- L'art de discerner
Le discernemement est la prise en compte de l'identification des motions, consolation ou désolation au moyen desquels se vit la relation créateur/créature.
D'où les règles de discernement, ce qu'il convient de faire en consolation ou en désolation, pour sentir et reconnaitre les motions,
Les bonnes afin de les recevoir
Les mauvaises afin de les rejeter
Le discernement chez Ignace est une opération de l'intelligence.
I-Sentir et reconnaître les diverses motions
La première chose est de se laisser toucher et s'en apercevoir (une motion n'est pas une émotion mais un mouvement), ne pas se blinder pour ressentir.
Il s'agit de sentir et de reconnaître, Ignace s'est senti balloté entre diverses motions mais il se rend compte qu'il y a une grande différences entre les faits et les pensées.
Les exercices ne sont rien sans ce qui se passe effectivement dans la vie. Pour Ignace sentir n'est pas du ressort de l'affectivité, de la sensation, mais aussi de l'ordre de la compréhension.
Reconnaitre
La consolation n'est pas n'importe quel plaisir, il existe des consolations douloureuses
Nous accédons ainsi à une deuxième série de règles de discernements, plus la personne avance et progresse et plus sa reconnaissance des motion s'affine. Ignace donne des règles, rapporter ce que nous vivons dans une classification pour permettre de reconnaître ce qui se passe.
Cela sert à ne pas être enfermé dans ce qu'il ressent, à l'aide de ses critères.
Dans la désolation : pris par la désolation, si i, si il peut nommer la désolation il n'est pas englouti dans la désolation, sentir et reconnaître conduit à une éducation de l'affectivité..
II Recevoir et Rejeter
Le discernement est une invitation à réagir à ne pas subir passivement. Il existe une liberté possible, si il y a combat spirituel c'est parce qu'il existe la liberté.
C'est une originalité d'Ignace en un temps où les traités de démonologie foisonnent, ou la sorcière est considérée comme "incurable" et où la société ne sait faire qu'une chose l'éliminer, que de l'inviter à réagir en prenant appui sur sa probre liberté.
Réagir à ce qui se passe en soi et qu'on ne peut que subir :
La désolation peut entrainer au péché mais n'est pas péché en soi, Ignace ouvre cette possibilité que l'homme soit tenté ne prouve pas qu'il est mauvais.
La consolation est un désir positif, le désir de faire quelque chose de bien, il y a à l'accepter aussi.
III Comment réagir (ex 318-324)
La désolation a 3 impacts !
- Sur les décisions qu'on peut être tenté de prendre ou de modifier , ou d'abandonner, ce qui était en train de se faire , la tentation d'Ignace était cette pensée "Comment vas tu tenir 70 ans comme ça?", dans le domaine des décisions il y à a se référer aux consolations précédentes.
- Elle conduit à agir rue les dispositions internes, se changer soi même , il s'agit de renforcer ce qui peut être solide (prière, méditation), relecture de l'expérience, repèrage des motions, de donner plus de place à la pénitence, des "petits choix " qui permettent à l'homme de se laisser remettre à sa place, il n'est pas Dieu.
Il s'ancre ainsi dans la confiance et le secours divin, la désolation conduit à se sentir "comme séparé" mais l'appui se fait sur "Dieu ne m'a pas abandonné, je peux m'appuyer sur lui".
- Résister aux agitations et aux tentations
Se cramponner là ou le terrain est solide, refuser de se laisser entrainer, effectivement ou mentalement dans le sens du mouvement imprimé par le tentateur.
Le chemin peut se réouvrir on peut en tirer profit la désolation a trois causes possibles
- Elle peut me permettre de voir par quelle négligence secrète, j'ai pu prêter le flanc à la désolation, me permettre de me ressaisir et d'être vigilant.
- La possibilité d'une épreuve, pour nous faire éprouver ce que nous valons; et jusqu'om nous pouvons avancer en l'absence de satisfactions tangibles. Par la désolation Dieu permet de découvrir ses forces et ses faiblesses (dont la persévèrance et la patience)
- Elle permet de "ne pas faire son nid chez autrui" , Tout est grâce et don de Dieu, de la désolation l'Esprit de Dieu peut nous permettre de tirer un bien
Attitudes :[b]
Le combat ne doit pas se relacher en période de consolation, la consolation est un lieu ou on prend des forces, en attendant l'alternance, prévoir, penser au futur (ex 322).
Dans le fonds il s'agit de se replacer devant le créateur et donateur qui donne la vie...
Dans la désolation le combat consiste à garder le cap sur la consolation, le chemin de la vie c'est toujours la consolation qui l'indique. En désolation se réfèrer à la consolation.
[b]Ce travail ne se fait pas sans l'aide de l'intelligence , la véritable consolation unifie l'homme et honore la capacité à prendre du recul, de la distance. Le discernement prend en compte l'intelligence et l'affectivité. "Appréhender , comprendre", l'intelligence est requise pour repèrer l'émotion mais aussi pour repèrer la désolation.
Il y a à considérer que c'est un travail de l'intelligence, je peux en sortir, faire réflexion sur ma situation et agir.
Agir sur les pensées "penser à la future consolation", "penser à la manière dont je me comporte en période de désolation".
"Je n'ai pas vécu toute ma vie en période de désolation".
Le discernement est un outil de la spiritualité ignatienne qui sert à prendre des décisions.
Et Décider c'est vouloir ce que Dieu veut, la volonté de Dieu est en relation avec mon "vouloir" à moi personnellement ce n'est pas un Oukaz qui va nous atteindre ...Librement et sans culpabilité , l'indifférence ignatienne consiste à ne pas voir les choses indépendemment de la relation au créateur.