Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 8,19-21.
La mère et les frères de Jésus vinrent le trouver, mais ils ne pouvaient pas arriver jusqu'à lui à cause de la foule,
On le fit savoir à Jésus : « Ta mère et tes frères sont là dehors, qui veulent te voir. »
Il leur répondit : « Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui entendent la parole de Dieu, et qui la mettent en pratique. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Ces mots paraissent durs. Ils me paraissent difficiles à entendre pour moi qui ai suivi, comme j'ai pu, en me révoltant parfois avec beaucoup d'énergie, et en sombrant parfois dans la déprime, mon père qui vieillissait mal et que j'ai accompagné jusqu'à son décès; difficiles aussi du fait que je me suis automatiquement mis à dos, à son décès, une maison à entretenir en plus de mon travail; difficiles encore car, tout s'est joué si vite - moins de quatre ans: je vais rester le dernier à accompagner ma mère jusqu'au seuil de la Maison du Père. Après quoi...
Et cependant, avec cette "drôle de vie", partagée entre la messe du matin, puis le travail au milieu d'une clientèle très 'mélangée' - un milieu où j'ai eu souvent l'occasion de manifester ma foi, et encore ce qui me reste de famille, peut-être ai-je tout de même entendu la parole de Dieu et l'ai-je mise en pratique ? Plus j'y songe, plus je me représente "la parole de Dieu" comme un remède au mal, qui s'applique partout et en tout milieu. Ou bien est-il une personne, ou une catégorie de personnes, que le message de l'Amour ne puisse atteindre ? Mais non: on lit des vies de saints et l'on se dit parfois: "Ah, si j'avais su plus tôt" ! Mais la sainteté, qui est d'accomplir la volonté du Père, est à la portée de tous. Damien est devenu saint en partant vivre au milieu des lépreux - sans retour possible, à Molokaï; Mutien-Marie, quant à lui, homme-à-tout-faire, puis simple assistant du professeur de musique (les instruments de musique lui firent ce que le latin fit au saint curé d'Ars !) est devenu saint en suivant à la lettre, même devenu vieux, même malade et fiévreux, la Règle de son ordre. Aucun rapport entre les deux, si ce n'est que ce sont des saints originaires de mon pays.
Je me demande: ont-ils été fidèles parce qu'ils ont souffert; ou bien : ont-ils souffert à cause de leur fidélité ?
Non, finalement, ce que dit Jésus ce matin (il est à peine 7h15) n'est pas si dur à entendre, mais c'est le monde qui est dur, et hélas, beaucoup de cœurs sont endurcis.
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Saint Mutien-Marie WIAUX
Nom: WIAUX
Prénom: Louis - Joseph
Nom de religion: Mutien-Marie
Pays: Belgique
Naissance: 20.03.1841 à Mellet prs de Gosselies (Belgique)
Mort: 30.01.1917 à Malonne
Etat: Frère des Ecoles chrétiennes
Note: 58 ans au collège de Malonne comme surveillant et enseignant dans des charges secondaires et un humble dévouement.
Béatification: 30.10.1977 à Rome par Paul VI
Canonisation: 10.12.1989 à Rome par Jean Paul II
Fête: 30 janvier
Réf. dans l’Osservatore Romano: 1989 n.51
Réf. dans la Documentation Catholique: 1977 p.954 - 1990 p.59-60
Notice
Louis-Joseph Wiaux naît en 1841 à Mellet près de Grosselies, dans le Hainaut belge. En 1856, à 15 ans, il entre chez les Frères des Écoles chrétiennes (de Saint Jean-Baptiste de la Salle). Vu son inaptitude à l'enseignement, il manque de se faire renvoyer. Néanmoins en 1859, il est assigné au collège de Malonne (Hainaut). Son nom de religion est Mutien-Marie. Et ce jeune frère, peu doué pour les arts, grâce à sa persévérance, arrive à jouer correctement de un ou deux instrument de musique dans la fanfare du collège. Il tient honorablement sa modeste place d'adjoint aux maîtres de musique et de dessein. Il accomplit dans l'ombre d'autres tâches subalternes nécessitées par la vie d'un pensionnat. Dans ce collège, pendant plus d'un demi-siècle, il fera l'édification des Frères de l'Institut et des élèves, par sa régularité, sa piété et son humilité.
Régularité, car il pratique les observances avec une entière générosité. Pour lui, rien de plus important que l'obéissance. Piété, piété mariale notamment. C'est une silhouette familière pour les élèves que celle de ce Frère toujours avec son chapelet. On l'a appelé "l'apôtre de l'Ave Maria". Il écrit par exemple dans une lettre: "Pour arriver à une intime union avec le Seigneur, prenez le chemin de Marie." (1914). Humilité, il se considère comme faible et pauvre, et cela le rend naturellement proche de tous ceux qui se confient à lui. Bref, "une sainteté au quotidien" (Jean Paul II). Après 58 années passées au collège, il y meurt le 30 janvier 1917.