Le mardi de la 16e semaine du temps ordinaire
Livre de Michée 7,14-15.18-20.
Seigneur, avec ta houlette, sois le pasteur de ton peuple, du troupeau qui t’appartient, qui demeure isolé dans le maquis, entouré de vergers. Qu’il retrouve son pâturage à Bashane et Galaad, comme aux jours d’autrefois ! Comme aux jours où tu sortis d’Égypte, tu lui feras voir des merveilles ! Qui est Dieu comme toi, pour enlever le crime, pour passer sur la révolte comme tu le fais à l’égard du reste, ton héritage : un Dieu qui ne s’obstine pas pour toujours dans sa colère mais se plaît à manifester sa faveur ? De nouveau, tu nous montreras ta miséricorde, tu fouleras aux pieds nos crimes, tu jetteras au fond de la mer tous nos péchés ! Ainsi tu accordes à Jacob ta fidélité, à Abraham ta faveur, comme tu l’as juré à nos pères depuis les jours d’autrefois.
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 12,46-50.
En ce temps-là, comme Jésus parlait encore aux foules, voici que sa mère et ses frères se tenaient au-dehors, cherchant à lui parler.
Quelqu’un lui dit : « Ta mère et tes frères sont là, dehors, qui cherchent à te parler. » Jésus lui répondit : « Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? » Puis, étendant la main vers ses disciples, il dit : « Voici ma mère et mes frères. Car celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. »
La première lecture nous parle de la miséricorde divine, laquelle ne se lasse pas de prendre patience envers les hommes. C'est jusqu'à son dernier souffle que l'homme a la possibilité de se détourner du péché afin d'obtenir la grâce divine
Quant au récit de la rencontre (retardée plutôt que manquée) entre Jésus et Marie, il a fait couler beaucoup d'encre - puisqu'il y est question des "frères de Jésus". Or, ce que beaucoup ignorent, c'est qu’il n’y a pas de mot en hébreu ou en araméen pour dire « cousin ».
Ce sont les mots « frères » et « sœurs » qui désignent la parenté proche. La tradition orale s’est fixée en araméen avant d’être écrite en grec dans l’Évangile. Autre argument direct et incontournable : Jésus n’aurait pas confié Marie à Jean au pied de la Croix (Jn 19, 26) s’il avait eu des frères de sang. (1)
Mais tout ceci n'est que la première digression. La seconde tient au fait que très souvent, lorsqu'il enseigne la foule ou encore dans ses rapports avec les scribes et les pharisiens, Jésus a l'art de s'emparer des propres paroles de ses interlocuteurs afin d'en tirer une leçon forte, incontournable. C'est le cas, bien sûr, notamment lorsque l'on traîne devant Jésus la femme adultère afin de l'obliger à procéder à un jugement. Tout le monde connaît l'extraordinaire réponse : "Que celui qui parmi vous n'a jamais péché lui jette la première !"
Dans le cas de l’Évangile de ce jour, Jésus s'est emparé de l'annonce de la venue de sa mère, afin de dire que toutes et tous peuvent devenir membre de sa famille à la seule et unique condition de faire la volonté du Père.
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Renvoi 1 : http://www.mariedenazareth.com/qui-est-marie/jesus-avait-il-des-freres-synthese