Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 9,9-13.
Jésus, sortant de Capharnaüm, vit un homme, du nom de Matthieu, assis à son bureau de publicain (collecteur d'impôts). Il lui dit : « Suis-moi. » L'homme se leva et le suivit.
Comme Jésus était à table à la maison, voici que beaucoup de publicains et de pécheurs vinrent prendre place avec lui et ses disciples.
Voyant cela, les pharisiens disaient aux disciples : « Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ? »
Jésus, qui avait entendu, déclara : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades.
Allez apprendre ce que veut dire cette parole : C'est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices. Car je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
C'est donc moi que tu appelles, Ô Jésus ? Mais en quoi suis-je capable de faire quoi que ce soit sur une journée sans commettre l'une ou l'autre bêtise qui blessera mon prochain - ou bien en abusant en mal de la liberté que le Père m'a donnée ? Si ce n'était l'Amour qui m'invite ainsi, moi le boiteux de l'esprit, l'homme qui est fatigué dès son réveil et préférerait se rendormir avec un cachet.., si ce n'était pas toi, Jésus, qui as donné ta vie pour moi... je deviendrais sans doute un de ces pharisiens qui dénoncent un manque de sévérité envers ceux qui se perdent.
Or, dans la galerie où je travaille, viennent chaque jour des hommes et des femmes, jeunes ou plus âgés, qui s'installent avec des canettes de bière et font beaucoup de bruits en m'empêchant de me concentrer sur mon travail. Il y a des étudiants qui n'étudient plus et s'amusent à narguer leurs aînés, à fumer des "cigarettes" tout à fait illicites et boire des alcools durs. Pendant des heures, certains jours, il me faut me lever de mon bureau et circuler en me demandant ce que je ferais au cas où... Et toi, ces jours-là, Ô Jésus, tu m'incites à dire à ma propre clientèle de ne pas chercher la confrontation, tu m'appelles à leur faire se souvenir que, eux aussi, ont un jour bu plus que de raison; que nous avons tous connus des moments où nous prenions un grand plaisir à nous moquer de tout et de tous...
C'est bien en cela, Seigneur, je veux dire: parce que je ne suis pas meilleur que les autres, que tu m'as appelé à te servir. Si je n'étais pas un pécheur - un pécheur converti par ton Amour, comment oserais-je essayer de témoigner (ne serait-ce qu'en me tenant plus droit, en souriant plus souvent, en rendant un petit service - et en priant, aussi) qu'une autre façon de vivre est possible et peut réussir ?
Seigneur Jésus, tu nous a tous relevés par ta croix, et la croix est désormais dans ma vie puisque ma propre famille s'est dispersée. Notre 'esprit de famille', tel que je le ressens, fut un héritage de génération en génération de croyants sincères et dévoués, une génération qui remontait très loin, jusqu'à ceux qui t'ont vu, toi, Jésus ressuscité d'entre les morts, là-bas, en Galilée, près de ce grand lac où tu as converti Matthieu. Mais de cet esprit de notre famille, je crains qu'il ne reste pas grand chose... Hélas, ceci sera ma croix, aie donc pitié de moi, rends moi fort par ta grâce, Ô Jésus !