1ère lecture: 1Jn 5-5 à 5-13 (1ère épître de Jean)
5 Qui est vainqueur du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ? 6 C'est lui qui est venu par l'eau et par le sang, Jésus Christ, non avec l'eau seulement, mais avec l'eau et le sang ; et c'est l'Esprit qui rend témoignage, parce que l'Esprit est la vérité. 7 C'est qu'ils sont trois à rendre témoignage, 8 l'Esprit, l'eau et le sang, et ces trois convergent dans l'unique témoignage : 9 si nous recevons le témoignage des hommes, le témoignage de Dieu est plus grand ; car tel est le témoignage de Dieu : il a rendu témoignage en faveur de son Fils. 10 Qui croit au Fils de Dieu a ce témoignage en lui-même. Qui ne croit pas Dieu fait de lui un menteur, puisqu'il n'a pas foi dans le témoignage que Dieu a rendu en faveur de son Fils. 11 Et voici ce témoignage : Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est en son Fils. 12 Qui a le Fils a la vie ; qui n'a pas le Fils de Dieu n'a pas la vie. 13 Je vous ai écrit tout cela pour que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui avez la foi au nom du Fils de Dieu.
Evangile: Mc 1-7 à 1-11 (Évangile selon Saint MARC)
Il proclamait: "Celui qui est plus fort que moi vient après moi, et je ne suis pas digne, en me courbant, de délier la lanière de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés d'eau, mais lui vous baptisera d'Esprit Saint». Or, en ces jours-là Jésus vint de Nazareth en Galilée et se fit baptiser par Jean dans le Jourdain. A l'instant où il remontait de l'eau, il vit les cieux se déchirer et l'Esprit, comme une colombe, descendre sur lui. Et des cieux vint une voix: «Tu es mon Fils bien-aimé, il m'a plu de te choisir».
Nous avons écouté ces lectures ce matin, et avons eu droit à toute une explication concernant les difficultés rencontrées pour les choix des textes par l’Église - notamment en raison d'une volonté de rapprochement avec l'église orthodoxe.
Toujours aussi intéressant, le prêtre nous a expliqué comment, jusqu'au cinquième siècle, la foi des chrétiens avait été fondée pour l'essentiel sur la passion, la mort et la résurrection de Jésus. C'est seulement ensuite que les chrétiens ont commencé de se dire: puisque Jésus est le Seigneur, Il devait l'être depuis le commencement et au moins depuis son baptême. Et il faudra encore de nombreux siècles d'exploration des mystères divins avant que l'on en arrive à adorer le Christ, Dieu incarné, dès sa conception.
Le baptême de Jésus est un accomplissement. Il rappelle le déluge, il évoque la délivrance du joug égyptien par la traversée de la mer rouge, et bien sûr, le franchissement du Jourdain par le peuple après sa longue errance dans le désert. Riches de leur passé, les Juifs ne pouvaient concevoir que l'on aille à la rencontre de Dieu sans passer par des rites de purification. Et Jésus, qui n'avait pas à se soumettre au baptême de Jean, y est pourtant venu.
Jean donnait un baptême de conversion et de repentance, dont Jésus, bien entendu, était exempt. Il y vient tout de même pour deux raisons. D'une part, pour faire le lien entre l'ancienne et la nouvelle Alliance. Ne vient-il pas, lui aussi, d’Égypte ? En venant dans le Jourdain, il récapitule en lui toute l'ancienne Alliance. Et il y vient aussi, car (cela paraît clairement en mettant en parallèle les récits de baptême des quatre évangéliste), Jésus est "l'Agneau de Dieu", celui qui ôte et prend sur Lui tous les péchés du monde. Symboliquement, les péchés que les juifs ont abandonnés dans l'eau du Jourdain, Jésus vient les prendre sur lui - et dès ce moment, la Croix se profile: il y a pour Jésus un chemin direct entre le baptême du Jourdain et celui de sa mort sur la croix... laquelle avait été annoncée dans les temps anciens d'une part (dans l'Exode * ) par "le sang d'un agneau sans défaut posé sur le linteau et les deux côtés de la porte des maisons", et d'autre part, par l'histoire du serpent d'airain.
Il n'est donc pas étonnant qu'à ce moment, les deux autres personnes de la Trinité se manifestent ! "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en Lui j'ai mis tout mon amour !"... cela veut dire qu'à partir de ce moment, c'est vraiment "par Lui, avec Lui et en Lui" que l'homme, désormais, retrouve la filiation divine. Chacun de nous devient fils (fille) par le Fils, de par l’œuvre de l'Esprit dans l'incarnation.
Messe très revigorante au milieu de l'hiver ! Un bon bol de bouillon pour les esprits engourdis ! Une fois n'est pas coutume, je suis sorti de la chapelle avec un sentiment de forces renouvelées. Pourtant, ce n'était pas la confession, mais la communion ?