Voici la prière dans ma dépression que mon médecin lui-même m'a inspiré dans les jours qui ont suivi ma séparation d'avec M. que j'avais choisi comme 'femme pour la vie' mais qui en neuf mois à peine avait ruiné toutes mes espérances :
Très haut, tout puissant et bon Seigneur,
C'est Toi qui chaque jour me donne le souffle de la vie.
Chaque jour, depuis ma naissance, Tu me l'as donné.
A ma dernière heure, tu me le reprendras,
Pour le bonheur parfait de demeurer éternellement auprès de Toi.
Alors, quand le médecin a dit:
"La dépression, c'est l'élan vital qui est suspendu",
Aussitôt j'ai reconnu que c'est Toi qui as permis cela.
Car si Tu donnes le souffle de la vie
Et si Tu as le pouvoir de le reprendre,
C'est que Tu peux aussi le suspendre
- et c'est cela qui m'est advenu.
Aujourd'hui, paralysé de peur,
Petit enfant prisonnier dans le noir,
Affligé d'une immense tristesse, vraie mélancolie des Cieux,
D'une langueur de tout l'être, d'un isolement du cœur jamais éprouvé,
C'est comme si Tu avais soudain suspendu Ton souffle en mon âme.
Mais Seigneur, j'ai foi que cette souffrance est grâce encore !
Grâce pour partager, très humblement, un tout petit instant,
L'immense agonie de Ton Fils.
Oui, cette souffrance est une grâce encore, pour aimer tous mes frères,
Tout spécialement ceux qui sont dans le refus de Ton amour
Ou qui croyaient que leurs forces propres suffiraient pour tout.
Mais, Seigneur, j'ai fois que cette souffrance est, tout autant,
Pour une guérison plus grande,
Pour le renouvellement de mon être,
Pour ma purification,
Pour la délivrance de mes peurs,
Pour un cœur toujours plus abandonné en Toi,
Et capable de tout entreprendre !
C'est pourquoi, du fond de ma détresse,
Je Te le dis, je Te le crie, je Te le chante,
Je T'adore et je T'aime, O mon Seigneur !
Malgré mon cœur blessé qui sue de désespoir,
Mon esprit torturé Te glorifie encore:
"Ma vie n'appartient qu'au Seigneur: la voici !
Pour vivre, pour aimer, pour souffrir, pour mourir,
Toujours le Seigneur demeure en moi et moi en Lui !"
Non comme je veux, mon Dieu, mais comme Toi, Tu veux !
(Août 1999)