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| Sujet: Prêtre diocésain et Forme Extraordinaire Dim 23 Oct 2011 - 6:50 | |
| A Lyon, il existe et c'est unique en France, une Maison de propédeutique pour les jeune (et moins jeunes) qui désirent suivre l'appel du Christ dans la vie sacerdotale. Pour ceux habitués à la forme extraordinaire, ils n'avaient à présent que l'option d'entrer dans un séminaire d'une fraternité type FSSP (en Bavière), ou IBP ou bien encore le séminaire de l'ICR, et donc ne pas être prêtre diocésain, maintenant existe une possibilité depuis 1 an d'aller dans un séminaire diocésain, apprendre les deux formes (ordinaire et extraordinaire). L'idée du Cardinal Barbarin fait suite à un constat, les deux formes sont souvent clivantes et trop peu de prêtre savent célébrer la messe en latin sous la forme extraordinaire, d’où l'intérêt de former des séminaristes afin de pouvoir répondre au Motu Proprio du pape Benoit XVI de 2007. Le tout est de construire une unité entre ces deux formes du Rite Romain. - Citation :
- Vers une nouvelle propédeutique à Lyon
Pour présenter les premiers contours de la Maison Sainte Blandine, la rédaction a interviewé Mgr Jean-Pierre Batut, évêque auxiliaire du diocèse de Lyon, convaincu du « rôle déterminant des prêtres diocésains dans les défis à venir de l’évangélisation. »
Une nouvelle année de propédeutique est annoncée à Lyon. Pourquoi cette création alors qu’il existe une année de propédeutique à Paray le Monial ?
Effectivement, à Paray le Monial existe la Maison Saint-François de Sales qui accueille les jeunes de la région apostolique de Lyon qui veulent se préparer à être prêtres. Mais une maison de ce type n’empêche pas d’en avoir d’autres ! Je m’explique. Ce qu’il est convenu d’appeler la « propédeutique », et qui s’est presque généralisé depuis 25 ans, n’est pas une année de séminaire supplémentaire. C’est en réalité une année de fondation spirituelle, qui prend en compte le passé des candidats et s’appuie sur lui pour préparer leur avenir et leur mission ecclésiale. Le passé, c’est toute l’histoire chrétienne de la personne, avec certainement ses limites, voire ses étroitesses, mais aussi ses engagements et ses richesses familiales et ecclésiales. C’est avec tout cela qu’un jeune arrive à l’idée d’entrer au séminaire, c’est de cette manière que Dieu s’est donné à lui, et tout cela doit être pris en compte dans ce qui va lui être proposé pour entrer en formation.
Ce qui veut dire que la propédeutique doit être adaptée à la diversité des candidats ?
Exactement. Depuis longtemps déjà, les jeunes dont la foi a grandi dans la communauté de l’Emmanuel ont une année de fondation spirituelle qui leur est propre. De la sorte, ce qui les a fait grandir dans leur foi est pris en compte. Ensuite, ils se retrouvent la plupart du temps dans les mêmes séminaires que les autres. Ils y arrivent avec leur patrimoine spirituel, s’ouvrent au patrimoine spirituel des autres, et tout le monde en bénéficie. C’est quelque chose d’analogue qui est projeté pour les jeunes qui, ayant grandi dans la tradition liturgique tridentine, souhaiteront entrer en « propédeutique » à Sainte Blandine. D’une part ils n’y viendront pas de leur propre mouvement, mais envoyés par leur évêque ; d’autre part, les grands piliers de l’année de fondation spirituelle y seront présents comme partout ailleurs : la vie fraternelle, l’accompagnement spirituel, la lecture intégrale de l’Écriture (Ancien et Nouveau Testament), la formation à l’oraison, le mois au service des plus pauvres, la grande retraite de 30 jours selon les Exercices de saint Ignace. Cela étant, il y aura la spécificité de la forme liturgique, célébrée couramment mais non de manière exclusive, et une formation plus développée au patrimoine grégorien par exemple.
Vous dites qu’ils seront « envoyés par leur évêque ». Il ne s’agit donc pas d’une initiative lyonnaise ?
C’est une initiative du diocèse de Lyon, mais conçue pour être un service mis à la disposition de tous les diocèses de France. La réflexion préparatoire avec notre archevêque a d’ailleurs associé d’abord les évêques de la Province de Lyon en raison de la proximité géographique, mais aussi le président de la Conférence des évêques de France. C’est pourquoi, si le projet voit le jour à la rentrée de septembre, les jeunes de la Maison Sainte Blandine pourront provenir de diocèses très variés, mais toujours, je le répète, en étant envoyés par leur évêque. Et c’est leur évêque qui décidera ensuite du séminaire dans lequel ils poursuivront leur formation.
Pensez-vous que cette année spécifique aura une répercussion sur les séminaires ?
Elle en aura certainement. Permettez-moi d’évoquer ma propre expérience : au cours de ma formation au séminaire il y a une trentaine d’années, j’ai vu arriver les premiers séminaristes issus des communautés nouvelles, et leur spécificité nous a beaucoup apporté, avec par exemple leur manière différente de poser la question de l’évangélisation ou leur manière propre de prier. Un quart de siècle plus tard, cela fait partie du trésor commun de l’Église de France. Nous avons découvert quelque chose au contact des communautés nouvelles, mais les communautés nouvelles ont elles aussi élargi leur regard dans des directions qu’elles ne soupçonnaient pas. Oserai-je ajouter que cela a fait grandir tout le monde en charité ? Ce qui me frappe sur certains sites ou forums de promotion de la liturgie tridentine, c’est que ce que leurs promoteurs pensent être la défense de la vérité n’y fait pas toujours bon ménage avec la charité. Or, si nous voulons annoncer la foi, il faut que chez nous d’abord amour et vérité se rencontrent... Ce n’est pas nouveau, mais c’est peut-être le moment de le redire à nouveau avec force.
Quelles sont les modalités concrètes pour être admis à l’ « Année Sainte Blandine » ?
Concrètement, il suffit de prendre rendez-vous avec moi pour faire acte de candidature. La rentrée est prévue en septembre dans la maison de la rue Sala (Lyon 2e) où résident les prêtres qui desservent l’église Saint-Georges, qui dépend elle-même de la paroisse de la cathédrale Saint Jean-Baptiste. C’est là que vivront les jeunes de l’ « Année Sainte Blandine », en lien avec Saint-Georges et en prenant part, à la cathédrale, à des rendez-vous comme la Messe célébrée par le cardinal chaque vendredi soir et aux événements diocésains importants.
http://lyon.catholique.fr/?Vers-une-nouvelle-propedeutique-a - Citation :
- La Maison Sainte-Blandine, un an après
Il y a un an naissait le projet d’une nouvelle propédeutique à Lyon, pour les jeunes ayant grandi dans la forme extraordinaire du rite romain et voulant devenir prêtre diocésain. La rédaction a rencontré l’abbé Laurent Spriet, responsable de la maison Sainte-Blandine, pour faire le point sur cette première année.
Comment s’est passée cette première année pour la maison Sainte-Blandine ? Avez-vous eu beaucoup de demandes ? En juin 2010, 8 jeunes hommes souhaitaient intégrer la maison Sainte-Blandine, début août ils n’étaient plus que 2... Finalement un seul a suivi cette première année. Mais Dieu aime les petits nombres ! Concrètement, tout se déroule bien et même très bien : c’est un bon début et l’avenir est prometteur.
La formation a finalement été maintenue. Comment s’articule-t-elle ? Il s’agit d’un an de fondation spirituelle, confiée à des prêtres de l’association Totus tuus mais aussi à des prêtres et à des laïcs nommés par l’archevêque de Lyon, le cardinal Philippe Barbarin, pour enseigner et accompagner. La formation se compose de temps de prière quotidien en commun (oraison, laudes, sexte, vêpres, complies et chapelet, en plus, bien sûr, de la sainte Messe), de lecture de la Bible (de facto, tout l’Ancien et le Nouveau Testament en une année), de l’étude du Catéchisme de l’Eglise Catholique (là aussi dans son intégralité), de cours d’introduction à la vie spirituelle, de latin et de chant grégorien, de culture chrétienne (études de textes de la littérature), d’un accompagnement spirituel, de session de liturgie dans des abbayes bénédictines (Solesmes et Triors), des Exercices de saint Ignace de Loyola (30 jours) et enfin d’un mois de service auprès des plus démunis. Sans parler des deux heures de sport hebdomadaire. Bref, on ne s’ennuie pas…
Quel est aujourd’hui l’avenir de ce premier propédeute ? Où ira-t-il au séminaire ? Chaque propédeute est confié par son évêque à notre Maison, et il revient à cet évêque de déterminer où ses séminaristes poursuivront leurs études. Pour le diocèse de Lyon le choix du cardinal Philippe Barbarin pour ce premier futur séminariste de notre diocèse issu de Sainte-Blandine est d’intégrer le séminaire provincial Saint-Irénée pour le cycle de philosophie. La forme extraordinaire ne sera pas célébrée au séminaire, mais il pourra y participer en lien avec la communauté de l’église Saint-Georges (tout comme c’est déjà actuellement le cas pour la Maison Sainte-Blandine). Des cours de latin et de chant grégorien compléteront l’enseignement donné au séminaire. Ainsi la cohérence de sa formation avec celle déjà reçue dans notre Maison sera maintenue et poursuivie.
Cette initiative est assez unique ? En effet, il n’existe pas en France de proposition équivalente. Ce projet est ouvert à l’ensemble des diocèses francophones. C’est un véritable service proposé par Lyon aux autres diocèses.
Pourquoi cette démarche ? Cette idée est née avant la publication du Motu proprio par le pape Benoît XVI, en 2007, mais je crois qu’elle s’y inscrit pleinement. L’objectif est de permettre à des jeunes hommes qui souhaitent devenir prêtres diocésains de pouvoir célébrer selon les deux formes du rite romain. En réalité, il s’agit avant tout d’une question de recherche de l’unité. Ce que nous mettons en place est profondément fidèle à la volonté du Seigneur (« Qu’ils soient uns » cf. Jn 17) et aux textes de Vatican II. Pour le constater il suffit de lire la constitution conciliaire Sacrosanctum Concilium ou encore le discours du pape Benoît XVI à la curie romaine à l’occasion de la présentation des vœux de Noël, le 22 décembre 2005.
D’un point de vue personnel comment vivez-vous cette nouvelle mission ? Les questions de la formation et de la vocation sacerdotales me « hantent » depuis des années. Sur mon image d’ordination j’ai voulu écrire cette intention de prière du Seigneur : « la moisson est abondante et les ouvriers peu nombreux, priez donc le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson » Mt 9, 38. La demande que le Cardinal m’a faite de m’occuper de cette Maison en juin dernier a rejoint ce souci qui habite mon cœur depuis longtemps et qui s’est encore renforcé au cours de mon ministère en « paroisse ». J’y ai vu un clin d’œil de la Providence. C’est la raison pour laquelle je suis heureux de pouvoir servir aujourd’hui l’Eglise de cette manière. Il m’apparaît nécessaire de proposer une alternative aux divisions actuelles : célébration uniquement en rite ordinaire ou célébration uniquement en rite extraordinaire, opposition des deux formes, exclusivismes de part et d’autre. Les deux formes du rite romain sont appelés à s’enrichir mutuellement. En soi, elles ne sont pas contradictoires. C’est ce que notre pape Benoit XVI nous a rappelé dans son Motu proprio. Ainsi, il est légitime de vouloir les célébrer selon les deux formes dans la continuité de la Tradition de l’Eglise, dans l’obéissance et pour servir l’unité.
Contacts - Mgr Jean-Pierre Batut : jp.batut@lyon.catholique.fr / 04 72 38 82 61 - Abbé Laurent Spriet : laurent.spriet@free.fr / 04 72 77 07 90
Pour en savoir plus : - le site de l’association Totus Tuus
http://lyon.catholique.fr/?La-Maison-Sainte-Blandine-un-an |
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