières de Dieu, elles dirigeront votre cœur.
(Méditation tirée de La Couronne de l'Année Chrétienne) |
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| Sujet: Re: Le Petit Sacristain Sam 30 Juil 2022 - 10:25 | |
| Le Petit Sacristain
Vie dans l'Eglise Catholique et combat spirituel
De la liberté des enfants de Dieu
Saint Jean de la Croix. C'est une chose qui paraît tenir du paradoxe, et qui est néanmoins vraie de la plus exacte vérité, que de tous ceux qui servent Dieu, ceux-là sont les plus libres et même les seuls vraiment libres, qui se laissent conduire en tout par l'esprit de Dieu, et que saint Paul appelle par cette raison les enfants de Dieu. C'eux, dit-il, qui sont conduits par l'esprit de Dieu, sont les enfants de Dieu. Les mondains qui vivent au gré de leurs désirs, qui ne se gênent sur rien, paraissent libres, et ne le sont pas. Ils deviennent bientôt esclaves de leurs passions, qui les tyrannisent avec la dernière violence. C'est une vérité à laquelle ils sont forcés eux-mêmes de rendre hommage, et quand ils ne l'avoueraient pas, leur conduite le dit assez ; car il n'est point d'homme livré à ses passions, qu'elles ne mènent beaucoup plus loin qu'il ne veut, qu'elles ne tiennent comme enchaîné, et qu'elles ne forcent, en quelque sorte, à faire ce qu'il condamne. Tel est l'empire d'une malheureuse habitude. La plupart de ceux qui sont sincèrement chrétiens, mais faibles et lâches dans la pratique de leur devoir, ne sont pas libres non plus. Les occasions les entraînent ; ils cèdent à la moindre tentation ; le respect humain les subjugue ; ils veulent le bien, et mille obstacles les en détournent ; ils détestent le péché, et ils n'ont pas la force de s'en éloigner. Or, ce n'est pas être libre de ne pas faire le bien qu'on aime, et de faire le mal qu'on n'aime pas.
Les dévots qui se conduisent par leur propre esprit ne sont pas libres non plus. Ils croient l'être, parce qu'ils se sont fait un plan de dévotion à leur manière, et qu'ils suivent une certaine routine dont ils ne se départent pas. Mais au fond ils sont asservis à leur imagination, pleins d'inconstance, d'inquiétude, de bizarreries, de caprices ; ils cherchent la dévotion sensible et lorsqu'ils ne la trouvent pas, ce qui arrive très-souvent, ils sont mécontents de Dieu et d'eux-mêmes. De plus, ils sont pour l'ordinaire scrupuleux, indécis, et ils éprouvent continuellement en eux-mêmes des agitations qu'ils ne sauraient calmer. L'amour-propre les domine, et ils n'en sont pas moins les esclaves, que les mondains ne le sont de leurs passions.
Il faut donc dire ou qu'il n'y a point de véritable liberté dans le service de Dieu, ce qui est une erreur et une espèce de blasphème ; ou que cette liberté est le partage de ceux qui se donnent à Dieu de tout leur cœur, et qui s'assujettissent à suivre en tout les mouvements de la grâce. Mais, dira-t-on, comment peut-on être libre, et être assujetti en tout à l'esprit de Dieu ? Ne sont-ce pas là des idées contradictoires ? Point du tout. La parfaite liberté de la créature raisonnable consiste dans cet assujettissement ; et plus elle est assujettie en ce sens, plus elle est libre.
Pour bien comprendre cette vérité, il faut remarquer, en premier lieu, que la liberté est la principale perfection de l'homme, et que cette perfection est d'autant plus excellente en lui, qu'il en use toujours conformément à la raison et aux vues de Dieu ; car une liberté qui n'aurait pas de règle, serait un vice et un libertinage. Il faut remarquer, en second lieu, que la vraie liberté ne consiste pas dans le pouvoir de mal faire. Ce pouvoir est un défaut inhérent à la créature qui est essentiellement faillible, parce qu'elle est tirée du néant. Mais un tel pouvoir est si peu un appendice de la liberté, que Dieu, qui est souverainement libre, est dans l'impossibilité absolue de faire le mal. Il s'en suivrait donc que l'homme est plus libre que Dieu, si la liberté consistait dans le pouvoir de se livrer au bien ou au mal.
L'homme a ce malheureux pouvoir, et c'est en lui une imperfection radicale, qui peut le conduire à sa perte éternelle. Que faut-il donc qu'il fasse pour corriger cette imperfection de sa liberté, et pour approcher, autant qu'il lui est possible, de la liberté de Dieu ? Il faut qu'il prie Dieu de le diriger lui-même dans le choix de ses actions ; qu'il écoute au dedans de lui la voix de la grâce ; qu'il la suive, et qu'il s'y abandonne. Par ce moyen il veut ce que Dieu veut ; il fait ce que Dieu lui inspire de faire ; il se garantit de tout mauvais usage de sa liberté ; il s'élève, autant qu'il dépend de lui, à la perfection de la liberté divine ; la liberté de Dieu devient en quelque sorte la sienne, puisqu'il n'agit plus par son propre mouvement, mais par l'impression de la volonté de Dieu. Il est donc, par son assujettissement à Dieu, aussi parfaitement libre qu'il puisse être.
Mais cet assujettissement est bien gênant. D'où vient cette gêne ? De notre inclination au mal, de nos mauvaises habitudes, d'un certain esprit d'indépendance et d'orgueil, qui a causé la chute des anges et du premier homme. Qu'est-ce qui sent cette gêne et en murmure ? Est-ce la raison de l'homme ? Est-ce sa conscience ? Non, c'est sa nature corrompue, ce sont ses passions. Mais la raison humaine, qui est un écoulement et un rayon de la raison divine, ne se plaindra jamais de la nécessité où elle est de s'y soumettre et de s'y conformer ; la conscience, qui est cet instinct de droiture que Dieu a mis au fond de notre cœur, ne murmurera jamais contre un assujettissement qui est sa première loi, et elle ne donnera jamais l'odieux nom de gêne à la règle qui la dirige. Une gêne qui n'a lieu que pour nos passions effrénées, pour notre orgueil, pour notre amour-propre, est un frein salutaire, est un joug doux et agréable à la raison éclairée par la foi. Cette gêne, au reste, ne dure que jusqu'à ce que les passions soient amorties, l'amour-propre dompté, l'orgueil foulé aux pieds ; elle ne dure que jusqu'à ce que nos mauvais penchants soient changés par l'habitude en une inclination vers le bien, et que la voix de la grâce soit plus forte que celle de la nature. Ce moment heureux arrive, lorsqu'on a fait pendant quelque temps de généreux efforts sur soi-même, et qu'à l'aide de la grâce, on a acquis de l'empire sur les sens, sur l'imagination, sur les premiers mouvements déréglés qui s'élèvent en nous malgré nous.
Alors on se sent vraiment indépendant de tout ce qui n'est pas Dieu, et l'on jouit délicieusement de la liberté de ses enfants. On a pitié des misérables esclaves du monde ; on se félicite d'être affranchi de leurs chaînes. Tranquille sur le rivage, on les voit entraînés au gré des flots de cette mer d'iniquités, agités de mille vents contraires, et toujours sur le point d'être abîmés par la tempête. On jouit d'un calme profond, on est maître de ses désirs, on est maître de ses actions, parce que ce qu'on fait on veut le faire. Nul objet d'ambition, d'avarice, de volupté, ne nous tente, nul respect humain ne nous arrête ; les jugements des hommes, leurs critiques, leurs railleries, leurs mépris ne sont plus rien pour nous, et n'ont point la force de nous détourner de la voie droite. Les adversités, les souffrances, les humiliations, les croix de toute espèce n'ont plus rien d'affreux et de redoutable. En un mot, on est élevé au-dessus du monde, et de ses erreurs, et de ses attraits, et de ses terreurs. Qu'est-ce donc qu'être libre, si ce n'est pas là l'être ?
Il y a plus, on est libre à l'égard de soi-même ; on ne dépend plus de son imagination ni de l'inconstance de sa volonté ; on est ferme et inébranlable dans ses résolutions, fixe dans ses idées, décidé dans ses principes, réglé dans toutes ses actions. L'esprit de Dieu, que l'on suit fidèlement, communique son immutabilité à la créature si changeante par elle-même ; et, au milieu de tous les combats intérieurs qu'on éprouve, la volonté demeure stable comme un rocher. Ceci est une affaire d'expérience, dont il est impossible de juger par une autre voie. Mais les personnes qui sont véritablement à Dieu, même celles qui commencent, sont étonnées de la différence qui se trouve entre ce qu'elles sont et ce qu'elles étaient auparavant. Cette différence est exactement celle qu'il y a entre une mer calme, paisible et maîtresse en quelque sorte du mouvement de ses eaux, et une mer en furie, agitée de tous les vents. Quelle liberté plus grande que cette possession de soi-même, cet empire sur tous les mouvements de l'âme, à laquelle il échappe à peine, durant de très-courts instants, quelque chose d'indélibéré !
Y a-t-il quelque chose au-delà, et la liberté des enfants de Dieu s'étend-elle plus loin ? Oui. Ils sont libres à l'égard de Dieu même. Je veux dire que, quelque conduite que Dieu tienne à leur égard, soit qu'il les éprouve, soit qu'il les console, soit qu'il s'en approche, soit qu'il paraisse s'en éloigner, l'assiette de leur âme est toujours la même ; ils sont élevés au-dessus de toutes les vicissitudes de la vie spirituelle ; la surface de leur intérieur peut être agitée ; mais le fond jouit de la plus grande paix. Leur liberté à l'égard de Dieu consiste en ce que, voulant tout ce que Dieu veut, sans pencher ni d'un côté ni de l'autre, sans aucun retour sur leurs propres intérêts, ils ont consenti d'avance à tout ce qui leur arrive, ils ont confondu leur choix avec celui de Dieu, ils ont librement accepté tout ce qui leur vient de sa part ; en sorte qu'ils peuvent toujours dire, qu'en quelque état qu'ils soient, ils n'y sont pas malgré eux, qu'ils sont contents de tout, et qu'ils ont tout ce qu'ils souhaitent. Oui, lors même qu'ils sont investis et comme accablés de croix ; lorsqu'ils sont submergés dans un océan de peines ; lorsque le démon, les hommes et Dieu lui-même s'accordent à leur faire la guerre ; lorsqu'ils n'ont absolument aucun appui, ni extérieur, ni intérieur, ils sont contents, leur joie est entière et surabondante, selon l'expression de l'Apôtre, et ils se complaisent dans leur état au point qu'ils ne le changeraient pour aucun autre, et qu'ils ne se permettraient pas la plus légère démarche pour en sortir.
Telle et plus grande encore est la liberté des enfants de Dieu. Rien au monde ne peut leur arriver sur la terre contre leur gré ; ils ne désirent rien, ils ne regrettent rien ; rien ne les trouble, rien ne les affecte. Comparez cette situation, je ne dis pas seulement avec celle des mondains dans leurs joies, dans leurs chagrins, dans leurs projets, dans leurs craintes, dans leurs espérances ; mais avec celle des dévots ordinaires à qui leur amour-propre ne laisse jamais goûter une véritable paix ; et vous conviendrez qu'il n'est point de sacrifice qu'on ne doive faire pour parvenir à un état si éminent.
(Extrait du Manuel des âmes intérieures)
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| Sujet: Re: Le Petit Sacristain Dim 31 Juil 2022 - 9:07 | |
| Le Petit Sacristain
Vie dans l'Eglise Catholique et combat spirituel
Extrait du CATÉCHISME SPIRITUEL DE LA PERFECTION CHRÉTIENNE, TOME I, Composé par le R. P. J. J. SURIN, de la Compagnie de Jésus :
De la véritable Sagesse
En quoi consiste la véritable sagesse ?
À régler son jugement sur le sens commun des Saints.
Qu'entendez-vous par le sens commun des Saints ?
J'entends ce qu'ils pensent communément des maximes de l'Évangile, et les idées qu'ils ont de la perfection.
Quelles sont donc les sources de la véritable sagesse ? L'Évangile, les Écrits des Saints, leurs sentiments et leur conduite, lorsqu'ils s'accordent tous, ou presque tous, à penser de la même manière par certains points de perfection : par exemple, sur la pratique de la douceur, du mépris de soi même, et des vertus dont nous avons parlé au chapitre des Conseils évangéliques. Car, quoique les Saints soient très-différents entre eux par rapport à leur conduite extérieure, ils se ressemblent si fort dans les idées qu'ils ont de la vertu, et dans la manière de la pratiquer, qu'il paraît clairement que c'est un même esprit qui les anime. Cet assemblage d'idées, de maximes et de pratiques, en quoi les Saints conviennent, c'est ce que nous appelons la véritable sagesse, laquelle a deux caractères essentiels. Le premier est d'être opposée à la prudence humaine, jusqu'à lui paraître folie. Le second est d'être si profonde et si cachée, que même la plupart de ceux qui pratiquent la vertu, ne la comprennent pas, quoiqu'ils ne puissent pas l'ignorer tout-à-fait, lorsqu'ils vivent selon l'esprit du Christianisme.
N'avez-vous point quelque exemple qui nous fasse comprendre en quoi consiste cette sagesse cachée ?
Il n'y en a point de mieux marqué que celui de saint François et de saint Ignace : ils aimaient le mépris, jusqu'à vouloir passer pour fous, jusqu'à faire des actions qui leur méritassent ce titre ; et quoiqu'ils aient eu la précaution d'avertir qu'on ne doit pas suivre ces sortes d'attraits, sans de grandes raisons qui regardent la gloire de Dieu, il est vrai néanmoins qu'ils regardaient cette pratique comme un excellent degré de perfection, et qu'en cela leur sentiment était conforme à celui des autres Saints. Il y a plusieurs autres points de cette sagesse, que la plupart des hommes ne goûtent pas ; par exemple, de recevoir tranquillement les affronts et les injures, sans en demander réparation.
Outre les maximes de l'Évangile et les Écrits des Saints, n'y a-t-il point de règle vivante sur laquelle on puisse se former pour acquérir cette sagesse ?
Parmi les personnes avec lesquelles nous vivons, le sentiment commun de celles qui passent pour parfaites dans l'esprit du Public, peut servir de loi et de règle sûre en cette matière. Car il arrive d'ordinaire que ces personnes, que nous supposons véritablement mortifiées, désintéressées et entièrement adonnées à la piété, pensent toutes la même chose, et que sans se connaître, elles s'accordent parfaitement dans le jugement qu'elles portent sur la pratique de la vertu ; parce qu'en effet elles respirent toutes le même air de sainteté, et qu'elles sont intérieurement instruites dans la même école, qui est celle de J. C. Ces personnes, qui vivent selon les maximes de l'Évangile, peuvent être regardées comme les dépositaires et les interprètes des sentiments des Saints ; et on peut leur appliquer ce que Notre Seigneur a dit de lui-même : Ceux qui voudront faire la volonté de mon Père, connaîtront si cette doctrine est de Dieu.
Que ceux donc qui voudront acquérir la véritable sagesse, consultent le sentiment des personnes dont nous venons de parler. Car pour les hommes savants et habiles, si leur sagesse n'est pas fondée sur la mortification et l'abnégation évangélique, ils peuvent bien servir de règle en matière de foi et de Théologie ; mais il ne serait pas toujours sûr de suivre leur sentiment pour la pratique de cette sagesse cachée, que J. C. a enseignée, et qui n'a été goûtée que par les Saints. Et en effet nous voyons que les Savants sont si peu d'accord entre eux, et qu'ils jugent si différemment de ces choses spirituelles, qu'il n'y a pas grand fonds à faire sur ce qu'ils en disent.
Comment peut-on arriver à la véritable sagesse ?
On se tromperait grossièrement, si on s'attendait à y être appelé par une vocation miraculeuse, comme il arriva à S. Paul , lorsqu'il fut renversé par terre, et environné d'une clarté qui venait du Ciel. L'ordre de la grâce demande qu'on s'applique à bien comprendre les maximes de l'Évangile, et qu'on les roule longtemps dans son esprit. Voici une de ces maximes : Vous serez heureux, lorsqu'à mon sujet les hommes vous chargeront d'opprobres, qu'ils vous persécuteront, et qu'ils diront de vous toute sorte de mal contre la vérité. Celui qui veut mettre en pratique cette leçon de J. C., doit s'animer à souffrir les persécutions, les faux témoignages et les injures, et à les chercher avec la même ardeur que les mondains ont pour les plaisirs, pour les honneurs et les dignités de la terre. Il doit travailler au moins deux ou trois ans à se remplir de cette maxime, à l'imprimer dans son âme à force d'y penser, à y conformer sa conduite en la prenant pour la règle de ses desseins, de ses actions et de ses entreprises. Cette étude continuée le conduira infailliblement à l'acquisition de la sagesse, à la vraie liberté d'esprit, et à la possession de Dieu : de sorte que, lorsqu'il y pensera le moins, il verra venir en soi la lumière du Saint-Esprit, avec tous les dons surnaturels qui ont coutume de venir avec elle.
Quels points en particulier renferme cette véritable sagesse ?
Nous en avons parlé aux chapitres des Conseils évangéliques, et de la doctrine de Jésus-Christ : nous ajouterons ici que ces points peuvent se réduire à trois, qui sont, le mépris du monde et de soi-même ; la pureté du cœur procurée par la pauvreté d'esprit et le dégagement des créatures ; la douceur et la patience qui conduisent à la perfection de la charité. C'est ce qui a fait l'occupation de tous les Saints : tous les vrais amis de Dieu ont excellé en ces trois points ; celui qui veut acquérir la véritable sagesse, doit se les proposer sans cesse pour la règle de sa conduite, et il comprendra par son expérience que mettre ces maximes en pratique, c'est établir le règne de la grâce sur le renversement de la sagesse mondaine. |
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| Sujet: Re: Le Petit Sacristain Lun 1 Aoû 2022 - 10:46 | |
| Le Petit Sacristain
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Prière pour demander la victoire sur ses passions
Sainte Lutgarde (Goya) Dieu saint, père des miséricordes, qui ne m'avez créé que pour vous servir dans la liberté de vos enfants, ne permettez pas que je sois plus longtemps assujetti aux lois honteuses de mes passions criminelles ; aidez-moi, mon Dieu, à sortir de l'esclavage où elles m'ont réduit ; soutenez-moi dans les combats qu'il faut que je livre à cet effet contre moi-même. Vous connaissez, Seigneur, et ma faiblesse et la force des ennemis qui me dominent ; témoin de mes misères, vous les voyez : à tous moments la colère m'emporte, l'orgueil m'enfle, le ressentiment m'aigrit, l'impureté m'expose, une humeur chagrine me rend insupportable ; la paresse me fait négliger mes devoirs, l'amour-propre se glisse dans le peu de bien que je veux faire, et enlève la meilleure part de ce que je vous destine. Quelle contrainte, ô mon Dieu ! quelle servitude pour une âme qui, malgré tout cela, voudrait, ce semble, être parfaitement à vous ! Oui, c'en est fait, quoi qu'il m'en puisse coûter, désormais je ne veux plus écouter de si dangereuses suggestions ; je veux éviter les péchés et résister à mes passions, funeste source de mes péchés. C'est en votre nom, Dieu tout-puissant, que je prendrai des armes pour combattre des ennemis que tant d'autres, avec le secours de votre grâce, ont si heureusement vaincus. C'est aussi en votre nom que j'espère remporter la victoire par Jésus-Christ notre Seigneur, qui vit et règne avec vous dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il. (Tirée de Délices des pèlerins de la Louvesc ou Exercices de Dévotion qui se font à la Louvesc, et des réflexions spirituelles de J.M.B. Vianney, Curé d'Ars, 1857) |
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| Sujet: Re: Le Petit Sacristain Mar 2 Aoû 2022 - 10:17 | |
| Le Petit Sacristain
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L'intérieur de Marie Marie conservait toutes ces paroles dans son cœur. (S. LUC, ch. 2) Pour bien juger de l'intérieur de Marie, voyons ce que Dieu a fait pour elle, et ce qu'elle a fait pour Dieu. Dieu l'ayant prédestinée à être la mère de Jésus-Christ : 1° l'a préservée du péché originel ; 2° l'a enrichie des plus grandes grâces dès le moment de sa conception ; 3° lui a donné de très-bonne heure, et peut-être dès le sein de sa mère, l'usage de la raison ; 4° il l'a élevée à la maternité divine, et lui a donné une part spéciale et unique à la croix et ensuite à la gloire de son Fils. Marie a répondu à ces grâces de Dieu :1° en vivant avec une attention sur elle-même aussi grande, aussi continuelle que si elle eût eu quelque chose à craindre de la concupiscence et de ses suites. Quelle doit donc être notre vigilance, nous qui avons éprouvé tant de fois les funestes effets de la concupiscence ? 2° En s'appliquant à suivre tous les mouvements de la grâce avec tant de fidélité, qu'elle n'a jamais commis le péché le plus léger, qu'elle a mérité à tous les instants de sa vie une nouvelle augmentation de grâce, qu'elle n'a pas fait un seul acte intérieur, pas une seule action extérieure, qui n'ait eu pour but de l'unir plus étroitement à Dieu. Quel modèle pour une âme qui s'est donnée pleinement à Dieu ! 3° En faisant continuellement de sa raison l'usage le plus parfait. Et quel usage en a-t-elle fait ? Elle l'a soumise constamment aux lumières de la foi ; elle en a fait un sacrifice perpétuel à la raison suprême qui est Dieu ; elle ne s'est jamais permis un seul raisonnement sur les des seins de Dieu, ni sur sa conduite à son égard, quoique cette conduite fût pleine de mystères et de contradictions apparentes. Jamais nous n'avancerons dans la vie intérieure, si nous ne faisons le même usage de notre raison. Dieu conduit les âmes par des voies opposées à toutes les vues humaines ; il se plaît à renverser tous nos jugements, à déconcerter toutes nos prévoyances, à tromper toutes nos attentes. Nous n'avons qu'un seul parti à prendre, qui est de ne point nous regarder, de ne point raisonner sur ce que Dieu opère en nous, et de nous conduire par la foi et par l'obéissance. 4° En se disposant, sans le savoir, à la maternité divine par ce qui devait humainement la priver à jamais de cet honneur. Toutes les filles de Juda s'empressaient de se marier, afin de compter le Messie dans leur postérité. La stérilité était pour elles un opprobre. Marie se croit indigne de prétendre à la qualité de mère de Dieu. Dès l'âge le plus tendre, elle se présente au temple, elle y consacre à Dieu sa virginité, et, selon les idées de la nation, elle renonce pour jamais à la plus haute prétention des personnes de son sexe et de sa tribu. Ce n'est pas en aspirant à de grandes choses, en concevant de grandes vues et de grands desseins, qu'on parvient à la sainteté, ni qu'on se dispose aux desseins de Dieu, bien différents des nôtres. C'est en s'humiliant, en s'enfonçant dans sa bassesse et dans son néant, en se reconnaissant indigne de toute grâce, en craignant toute vue d'élévation, et en la rejetant comme une suggestion de l'esprit d'orgueil. Quand à la croix de Jésus-Christ, Marie y a eu une si grande part, que, depuis la naissance de son Fils jusqu'à sa mort, elle a ressenti le contre coup de tout ce qu'il a souffert, non-seulement de la part des hommes, mais de la part de Dieu. Pour s'en former quelque idée, il suffit de considérer qu'elle avait pour son Fils un amour aussi grand que puisse l'avoir une créature, qu'elle l'aimait incomparablement plus qu'elle-même ; qu'elle lui était intimement unie, mais d'une union telle que Dieu n'en peut pas former de plus grande ; qu'elle ne vivait point en elle-même, mais dans son Fils ; que tous les sentiments qu'éprouvait J.-C., se communiquaient au cœur de sa mère avec toute la force et l'étendue dont une pure créature était capable. Élevons-nous donc à ce qui se passait dans l'âme de Jésus-Christ touchant la gloire de son Père outragée par les hommes, touchant sa sainteté déshonorée par le péché, touchant sa justice dont il était la victime, touchant tant de millions d'âmes à qui son sang devait être inutile, et même funeste par l'abus qu'elles en devaient faire. Et disons hardiment que l'âme de Marie éprouvait à proportion les mêmes impressions. Jésus-Christ s'est sacrifié sur la croix en se livrant à toute la rigueur de la justice divine. Marie s'est sacrifiée elle-même, et plus qu'elle-même en sacrifiant Jésus-Christ, et en consentant à l'accomplissement des desseins de Dieu sur la rédemption du genre humain : en sorte que les plus grands sacrifices de la vie intérieure sont incomparablement au-dessous du sien, et par l'étendue, et pour l'intimité, et pour la douleur incompréhensible qu'elle ressentit. Quand nous aurons passé par les dernières épreuves, si Dieu nous en fait la grâce, nous aurons alors une faible idée des épreuves de Marie. Pour le commun des chrétiens, il ne voit dans la passion de Jésus-Christ, que les tourments du corps, et dans Marie, que la compassion qu'elle eut des tourments de son Fils. L'intérieur de Marie fut donc une copie, mais la copie la plus ressemblante de l'intérieur de Jésus-Christ. Comme Jésus s'immola continuellement à son Père durant tout le cours de sa vie, Marie immola aussi continuellement Jésus dans son cœur, et s'immola avec lui au Père céleste. Comme Jésus s'humilia et s'anéantit jusqu'à se regarder comme chargé des iniquités de l'univers, Marie s'humilia et s'anéantit en se regardant comme la mère de ce pécheur universel, de cet objet de la malédiction divine, et elle entra pour elle-même, autant qu'il était possible, dans les dispositions de son Fils. Comme Jésus aima les hommes jusqu'à leur donner non-seulement la vie de son corps, mais la vie de son âme, Marie a aimé les hommes jusqu'à leur donner dans Jésus-Christ ce qui lui était plus cher que sa propre vie et que son âme. Que dirai-je à présent de l'oraison de Marie ? Qui pourrait en parler dignement ? Jésus-Christ fut l'unique objet de ses pensées, l'unique objet de son amour ; depuis sa résurrection elle ne fut plus que de corps sur la terre, et son âme le suivit, pour ainsi dire, dans le ciel. Elle ne fit plus que languir après son Fils, et que s'élancer vers lui par des désirs d'une véhémence inexprimable. Son unique distraction, si on peut l'appeler de ce nom, fut de prier pour l'Église naissante, et de s'intéresser à son progrès. Avec une si haute élévation de sentiments, que fut la sainte Vierge à l'extérieur ? Une femme du commun, une femme pauvre et vivant de son travail, occupée pendant trente ans à Nazareth du soin d'un petit ménage, confiée depuis à saint Jean qui partagea avec elle les oblations des fidèles. Quel bruit a-t-elle fait dans le monde ? Par quelles grandes œuvres s'est-elle signalée aux yeux des hommes ? Qu'a-t-elle fait à l'extérieur pour la propagation de l'Évangile ? Cependant, c'est la Mère de Dieu, c'est la plus sainte des créatures ; c'est celle qui a eu le plus de part à la rédemption du genre humain et à l'établissement de la religion chrétienne. Oh ! que les idées de Dieu sont différentes des nôtres ! Oh ! que les voies qu'il prend pour parvenir à ses fins, sont éloignées de nos voies ! Que l'obscurité, que la retraite, la solitude, la prière en silence sont agréables à ses yeux, et mille fois plus grandes que toutes les œuvres d'éclat ! Oh ! que c'est être tout devant Dieu que de n'être rien, de ne prétendre à rien, de n'aspirer qu'à être ignoré, oublié, méprisé, regardé comme ce qu'il y a au monde de plus vil et de plus abject ! Si la vie de la sainte Vierge ne nous apprend pas cette grande vérité, si elle ne nous la fait pas aimer, si elle n'étouffe pas en nous tout désir d'être quelque chose, si elle ne nous convainc pas que, pour se retrouver en Dieu, il faut se perdre tout à fait en soi-même, quel exemple plus sensible, quelle leçon plus puissante sera capable de nous persuader ? Jésus et Marie démontrent à tout chrétien que Dieu ne tire de véritable gloire ici-bas, que de notre anéantissement. Ils nous démontrent encore que, plus on a été anéanti sur la terre, plus on est grand, heureux, puissant dans le ciel. Quelle est donc la solide dévotion envers la sainte Vierge ? L'imitation de son intérieur, de ses bas sentiments d'elle-même, de son amour pour l'obscurité, le silence, la retraite ; de son attrait pour les petites choses ; de sa fidélité à la grâce ; de la simplicité de son recueillement et de son oraison, dont l'unique objet fut Dieu et sa volonté, Jésus-Christ et son amour ; du sacrifice continuel d'elle-même, et de ce qu'elle aimait et devait aimer plus qu'elle-même. Demandons-lui tous les jours qu'elle nous serve de guide et de modèle dans la vie intérieure, et qu'elle nous obtienne les grâces qui nous sont nécessaires pour répondre aux desseins de Dieu sur nous. Ces desseins sont certainement des desseins de mort et de destruction. (Extrait du Manuel des âmes intérieures) |
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| Sujet: Re: Le Petit Sacristain Mer 3 Aoû 2022 - 10:55 | |
| Le Petit Sacristain
Vie dans l'Eglise Catholique et combat spirituel
lÀ propos
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Le LEÇON
DE NOTRE UNION AVEC NOTRE-SEIGNEUR,
LE NOUVEL ADAM, PAR LA CHARITÉ,
QUATRIÈME COMMANDEMENT. Q. Quel est le quatrième commandement de Dieu ? R. Voici le quatrième commandement de Dieu : Père et mère honoreras, afin que tu vives longuement. Q. Que renferme ce commandement ? R. Ce commandement renferme tous les devoirs des enfants et des parents, des supérieurs et des inférieurs ; il est le premier de ceux qui regardent le prochain. Q. Que doivent les enfants à leurs pères et mères ? R. Les enfants doivent honorer leurs pères et mères, c'est-à-dire les respecter, les aimer, leur obéir et les assister dans leurs besoins. Q. En quoi consiste le respect que les enfants doivent à leurs pères et mères ? R. Le respect que les enfants doivent à leurs pères et mères consiste : 1° à les regarder comme tes images de Dieu, dont ils tiennent la place ; 2° à déférer humblement à leurs avis ; 3° à leur parler avec soumission ; à leur témoigner en public et en particulier tous les égards qui leur sont dus. Q. En quoi consiste l'amour que les enfants doivent à leurs pères et mères ? R. L'amour que les enfants doivent à leurs pères et mères consiste ; 1° à leur désirer et à leur faire tout le bien que Dieu demande ; 2° à leur être sincèrement attachés pour l'amour de Dieu ; 3° à éviter tout ce qui peut les contrister. Q. Quelle doit être l'obéissance des enfants envers leurs pères et mères ? R. L'obéissance des enfants envers leurs pères et mères doit être simple, prompte, constante et s'étendre à tout ce qui n'est pas péché. Q. Quelle assistance les enfants doivent-ils à leurs pères et mères ? R. Les enfants doivent à leurs pères et mères une assistance corporelle et spirituelle : corporelle, ils doivent les secourir dans la pauvreté, leur vieillesse et leurs maladies ; spirituelle, ils doivent les aider à vivre chrétiennement ; quand ils sont malades, leur faire recevoir les Sacrements ; et, quand ils sont morts, prier et faire prier pour le repos de leur âme. Q. Quels sont les devoirs des pères et mères à l'égard de leurs enfants ? R. Les devoirs des pères et mères à l'égard de leurs enfants sont : la nourriture, l'instruction, la correction, la vigilance et le bon exemple. Q. Qu'est-ce à dire ? R. C'est-à-dire que les pères et mères doivent : 1° donner à leurs enfants une nourriture, des vêtements et un état convenables à leur condition ; 2° leur apprendre ou leur faire apprendre leur Religion ; 3° les réprimander et les punir quand ils font mal ; 4° les éloigner des occasions du péché ; 5° leur montrer par leur conduite à remplir tous les devoirs d'un bon Chrétien. Q. Les pères et mères peuvent-ils s'opposer à la vocation de leurs enfants ? R. Les pères et mères ne peuvent pas s'opposer à la vocation de leurs enfants, parce que, avant de leur appartenir, les enfants appartiennent à Dieu. Q. Que faut-il encore entendre par ces mots père et mère ? R. Par ces mots père et mère, il faut encore entendre tous nos autres supérieurs, dans l'ordre spirituel et dans l'ordre temporel ; comme notre Saint-Père le Pape, les Évêques, les pasteurs de l'Église, les parrains et marraines, le roi, les princes, les magistrats, les maîtres et maîtresses, et les vieillards, Q. Que leur devons-nous ? R. Nous devons les respecter, les aimer, leur obéir, car ils sont établis de Dieu pour nous commander et nous conduire. Q. Quels sont les devoirs des supérieurs, en général ? R. Les devoirs des supérieurs en général, sont de procurer le bien spirituel et temporel de leurs inférieurs, parce qu'ils tiennent la place de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui a passé en faisant le bien. Q. Quels sont, en particulier, les devoirs des maîtres et des maîtresses ? R. Les devoirs particuliers des maîtres et des maîtresses à l'égard de leurs domestiques, sont semblables à ceux des pères et mères envers leurs enfants, c'est-à-dire qu'ils sont obligés de les instruire ou de les faire instruire, de leur faire observer les commandements de Dieu et de l'Église, de surveiller leur conduite, de les reprendre, de leur fournir les aliments convenables, et de leur payer fidèlement leur salaire. Q. Que signifient ces paroles : Afin que tu vives longuement ? R. Ces paroles : Afin que tu vives longuement, signifient la récompense que Dieu promet à ceux qui observent ce commandement ; cette récompense est une vie longue et heureuse sur la terre, et plus heureuse dans l'éternité. Q. Quels sont les avantages du quatrième commandement ? R. Voici quelques-uns des avantages du quatrième commandement : 1° il affermit la paix des États et des familles, en rendant les supérieurs respectables; 2° il rend l'autorité sage et paternelle; 3° il rend l'obéissance douce, filiale et constante, en apprenant à l'inférieur que c'est à Dieu qu'il obéit dans la personne de ses supérieurs ; 4° il nous fait tous vivre les uns pour les autres. Je prends la résolution d'aimer Dieu par-dessus toute chose, et mon prochain comme moi-même pour l'amour de Dieu ; et, en témoignage de cet amour, j'obéirai chrétiennement à tous mes supérieurs. |
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| Sujet: Re: Le Petit Sacristain Jeu 4 Aoû 2022 - 9:58 | |
| Le Petit Sacristain
Vie dans l'Eglise Catholique et combat spirituel
ABRÉGÉ DU CATÉCHISME DE PERSÉVÉRANCE,
Troisième Commandement
DE NOTRE UNION AVEC NOTRE-SEIGNEUR,
LE NOUVEL ADAM PAR LA CHARITÉ.
TROISIÈME COMMANDEMENT. Q. Quel est le troisième commandement de Dieu ? R. Voici le troisième commandement de Dieu : Les dimanches tu garderas en servant Dieu dévotement. Q. À quoi nous oblige ce commandement ? R. Ce commandement nous oblige à sanctifier le dimanche en le consacrant au culte de Dieu. Q. Pourquoi Dieu a-t-il fixé un jour par semaine pour lui rendre nos hommages ? R. Dieu a fixé un jour par semaine pour lui rendre nos hommages : 1° afin de mettre de l'ordre et de l'unité dans le culte que nous lui devons ; 2° afin de nous rappeler cette obligation ; 3° afin de conserver le culte intérieur et d'établir le culte public ; chez les Chrétiens, ce jour est le dimanche. Q. Pourquoi le dimanche ? R. Pour plusieurs raisons très sages : pour montrer que toutes les cérémonies judaïques sont abolies ; pour honorer les plus grands mystères de la Religion : la création du monde, la résurrection de Notre-Seigneur, et la descente du Saint-Esprit sur les Apôtres. Q. Que faut-il faire pour sanctifier le dimanche ? R. Pour sanctifier le dimanche, il faut s'abstenir des œuvres serviles et faire de bonnes œuvres. Q. Qu'entend-on par œuvres serviles ? R. On entend par œuvres serviles celles qui s'exercent plus par le corps que par l'esprit, et qui se font ordinairement par les serviteurs et les ouvriers, comme bâtir, coudre, labourer, etc. ; elles sont défendues même quand on ne les fait pas pour gagner de l'argent. Q. Est-ce un grand péché de travailler le dimanche ? R. C'est un grand péché de travailler le dimanche pendant un temps notable, et l'habitude de le faire conduit à la perte de la Religion et à toute espèce de maux même temporels. Q. N'est-il jamais permis de travailler le dimanche ? R. Il n'est jamais permis de travailler le dimanche, excepté dans le cas de nécessité, de dispense ou de coutume légitime : lorsqu'il y a doute, il faut demander la permission à M. le curé ou consulter son confesseur. Q. Que faut-il encore éviter le dimanche ? R. Le dimanche, il faut encore éviter, avec plus de soin que les autres jours, les danses, les spectacles, la fréquentation des cabarets et autres occasions de pécher. Q. Que nous ordonne le troisième commandement ? R. Le troisième commandement nous ordonne en général de faire bonnes œuvres, afin de sanctifier le dimanche, et l'Église en a prescrit une en particulier, sous peine de péché mortel : c'est l'assistance à la Messe. Q. Quelles sont les conditions pour bien entendre la Messe ? R. Les conditions pour bien entendre la Messe sont au nombre de quatre : le respect, l'attention, la dévotion et l'intégrité. Q. En quoi consiste le respect ? R. Le respect consiste à se tenir à la Messe dans une posture modeste, à y paraître avec des habillements décents, à éviter les regards, les conversations et tout ce qui peut scandaliser les Fidèles. Q. En quoi consiste l'attention ? R. L'attention consiste à s'occuper de ce qui se passe sur l'autel : pour être attentif, il faut, autant qu'on le peut, choisir une place qui favorise le recueillement, se servir d'un livre de prières et suivre le prêtre. Q. En quoi consiste la dévotion ? R. La dévotion consiste à s'immoler pour Notre-Seigneur, désirant avec sincérité d'imiter ses exemples et de vivre suivant l'Évangile. Q. En quoi consiste l'intégrité ? R. L'intégrité consiste à entendre la Messe tout entière : c'est toujours une faute d'y arriver lorsqu'elle est commencée. Q. Que l'Église nous recommande-t-elle pour bien sanctifier le dimanche ? R. Pour bien sanctifier le dimanche, l'Église nous recommande d'assister aux vêpres et aux instructions, de visiter les pauvres et les malades, et de faire d'autres bonnes ouvres. Q. Quels sont les avantages du troisième commandement ? R. Le troisième commandement renferme pour nous de grands avantages : 1° il nous empêche d'oublier notre fin dernière et de dégrader notre cœur par l'amour exclusif des biens d'ici-bas ; 2° il donne aux pauvres et aux ouvriers le temps de réparer les forces de leur corps et de leur âme ; 3° il attire les bénédictions de Dieu sur nos travaux. Je prends la résolution d'aimer Dieu par-dessus toute chose, et mon prochain comme moi-même pour l'amour de Dieu ; et, en témoignage de cet amour, j'assisterai tous les jours à la Messe, d'esprit ou de corps. |
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| Sujet: Re: Le Petit Sacristain Ven 5 Aoû 2022 - 11:33 | |
| Le Petit Sacristain
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Quelques-unes des pratiques les plus profitables aux âmes du Purgatoire l. — Il y a la sainte aumône, sous ses différentes formes : pauvres, malades, ignorants auxquels on donne le pain de l'instruction, affligés que l'on console, cœurs abattus que l'on relève. La bénédiction du pauvre est une pluie rafraîchissante à ceux que consume le feu de l'expiation. « C'est l'aumône, dit l'Écriture Sainte, qui couvre la multitude des péchés. » 2. — Le saint sacrifice de la Messe, l'auguste Victime, qui est la rançon du monde, offerte à son Père pour l'acquittement des dettes humaines. 3. — La prière, la prière fervente, ce cri du cœur qui est auprès de DIEU une toute-puissante supplication. Non pas quelques paroles prononcées sans attention et sans confiance, mais une véritable oraison, toute réfléchie, tout ardente, toute sainte. La prière, assure Notre-Seigneur, obtient tout. Ah ! si les âmes du purgatoire pouvaient prier pour elles-mêmes d'une manière efficace, avec quelle victorieuse ferveur elles le feraient ! Or, elles attendent que nous les remplacions... 4. — La mortification corporelle : jeûnes, privations, positions gênantes, travail prolongé, partie de plaisir sacrifiée, satisfaction légitime repoussée ; à plus forte raison, discipline, psaumes de la pénitence les bras en croix, etc. On peut appliquer aux mêmes intentions les peines que DIEU nous envoie, en les acceptant avec résignation et bonheur. C'est s'unir aux souffrances de Jésus, et mieux expier les satisfactions illicites qui ont attiré le châtiment sur ces âmes. Oh ! qu'on les soulagerait facilement par ces petites choses que le sentiment de la piété indique tout seul : une couche moins douce, un aliment moins recherché, de l'eau à son repas, etc. 5. — Ne jamais passer devant un cimetière sans réciter une prière pour les morts. De même à la rencontre d'un convoi. De même encore pour toutes les morts que l'on apprend, de quelque façon que ce soit, dans les conversations, dans les feuilles publiques, etc. Ces habitudes sont faciles à prendre, et, une fois prises, elles ne coûtent rien... 6. — Des pèlerinages aux sanctuaires les plus révérés, principalement de la Sainte Vierge, avec la fatigue corporelle. 7. — S’associer plusieurs personnes ensemble, dans le but de soulager les âmes du purgatoire, et s'exciter mutuellement à la ferveur. Avoir un jour marqué chaque semaine pour s'examiner là-dessus. 8. — Avoir dans sa chambre un objet quelconque, croix, chapelet, image, buis bénit, auquel on attache le souvenir de cette dévotion et qui la rappelle chaque fois qu'on le regarde. 9. — Ajouter à la récitation du chapelet une sixième dizaine spécialement pour ces âmes. Plusieurs communautés le font. 10. — Visiter pour elles le Saint-Sacrement, le soir surtout dans le moment où l'indifférence des hommes laisse Notre-Seigneur presque seul dans ses tabernacles. Que n'obtiendrait-on pas si on allait, à cet instant, implorer sa clémence pour les âmes que sa justice châtie ! 11. — Il y a une autre pratique, très-sainte, très autorisée, qu'on peut appeler héroïque. Nous la mentionnons avec les autres, mais en l'expliquant un peu plus au long parce qu'elle est moins connue. Cette pratique consiste à faire le vœu d'abandonner entièrement à ces âmes toutes les œuvres satisfactoires qu'on fera durant sa vie. Vœu d'ailleurs m'obligeant point sous peine de péché, et malgré cela donnant droit à des privilèges singuliers, concédés par le pape Benoît XIII le 23 avril 1728, confirmés par Pie VI, et par Pie IX le 30 septembre 1852 ; — ce vœu assure aux prêtres qui l'ont fait l'autel privilégié personnel ; — aux fidèles une indulgence plénière chaque fois qu'ils communient ; — une indulgence plénière, avec délivrance d'une âme du purgatoire, tous les lundis de l'année, en entendant simplement la sainte Messe à cette intention, et puis en visitant une église ou un oratoire public, et y priant quelques instants, la valeur de cinq Pater et Ave, aux intentions du pape. — Il n'y a point, du reste, de formule particulière pour ce voue ; mais on pourrait employer la suivante, qui en exprime très-bien l'esprit et la pensée : « Afin de concourir à votre plus grande gloire, ô Seigneur mon Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit ; afin aussi de mieux imiter mon doux Rédempteur Jésus ; pour manifester enfin ma dévotion envers Marie, mère et consolatrice de tous les fidèles souffrants..., je promets et fais le vœu de coopérer à la délivrance des âmes du purgatoire qui doivent encore à la divine justice les peines de leurs péchés ; — sans toutefois m'obliger moi-même sous peine d’aucun péché. — C'est dans cette intention que je remets entre les mains de la Reine des saints toutes mes œuvres satisfactoires, ainsi que celles qui me seraient appliquées par les autres durant ma vie, comme à ma mort et après mon passage à l'éternité. Daignez, Seigneur, accepter cette offrande, inspirée par la charité que vous êtes venu enseigner au monde. Que si toutes mes œuvres satisfactoires réunies ne suffisent point pour acquitter les dettes des âmes que la Mère des miséricordes veut délivrer, ainsi que celles qui me restent à moi-même pour mes propres fautes, lesquelles fautes je hais et déteste sincèrement, je m'offre, mon DIEU, avec votre bon plaisir, à y suppléer un jour dans les épreuves du purgatoire, m'abandonnant en cela entièrement entre les bras de votre tendresse. Ainsi me soient en aide la foi qui sauve et l'espérance qui console ! » (Ce vœu a été fait par sainte Gertrude, sainte Thérèse, sainte Lidwine, sainte Catherine de Sienne, le pieux cardinal Ximénez, etc. Notre-Seigneur apparut à sainte Gertrude, et lui dit que, par là, elle lui avait été si agréable, qu'il lui remettait absolument tous ses péchés.) 12. — Gagner en faveur des âmes le plus d'indulgences que l'on peut, et, à cet égard, on peut beaucoup. Nous recueillons ici un certain nombre de prières auxquelles sont attachés de grands privilèges ; en rappelant la doctrine de l'Église, que, quand on gagne par exemple cent jours d'indulgence pour les défunts, cela ne veut pas dire cent jours de moins en purgatoire, mais « cent jours de la pénitence que l'on imposait autrefois aux pécheurs, » selon l'antique discipline de l'Église. (Les Merveilles Divines dans les Âmes du Purgatoire, par le P. G. Rossignoli, de la Compagnie de Jésus) |
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| Sujet: Re: Le Petit Sacristain Sam 6 Aoû 2022 - 10:25 | |
| Le Petit Sacristain
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De la Tristesse que cause la tiédeur au service de Dieu ; et de la joie que donne la bonne conscience La lâcheté dans le service de Dieu, et la négligence à remplir les devoirs de notre état, est encore une des causes les plus ordinaires de la tristesse. Nous voyons tous les jours, et chacun le peut éprouver soi-même, que quand on s'acquitte bien de son devoir, on se sent à l'aise, et on a le cœur satisfait ; au lieu que quand on néglige de remplir ses obligations, on tombe dans l'abattement et dans le chagrin. C'est le propre du péché de rendre triste : Un méchant, dit le Sage, sera accablé de douleurs. « Il n'y a point de tourment plus insupportable, dit Saint Bernard, que celui qui provient d'une mauvaise conscience ; la mauvaise conscience porte son supplice avec elle : on a beau cacher son crime, et paraître innocent aux yeux des hommes, on ne peut se le cacher à soi-même, ni éviter la condamnation de sa propre conscience. » Faites tout ce que vous voudrez ; cherchez la compagnie et les divertissements, pour vous délivrer des reproches qu'elle vous fait, vous n'en viendrez jamais à bout, et elle vous tourmentera toujours sans relâche. C'est ce qui a fait dire à Sénèque, que la plus grande punition du crime était de l'avoir commis. Cela se vérifie surtout en ceux qui ont commencé à goûter Dieu, et qui après l'avoir servi pendant quelque temps avec ferveur, viennent à se relâcher, et à se démentir : car la misère est plus sensible et plus douloureuse à supporter à celui qui s'est vu dans l'abondance, qu'à celui qui n'a jamais été dans cet état. Si vous voulez donc n'être point exposé à ces ressentiments de tristesse, et vivre toujours content, dit Saint Bernard, vivez comme vous devez vivre ; songez quelles sont vos obligations ; appliquez-vous à les remplir avec exactitude, à vous corriger de vos défauts, et à expier vos péchés ; ce sont eux qui troublent la paix de votre âme. Un homme de bien est toujours dans la joie ; un méchant homme a toujours la conscience bourrelée, et comme il n'y a point de plus cruel supplice pour celui-ci que les reproches continuels de sa conscience, il n'y a point aussi de joie plus sensible pour l'homme de bien, que le témoignage qu'il peut se rendre de la droiture de la sienne. « Il n'y a point de plus grand plaisir que la joie du cœur, dit l'Écriture-Sainte... Un esprit tranquille est toujours comme dans un festin perpétuel... Si notre cœur ne nous reproche rien, dit Saint Jean, nous devons avoir confiance en Dieu.... Ce qui fait notre gloire, dit Apôtre, c'est le témoignage de notre conscience. » Mais la joie dont nous parlons, n'est pas seulement un effet de la bonne conscience, elle en est aussi un signe extérieur, ainsi que nous l'apprend Saint Bonaventure, lorsqu'il dit que la joie spirituelle est une marque évidente de la grâce. Le Saint-Esprit nous enseigne la même vérité en plusieurs endroits de l'Écriture : « La lumière est faite pour le juste, dit David, et la joie pour ceux qui ont le cœur droit... Mais les méchants ne marchent que dans les ténèbres... Ils ne trouvent dans leur chemin que confusion et que malheur, et ils n'ont point connu la paix. » Une des raisons pour lesquelles Saint François voulait toujours voir la joie exprimée sur le visage de ses religieux, c'est qu'il regardait cette joie comme un des fruits du Saint-Esprit, et comme la marque de la demeure de Dieu dans les âmes. Il disait même qu'elle faisait tant d'impression sur lui, que toutes les fois qu'il se sentait porté à la tristesse et au découragement, il n'avait qu'à jeter les yeux sur ses frères ; et qu'aussitôt il se sentait délivré de cette tentation, parce qu'en les voyant, il lui semblait voir des Anges. (Abrégé de la Pratique de la Perfection Chrétienne) |
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| Sujet: Re: Le Petit Sacristain Dim 7 Aoû 2022 - 13:57 | |
| Le Petit Sacristain
Vie dans l'Eglise Catholique et combat spirituel
Méditation sur le bon usage du temps présent! 1er point. Le présent est le seul temps dont nous puissions faire un bon ou un mauvais usage. Le passé n'est plus, l'avenir n'est pas encore : il n'y a que le temps présent qui nous appartienne ; mais ce présent n'est qu'un instant rapide et fugitif, un point presque imperceptible qui cesse d'être aussitôt que nous y avons pensé. Représentez-vous le temps comme un vaste torrent qui vient à vous avec une rapidité inconcevable. Ce qui s'est écoulé ne reviendra plus ; c'est le passé : ce qui coule à vous n'y est pas encore arrivé ; c'est l'avenir : ce qui est parvenu jusques à vous ; c'est le présent : vous en pouvez profiter. 2e point. Quel usage en doit-on faire ? Point d'autre que de l'appliquer au soin de son salut, pour s'assurer un mérite et une récompense qui dure éternellement. Non, il n'est aucun moment dans notre vie que nous ne devions, et que nous ne puissions employer à mériter le Ciel ; aucun qui ne fournisse une occasion et un moyen de pratiquer quelque vertu ; aucun où nous ne devions être prêts à paraître devant Dieu pour lui rendre compte de nos actions ; aucun enfin qui ne puisse être le moment décisif de notre salut. Extrait de « Méditations pour tous les jours de l'année ; sur les principaux devoirs du Christianisme » par Henri Griffet. |
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| Sujet: Re: Le Petit Sacristain Lun 8 Aoû 2022 - 11:03 | |
| Sainte Claire
Le petit Sacristain
Saint Michel, l'Ange Gardien de l'Eucharistie Le Rédempteur, avant de monter au ciel, avait dit à ses apôtres : « Je ne vous laisserai point orphelins, je serai avec vous jusqu'à la consommation des siècles. » Jésus, en effet, est toujours au milieu des enfants des hommes dans le sacrement de l'Eucharistie. Présence bien plus parfaite que la première, puisque, tandis qu'autrefois un seul petit coin de la terre et quelques âmes choisies purent en jouir pendant quelques années, aujourd'hui l'univers entier peut venir lui présenter ses adorations et s'entretenir avec lui partout où il y a une église et un prêtre. Or, c'est une croyance dont Bossuet a pesé les témoignages, qu'il y a des anges commis à la garde des sacrements. Lequel, demanderons-nous, Jésus a-t-il choisi pour être le gardien de sa vie eucharistique ? Peut-il être autre que celui auquel a été confiée la garde de sa sainte Humanité ? Voici, à ce sujet, un témoignage qui pour nous n'est pas sans valeur. Il est d'un écrivain qui fait autorité. « Dans une révélation faite à l'ermite saint Eutrope, dit Faber (Saint sacrement, liv. IV, sect. VI), saint Michel déclara, assure-t-on, qu'il avait été choisi pour être l'ange gardien du saint sacrement, et que ces fonctions lui avaient été confiées dès le jeudi saint ; on rapporte aussi plusieurs autres révélations faites par lui à divers saints touchant le culte du saint sacrement. Quelques-uns ont supposé qu'il était l'ange auquel il est fait allusion au canon de la messe ; son nom est mentionné au saint Sacrifice, d'abord au commencement, dans le confiteor, puis au second encensement, ainsi qu'à l'offertoire des messes de Requiem. » Sans doute, il est extrêmement difficile d'estimer ces pieuses croyances à leur valeur réelle ; mais il faut reconnaître qu'elles sont très respectables, et qu'il y a généralement en elles quelque chose de divin. Parmi les différents faits capables de corroborer cette opinion, enregistrés par l'histoire, nous en trouvons un relaté dans les « annales du mont Saint-Michel ». C'était à York, en Angleterre, après le règne du dissolu Charles II, au couvent de l'Institut de Marie, près la porte Micklegate. « La police venait faire une perquisition dans le couvent, et, pendant qu'elle pénétrait dans l'intérieur, la plus vile populace stationnait au-dehors poussant d'horribles blasphèmes contre Dieu et ses fidèles servantes. Connaissant à l'avance les intentions des magistrats de détruire leur demeure et d'en chasser les habitants, les religieuses avaient envoyé les pensionnaires dans des maisons sûres, chez les meilleurs catholiques de la ville. Seules, elles étaient à leur poste. Les agents cherchèrent tout d'abord la chapelle, afin de profaner les saintes espèces. Fort heureusement la fondatrice du couvent avait reçu le privilège de prendre et de porter chez elle le saint sacrement en cas de danger. Elle court à la chapelle avec une de ses sœurs pendant qu'on fouille la maison. D'une main tremblante, elle ouvre le tabernacle, prend le ciboire et le cache dans son sein. Tout à coup, une pensée d'espoir luit dans son âme ; elle saisit une statue de saint Michel et, entendant la foule approcher, elle place cette statue à l'entrée même de l'oratoire. « Grand Dieu, s'écrie-t-elle, sauvez-vous vous-même, nous ne pouvons vous sauver. » La foule est là, devant la porte ouverte. En présence de cette statue de l'Archange, elle n'ose avancer, elle reste interdite. Les cris ont cessé et voici que les premiers reculent, refoulant toute cette horde satanique jusque dans la rue. En un instant, la maison est libre et les sœurs délivrées. La police s'était depuis longtemps retirée. Elle comptait sur les instincts sauvages de la multitude pour châtier la fidélité des servantes de Dieu, et ruiner de fond en comble la maison de Dieu même. Que s'était-il passé ? Saint Michel avait-il tracé une ligne que ne devait point franchir ce flot immonde et donné une limite à sa fureur ? je ne sais ; mais il s'est montré, là encore, le défenseur de la sainte Humanité de Notre-Seigneur le garde du corps de la sainte Eucharistie, le protecteur des épouses du Christ et la légion satanique à dû entendre les sévères paroles que Milton met sur les lèvres de saint Michel, au moment où il va terrasser son adversaire. En action de grâce pour cette délivrance inattendue, la supérieure prescrivit que désormais la statue du saint Archange serait placée toujours à la porte d'entrée et que chaque année la fête serait célébrée avec une solennité extraordinaire. La veille du 29 septembre, toute la communauté, toutes les élèves, tenant des cierges à la main et rangées sur deux lignes, vont en procession accompagner la statue de l'Archange que la plus jeune des pensionnaires, vêtue de blanc, transporte de son piédestal dans la chapelle. Là, tout près de l'autel, où on a dressé pour la recevoir un magnifique trône sur lequel elle est exposée pendant toute l'octave, et chaque jour on voit les membres de la communauté déposer à ses pieds les touchants témoignages de leur reconnaissance. » Illustre Archange, chef de la garde-d'honneur de Jésus-Eucharistie, éloignez de nos saints temples les profanateurs audacieux ; attirez les cœurs purs au pied des autels de Celui dont vous ornez la cour ; inspirez aux âmes un tendre amour et un noble dévouement pour les intérêts de Jésus dont vous êtes le fidèle ministre au ciel et sur la terre. (Saint Michel Archange, Protecteur de l’Église et de la France, Sa lutte avec Lucifer dans le passé, le présent et l'avenir, ses apparitions et son culte, Abbé Eugène Soyer, 1879) |
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| Sujet: Re: Le Petit Sacristain Mar 9 Aoû 2022 - 12:53 | |
| Le Petit Sacristain
Vie dans l'Eglise Catholique et combat spirituel
ABRÉGÉ DU CATÉCHISME DE PERSÉVÉRANCE,
DE NOTRE UNION AVEC NOTRE-SEIGNEUR,
LE NOUVEL ADAM, PAR L'ESPÉRANCE.
DE L'EXTRÊME-ONCTION. Q. Qu'est-ce que l'Extrême-Onction ? R. L'Extrême-Onction est un Sacrement institué par Notre-Seigneur pour affermir en nous la vie divine et procurer le soulagement spirituel et corporel des malades. Q. Quelle est la matière de l'Extrême-Onction ? R. La matière de l'Extrême-Onction, c'est l'huile bénite par l'Évêque le Jeudi saint ; on bénit l'huile pour montrer qu'elle n'opère pas dans ce Sacrement par sa propre vertu, mais par la puissance de Dieu. Q. Quelle est la forme de ce Sacrement ? R. La forme de ce Sacrement consiste dans les paroles que le prêtre prononce en faisant les onctions sur les différents sens : Par cette sainte onction et par sa très douce miséricorde, que le Seigneur vous pardonne tout le mal que vous avez commis par la vue, l'ouïe, l'odorat, etc. Q. Pourquoi fait-on des onctions sur les différents sens ? R. On fait des onctions sur les différents sens, afin de les purifier et d'effacer les péchés dont ils ont été les instruments. Q. Quel est le ministre de ce Sacrement ? R. Le ministre de ce Sacrement, c'est le Prêtre. Q. Quels sont les effets de l'Extrême-Onction ? R. Les effets de l'Extrême-Onction sont : 1° de guérir l'âme des restes du péché, comme des langueurs qui l'empêchent de s'élever à Dieu ; 2° de fortifier le malade, en sorte qu'il souffre plus patiemment les douleurs de sa maladie ; 3° d'effacer les péchés inconnus et oubliés ; 4° de rendre la santé, lorsqu'elle est utile pour le salut. Q. Quelles sont les dispositions pour recevoir ce Sacrement ? R. Les dispositions pour recevoir ce Sacrement sont : 1° d'être en état de grâce ; 2° de faire, en le recevant, des actes de foi, de charité et de contrition. Q. Quand faut-il le recevoir ? R. Il faut le recevoir quand on est parvenu à l'âge de raison et qu'on se trouve en danger de mort ; mais il ne faut pas attendre qu'on soit à l'agonie ; c'est pourquoi il est très bon de faire promettre à une personne chrétienne de nous avertir lorsque nous serons en danger. Q. De quel péché se rendrait coupable celui qui par mépris négligerait de recevoir l'Extrême-Onction ? R. Celui qui par mépris négligerait de recevoir l'Extrême-Onction, se rendrait coupable d'un grand péché. Q. Comment recevait-on autrefois ce Sacrement ? R. On recevait autrefois ce Sacrement dans l'église ou à genoux dans la maison, ce qui montre qu'on n'attendait pas, comme aujourd'hui, au dernier moment ; ensuite on plaçait le malade sur la cendre et le cilice, afin qu'il imitât en quelque sorte Notre-Seigneur mourant sur la Croix. Q. En quel état doit être la chambre du malade ? R. La chambre du malade doit être propre, par respect pour le Sacrement ; il doit y avoir cinq choses : 1° une table recouverte d'un linge blanc ; 2° sur cette table un crucifix et deux cierges allumés ; 3° de l'eau bénite ; 4° un plat contenant sept ou huit pelotons d'étoupe ; 5° de la mie de pain pour purifier les doigts du prêtre, de l'eau pour les laver et un linge pour les essuyer. Q. Quel est le but des prières du Prêtre en administrant ce Sacrement ? R. Le but des prières du Prêtre, en administrant ce Sacrement, est d'obtenir au malade le pardon de ses péchés, la guérison et la conformité à la volonté de Dieu. Q. Quel est le but des prières de la recommandation de l'âme ? R. Le but des prières de la recommandation de l'âme est d'aider le malade à bien mourir, et d'obtenir, quand il est mort, sa délivrance du Purgatoire. Q. Quels sont les avantages temporels de l'Extrême-Onction ? R. Voici quelques avantages temporels du Sacrement de l'Extrême-Onction : 1° il nous console de la perte de nos parents et de nos amis, par l'espérance de les revoir dans une vie meilleure ; 2° il proclame hautement le dogme de l'immortalité, qui est le mobile de toutes les vertus et le frein de toutes les passions. Je prends la résolution d'aimer Dieu par-dessus toute chose, et mon prochain comme moi-même pour l'amour de Dieu ; et, en témoignage de cet amour, je réciterai, le dernier jour de chaque mois, les prières des agonisants. |
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| Sujet: Re: Le Petit Sacristain Mer 10 Aoû 2022 - 10:51 | |
| De tous les remèdes qu'on puisse employer contre cette dangereuse maladie, le premier et le plus efficace est la prière, qui nous est si fort recommandée par les Saints contre toutes sortes de tentations, et qui nous a été enseignée par le Fils de Dieu lui-même, lorsqu'il dit à ses Apôtres : Veillez et priez, de peur que vous n'entriez en tentation. Le vénérable Bède dit à ce sujet : « Comme le bruit et les cris font fuir les voleurs, et accourir les voisins à notre secours ; de même la voix de la prière chasse les démons, et fait venir les Anges et les Saints au secours de celui qui prie. »C'est surtout un remède souverain contre les tentations d'impureté, que de s'appliquer à méditer sur la Passion du Fils de Dieu, et de se réfugier dans le fond de ses plaies sacrées. « Il n'y a point, dit Saint Augustin, de remède plus puissant contre les ardeurs de la concupiscence que le souvenir de la mort du Sauveur ; et je n'en ai jamais trouvé de plus efficace pour toutes les maladies de mon âme que les plaies de Jésus-Christ. C'est-là que je dors en sureté d'un sommeil tranquille, et que je reprends une nouvelle vie. » Saint Bernard nous propose aussi le même remède : « Lorsque vous serez attaqué, dit-il, par quelque tentation d'impureté, appliquez-vous à méditer sur la Passion du Sauveur du monde, et dites en vous-même : Mon Dieu est attaché à la Croix, et je me laisserai aller à des plaisirs criminels ! » Quelques-uns, pour combattre les tentations de cette espèce, se servent en général du souvenir des dernières fins de l'homme, suivant ces paroles du Sage ; En toutes vos actions, songez à votre dernière fin, et Vous ne pécherez jamais. Quelques autres s'appliquent plus particulièrement à la considération des peines de l'enfer, et s'arrêtent à cette belle réflexion de Saint Grégoire : Le plaisir passera en un moment, mais les peines seront éternelles. En effet, descendre tout vivant de l'enfer, et réfléchir sérieusement sur la nature des tourments qui n'auront jamais de fin, qui dureront tant que Dieu sera Dieu ; c'est sans doute un moyen très-efficace pour ne pas succomber au péché qui nous sollicite. D'autres trouvent un grand secours contre les tentations, en pensant à la gloire éternelle qui nous est Promise, et en considérant qu'il n'est pas de plus étrange folie que de risquer de la perdre, et de perdre à jamais la possession de Dieu ; pour goûter un plaisir d'un moment ; que le comble de cette folie est de manquer à remplir les obligations que Dieu nous impose, et auxquelles il a attaché de si glorieuses récompenses, pour nous livrer à des actions auxquelles le démon nous sollicite, et qui doivent être suivies d'une éternité de supplices. Les autres enfin, tirent une grande utilité du souvenir fréquent de la mort et du Jugement dernier. Comme ces diverses considérations sont très-bonnes à mettre en pratique, chacun peut s'arrêter à celles qui pourraient faire le plus d'impression sur-lui ; car il arrive souvent que l'on est plus vivement touché d'une réflexion dans un temps que dans un autre. Il est donc très-à-propos de mettre toutes ces réflexions en usage. C'est encore un remède très-puissant et très salutaire contre ces sortes de tentations, de faire souvent le signe de la croix sur son front et sur son cœur, et d'invoquer avec ferveur le saint Nom de Jésus. On a vu es effets admirables de cette dévote pratique : Dieu a souvent opéré des miracles par ce moyen salutaire : la dévotion à la Sainte Vierge a aussi une vertu particulière contre toutes sortes de tentations : il n'est donc personne qui ne doive, dans tous ses besoins, recourir à elle avec confiance ; car il est impossible que celle qui a porté dans son sein la miséricorde éternelle, ne soit pas elle-même très miséricordieuse. Elle est la Mère de miséricorde ; elle est l'Avocate des pécheurs ; elle les aime ; parce qu'elle sait combien son Fils les a aimés, et combien ils lui ont coûtés : je dis plus, elle sait que ce sont à ces pécheurs mêmes auxquels elle est redevable du même avantage qu'elle a eu de concevoir le Verbe fait chair, et d'acquérir l'auguste qualité de Mère de Dieu ; c'est par cette raison qu'elle les regarde avec plus de compassion et de tendresse, et qu'elle se porte plus volontiers à s'intéresser pour eux auprès de son divin Fils : c'est en leur faveur qu'elle obtient de lui tout ce qu'elle demande. Car qu'est-ce qu'un fils peut refuser à sa mère, et principalement un tel fils à une telle mère ? À ce sujet, Saint Bernard s'écrie : « S'il se trouve un homme, Vierge bienheureuse, qui puisse dire que vous ayiez manqué à le secourir, lorsqu'il vous a invoquée dans ses besoins, je consens qu'il n'ait plus recours à vous, et qu'il ne célèbre plus désormais votre miséricorde. » Les versets suivants, que l'Église chante en l'honneur de la Sainte Vierge, sont très-efficaces pour nous faire obtenir, par la protection de cette tendre Mère, la délivrance des tentations d'impureté dont nous pourrions être attaqués : Ô Vierge en tout temps Vierge, en tout temps secourable, Auprès de votre Fils soyez-nous favorable ; Donnez-nous, Vierge pure et pleine de douceur, La douceur de l'esprit, la pureté de cœur. La dévotion envers les Saints, et la vénération pour leurs reliques, est aussi un moyen efficace contre ces sortes de tentations. C'est encore une pratique d'un grand secours contre les tentations d'impureté, que de se prosterner souvent devant le Saint Sacrement, pour demander à Dieu la grâce de les vaincre. Mais rien ne peut surtout contribuer davantage à nous faire obtenir cette grâce, que de nous mettre en état d'approcher souvent de la sainte communion, puisque le Seigneur lui-même a préparé cette Table contre tous ceux qui nous persécutent. Les Saints disent que cette Table céleste est un puissant préservatif contre toutes sortes de tentations ; et ils ajoutent que c'est un remède souverain contre celles de l'impureté ; ce Sacrement adorable amortit le foyer du péché, arrête les révoltes de la chair, apaise les désordres de la concupiscence, et éteint l'ardeur de la sensualité, de même que l'eau éteint le feu. C'est ainsi qu'en parle Saint Cyrille : et c'est de cet auguste Sacrement que ce Saint Docteur, ainsi que plusieurs autres, entendent ce passage de Zacharie : Ce qu'il a de bon, et ce qu'il a de beau, n'est-ce pas d'être le froment des Élus, et le vin qui fait les vierges ? (Abrégé de la Pratique de la Perfection Chrétienne) LE PETIT SACRISTAIN |
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