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| Mon livre sur la musique metal | |
| | Auteur | Message |
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BELLARMIN Prêtre
| Sujet: Mon livre sur la musique metal Dim 1 Juin 2008 - 17:08 | |
| Je vous donne le lien vers le site de l'éditeur qui comporte une bonne présentation du contenu: http://www.camionblanc.com/?p=detail_livre&ID=135
Et une critique parmi d'autres: C'est sur le site Fantastique.Net:
Age du metal (L') Culat, Robert, 2007 Camion Blanc http://www.lefantastique.net:80/litterature/sorties/sorties_detail.asp?numero=1248
En signant L'Age du metal, l'abbé Robert Culat, prêtre et aumônier du diocèse d'Avignon surprend tous ceux qui ne connaissent pas son intérêt pour ce genre musical. En effet, que vient faire un prêtre au milieu de ces chevelus que l'on dit irrespectueux, athées voire carrément satanistes? Que peut-il nous raconter sur le metal que l'on ne sache déjà? C'est une musique bruyante, jouée par des ignares qui ne connaissent que trois accords et qui hurlent des paroles indigentes. C'est en tout cas ce que pensent la plupart des gens qui n'ont jamais réellement écouté de metal, qui n'y sont pas réceptifs et qui ne cherchent pas à comprendre ce mouvement. L'abbé Robert Culat est venu au metal en essayant de mettre de côté tout cela, afin d'observer de manière objective à la fois les personnes qui écoutent cette musique et celles qui en jouent, tout en se penchant sur ses contenus musicaux et littéraires. Evidemment, tout cela se fait aussi, mais pas uniquement, sous le sceau de la religion, puisque Robert Culat est prêtre catholique et que cela fait partie intégrante de sa vie. A un moment, je vois arriver deux lycéens au look inhabituel: cheveux longs, habillés en noir de haut en bas, avec des tee-shirts aux thèmes macabres et sanguinolents. Ils s'inscrivent à l'aumônerie, et je constate sur la fiche qu'ils ont "tout fait" : catéchisme, première communion, profession de foi et confirmation! Et en plus ils en redemandent en tant que lycéens! (p. 251) Après une introduction qui nous place dans le vif du sujet, le livre s'attarde sur les résultats de l'étude sociologique réalisée par l'auteur à partir d'un long et complet questionnaire auxquels ont répondu plus de 500 personnes et qui compose environ la moitié des 250 pages du présent ouvrage. Sans revenir sur chaque question, ce qui serait fastidieux et ne vous laisserait pas la joie de la découverte, on peut néanmoins sortir quelques grandes idées de ce travail d'investigation et d'analyse. Tout d'abord, l'étude s'est faite à partir d'un questionnaire, ce qui offre un bel instantané d'une certaine frange du public metal, surtout underground et extrême. Il en ressort que cette musique s'adresse à des jeunes désireux de trouver une musique puissante et technique, mais aussi plutôt mystérieuse, prouvant que le fan de metal s'est tourné non pas vers de la musique simpliste, mais au contraire vers un genre foisonnant et des styles riches. Ce que l'auteur va expliquer à de nombreuses reprises. Il apparaît aussi que l'amateur de metal est fidèle, qu'il écoute souvent de cette musique depuis longtemps, qu'il possède de nombreux disques et ne va pas, du jour au lendemain, comme beaucoup de gens à l'heure actuelle, brûler ses idoles d'un jour, le jour suivant. On est bien loin de l'image du fou furieux trop souvent dépeint par des médias avides de sensationnel. Mais le metal n'est malheureusement pas le seul genre musical à souffrir de clichés. S'il existe des exceptions, le fan de metal est en général blanc, souvent issu de classes moyennes, plutôt cultivé et en tout cas avide de culture. L'un de mes amis, enseignant, avait dans le milieu des années 80 réalisé une étude similaire, mais moins complète, et en avait conclut la même chose. On comprend ainsi que les différentes démarches des fans de metal sont réfléchies. La plupart du temps, les métalleux possèdent une culture musicale assez riche, écoutant aussi bien du classique que du blues, du rock que du trip-hop ou de l'indé. Beaucoup de musiciens passent ou sont passés par des conservatoires, des classes de musique et prennent la musique au bac. A noté, mais ce n'est pas dans l'étude, que Jimi Hendrix a été placé au programme du bac musique l'année dernière. Robert Culat nous explique tout cela sérieusement en dépouillant chaque question avec soin, analysant de manière sociologique et souvent psychologique ce que cela implique. Il s'appuie régulièrement sur des citations extraites de son questionnaire pour mieux nous faire comprendre l'état d'esprit mais aussi l'humour de ceux qui ont répondu. Cet état d'esprit est détaillé plus loin, à partir de questions portant sur l'influence de cette musique sur les fans. La majorité d'entre eux expliquent que le metal les calme. Il est certain que l'effet cathartique du metal permet aux adolescents (et aux plus vieux) d'évacuer le stress de l'existence, ce que là encore, l'auteur comprend parfaitement. Cela se termine par une conclusion sobre et intelligente. Dans une deuxième partie, l'ouvrage développe des annexes. Nous avons tout d'abord cinq articles présentant une réflexion sur les liens qu'entretiennent le metal et la religion. Cela nous éclaire sur le parcours de l'abbé Culat dans le metal, nous montrant que l'on peut être croyant et aimer le metal (sans pour autant ne jurer que par le White Metal), que la foi n'est pas incompatible avec les cheveux longs et les idées noires et, qu'au contraire, l'espérance développée par la foi peut aider aussi ceux qui, comme la plupart des amateurs de metal, sont soit pessimistes, soit profondément réalistes ce qui, à notre époque, semble être deux comportement très proches. Suivent deux longues interviews données à des webzines. Celles-ci sont vraiment passionnantes puisque l'abbé Culat n'esquive aucune question, même sur le satanisme. C'est osé, intelligent et instructif. L'ouvrage se termine par deux articles un peu faibles sur les paroles de chansons et les pochettes de disques. Faibles, parce que trop superficiels, trop succincts et trop peu profonds par le manque d'occurrences et d'exemples choisis. Mais il faudrait deux autres études pour en venir à bout. Enfin, suit un article bien détaillé et documenté sur le black metal, puis une présentation de différents styles de metal réalisée par plusieurs intervenants. L'ensemble est assez didactique et devrait permettre à ceux qui découvrent le genre d'en connaître un peu plus sur ses variantes. L'ouvrage se conclut sur des notes qui éclairent le reste de l'ouvrage, en y associant une autre étude, un peu plus récente, réalisée par Anthony Aubert et des étudiants en sociologie de l'université de Clermont-Ferrand. Cela permet de saisir différentes nuances, puisque le public interviewé n'est pas le même, et de voir l'évolution des écoutes quelques années plus tard. L'Age du metal est un ouvrage passionnant, intelligent et résolument objectif, qui met fin à certaines idées reçues, tout en ne niant pas certains faits consternants et tragiques liés à une poignée de délinquants, dont le metal ne représente qu'une part de la vie. On pense évidemment aux exactions de certains musiciens norvégiens œuvrant dans le black metal qui sont finalement assez proches de ce qu'a vécu (et vit encore) le rap, aussi bien en France qu'aux Etats-Unis. Le metal est un ensemble de courants musicaux qui génèrent des passions, mais qui permet aussi de canaliser une violence engendrée, non pas par les individus, mais par la société. Les fans de metal s'immergent dans un monde qui leur permet une catharsis salutaire et qui aide finalement aussi bien l'individu que la société elle-même. Il est à noter que chaque explosion d'une vague de metal est liée à une époque bien précise. Le hard rock est né en même temps que mai 68 en réaction au mouvement hippie d'un optimisme béat, s'est transformé en metal au moment du premier choc pétrolier, a voulu écraser le capitalisme des glorieuses années 80 par l'intermédiaire du thrash, a viré grunge afin de permettre à la "génération X" de trouver des marques qu'elle avait perdues et a permis au néo-metal d'exploser en même temps que les tours jumelles du World Trade Center. Denis Labbé | |
| | | Françoise Modératrice
| Sujet: Re: Mon livre sur la musique metal Sam 17 Jan 2009 - 17:10 | |
| - BELLARMIN a écrit:
A un moment, je vois arriver deux lycéens au look inhabituel: cheveux longs, habillés en noir de haut en bas, avec des tee-shirts aux thèmes macabres et sanguinolents. Ils s'inscrivent à l'aumônerie, et je constate sur la fiche qu'ils ont "tout fait" : catéchisme, première communion, profession de foi et confirmation! Et en plus ils en redemandent en tant que lycéens! (p. 251) Je suis la fille de Françoise, une jeune lycéenne de 15 ans qui écoute du métal. Pour être plus précise, 75% de la musique que j'écoute , correspond à du métal. Je suis aussi passée par le catéchisme, et l'aumonerie ( que j'ai arrétée par la suite, car l'ambiance ni était pas bien intéressante et l'on se serait plutôt cru dans une " aire de jeux " plutôt que dans un lieu de sérénité ..). Je suis baptisée, j'ai fait ma communion, et ma profession de foi. Je voudrais faire ma confirmation mais j'attends un petit peu pour le moment. Les " métaleux ", comme on dit maintenant, n'écoute pas forcément que du Métal comme vous l'avez précisé. Et ils ne sont pas sataniste pour autant, la preuve .. ! Certains groupes de métal, black métal ou néo métal, généralement durant leurs concerts, pratiquent des sortes de " rituels " si je puis dire, qui reflètent leur musique et quelques fois leurs croyances. Par exemple un groupe de black metal qui embroche un corps de cochon en léchant le sang.. Mais aprés, chacuns ses goûts ! ( Personellement , ça ne m'attire pas plus que ça !! ). Ensuite le look ... et bien moi qui écoute énormément de metal, je ne suis pas habillée toute en noir avec des bracelets de force au poignets . Ceci dit j'ai aussi ma propre personnalité, je ne suis pas forcément à écouter de la musique toute la journée cloitrée dans ma chambre. J'ai aussi mes centres d'interêts qui sont portés sur d'autres choses, à savoir l'aide envers les personnes handicapées ou malades ( hospitalière à Lourdes ). En résumé, chacuns son style et ses goûts, si on étaient obligés de faire comme tout le monde, à quoi est ce qu'on ressemblerait ? - BELLARMIN a écrit:
La majorité d'entre eux expliquent que le metal les calme. Il est certain que l'effet cathartique du metal permet aux adolescents (et aux plus vieux) d'évacuer le stress de l'existence, ce que là encore, l'auteur comprend parfaitement. Cela se termine par une conclusion sobre et intelligente. Et bien ils ont raison, oui le métal calme. Certains pourront dire " mais comment tu peux te calmer avec des mecs qui crient comme des barges dans un micro avec un fouillis de guitare en fond musical ?! ". Mais c'était en effet ma première impression en ayant écoutée pour la première fois du vrai métal, et c'est normal ! Au début on se dit " Mais qu'est ce que sait que CA ?". Mais à force d'en écouter et de bien " l'analyser ", je m'endors avec !! . Ce qu'il faut comprendre c'est qu'une chanson ne s'écoute pas, elle se traduit. N'importe qu'elle musique que nous écoutons, que ce soit du classique, du rap, du blues, du jazz, ou du rock- métal, nous fera toujours exprimer une sensation différente. Pour parler un peu de moi, lorsque j'écoute une chanson pour la première fois, je ne suis attentive qu'à la musique et à la voix du chanteur, à rien d'autre. Une fois que je l'ai écoutée plusieurs fois, je rêvasse en l'écoutant, et c'est tellement bien . Et comme je le dis toujours, rien ne vaut un peu de métal avant d'aller en cours le matin ! :mrgreen: .
En espérant avoir été comprise malgré mes faibles connaissances " métaleuse " , et encore désolée de cet interlude, mais en voyant ce sujet, je n'ai pas pu me retenir d'y poster un message .. . De plus, j'apprécie beaucoup la qualité d'écoute du forum ( j'y vais quelques fois faire un tour quand j'en ai le temps ). Peut - être qu'un jour, je vous rejoindrai hihi.
Fraternellement,
Marion. | |
| | | Cessounette Martyr du forum
| Sujet: Re: Mon livre sur la musique metal Sam 17 Jan 2009 - 17:58 | |
| Ah, ben je suis bien contente qu'on dédouane enfin les "métalleux" et autres fans de rock ! C'est vrai quoi, qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre, des fois, sur tel ou tel groupe ou artiste, sous prétexte d'un look "différent" ou d'une philosophie pas tout à fait conforme au catholicisme (pour certains, c'est vrai... Mais à chacun son cheminement !) J'ai même lu quelque part que les Beatles (connus et reconnus pour des paroles de chansons prônant l'amour et la paix) étaient satanistes... Quelle blague ! Je trouve en effet que certaines personnes ont tendance à tout diaboliser, je trouve cela dommage... La musique est avant tout humaine, et reflète à ce titre des émotions humaines comme l'amour, le désespoir... Je n'ai jamais rien vu en cela quoi que ce soit de diabolique, et au contraire, dans ma période "Nirvana", j'ai beaucoup apprécié l'effet cathartique mentionné ci-dessus ! | |
| | | Hélène Administrateur
| Sujet: Re: Mon livre sur la musique metal Dim 18 Jan 2009 - 14:39 | |
| Bonjour Marion, fille de Françoise. (Je me permets de te tutoyer... tu peux évidemment faire de même). Merci pour ton point de vue concernant ce type de musique. Personnellement, j'ai aussi grandi avec ces genres de musiques (ma soeur aînée était fan de hard rock : Led Zepplin, etc.) mais nous ne sommes jamais allées aussi loin dans le heavy métal ou speed, etc. Comparé à ce qui se fait aujourd'hui, c'était Julio Iglesias ! Personnellement, j'ai toujours été incapable de m'adonner à ce type de musique. J'ai eu aussi ma période "grunge" Nirvana et rock décapant (Noir Désir...) mais aujourd'hui, avec des enfants, je ne vois pas comment je pourrais écouter ce type de musique qui décoiffe sans les traumatiser alors que j'écoutais cela à tue tête le matin en me levant. Aussi, je vois où ces idoles de jeunesse (Kurt Cobain, Bertrand Cantat et cie) ont fini par aboutir et ça ne m'inspire guère... Bref, je me dis maintenant comme saint Paul : tout m'est permis, mais tout de m'est pas profitable. Je crois qu'à un certain moment donné, on se rend compte que cette musique (surtout les thèmes abordés et pas forcément la musique) ne conduit pas à la paix...en tout cas pour moi, ça a été clair du jour au lendemain. Enfin, dans mon cas, Jésus a parlé plus fort dans mes oreilles et dans mon coeur que Kurt Cobain (il faut le faire quand même !)... N'hésite pas à t'inscrire sous ton propre compte si ça te dit. Il y a déjà deux ou trois jeunes sur ce forum. Il est toujours intéressant d'avoir le point de vue des ados sur les choses de la vie, de la foi. Nous aussi, "les vieux", on a à apprendre et à connaître sur ta génération. En tout cas, merci pour ta contribution. Hélène | |
| | | fil bleu Martyr du forum
| Sujet: Re: Mon livre sur la musique metal Dim 18 Jan 2009 - 16:39 | |
| Quand j'ai monté avec un groupe de jeune un orchestre avec leur musique impro rok, reggay et autres, il a falllu du temps pour qu'ils soient acceptés à la liturgie du dimanche. Beaucoup pensent qu' ils faut une musique douceureuse pour accompagner la prière. Non, la prière demande toutes les expresssions de l'âme humaine. La musique métal exprime quelque chose de fort. Le negro spiritual avait ouvert la voie. | |
| | | Hélène Administrateur
| Sujet: Re: Mon livre sur la musique metal Dim 18 Jan 2009 - 17:48 | |
| Cher fil bleu,
Je vous avoue que je suis un peu désolée de votre intervention. Toutes les musiques du monde dans toutes les circonstances de la vie, oui. Mais la liturgie : pas touche ! L'Église demande à ce que le chant grégorien prime sur toutes les autres formes musicales. En second lieu, les chants en langues vernaculaires sont admis (ce qui est maintenant devenu "la norme" dans nos pays occidentaux) mais dans la mesure où le beau, le sobre et le respect liturgique sont de mise. La liturgie, je la reçois de l'Église qui la reçoit du Christ par l'Esprit Saint. On ne peut pas faire n'importe quoi pour "se faire plaisir" ou pour notre "ressentis épidermique". La musique liturgique doit demeurer sobre (sans toutefois être terne, morne ou plate). Dans toutes autres circonstances - soirées de prières, concerts, spectacles, rassemblements de jeunes, etc. - on peut y aller à fond de train, mais dans la liturgie de l'Église (particulièrement la célébration eucharistique), il faut savoir recevoir les normes sans vouloir les changer au goût de chacun... qu'il soit pasteur, évêque ou laïc responsable de la liturgie. Chaque chose à sa place et en son temps.
Fraternellement, Hélène | |
| | | fil bleu Martyr du forum
| Sujet: Re: Mon livre sur la musique metal Lun 19 Jan 2009 - 19:03 | |
| C'est orchestre ne faisait pas n'importe quoi. Il cherchait que les musiques de jeunes puissent être une ouverture sur Dieu et faire une passerelle entre les cultures des jeunes et l'expression de la prière. En employant un grand mot: faire une sorte d'inculturation. Un peu comme Mozart qui jouait à la cour et composait un Ave Verum. Mais je n'en parlerai pas plus parce que j'ai quitté la paroisse où cela se passait. | |
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| Sujet: Re: Mon livre sur la musique metal | |
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