LES AMIS
Quand nous considérons l’humanité dans son ensemble, nous observons de grandes différences en ce qui concerne les buts et les aspirations de chacun, ainsi que les fautes à surmonter, mais nous devons tous passer par un même processus de correction. Nous devons tout d’abord reconnaître nos erreurs, puis avec vigilance et persévérance, nous efforcer de les rectifier.Pendant plus ou moins longtemps nous ignorons qui nous sommes et ne semblons pas prêter attention à ce qui va ou ne va pas chez nous. Nous sommes si habitués à être juste ce que nous sommes, à faire ce qui vient naturellement que nous prenons rarement le temps d’analyser notre conduite pour découvrir ce qu’elle contient de constructif ou de destructif : les pensées que nous entretenons, les émotions qui surgissent automatiquement à l’égard des gens ou des circonstances, ce que nous disons et faisons quotidiennement, tout cela nous rapproche-t-il de la Lumière libératrice ou, au contraire, nous plonge-t-il plus profondément dans la matière qui nous enserre et nous afflige ?
Vient un jour où nous commençons à penser sérieusement à la vie, aux causes de notre insatisfaction, de nos états d’humeur, à nos épreuves ainsi qu’aux nombreuses adversités dans le monde qui semblent ne pas devoir finir.
Alors, nous prenons conscience qu’il est temps de nous consacrer à la recherche des Lois qui gouvernent la vie et nous apprenons que si nous vivons conformément à ces Lois ou Principes, nous éveillons une force intérieure qui peut nous libérer des incertitudes de la vie ordinaire. Il s’agit d’une transmutation par purification. Profondément enfoui dans la structure humaine réside un pouvoir divin.
A mesure que nous nous purifions, la Lumière pourra se manifester dans nos vies. Parmi les obstacles que nous rencontrons sur ce sentier de purification, nous considérerons en particulier, ici, l’attitude qui consiste à juger les autres.
Le Christ a dit : “Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés. Car on vous jugera du jugement dont vous jugez, et l'on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez. Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l'oeil de ton frère, et n'aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton oeil ?” (Matthieu. 7 ; 1 à 3).Si le Christ insiste autant sur cette faute, c’est parce qu’il s’agit d’un obstacle majeur sur le chemin de notre évolution. Nous ne devrions pas juger autrui parce que nous ne sommes pas capables de juger correctement. Nous voyons une faiblesse ou un défaut mais nous ne connaissons pas les conditions intérieures dans lesquelles se trouve la personne. Seul Dieu voit le cœur et sait combien celui ou celle que nous jugeons se bat pour surmonter son problème. Lorsque cela nous arrive, nous devons penser que la personne que nous critiquons peut, dès aujourd’hui, vivre une certaine expérience, avoir une certaine conversation ou lire un certain livre qui lui apportera un changement radical. N’est-ce pas ce qui est arrivé à quelques-uns d’entre nous lorsque nous avons lu la Cosmogonie des Rose-Croix pour la première fois ?
Nous pensions et agissions d’une façon qui nous semblait naturelle et cette lecture nous rendit conscient de la Lumière que nous allions vouloir suivre au prix d’un changement radical dans notre façon de penser et d’agir.
Il peut s’écouler un certain temps entre la prise de conscience d’un changement nécessaire et sa réalisation effective, car nous savons que les vieilles habitudes sont profondément ancrées dans le corps vital et qu’elles se manifestent encore et encore malgré nos efforts pour les contrôler. Pourtant même lorsque cela ne se voit pas encore extérieurement, un changement, une croissance peuvent exister intérieurement.
C’est une raison supplémentaire pour ne pas juger quelqu’un qui n’est peut-être déjà plus celui que nous jugeons et ceci, d’autant plus que notre attitude et nos pensées négatives à son égard peuvent freiner sa progression (et la nôtre …).
Voici un autre point important à réaliser : nous devons distinguer l’Ego en évolution et la personnalité avec la croix placée sur ses épaules lors de l’entrée en incarnation et que l’être aura à porter avec plus ou moins de difficultés, souvent jusqu’à la fin de sa vie physique.
On rapporte qu’une personne résidant à Mount Ecclesia du temps de Max Heindel critiqua en sa présence un autre aspirant qui selon lui ne devait pas essayer suffisamment de “vivre la vie” puisqu’il continuait de commettre la même faute. Max Heindel lui répondit :
“Vous n’êtes pas à l’intérieur de cet homme, aussi comment pouvez-vous juger quels efforts il fait, contre quelles forces il a à lutter et les progrès qu’il est en train d’accomplir ?”.
Quand nous nous laissons aller à dire ce qu’un autre devrait faire ou ce que nous ferions à sa place, ces puissantes paroles de Max Heindel devraient résonner dans notre conscience.
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