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| La paille et la poutre | |
| | Auteur | Message |
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boisvert Martyr du forum
| Sujet: La paille et la poutre Jeu 8 Sep 2011 - 16:04 | |
| Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 6,39-42. Jésus s'adressait à la foule en paraboles : « Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ? Ne tomberont-ils pas tous deux dans un trou ? Le disciple n'est pas au-dessus du maître ; mais celui qui est bien formé sera comme son maître. Qu'as-tu à regarder la paille dans l'œil de ton frère, alors que la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ? Comment peux-tu dire à ton frère : 'Frère, laisse-moi retirer la paille qui est dans ton œil', alors que tu ne vois pas la poutre qui est dans le tien ? Esprit faux ! enlève d'abord la poutre de ton œil ; alors tu verras clair pour retirer la paille qui est dans l'œil de ton frère.
Dans ce bref passage de l’Évangile de Luc, le disciple bien formé qui est comme son maître... c'est en réalité le plus humble de tous -humble comme le maître est humble. En effet, de toutes les personnes susceptibles de porter un jugement sur autrui, et de voir la paille ou la poutre dans l'oeil de l'autre, la plus qualifiée, c'est Jésus lui-même.
C'est le même Jésus qui, en pleine justice, eût pu jeter la première pierre à la femme adultère. Mais qui s'en est abstenu, tout en faisant reconnaître à la femme qu'il s'est passé quelque chose d'extraordinaire : tous ceux qui l'avaient accusées et s'apprêtaient la faire mourir, se sont retirés ! Il ne souligne même pas sa faute, mais dit simplement: "Moi non plus, je ne te juge pas : va et ne pèche plus". De même, lorsqu'il se rend chez Zachée, plutôt que de le montrer du doigt, un doigt accusateur signifiant : tu as beau grimper sur les arbres, je te vois !", il lui parle et dit :"Zachée, descends vite : aujourd'hui il faut que j'aille chez toi !"
Et donc, nous avons tout intérêt à nous méfier de nous-mêmes, quant il s'agit de pratiquer la "correction fraternelle". J'ai eu la chance de rencontrer un jour un ancien professeur de philosophie. Il venait tous les matin, ils prenait un tabouret, toujours disponible pour lui, mais me demandait chaque fois s'il ne dérangeait pas. Je le considérais comme un ami, lui qui avait 85 ans à l'époque et moi à peine 26... Or, un jour, un voisin nous a pris en photo: il a passé la tête par la porte de la boutique et "flash", avant que nous ayons eu le temps de réagir, la photo est prise. Quelques jours plus tard, lorsque je lui ai montré cette photo, il m'a demandé: "Vous - car il me vouvoyait, vous ne remarquez rien sur cette photo ?" "Eh bien, non, nous regardons vers l'appareil-photo tous les deux, je n'y vois rien qu'une bonne photo, un souvenir." "Regardez encore !" Je regarde, je cherche un détail, je ne vois rien et je le luis dis : je ne comprends pas, expliquez-moi ! "Eh bien, vous souriez sur cette photo, vous souriez largement, tandis que moi, non, je regarde le photographe qui nous a surpris, je le fixe sans sourire..." C'était exact, mais je ne comprenais toujours pas où il voulait en venir. C'était à ceci: il est imprudent d'avoir tout le temps le sourire aux lèvres devant le premier venu, que l'on ne connaît pas encore. C'est imprudent d'autant plus lorsqu'on achète et revend des marchandises d'occasion. Et il avait tout à fait raison, mon vieux visiteur. J'ai dû apprendre à devenir sévère, car combien de fois je me suis fait tromper ! Je trouve que cette petite histoire vécue donne une bonne idée de la façon de procéder dans la correction fraternelle: il faut amener l'autre à comprendre de lui-même en quoi consiste son erreur. Jésus le dit bien : "Si ton frère a péché, va le trouver seul t 18:15-, " Si ton frère vient à pécher, va le trouver et reprends-le, seul à seul. S'il t'écoute, tu auras gagné ton frère." Oui, il s'agit vraiment, non d'avoir raison, mais d'avoir gagné son frère. | |
| | | GrandParleurTiFaiseur Apôtre
| Sujet: Re: La paille et la poutre Ven 9 Sep 2011 - 3:00 | |
| - boisvert a écrit:
Et donc, nous avons tout intérêt à nous méfier de nous-mêmes, quant il s'agit de pratiquer la "correction fraternelle". J'ai eu la chance de rencontrer un jour un ancien professeur de philosophie. Il venait tous les matin, ils prenait un tabouret, toujours disponible pour lui, mais me demandait chaque fois s'il ne dérangeait pas. Je le considérais comme un ami, lui qui avait 85 ans à l'époque et moi à peine 26... Or, un jour, un voisin nous a pris en photo: il a passé la tête par la porte de la boutique et "flash", avant que nous ayons eu le temps de réagir, la photo est prise. Quelques jours plus tard, lorsque je lui ai montré cette photo, il m'a demandé: "Vous - car il me vouvoyait, vous ne remarquez rien sur cette photo ?" "Eh bien, non, nous regardons vers l'appareil-photo tous les deux, je n'y vois rien qu'une bonne photo, un souvenir." "Regardez encore !" Je regarde, je cherche un détail, je ne vois rien et je le luis dis : je ne comprends pas, expliquez-moi ! "Eh bien, vous souriez sur cette photo, vous souriez largement, tandis que moi, non, je regarde le photographe qui nous a surpris, je le fixe sans sourire..." C'était exact, mais je ne comprenais toujours pas où il voulait en venir. C'était à ceci: il est imprudent d'avoir tout le temps le sourire aux lèvres devant le premier venu, que l'on ne connaît pas encore. C'est imprudent d'autant plus lorsqu'on achète et revend des marchandises d'occasion. Et il avait tout à fait raison, mon vieux visiteur. J'ai dû apprendre à devenir sévère, car combien de fois je me suis fait tromper ! Je trouve que cette petite histoire vécue donne une bonne idée de la façon de procéder dans la correction fraternelle: il faut amener l'autre à comprendre de lui-même en quoi consiste son erreur. Jésus le dit bien : "Si ton frère a péché, va le trouver seul t 18:15-, " Si ton frère vient à pécher, va le trouver et reprends-le, seul à seul. S'il t'écoute, tu auras gagné ton frère." Oui, il s'agit vraiment, non d'avoir raison, mais d'avoir gagné son frère[/i].[/color] Je ne comprends pas ce que vous voulez dire ? Je croyais que sourire , c'était important , pas sourire de facon arrogante mais un sourire franc ...Parfois meme je trouve que les gens ne sourient pas assez . Expliquez-moi je veux comprendre ? | |
| | | boisvert Martyr du forum
| Sujet: Re: La paille et la poutre Ven 9 Sep 2011 - 4:02 | |
| Sourire comme je le faisais autrefois, en toute occasion, y compris dans l'exercice de ma profession - ce qui est l'exemple que j'ai pris, fut, un certains nombre de fois, offrir une prise facile à des inconnus mal intentionnés. J'ai été pris souvent pour un naïf, un sentimental, et je me suis retrouvé volé en plusieurs occasions. Un jeune couple avait même mis au point une sorte de technique de vol chaque fois qu'ils venaient chez moi. Elle me parlait et me distrayait, tandis que lui, qui se promenait avec une apparence d'étui à violoncelle, le remplissait de livres, films, jeux électroniques - c'est ce que j'ai constaté plus tard sur les enregistrements de ma caméra de surveillance. Mon accueil était trop franc, trop immédiat. J'ai vraiment été contraint de changer d'attitude et d'attendre de mieux connaître mes clients. Est-ce que cela répond à votre question ? | |
| | | boisvert Martyr du forum
| Sujet: Re: La paille et la poutre Ven 9 Sep 2011 - 6:27 | |
| Ce matin, à la messe, le prêtre a insisté surtout sur ce qu'il voit, entend et lit sur les média. De fait, tout le monde semble s'être chargé de la mission de retirer cette poutre vraiment très envahissante qui est dans l’œil de l'autre ! Et même s'il peut s'agir d'un "jeu politique", c'est toujours un jeu risqué, voire dangereux - et de toute manière incompatible avec la vocation chrétienne.
Ce qu'il a dit était intéressant et correspond pour moi à la réalité, mais pour ma part, j'ai songé aux méfiances qui s'instaurent entre les membres d'une même famille. Très souvent, sur ce plan aussi, on aperçoit très bien la paille dans l’œil de son frère et s'il n'accepte pas la correction, on s'écarte (de lui) (d'elle). Il existe dans le monde une telle "suprématie de l'ego", qu'à la fin l'esprit de famille s'est amenuisé et disparaît..
...
Entre-temps, j'ai retrouvé ce texte magnifique de Mgr Decourtray, qui illustre comment le Christ, plutôt que de s'attarder sur les fautes commises, cherche chez les pécheurs une âme à éveiller, à relever, à entraîner, à sa suite, dans son Amour:
Jésus n’a pas dit : Cette femme est volage, légère, sotte, elle est marquée par l’atavisme moral et religieux de son milieu, ce n’est qu’une femme ! Il lui demande un verre d’eau et il engage la conversation.
Jésus n’a pas dit : Voilà une pécheresse publique, une prostituée à tout jamais enlisée dans le vice. Il dit : Elle a plus de chances pour le Royaume de Dieu que ceux qui tiennent à leurs richesses ou se drapent dans leur vertu ou leur savoir. Jésus n’a pas dit : Celle-ci est une adultère. Il dit : Je ne te condamne pas. Va et ne pèche plus.
Jésus n’a pas dit : Celle-là qui cherche à toucher mon manteau n’est qu’une hystérique. Il l’écoute, lui parle et la guérit.
Jésus n’a pas dit : Cette vieille qui met son obole dans le tronc pour les bonnes œuvres du Temple est une superstitieuse. Il dit qu’elle est extraordinaire et qu’on ferait bien d’imiter son désintéressement.
Jésus n’a pas dit : Ces enfants ne sont que des gosses. Il dit : Laissez-les venir à moi et tâchez de leur ressembler.
Jésus n’a pas dit : Cet homme n’est qu’un fonctionnaire véreux qui s’enrichit en flattant le pouvoir et en saignant les pauvres. Il s’invite à sa table et assure que sa maison a reçu le salut.
Jésus n’a pas dit comme son entourage : Cet aveugle paie sûrement ses fautes ou celles de ses ancêtres. Il dit que l’on se trompe complètement à son sujet, et il stupéfie tout le monde, ses apôtres, les scribes et les pharisiens en montrant avec éclat combien cet homme jouit de la faveur de Dieu : « Il faut que l’action de Dieu soit manifeste en lui ».
Jésus n’a pas dit : Ce centurion n’est qu’un occupant. Il dit : Je n’ai jamais vu pareille foi en Israël.
Jésus n’a pas dit : Ce savant est un intellectuel. Il lui ouvre les voies par une renaissance spirituelle.
Jésus n’a pas dit : Cet individu n’est qu’un hors-la-loi. Il dit : Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis.
Jésus n’a pas dit : Ce Judas n’est qu’un traître. Il l’embrasse et lui dit : Mon ami.
Jésus n’a pas dit : Ce fanfaron n’est qu’un renégat. Il lui dit : Pierre, m’aimes-tu ?
Jésus n’a pas dit : Ces grands-prêtres ne sont que des juges iniques, ce roi n’est qu’un pantin, ce procurateur romain n’est qu’un pleutre, cette foule qui me conspue n’est qu’une plèbe, ces soldats qui me maltraitent ne sont que des fonctionnaires. Il dit : Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font.
Jésus n’a jamais dit : Il n’y a rien de bon dans celui-ci, dans celui-là, dans ce milieu-ci et dans ce milieu-là. De nos jours, il n’aurait jamais dit : Ce n’est qu’un intégriste, qu’un moderniste, qu’un gauchiste, qu’un fasciste, qu’un mécréant, qu’un bigot…Pour lui, les autres, quels qu’ils soient, quels que soient leurs actes, leur statut, leur réputation, sont toujours aimés de Dieu.
Jamais homme n’a respecté les autres comme cet homme. Il est unique. Il est le Fils unique de Celui qui fait briller son soleil sur les bons et les méchants. En celui qu’il rencontre il voit toujours un extraordinaire possible ! un avenir tout neuf ! malgré le passé.
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| | | GrandParleurTiFaiseur Apôtre
| Sujet: Re: La paille et la poutre Ven 9 Sep 2011 - 11:00 | |
| - boisvert a écrit:
- Sourire comme je le faisais autrefois, en toute occasion, y compris dans l'exercice de ma profession - ce qui est l'exemple que j'ai pris, fut, un certains nombre de fois, offrir une prise facile à des inconnus mal intentionnés. J'ai été pris souvent pour un naïf, un sentimental, et je me suis retrouvé volé en plusieurs occasions. Un jeune couple avait même mis au point une sorte de technique de vol chaque fois qu'ils venaient chez moi. Elle me parlait et me distrayait, tandis que lui, qui se promenait avec une apparence d'étui à violoncelle, le remplissait de livres, films, jeux électroniques - c'est ce que j'ai constaté plus tard sur les enregistrements de ma caméra de surveillance. Mon accueil était trop franc, trop immédiat. J'ai vraiment été contraint de changer d'attitude et d'attendre de mieux connaître mes clients. Est-ce que cela répond à votre question ?
Je peux comprendre ce que vous ressentez , par contre il est écrit : « Un cœur joyeux rend le visage serein » Proverbe 15:13 « Le cœur joyeux fait du bien à la santé » Proverbe 17:22 - un cœur joyeux est un bon remède » Proverbe 17:22 LA JOIE TROUVE SON ORIGINE VÉRITABLE EN DIEU :«Il y a d'abondantes joies devant sa face » Psaume 16 - Il rend ta bouche joyeuse, et comme l'aigle tu seras toujours jeune. Psaume 103 Moi parfois quand je penses à toutes les Paroles de Dieu et que je vois toutes les merveilles qu'il a ,et accomplit dans ma vie , je souris . Peut importe , pas un sourire impudique , mais un sourire de joie . | |
| | | GrandParleurTiFaiseur Apôtre
| Sujet: Re: La paille et la poutre Sam 10 Sep 2011 - 9:45 | |
| Le sourire c'est un rayon de soleil et ca fait du bien , qui sait combien de gens vous avez aidez en souriant ? | |
| | | lambic Banni
| Sujet: Re: La paille et la poutre Sam 10 Sep 2011 - 10:18 | |
| Certes, mais mieux vaut éviter un sourire béat... | |
| | | DamienH Martyr du forum
| Sujet: Re: La paille et la poutre Sam 10 Sep 2011 - 17:37 | |
| Je crois que c'est une profonde erreur que d'associer le sourire, béat ou pas, avec les désagréments qui peuvent parfois frapper certains (vols, agressions...etc). Les gens malhonnêtes ou agressifs, les gens mal intentionnés sentent la peur, la disponibilité, la faille dans leur victime. Qu'elle affiche un sourire, qu'elle marche simplement dans la rue... ou qu'elle soit méfiante, sur la défensive, se pensant "préparée". Ce type d'ouverture se joue ailleurs que dans l'apparence. Mon avis est donc : gardez votre sourire, béat ou autre. Ne laissez pas la peur et la morosité ambiante s'emparer de cette fenêtre de joie que vous offrez au monde. Ca ne changera rien à vos déboires, mais ça privera Dieu sait combien de gens de ce que vous leur apportez par votre attitude positive. Vous voyez, même vos caméras de surveillance n'ont rien évité : ce sont de mauvaises armes contre ce type de problème. Cela ne vous empêche pas de réfléchir à quand vous laissez le mal (j'entends, des gens mauvais) entrer trop profondément dans votre vie, et aux raisons de cet aveuglement, mais par pitié, ne commencez pas par fermer la porte. | |
| | | boisvert Martyr du forum
| Sujet: Re: La paille et la poutre Dim 11 Sep 2011 - 14:59 | |
| La porte est demeurée largement ouverte. Parfois, je me sens complètement dépassé, mais finalement... un exemple:
Depuis la rentrée, chaque midi, des déchets de sachets de sandwiches, de canettes de bières, de cigarettes et autres joints illicites, jonchent de nouveau le passage où se situe mon lieu de travail. J'ai tout d'abord "pesté" contre cette rentrée, d'autant plus que j'avais disposé des cartons contre les murs et les vitrines demeurées vides sur lesquels j'avais apposé des affichettes qui indiquaient "Merci de déposer vos déchets ici"... mais ils n'en avaient rien à faire. J'ai laissé décanter le problème' et finalement, ce dimanche, je me suis rendu dans une grande surface de bricolage, où j'ai acquis pour une poignée d'euros un nouveau balai, dont la brosse s'étend sur facilement un mètre cinquante ! J'ai fait part de ma trouvaille à un proche mais lui m'a reproché d'être beaucoup trop 'cool' avec les jeunes... "C'est à la gérance d'entretenir les communs et d'engager des vigiles pour faire la police." La police, pour des papiers et des mégots ? Mais non, bien sûr. J'ai simplement considéré que c'est mon lieu de travail et donc, je le maintiendrai propre comme si c'était chez moi et voilà tout.
Du coup, autre sujet, qui n'a rien à voir, mais tout de même : les gestionnaires de la ville ont entrepris d'énormes travaux d'embellissement du centre, avec des espaces verts, un piétonnier, un parking souterrain, etc. Mais on a retiré tous les urinoirs publics ! J'en comptais quatre le long des quais... Quand on veut une ville propre, il faut mettre des urinoirs et des boîtes-à-ordures tous les trente mètres. Cela l’administration publique a préféré l'ignorer... et c'est tant pis pour tout le monde: les déchets jonchent les trottoirs et çà pisse à l'ombre de tous les monuments - bien vu la belle ville, mais bonjour les odeurs !
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