LETTRE DE WATCHMAN NEE
Ceux qui sont conducteurs doivent apprendre à aimer les autres, à penser pour eux, à prendre soin d’eux, à se renier eux-mêmes pour eux et à leur donner tout ce qu’ils ont. Si quelqu’un ne peut renoncer à lui-même en faveur des autres, il lui sera impossible de les guider le long du chemin spirituel. Apprends à donner aux autres ce que tu as, même si tu as le sentiment que tu n’as rien. C’est alors que le Seigneur commencera à déverser sa bénédiction.
La force intérieure d’un collaborateur devrait être à la hauteur de son œuvre extérieure. Il ne
devrait y avoir ni surmenage, ni activité démesurée, ni anxiété, ni insuffisance, ni tension, ni manque de plénitude, ni plan humain, ni devancement sur le Seigneur. Tous ces états sont indésirables. Si quelqu’un possède une abondance intérieure, tout ce qui émane de lui coule comme un fleuve et il n’y a aucun surmenage de sa part. Tu dois être un réel homme spirituel et ne pas simplement agir comme si tu l’étais.
Apprends à écouter les autres en ce qui concerne ton travail. Le chapitre 15 des Actes nous enseigne à écouter, c’est-à-dire à prendre en considération le point de vue de tous les frères, parce que le Saint-Esprit peut parler au travers d’eux. Sois très attentif à cela, de peur qu’en refusant d’écouter la voix des frères, il t’arrive de ne pas entendre celle du Saint-Esprit. Tous les collaborateurs et tous les anciens doivent s’asseoir pour les écouter. Que chacun puisse s’exprimer sans restriction. Sois indulgent, brisé et prêt à écouter.
La difficulté, c’est que beaucoup ne sont pas brisés. Il se peut qu’ils aient entendu parler de
« brisement », mais sa signification leur échappe. Si quelqu’un est brisé, il n’essaiera pas de faire prévaloir sa propre décision en ce qui concerne la conduite des affaires ou l’enseignement ; il ne prétendra pas comprendre les gens ou être capable de faire les choses ; il ne se risquera pas à assumer lui-même l’autorité ou à imposer aux autres sa propre autorité ; par ailleurs, il ne prendra pas la liberté de critiquer les frères ou d’agir à leur égard de façon cavalière. Un frère qui est brisé n’essaiera pas de se défendre lui-même et il n’y a rien de passé sur lequel il devra revenir.
Il ne devrait y avoir aucune tension dans les réunions ou dans l’Eglise. Pour ce qui est des affaires de l’Eglise, apprends à ne pas faire trop de choses toi-même. Distribue les tâches aux autres, et laisse-les apprendre à utiliser leur propre jugement pour prendre des décisions. Tu devrais d’abord leur donner des directives quant aux principes fondamentaux à suivre et t’assurer ensuite qu’ils ont agi en conséquence. Il est mauvais d’en faire trop personnellement. Evite de trop te manifester dans les réunions, autrement les frères pourraient penser que tu accapares tout. Apprends à donner ta confiance aux frères et à la répartir entre eux.
On ne peut contraindre l’Esprit de Dieu dans l’Eglise. Tu dois lui être soumis, autrement, dès
qu’il cessera de répandre l’onction, l’Eglise se sentira lassée et il se peut même qu’elle s’ennuie. Si ton esprit est fort, il saisira et emportera l’assistance en dix minutes ; s’il est faible, même le fait de crier des paroles d’avertissement et de beaucoup parler ne sera d’aucune utilité et pourrait même être nuisible.
Lorsque tu donnes un message, qu’il ne soit ni trop long ni trop compliqué, autrement l’esprit des saints aura tendance à se lasser. Qu’il ne contienne ni pensées superficielles, ni viles déclarations; évite les exemples puérils, aussi bien que ces raisonnements si communs qu’on les qualifierait d’enfantins. Apprends à donner l’essentiel du message en une demi-heure. Ne pense pas que, lorsque ton message te plaît à toi-même, les mots en viennent nécessairement de Dieu.
Dans une réunion de prière, on est souvent tenté de donner un message ou de parler longuement. Une réunion de prière devrait être consacrée à la prière ; parler trop alourdit la conscience, et ceci a pour effet que la réunion est un échec.
Les collaborateurs ont beaucoup à apprendre avant d’être à même de s’occuper des problèmes et des personnes. Si quelqu’un n’a pas convenablement appris, n’a pas une connaissance suffisante, n’est pas complètement brisé et n’a pas un jugement sûr, il n’est pas compétent pour s’occuper des autres. Ne juge pas trop précipitamment ; même lorsqu’on est sur le point de faire quelque chose, on ne devrait le faire qu’avec crainte et tremblement.
Ne traite pas les questions spirituelles à la légère. Applique ton cœur à apprendre ces choses.
Apprends à ne pas te fier seulement à tes propres jugements. Ce que tu penses être juste peut ne pas l’être. Ce que tu crois être faux ne l’est pas forcément. Si quelqu’un est décidé à apprendre humblement, il lui faudra au moins quelques années avant d’y parvenir. Aussi, pour le moment, tu ne devrais pas avoir une trop grande confiance en toi-même ni être trop catégorique dans ta façon de penser.
Il serait dangereux pour ceux qui sont dans l’Eglise de s’en remettre à tes décisions avant que tu aies atteint le stade de la maturité. Le Seigneur travaillera en toi à traiter tes pensées et à te briser ; après quoi tu pourras comprendre la volonté de Dieu et, ainsi, être son autorité. L’autorité est fondée sur la connaissance de la volonté de Dieu. Là où la volonté de Dieu et son dessein ne sont pas manifestés, il n’y a pas d’autorité.
LETTRE DE WATCHMAN NEE (