Sujet: Tous vivent pour Lui Sam 19 Nov 2011 - 5:46
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 20, 27-40) Des sadducéens — ceux qui prétendent qu'il n'y a pas de résurrection — vinrent trouver Jésus, et ils l'interrogèrent : « Maître, Moïse nous a donné cette loi : Si un homme a un frère marié mais qui meurt sans enfant, qu'il épouse la veuve pour donner une descendance à son frère. Or, il y avait sept frères : le premier se maria et mourut sans enfant ; le deuxième, puis le troisième épousèrent la veuve, et ainsi tous les sept : ils moururent sans laisser d'enfants. Finalement la femme mourut aussi. Eh bien, à la résurrection, cette femme, de qui sera-t-elle l'épouse, puisque les sept l'ont eue pour femme ? » Jésus répond : « Les enfants de ce monde se marient. Mais ceux qui ont été jugés dignes d'avoir part au monde à venir et à la résurrection d'entre les morts ne se marient pas, car ils ne peuvent plus mourir : ils sont semblables aux anges, ils sont fils de Dieu, en étant héritiers de la résurrection. Quant à dire que les morts doivent ressusciter, Moïse lui-même le fait comprendre dans le récit du buisson ardent, quand il appelle le Seigneur : le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, le Dieu de Jacob. Il n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants ; tous vivent en effet pour lui. » Alors certains scribes prirent la parole pour dire : « Maître, tu as bien parlé. » Et ils n'osaient plus l'interroger sur quoi que ce soit.
La finale de cet Evangile me rappelle toujours comment Georges Bernanos l'avait reprise dans son roman : "Journal d'un curé de campagne".
Lors d'un dialogue serré avec la comtesse du lieu, qui durant des dizaines d'années avait assisté à la messe et communié tout en haïssant Dieu (car elle lui reprochait le décès d'un nourrisson), le jeune prêtre lui assène cet argument :
"Il n'y a pas le royaume des vivants et le royaume des morts, il n'y a que le royaume de Dieu et nous sommes dedans".
Or, si 'Madame la Comtesse' persistait dans cette haine, elle ne retrouverait jamais son enfant perdu. Par contre, à condition de dire avec sincérité, dans le Pater, la formule: "Que votre règne vienne", elle pourrait retrouver la paix: "car ce règne de Dieu, dont vous demandez la venue, c'est aussi le vôtre et le sien".
Dieu n'est donc pas le Dieu des morts mais des vivants. La mort est invention humaine. Mais ceux qui croient possèdent la vie éternelle dès ce monde: la mort a été 'gommée' sur la Croix.
Certains des scribes qui ont assisté à la scène déclarent : "Maître, tu as bien parlé". Mais se doutent-ils, à ce moment précis, du prix du sang que Jésus versera pour tous ?