Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean 17,1-11.
Ainsi parla Jésus. Puis il leva les yeux au ciel et pria ainsi : « Père, l'heure est venue. Glorifie ton Fils, afin que le Fils te glorifie. Ainsi, comme tu lui as donné autorité sur tout être vivant, il donnera la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés. Or, la vie éternelle, c'est de te connaître, toi, le seul Dieu, le vrai Dieu, et de connaître celui que tu as envoyé, Jésus Christ.
Le texte de l'Evangile du jour est beaucoup plus long que les trois lignes que j'ai gardées pour les citer. Mais si je suis obligé de détacher ce passage, c'est déjà à cause du grand "souffle" spirituel qui s'en dégage. Cette fois, Jésus ne s'est pas retiré dans le secret, à l'écart des foules, durant la nuit, pour prier le Père : sa prière s'élève librement devant les disciples et m'atteint moi aussi à travers les mots de saint Jean.
Il s'en dégage une merveilleuse et constante réciprocité. Si le Fils doit être glorifié, c'est aussi afin que le Père soit glorifié en lui. Le Fils a reçu autorité sur tout être vivant mais cette autorité, Il ne la garde pas pour un usage selon son goût, mais afin de donner la vie éternelle à ceux que le Père lui avait déjà donnés. Et la vie éternelle, c'est - déjà et pour toujours- de jouir de la connaissance du Père et du Fils. C'est très bon, c'est très beau et comme c'est fort !
Pour s'en convaincre, il faut tenter l'expérience de lire et de relire à haute voix ces quelques lignes: s'il n'y a pas de rimes comme dans les poésies, c'est que "la musique" ne se dégage pas de la sonorité des mots, mais plus profondément encore, elle émane de leur signification profonde. Je ressens donc avec puissance cet Amour-qui-circule, que rien ne peut contenir, et qui jaillit à la source même de la vie. Ce qui me pousse à conclure que cette connaissance du Père et de Fils demeurera toujours un mystère et que la contemplation de ce mystère conduit tout droit à la vie éternelle. En effet, les mystères divins peuvent être perpétuellement sondés, mais ils ne sont pas de nature à être pleinement solutionnés: leur renouvellement se reproduit constamment. Ô, Dieu !