En 1978, au moment du premier rallye Paris-Dakar, j'étais en Allemagne où j'effectuais mon "service militaire". J'avais été frappé d'entendre un journaliste vanter "la grande aventure du Dakar, car de mon coté, étendu sur ma couche de soldat (nous étions huit par chambrée (quatre lits "à étage"), des étagères métalliques, une table au milieu..., je vivais aussi une aventure, mais assez différente. Et non seulement cela, c'était surtout que je lisais ce livre:
Il s'intitule "A marche forcée". C'est l'histoire d'une grande évasion - une terrible évasion, même !, que voici résumée:
Sławomir et ses compagnons se sont évadés avec l'aide de la femme du chef de camp 303. Elle a donné des idées à Rawicz pour l'évasion, lui a procuré une lame de hache et aussi des sacs pour l'ensemble de ses compagnons d'évasion. Il y a, parmi l'équipe, soigneusement choisie par le jeune Rawicz, trois Polonais, un Lituanien, un Yougoslave et un Américain. Rawicz est le plus jeune. Ils ne tardent pas dès les premiers jours de leur fuite à rencontrer une très jeune femme de dix-sept ans, qui vient de fuir le kolkhoze où elle était employée. Sur sa supplication, ils décident de l'intégrer à leur groupe, le meilleur gage en étant qu'elle apporte du bien-être à «l'expédition». Ils la considèrent alors comme un porte-bonheur.
Après avoir rejoint la rive orientale du lac Baïkal, ils traversent le reste de la Bouriatie en longeant le lac pour parvenir à la frontière qu'ils passent sans encombre, l'Américain en tête, offrant en « cadeau » des pommes de terre dérobées aux Russes.
La deuxième partie de l'ouvrage est la plus émouvante mais aussi la plus ouverte à la critique car elle comprend de nombreux trous, inexactitudes et erreurs, sur lesquels Rawicz ne donnera pas de réponse, refusant de se défendre face aux attaques de ses détracteurs. Les fugitifs abordent le désert de Gobi, où deux d'entre eux meurent, dont la jeune Polonaise. Affaiblis, ils atteignent le Tibet. Sans cesse affamés durant leur parcours, ils ne se déplacent que le jour car incapables de se repérer aux étoiles. Ils sont tributaires de la généreuse hospitalité des Tibétains. L'un des membres du groupe meurt une nuit avant d'affronter le dernier obstacle, le rempart de l'ouest de l'Himalaya. Ils réussissent à le franchir mais en perdant de nouveau un compagnon. Les survivants seront secourus par une patrouille indienne. (Source wikipedia)
J'étais en train de lire ce livre au moment où la radio parlait de "l'extraordinaire aventure" sur les routes d'Afrique... et j'en étais à un passage (celui-là non contesté) où les forçats parviennent en Sibérie. Beaucoup sont déjà morts et les survivants marchent à l'arrière d'un camion, à la file indienne, attachés à une chaîne. Chaque fois qu'un homme tombait mort, la chaîne raccourcissait. Je me souviens avoir lu que le camps n'avait pas de barbelés, car de toute manière, au nord du lac Baïkal, le temps de survie, dans ou hors du camps, pour ces prisonniers de guerre, ne dépassait pas le mois. D'où l'idée de fuir - c'était uniquement une question d'espoir. Et à très court terme !
Si cela vous tente, le livre a été réédité:
Libretto édité par Phébus
1ère édition en 2011
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