Le Déluge

En réponse aux interrogations de cessounette concernant le Dieu de l’A.T. et celui du N.T. (comme s’il pouvait y en avoir deux ! ;) ), j’ouvre ce nouveau fil pour parler de ce récit de la Genèse : le Déluge.

Il faut savoir que le Déluge fait parti des récits symboliques et non de l’Histoire à proprement parler (au sens de science historique). L’Histoire d’Israël commence à partir du chapitre 12 de la Genèse avec Abraham qui quitte son pays vers la terre promise. Il est évident que même ces textes anciens dits « historiques » ne sont pas des livres d’histoire au sens scientifique moderne. La Bible n’est pas un livre d’histoire ni un livre d’archéologie (ni même un livre de théologie !) mais elle raconte l’histoire d’un peuple et de sa relation à son Dieu qui se révèle à lui peu à peu dans une longue pédagogie divine. Si les textes comportent des éléments et des faits historiques, leur but premier n’est pas de faire de l’Histoire mais de faire découvrir ce Dieu Père qui se révèle peu à peu jusqu’à la pleine révélation en Jésus-Christ qui est l’icône du Dieu invisible (Colossiens 1, 15).

Le Déluge est donc un texte symbolique qui préfigure - vous l'aurez deviné - le Baptême. Le Baptême étant la purification dans les grandes eaux de l’Esprit Saint, dans la mort et la résurrection du Christ, le Déluge ne peut qu’être… une Bonne Nouvelle ! Le texte nous parle d’un monde créé bon par Dieu mais tombé à la suite du péché où la corruption et la méchanceté règne « sur toute la terre ». Dieu ne veut pas détruire le monde mais Il désire le sauver. Voyant l’état des choses (la violence et la corruption), Il veut re-créer le monde. Il met donc « à part » Noé et sa famille ainsi qu’un couple de tous les espèces d’animaux vivants sur la terre et dans les airs. Comme il met « à part » un peuple par un désir de salut universel, il met à part les baptisés pour ce même désir de salut universel en son Fils. On voit aussi souvent Dieu mettre à part un prophète, le cadet d’une famille… Dieu se plaît à choisir les humbles et les petits pour déployer sa puissance de salut. L’arche de Noé devient donc l’arche du salut car ceux qui se trouvent à l’intérieur – dans le cas de l’A.T. les justes - ne périront pas. L’arche a aussi été comparée à l’Église et au bois de la Croix. Elle symbolise la victoire de Dieu sur tout mal et le lieu sûr pour être sauvé des eaux redoutables de la mort et du péché qui nous engloutissent. Dieu veut créer de nouveau ce monde à partir d’un juste et de sa descendance. Cette Nouvelle Alliance sera confirmée par l’arc-en-ciel. Tout cela préfigure la Rédemption en Jésus-Christ par le Baptême.

La mort est une conséquence du péché et non une volonté de Dieu de faire mourir. Mais du mal, Dieu tire même un bien : notre salut.

Pour Saint Augustin (354-430 ap. J.-C.), et d’autres Pères de l’Église (IIe-VIIe s.), l’arche est la figure de l’Église, la barque hors de laquelle il n’y a pas de salut.

En espérant que ça éclaire un peu votre route... n'hésitez pas à récidiver si vous avez d'autres questions.

Prochain sujet, le fameux exit du jardin d'Eden...

Fraternellement,
Hélène