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 Spe Salvi

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Hélène
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Hélène



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MessageSujet: Spe Salvi   Spe Salvi Icon_minitimeDim 25 Nov 2007 - 22:36

Citation :
« Sauvés en espérance » : Titre de la seconde encyclique de Benoît XVI

Présentation au Vatican le 30 novembre

ROME, Vendredi 23 novembre 2007 (ZENIT.org) – « Sauvés en espérance » : c’est le titre de la seconde encyclique de Benoît XVI qui sera présentée au Vatican dans une semaine, le 30 novembre, en la fête de saint André, frère de Pierre, anniversaire du voyage du pape en Turquie et spécialement au siège du patriarcat de Constantinople, au Phanar, dont saint André est le protecteur.

La salle de presse du Saint-Siège annonce en effet que le document sera présenté par le cardinal Georges-Marie Cottier, op, théologien émérite de la Maison pontificale, et par le cardinal Albert Vanhoye, sj, professeur émérite d’Exégèse du Nouveau Testament à l’Institut biblique pontifical.

Le texte sera publié ce même jour en latin, en français, en italien, en allemand, en anglais, en espagnol, en portugais et en polonais.

Après sa première encyclique sur la charité, dans « Dieu est amour », « Deus Caritas est », publiée le 25 janvier 2006, le pape a choisi de parler de la deuxième vertu théologale, l’espérance.

Le document s’intitule « Spe salvi », « Sauvés en espérance ». Et une troisième encyclique, sociale cette fois, serait également en préparation, pour février, mais il semble que le pape théologien doive, après l’espérance, préparer aussi une encyclique sur la foi.

« Spe salvi » est donc une méditation sur l’espérance chrétienne, celle que Péguy appelle « la petite fille espérance », « cette petite espérance qui n’a l’air de rien du tout », dans « Le Porche du Mystère de la Deuxième Vertu ».

Benoît XVI s’appuie sur l’Epître de saint Paul aux Romains (ch. 8 v. 24) qui dit : « Car c'est en espérance que nous sommes sauvés ».

Il semble que le pape ait travaillé à son encyclique lors de son séjour dans les Alpes en juillet dernier, à Lorenzago di Cadore et à Castel Gandolfo.

Le document comprendrait quelque 80 pages, offrant, à chaque chapitre, une figure d’espérance chrétienne, que ce soit le théologien favori de Benoît XVI, saint Augustin, ou la jeune esclave soudanaise devenue religieuse en Italie, sainte Joséphine Bakhita.

Quelque journaliste attentif a pu noter que le pape a utilisé le mot « espérance » 11 fois dans l’homélie qu’il a prononcée à Naples le 21 octobre.

C’est aussi le vœu souvent exprimé par le pape lors des visites ad limina, comme dans ses discours des 23 et 29 septembre à une délégation d’évêques du Mexique.

« Je prie le Seigneur pour que dans vos diocèses et dans tout le Mexique, progressent toujours la foi, l'espérance, la charité et le témoignage courageux de tous les chrétiens », disait le pape à un premier groupe.

« Préoccupez-vous de la situation particulière de chaque prêtre, en l'encourageant à poursuivre avec joie et espérance le long du chemin de la sainteté sacerdotale, lui offrant l'aide dont il a besoin et promouvant également la fraternité entre eux », soulignait le pape.

Mais surtout, le pape employait l’expression « apôtres pleins d’espérance » qu’il traduisait ensuite en « joyeuse confiance dans les promesses de Dieu » et en « confiance dans la présence aimante de Dieu dans le monde ». Le pape y voit un antidote à la peur suscitée par une société « changeante » et « complexe », un remède au « sécularisme », un motif d’engagement pour transformer le monde.

Le pape disait en effet : « Face à un horizon aussi changeant et complexe qu'actuellement, la vertu de l'espérance est mise à dure épreuve dans la communauté des croyants. C'est précisément pour cela que nous devons être des apôtres pleins d'espérance, qui placent une joyeuse confiance dans les promesses de Dieu. Il n'abandonne jamais son peuple, et l'invite même à la conversion, afin que son Royaume devienne réalité. Royaume de Dieu veut dire non seulement que Dieu existe et vit, mais également qu'il est présent et oeuvre dans le monde. C'est la réalité la plus intime et décisive dans tout acte de la vie humaine, à tout moment de l'histoire. Le dessein et la réalisation des programmes pastoraux doivent donc refléter cette confiance dans la présence aimante de Dieu dans le monde. Cela aidera les laïcs catholiques à être en mesure d'affronter le sécularisme croissant et à participer de façon responsable aux questions temporelles, éclairés par la Doctrine sociale de l'Eglise ».

Le pape disait au deuxième groupe d’évêques du Mexique en 2005 : « Je suis heureux de vous recevoir à l'occasion de votre visite ad limina, de vous saluer tous ensemble et de vous encourager dans l'espérance, si nécessaire pour le ministère que vous exercez généreusement dans les archidiocèses et diocèses respectifs des provinces ecclésiastiques d'Acapulco, d'Antequera et du Yucatán ».

Le pape concluait son discours de la même façon : « Je vous assure de ma profonde communion dans la prière et de ma solide espérance dans le renouveau spirituel de vos diocèses ».

Source : Zenit.org

cheers
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Arzur
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MessageSujet: Re: Spe Salvi   Spe Salvi Icon_minitimeLun 26 Nov 2007 - 13:44

cheers

Ce pape est une grâce pour l'Eglise !

L'Esprit Saint n'avait pas chômé lors du précédent conclave Laughing Rolling Eyes

Charité, demain Espérance, bientôt Foi.

Le pape veut recentrer l'Eglise sur le plus important : le Christ.
Car c'est par la pratique des vertues théologales que l'on se rapproche du Christ.

Le pape prépare aussi une encyclique sur le social, il veut démontrer que la charité doit être en acte et non seulement en parole.
Comme le dit Saint Jacques :
A quoi cela sert-il, mes frères, que quelqu'un dise : « J'ai la foi », s'il n'a pas les œuvres ?

Vraiment, merci Seigneur de nous avoir donné un tel pasteur à la tête de ton Eglise terrestre !

In Christo Jesu
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nathanael
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MessageSujet: Re: Spe Salvi   Spe Salvi Icon_minitimeLun 26 Nov 2007 - 16:57

Moi aussi j'aime bien ce pape. Il était pourtant très critiqué au début même par des membres du clergé. (et il l'est encore!) . Personnellement
ce que j'aime chez lui c'est de nous présenter le Christianisme comme un beau bouquet de fleurs: Un beau mélange de Foi, d'Espérance et de Charité . Je suis en train de découvrir celà en lisant son livre sur Jésus de Nazareth.
Je te le conseille fortement Arzur ( si celà n'est pas déjà fait). Un monument de la littérature chrétienne. Vivement le second tome.
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Arzur
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MessageSujet: Re: Spe Salvi   Spe Salvi Icon_minitimeLun 26 Nov 2007 - 17:12

Je l'ai acheté depuis plusieurs mois, mais je ne l'ai pas encore lu ... Embarassed pale silent

Mais je vais bientôt m'y mettre ... j'ai plein de livres déjà achetés à lire ! Rolling Eyes

Sinon, le pape est toujours très critiqué par une bonne partie du clergé... Mais bon, comme une partie du clergé qui avait été très enthousiasmé par Vatican II a maintenant perdu la Foi ...

Prions pour le pape et pour l'Eglise du Christ.
Et n'oublions le titre de la nouvelle encyclique : Spe Salvi

Un catholique qui perd l'espérance s'éloigne de Dieu, et malgré par moment du désarroi, je suis très confiant ! Very Happy

In Christo Jesu
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Hélène
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Hélène



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MessageSujet: Re: Spe Salvi   Spe Salvi Icon_minitimeVen 30 Nov 2007 - 17:01

Voici le communiqué du Vatican de ce qui nous attend à la lecture de l'encyclique Spe Salvi (qui nous donne l'espérance d'une lecture savoureuse spirituelle et philosophique) :

Citation :
SECONDE ENCYCLIQUE DE BENOIT XVI

CITE DU VATICAN, 30 NOV 2007 (VIS). Le Cardinal Georges Cottier, OP, Pro-théologien de la Maison pontificale, et le Cardinal Albert Vanhoye, SJ, Professeur émérite près l'Institut biblique pontifical, ont présenté ce matin à la presse l'Encyclique Spe Salvi sur l'espérance chrétienne. Le Cardinal Cottier a d'abord rappelé que le concept "d'espérance chrétienne a été l'objet d'une critique de plus en plus dure. Il ne s'agirait que d'individualisme, d'abandon du monde à la misère, du refuge du chrétien dans un salut éternel privée".

"Il demeure toutefois une question qui ne saurait être éludée: comment est née l'idée selon laquelle le christianisme aurait dans l'espérance une recherche égoïste se détournant du service des autres?... Cette nouvelle problématique a une incidence déterminante sur l'actuelle crise de la foi et de l'espérance chrétiennes. Il émerge une nouvelle forme de l'espérance qui s'appelle foi dans le progrès et tend à un monde nouveau, celui du règne de l'homme".

Puis le Cardinal a rappelé que "la foi dans le progrès s'est affirmée comme la conviction dominante de la modernité. La raison et la liberté sont toujours placées au coeur de l'idée de progrès". Il a alors souligné combien la "raison est considérée comme pouvoir du bien et pour le bien, alors qu'il est aussi dépassement de toutes les influences. Il tend vers la liberté parfaite, vers une liberté qui se présente comme promesse de plénitude dans la réalisation de l'homme".

Rappelant la crise de l'espérance chrétienne dans la culture contemporaine et sa substitution par la foi dans le progrès, le Cardinal Cottier a dit combien une question se propose à nouveau: Que peut-on espérer? Les numéros 22 et 23 de l'Encyclique revêtent une grande importance car ils expriment le sens pastoral et culturel du document".

A son tour, le Cardinal Vanhoye a affirmé que l'introduction du texte papal fixe le caractère décisif de l'espérance, qui a besoin d'être solide pour faire face à tous les problèmes et à toutes les difficultés de l'existence. A propos de la vie éternelle (10-12), le Cardinal souligne combien le Saint-Père expose "avec vigueur et réalisme une mentalité diffuse. Pour de nombreuses personnes la vie éternelle n'est pas un objet d'espérance. Seule la vie terrestre les intéresse et les implique. Elles espèrent repousser le plus loin possible la mort!".

Puis il a souligné que la seconde partie de cette Encyclique décrit les espaces de connaissance et d'expérimentation de l'espérance que sont la prière, l'action et la souffrance, le Jugement dernier, qui est présenté comme un espace d'approche différent des autres car il ne s'agit pas d'une réalité présente. Or le Jugement suscite évidemment l'espérance car il abolira le mal. Cette seconde Encyclique de Benoît XVI offre donc une profonde réflexion sur la grave question du mal et de la justice.

OP/ENCYCLIQUE SPE SALVI/COTTIER:VANHOYE VIS 071130 (470)

Citation :
DE L'ESPERANCE CHRETIENNE

CITE DU VATICAN, 30 NOV 2007 (VIS). Aujourd'hui est publiée la seconde Encyclique de Benoît XVI, Spe Salvi, qui comprend une introduction suivie de huit chapitres, et qui s'ouvre passage de l'Epître aux romains où Paul dit que nous avons été sauvés dans l'espérance.

Les chapitres s'intitulent: La foi et l'espérance, Le concept d'espérance fondé sur la foi dans le Nouveau Testament et dans l'Eglise primitive, La vie éternelle, qu'est-ce que c'est?, L'espérance chrétienne est-elle individualiste?, La transformation de la foi-espérance à l'époque moderne, La vraie physionomie de l'espérance chrétienne, Lieux d'apprentissage et d'exercice de l'espérance, La prière, école de l'espérance, Agir et souffrir, apprentissage et exercice de l'espérance, Le jugement comme apprentissage et exercice de l'espérance, Marie, étoile de l'espérance.

La rédemption, le salut selon la foi chrétienne, explique le Pape dans son introduction, n'est pas une simple donnée. La rédemption nous est offerte car nous avons reçu l'espérance solide, grâce à laquelle nous pouvons faire face à notre présent qui, même s'il est difficile, peut être accepté et vécu parce qu'il nous vers un but assuré. Ce but est si grand qu'il mérite la fatigue du parcours.

Parmi tout ce qui distingue les chrétiens, il y a le fait qu'ils ont une perspective. Ils savent que la vie ne finira pas dans le vide. L'Evangile n'est pas qu'une communication de connaissances mais la communication qui produit des faits changeant la vie. La porte obscure du temps et de l'avenir est ouverte toute grande et qui possède l'espérance vit diversement car une vie nouvelle lui a été assurée".

L'espérance véritable, c'est parvenir à connaître Dieu, le Dieu véritable, ce que les premiers chrétiens tels les Ephésiens comprenaient parfaitement. Avant de rencontrer le Christ ils avaient de nombreux dieux mais vivaient sans espérance et sans la présence de Dieu. Pour les premiers chrétiens l'Evangile constituait une rencontre réelle avec Dieu, selon un schéma qui n'est pratiquement plus perceptible de nos jours.

Puis le Pape souligne que le message de Jésus n'a rien de socio-révolutionnaire comme pouvait l'être la révolte de Spartacus. Et il ne combattit pas pour une libération politique comme le fit Barrabas ou Bar Kobeká. Ce que Jésus a apporté est totalement différent, c'est une rencontre avec Dieu vivant, avec une espérance plus forte que les épreuves ou l'esclavage, qui transforme du dedans la vie et le monde, même si les structures demeurent apparemment identiques.

Le Christ nous a véritablement libérés, affirme-t-il encore. Quoique esclaves de ce monde, des lois du hasard et de la matière, nous sommes libres parce que le Ciel n'est pas vide, parce que le Seigneur de l'univers est Dieu, parce qu'il s'est révélé comme Amour en Jésus-Christ.

Le Christ est le philosophe parfait qui nous enseigne la réalité de l'homme et ce qu'il faut faire pour l'être vraiment. Il nous montre la voie de la vie par delà la mort, démontrant ainsi qu'il est le Maître de la vie. Lui nous offre l'espérance qui est attente et présence à la fois. L'existence de l'avenir change déjà le présent.

Benoît XVI observe alors que nombre de personnes rejettent aujourd'hui la foi simplement parce que cette perspective ne leur semble pas souhaitable. La crise de la foi est avant tout celle de l'espérance chrétienne. Elles n'attendent plus le rétablissement du Paradis Perdu de la foi mais du progrès qui, à leur avis, permettra l'établissement du règne de l'homme. Leur espérance est une foi dans le progrès fondée sur la raison et la liberté, qui semble garantir par leur seule valeur intrinsèque une nouvelle société parfaite.

Pour le Saint-Père, on trouve deux grandes étapes dans la concrétisation politique de cet espérance, la Révolution française et la Révolution marxiste. Face aux effets de la première, l'Europe des Lumières a du penser une nouvelle raison et une nouvelle liberté. Quant à la seconde, la prolétaire, elle a n'a laissé derrière elle que désastres. L'erreur majeure du marxisme est d'avoir oublié l'homme et sa liberté, croyant que la refonte du système économique aurait tout résolu. La véritable erreur marxiste est son matérialisme. Puis le Pape conclut à l'évidence que l'homme a besoin de Dieu, car sinon il se prive d'espérance. Sa rédemption ne peut simplement découler d'une structure extérieure".

Benoît XVI indique ensuite les quatre espaces pour apprendre et pratiquer l'espérance, le premier étant la prière: Lorsque plus personne ne m'écoute, Dieu m'écoute, si plus personne n'est en mesure de m'aider, lui le peut encore. Et le Pape d'évoquer l'expérience du Cardinal Vietnamien Van Thuan qui fut incarcéré 13 ans dont 9 d'isolement: Dans une situation d'apparente désespérance absolue, à l'écoute de Dieu, et en lui parlant, il forgea son espérance.

La souffrance permet également d'approcher l'espérance. Il faut bien sûr faire tout ce qui est possible pour la diminuer mais ce n'est pas fuir la souffrance qui guérit l'homme, mais sa capacité à accepter l'épreuve. En l'élevant on trouve son sens comme union au Christ qui souffrit pour un amour infini. Il est donc fondamental de savoir aussi souffrir pour autrui car une société qui n'accepte pas ceux qui souffrent n'est que cruelle et inhumaine.

Le Jugement de Dieu est une autre espace d'apprentissage. La foi dans le Jugement final est avant tout espérance: il y a la résurrection, il y a la justice, l'abolition de la souffrance passée, le rachat qui rétablit le droit. Ici le Pape se dit convaincu que la question de la justice est essentielle, qu'elle est l'argument le plus fort en faveur de la foi en la vie éternelle. Il n'est effectivement pas possible que l'injustice de l'histoire ait le dernier mot. La grâce n'exclut pas la justice et les mauvais ne siègeront pas avec leurs victimes, comme s'il ne s'était rien passé.

ENC/SPE SALVI/... VIS 071130 (960)

Voici maintenant ce à quoi le Monde (c'est le cas de le dire) la réduit (ça débine...) :

Citation :
Benoît XVI s'en prend aux "espérances fallacieuses" des idéologies athées
LE MONDE | 30.11.07 | 13h32 • Mis à jour le 30.11.07 | 13h46

La foi, l'espérance, la charité... Le pape explore les trois "vertus" chrétiennes. Après sa première encyclique, en janvier 2006, consacrée à la charité (Deus est caritas), Benoît XVI a publié la deuxième, vendredi 30 novembre, sur le thème de l'espérance, intitulée Spes salvi (Sauvés par l'espérance). L'a-t-on assez dit ? Ce pape est plus un théologien qu'un grand politique. Il excelle dans cet art d'une écriture longue, limpide, nourrie de références - Augustin, Kant, Bacon, Adorno, Marx, Engels, Dostoïevski... - qui pourront être comprises au-delà des cercles croyants.

Comment "espérer" dans le monde tel qu'il est ? Les idéologies séculières - le progrès, le marxisme, le positivisme, l'individualisme - ont été des "espérances fallacieuses", affirme-t-il. Leur échec est inscrit dans l'Histoire : "Les temps modernes ont fait grandir l'espérance d'un monde parfait. Grâce à la science et à une politique scientifiquement fondée [marxisme], il semblait devenu réalisable." L'"erreur" de Marx (1818-1883), écrit le pape, est d'avoir "oublié que l'homme demeure l'homme, que la liberté demeure la liberté, même pour faire le Mal. Il croyait qu'une fois mise en place l'économie, tout aurait été mis en place. Sa véritable erreur est le matérialisme".

Même erreur pour le progrès "de la fronde à la bombe" qu'avait décrit Theodor W. Adorno (1903-1969), penseur de l'école de Francfort, pointant ses dérives. "Le progrès offre de nouvelles possibilités pour le bien, mais des possibilités abyssales de mal", écrit Benoît XVI, pour qui, sans éthique, l'idéologie du progrès indéfini reste une menace pour le monde. Autre illusion : le "rachat" par la science, selon Francis Bacon (1561-1626), à l'aube des Lumières : "On demande trop à la science, dit l'encyclique. La science peut contribuer à l'humanisation du monde. Elle peut détruire l'homme et le monde si elle n'est pas orientée par des forces qui se trouvent hors d'elles."

Ainsi "l'espérance biblique du règne de Dieu" a-t-elle failli chuter, résume le pape, au nom du soi-disant monde meilleur. Mais ces espérances séculières se sont retournées "contre la liberté", contre "la loi d'amour", contre Dieu. Par quoi les remplacer ? Par l'espérance chrétienne confondue non pas avec un optimisme béat, encore moins l'attente terrifiante du Jugement dernier, mais avec la croyance en un Dieu incarné (Jésus-Christ), proche des hommes.

Dans sa deuxième partie, le pape réfute l'argument le plus souvent opposé à l'espérance en Dieu : la souffrance, la maladie, la mort, jusqu'à l'enfer des camps. L'athéisme est un "moralisme", une protestation contre les injustices : "Un monde dans lequel existe une telle quantité d'injustices, de souffrance (…) et de cynisme du pouvoir ne peut être l'œuvre d'un Dieu bon." Il retourne l'argument : "La prétention, présomptueuse et fondamentalement fausse, de l'homme" à se penser à la place de Dieu a conduit "aux plus grandes cruautés et violations de la justice". Car, "un monde qui doit se créer de lui-même sa propre justice est un monde sans espérance. Personne et rien ne répondent pour la souffrance des siècles. Personne et rien ne garantissent que le cynisme du pouvoir, sous n'importe quel habillage idéologique, ne continue à commander le monde".

La justice de Dieu est supérieure à celle de l'homme : "La protestation contre Dieu au nom de la justice ne sert à rien. Un monde sans Dieu est un monde sans espérance." Aussi le "Jugement dernier" n'est-il pas une "image terrifiante", mais "l'image décisive de l'espérance". Le risque serait de réduire cette encyclique à une nouvelle charge d'un pape contre le progrès, la science, l'athéisme. Elle est une tentative de réponse aux questions les plus graves sur la justice, la souffrance, la vie après la mort.

Henri Tincq

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C'est vraiment l'oeuvre du malin que de prendre une petite parcelle du texte et d'en faire une polémique alors qu'elle n'est certainement pas une attaque contre les athées ni le progrès... No

Maranatha ! Seigneur, tu es notre espérance !

Hélène
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MessageSujet: Re: Spe Salvi   Spe Salvi Icon_minitimeVen 30 Nov 2007 - 17:25

Au moins le monde a parlé de l'encyclique .... Pour que le monde parle de l'encyclique, il a bien fallu trouver une polémique ...

Les sites Internet du Figaro et de Libération, les deux autres grands quotidiens français, sont restés mué sur l'encyclique Spe Salvi de notre Saint Père ....

La polémique fait parler et fait vendre, sans polémique, pas de place à la télévision et dans les quotidiens.

J'ai écouté France 2 ce midi, et TF1 ce soir : pas un mot sur la nouvelle encyclique ... (j'ai peu être mal écouté ... on en sait jamais :heum? )

Dommage que le pape n'est pas réaffirmé le célibat des prêtres, comme cela la télévision aurait accordé 3 ou 4 secondes sur l'encyclique ...

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MessageSujet: Re: Spe Salvi   Spe Salvi Icon_minitimeVen 30 Nov 2007 - 17:28

Pas de soucis Arzur... ils en parleront. C'est qu'elle sort seulement aujourd'hui, ils n'ont pas encore trouvé l'angle d'attaque... le Monde a été juste plus vite que les autres. On ne paie rien pour attendre... Rolling Eyes
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MessageSujet: Re: Spe Salvi   Spe Salvi Icon_minitimeSam 1 Déc 2007 - 7:43

Hélène a écrit:
Pas de soucis Arzur... ils en parleront. C'est qu'elle sort seulement aujourd'hui, ils n'ont pas encore trouvé l'angle d'attaque... le Monde a été juste plus vite que les autres. On ne paie rien pour attendre... Rolling Eyes

Petites précisions :

- LE MONDE n'est pas un journal catholique. Ne vous étonnez donc pas des commentaires issus de toutes les confessions, y compris athées

- TINCQ (l'auteur de l'article) est protestant
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MessageSujet: Re: Spe Salvi   Spe Salvi Icon_minitimeSam 1 Déc 2007 - 15:45

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