Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
Jésus était passé de l'autre côté du lac de Tibériade (appelé aussi mer de Galilée). Une grande foule le suivait, parce qu'elle avait vu les signes qu'il accomplissait en guérissant les malades.
Jésus gagna la montagne, et là, il s'assit avec ses disciples.
C'était un peu avant la Pâque, qui est la grande fête des Juifs.
Jésus leva les yeux et vit qu'une foule nombreuse venait à lui. Il dit à Philippe : « Où pourrions-nous acheter du pain pour qu'ils aient à
manger ? »Il disait cela pour le mettre à l'épreuve, car lui-même savait bien ce qu'il allait faire. Philippe lui répondit : « Le salaire de deux cents journées ne suffirait pas pour que chacun ait un petit morceau de pain. »
Un de ses disciples, André, le frère de Simon-Pierre, lui dit :
« Il y a là un jeune garçon qui a cinq pains d'orge et deux poissons, mais qu'est-ce que cela pour tant de monde ! »
Jésus dit : « Faites-les asseoir. » Il y avait beaucoup d'herbe à cet
endroit. Ils s'assirent donc, au nombre d'environ cinq mille hommes.
Alors Jésus prit les pains, et, après avoir rendu grâce, les leur distribua ;il leur donna aussi du poisson, autant qu'ils en voulaient.
Quand ils eurent mangé à leur faim, il dit à ses disciples : « Ramassez les morceaux qui restent, pour que rien ne soit perdu. »
Ils les ramassèrent, et ils remplirent douze paniers avec les morceaux qui restaient des cinq pains d'orge après le repas.
A la vue du signe que Jésus avait accompli, les gens disaient : « C'est vraiment lui le grand Prophète, celui qui vient dans le monde. » Mais Jésus savait qu'ils étaient sur le point de venir le prendre de force et faire de lui leur roi ; alors de nouveau il se retira, tout seul,
dans la montagne.
(c) AELF 2011
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C'était quelques jours avant la Pâques, précise Jean. C'est une précision importante, car c'est à Jérusalem que Jésus va instituer l'Eucharistie. Dans le miracle qu'il va accomplir ici, dans la montagne, je vois déjà un signe "entre ciel et terre". Il va multiplier les pains et les poissons afin que chacun puisse manger à sa faim, et bientôt c'est lui-même qu'il livre car : "mon pain est la vraie nourriture et mon sang la vraie boisson".
Et le fait qu'ensuite, une fois rassasié, le peuple songe à s'emparer de Jésus pour le proclamer roi est tout aussi significatif à mes yeux: la foule se trompe de royauté, mais elle ne se trompe pas de roi. Le Christ est bien roi, mais il faudra qu'il s'écoule encore du temps avant que la nature de sa royauté paraisse. L'avez-vous remarqué ? Jean a écrit : "Jésus leva les yeux" plutôt que "Jésus baissa" les yeux - il a emmené ses disciples et la foule sur la montagne, mais lui-même ne s'est pas hissé au-dessus des autres, il s'est placé en-dessous - comme celui qui n'est pas venu pour être servi, mais pour servir...
La très grande humilité de Jésus me rappelle la très pauvre messe à laquelle j'ai assisté le dimanche de la Miséricorde divine. Nous n'étions que trois. Le prêtre n'a pas lu d'homélie. Cependant, lorsque j'ai communié, j'ai tout de même ressenti de la joie dans mon cœur. Et c'était bien la joie que j'étais venu chercher là, qui est aussi de la force pour continuer d'avancer.
Dernier petit point qui m'a frappé, la foule va redescendre de la montagne, et le Seigneur y demeurer. C'est une indication pour moi: il me faut monter, quitter la plaine, me dégager de mes habitudes et de mes soucis, je dois chercher à prendre de la hauteur par rapport aux événements de ma vie. Les mots de Jésus à Nicodème résonne encore à mes oreilles: "Ce qui est de la chair est chair, ce qui est de l'esprit est esprit ... il vous faut naître de nouveau".