Pédophilie et pédopornographie. Scandale et honte généralisés, sans différences de castes ni de rôles social, ecclésial ou religieux. Tant de personnes commettent des actes d’une brutalité indescriptible, qui non seulement défigurent l’enfance mais l’homme tout entier et sa vocation profonde à la beauté, parce qu’il est engendré par Dieu ou seulement parce qu’il est un homme et qu’il est humain », peut-on lire dans un communiqué de l’association.
« L’âge des enfants varie de zéro à 12 ans », poursuit le texte, qui s’insurge : « c’est la tranche d’âge préférée des « anthropophages d’enfants » : ils mangent leur chair et font tout pour anéantir et altérer leur intimité innocente » par des « violences, mauvais traitements et abus commis avec une conscience et une inhumanité délibérées ».
Face à un phénomène « aussi inacceptable », l’association pointe du doigt la responsabilité des médias et autres communicants, qui « devraient écrire en gros caractères et offrir des éléments de discussion pour stimuler des débats et des révolutions culturelles, afin que cela « n’arrive plus jamais » ».
Lors de la présentation du Rapport Meter 2012, mise à part quelques exceptions, « aucun des quotidiens italiens n’a écrit une seule ligne » à ce sujet : « un silence qui étouffe le long cri des petites victimes concernées », dénonce l’association.
Alors que ces mêmes journaux « sclérosés » ont « donné un large écho au triste et inquiétant rapport « pédophilie et clergé » », rien à présent sur le dernier rapport, qui a dénoncé cette année 15.946 + 56.357 sites pédophiles, 1.274 communautés pédophiles sur les réseaux sociaux, 101.392 sites en moins de dix ans, 839 consultations téléphoniques (22.987 entre 2002 et 2012), 5.640 victimes de « sexting » et 951 victimes accompagnées et écoutées.
« Comment ne pas dénoncer les faits décrits dans le rapport, comment ne pas rendre visible en la décrivant la violence effroyable et silencieuse perpétrée sur des nouveau-nés ; comment ne pas réagir à la dévastation que subit une petite fille ou un petit garçon et lorsque cette violence devient « publique », exhibée à travers photos et vidéos en ligne sur le réseau des réseaux ? », questionne l’association, engagée depuis 23 ans dans la protection de l’enfance.
Il ne s’agit pas seulement de « dénoncer » mais d’aider « ceux qui veulent toucher les cœurs insensibles et indifférents et les rendre capables de « charité agissante » pour soutenir concrètement les victimes et ceux qui sont de leur côté », et au final « d’ « embrasser » et de faire un chemin de vie » avec eux.
L’association se refuse pourtant à entrer dans le jeu médiatique, à « faire voir les images et les vidéos pédophiles » même si « il suffirait de les entrevoir pour percevoir, si tant est que l’on ait encore un cœur humain, la gravité de ce que nous racontons ».
« Cet engagement intense en faveur de l’enfance demande de l’attention, le droit à la parole et d’être connu par le plus grand nombre », conclut Meter, qui assure qu’elle continuera « de toutes façons à servir les petits et à rendre toujours plus lumineuse l’action de l’Eglise et de la société dans cet univers délicat, transversal et risqué ».
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