Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 2,13-17.
Jésus sortit de nouveau sur le rivage du lac ; toute la foule venait à lui, et il les instruisait.En passant, il aperçut Lévi, fils d'Alphée, assis à son bureau de publicain (collecteur d'impôts). Il lui dit : « Suis-moi. » L'homme se leva et le suivit.Comme il était à table dans sa maison, beaucoup de publicains et de pécheurs vinrent prendre place avec Jésus et ses disciples, car il y avait beaucoup de monde. Même les scribes du parti des pharisiens le suivaient aussi, et, voyant qu'il mangeait avec les pécheurs et les publicains, ils disaient à ses disciples : « Il mange avec les publicains et les pécheurs ! »
Jésus, qui avait entendu, leur déclara : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Les scribes commencent à suivre Jésus, eux aussi. Non pour écouter sa parole et la garder, mais pour pouvoir l'accuser. Et Marc répète deux fois, les mêmes mots, pour insister que c'est vrai, oui : "il mangeait avec les publicains et les pécheurs". Pourquoi cette insistance ? Pour la même raison, sans doute, que les scribes sont scandalisés: car le fait de prendre son repas avec les exclus, est tout à fait inacceptable à leurs yeux. S'il gardait ses distances, s'il leur parlait de loin et de haut ! Mais non, il se tient au milieu d'eux comme "celui qui sert".
C'est ce que je retiens de ce passage. Annoncer l'Évangile, ce n'est pas donner des leçons de morale, mais c'est manifester la vérité. Ce n'est pas enseigner depuis une tribune, mais au contraire en se plaçant au plus bas. Plus tard, Jésus dira clairement à ses disciples : "Celui qui veut être grand parmi vous, qu'il soit votre serviteur". Je lis encore en Matthieu chapitre 17 : "Alors Jésus appela un petit enfant ; il le plaça au milieu d'eux, et il déclara : « Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les petits enfants, vous n'entrerez point dans le Royaume des cieux. Mais celui qui se fera petit comme cet enfant, c'est celui-là qui est le plus grand dans le Royaume des cieux."
Nombre de saints dans l'ont compris et ont cherché à associer le plus possible leur prédication à une très grande humilité de vie. Je songe bien-sûr à saint François d'Assise, mais il y en eut beaucoup d'autres, à commencer par saint Paul qui explique: "Je me suis fait tout à tous, afin d'en gagner quelques-uns". Et c'est encore plus clair dans la première épître aux Corinthiens:
"Considérez en effet votre vocation, mes frères; il n'y a parmi vous ni beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles. Mais ce que le monde tient pour insensé, c'est ce que Dieu a choisi pour confondre les sages; et ce que le monde tient pour rien, c'est ce que Dieu a choisi pour confondre les forts; et Dieu a choisi ce qui dans le monde est sans considération et sans puissance, ce qui n'est rien, pour réduire au néant ce qui est, afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu."
Dans l'Église, les charismes sont multiples, car s'il s'agit bien de 'manifester' la vérité, les actes valent autant que les paroles. Ceci est réconfortant, je trouve, car une personne très isolée, ou bien un malade, ou un homme dans une prison, tous et toutes peuvent travailler à l'évangélisation, où qu'ils soient et aussi bien que le Pape à Rome (et je dis cela en songeant au Pape Jean-Paul II dût travailler durement dans une carrière et une usine chimique afin d'échapper au STO allemand.)
Que le Seigneur fasse donc de nous de simples instruments !