Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 13,1-15.
Avant la fête de la Pâque, sachant que l'heure était venue pour lui de passer
de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le
monde, les aima jusqu'au bout. Au cours du repas, alors que le démon a
déjà inspiré à Judas Iscariote, fils de Simon, l'intention de le livrer,
Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu'il est venu
de Dieu et qu'il retourne à Dieu, se lève de table, quitte son
vêtement, et prend un linge qu'il se noue à la ceinture ; puis il verse
de l'eau dans un bassin, il se met à laver les pieds des disciples et à
les essuyer avec le linge qu'il avait à la ceinture.
Ce geste de Jésus est beaucoup admiré comme une image de la parfaite
humilité de Jésus, mais est-ce bien ainsi qu'il faut le comprendre ? En
examinant d'un peu plus près tout ce que Jean dit du moment choisi par
le Seigneur, il est possible d'aller plus loin.
En effet, l'heure est venue pour Jésus de passer de ce monde à son Père (1), il sait que
le Père a tout remis entre ses mains (2), qu'il est venu de Dieu et
qu'il retourne à Dieu (3)... il aima jusqu'au bout les siens dans le
monde.
Jésus accomplit un geste d’esclave. Il se dépouille lui-même
de ses vêtements. Sur la croix, il sera dépouillé par d’autres. Comme un
esclave, il se met aux pieds de ses disciples, se fait petit et
vulnérable. Dans les lois liturgiques de l’Exode, le lavement des pieds
avait le sens d’une purification (Ex 40, 31). Le geste de Jésus est donc
une purification, qui symbolise le service qu’il rend à l’humanité sur
la croix en la purifiant. Quand Dieu sert, quand il nous sert, quand il
lave les pieds de sa créature, il révèle le fond de son cœur. En mourant
sur la croix, Jésus est la source d’eau vive promise par Ézéchiel: « Je
vous aspergerai d’une eau pure et vous serez purifiés » (Ez 36, 25).
Le
lavement des pieds rejoint donc aussi le coeur de Jésus percé par la
lance, d'où j'aillirent instantanément du sang et de l'eau. Ceux et
celles qui, désormais, connaissent le message de la miséricorde divine
eseigné par Jésus à sainte Faustine, en connaissent aussi le sens : "
Les rayons signifient le sang et l’eau qui ont jailli des profondeurs de
ma miséricorde lorsque mon Coeur fut ouvert par la lance sur la croix.
Les rayons blancs représentent l’eau qui purifie les âmes, les rouges
symbolisent le sang qui est la vie des âmes… Heureux celui qui vivra à
l’ombre de ces rayons. Je promets que l’âme qui honorera cette image ne
sera pas perdue »
Le lavement des pieds par Jésus, dans les
conditions où il l'a accompli, apparaît donc, d'abord, comme une "scène
prophétique". Elle se déroule avant l'institution de l'Eucharistie, ce
qui rend bien compte de l'ordonnancement des rites et sacrements.
D'abord, la purification, ensuite, la nourriture de l'âme.
Si nous n'avons pas l'occasion de nous confesser, du moins tentons de ces
jours-ci de pratiquer nous-même la miséricorde envers ceux qui nous ont
gravement blessés puisque dans l'Evangile, Jésus nous rappelle de laisr
là notre offrande et de tenter d'abord de nous réconcilier avec eux...
C'est un geste qui ne remplacera pas le sacrement, mais qui est presque
plus difficile à accomplir !
Puisse le Seigneur m'assister moi-même dans une démarche semblable !
Jésus, j'ai confiance en Toi !