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| Plus on est riche moins on a de morale | |
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boisvert Martyr du forum
| Sujet: Plus on est riche moins on a de morale Ven 2 Mar 2012 - 11:10 | |
| L'équipe américano-canadienne menée par Paul Piff (université de Californie à Berkeley) a quelques arguments. Les chercheurs ont mené pas moins de sept protocoles expérimentaux différents, qui concluent tous dans le même sens.
"CUPIDITÉ"
Le premier est simple : il s'est simplement agi de se poster à un carrefour et d'observer les véhicules pris en flagrant délit de refus de priorité. La deuxième expérience, très semblable, a quant à elle consisté à relever les situations dans lesquelles un piéton engagé sur un passage ad hoc se fait couper la route par une voiture. Dans les deux cas, les chercheurs ont classé les véhicules en cinq catégories, des épaves roulantes (groupe 1) aux berlines de luxe (groupe 5). Résultat : près de 30 % des véhicules du groupe 5 forcent le passage aux voitures prioritaires, un taux quatre fois supérieur aux groupes 1 et 2, et trois fois supérieur aux groupes 3 et 4. Corrélation quasi identique pour le respect dû aux piétons...
Mais, direz-vous, ce n'est pas parce qu'on a une belle voiture qu'on est nécessairement riche. Ce qui n'est pas faux. Aussi, les chercheurs ont complété ces deux expériences par d'autres, menées en laboratoire. A chaque fois, une centaine d'individus ont été invités à prendre connaissance de divers scénarios ou situations : atteinte d'un objectif au prix d'une entorse à la morale, captation d'un bien de manière indue au détriment d'un tiers, mensonge au cours d'une négociation, caution d'une faute dans le cadre professionnel. Puis les participants ont rempli un questionnaire répondant à la question de savoir dans quelle mesure ils seraient prêts à reproduire ces comportements. A chaque fois, une corrélation entre le statut social des participants et leur capacité à enfreindre l'éthique est mise en évidence.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/02/29/plus-on-est-riche-moins-on-a-de-morale-c-est-prouve_1649297_3244.html
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| | | pascal Disciple
| Sujet: Re: Plus on est riche moins on a de morale Sam 3 Mar 2012 - 3:21 | |
| Il m'est arrivé de faire de l'auto-stop plusieurs fois dans ma vie, et force est de constatter que 9 fois sur 10 ce sont les petits, les pauvres (financièrement ou de coeur) qui nous prenaient. Parfois une camionnette qui était remplie d'effluves de mariejuana...alors que des gens "bien comme il faut" avec en prime le chapelet pendu au rétroviseur, passait toutes vitres fermées sans même nous regarder. Mais je ne juge personne. Plus on a de biens plus on a peur de les perdre... | |
| | | boisvert Martyr du forum
| Sujet: Re: Plus on est riche moins on a de morale Sam 3 Mar 2012 - 8:12 | |
| Comme vous avez raison ! Il arrive que l'on ait que le regard pour être miséricordieux. J'avais trouvé cela dans une des prières de sainte Faustine. Durant des années, chaque jour, pour me rendre à une messe matinale, je suis passé devant un des plus gros hôpitaux de la ville - et un peu après devant la prison. Et toutes ces années, je n'ai pas pensé - alors même que je me dirigeais vers une église pour recevoir l'Eucharistie,... que tant de gens dans cet hôpital et tous les autres dans la prison en étaient privés. Lorsque je m'en suis finalement rendu compte, j'ai commencé chaque matin de faire un petit signe de croix de la main, comme pour envoyer une bénédiction sur l'hôpital comme sur la prison. Il y a un grand danger, je crois, de réduire sa pratique de la foi à la présence dans une église... | |
| | | GrandParleurTiFaiseur Apôtre
| Sujet: Re: Plus on est riche moins on a de morale Sam 3 Mar 2012 - 8:17 | |
| En tout cas , Zachée , lui ,avait une plus haute morale que la plupart des gens ...
Zachée, debout, dit au Seigneur : « Voici, Seigneur, je donne la moitié de mes biens aux pauvres ; et si j’ai fait tort à quelqu’un par une fausse accusation, je lui rends le quadruple ». Jésus lui dit : « Aujourd’hui le salut est venu pour cette maison, vu que lui aussi est fils d’Abraham ; car le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu ». | |
| | | boisvert Martyr du forum
| Sujet: Re: Plus on est riche moins on a de morale Sam 3 Mar 2012 - 8:25 | |
| Zachée venait d'être illuminé par la grâce de la conversion. Je ne pense pas que le terme de "haute morale" s'applique ici, mais le coeur de Zachée a été complètement nettoyé et illuminé du pardon qu'il venait de recevoir de la part du Seigneur. En sorte qu'il cherchait à "rendre" un peu de ce qu'il venait de recevoir : un trésor plus grand que tous les trésors de la terre ! | |
| | | GrandParleurTiFaiseur Apôtre
| Sujet: Re: Plus on est riche moins on a de morale Sam 3 Mar 2012 - 8:26 | |
| Je suis quand même venu chercher ce qui était perdu ...faut pas généraliser .
Donner la moitié de ses biens aux pauvres , j'appelle ca de la morale . | |
| | | pascal Disciple
| Sujet: Re: Plus on est riche moins on a de morale Sam 3 Mar 2012 - 8:53 | |
| Jésus nous a dit qu'il est plus facile à un chameau de passer par le chas d'une aiguille qu'a un riche d'accéder au Royaume et le psaume "si vous amassez des richesses, n'y mettez pas votre coeur". Tout est là. Je crois que l'on peut avoir des biens et essayer de suivre Jésus, il faut juste ne pas s'attacher du tout à ces biens, ne pas y mettre son coeur, car "là où est notre trésor là est notre coeur". Ce qui compte c'est la pauvreté de coeur, condition nécessaire pour accueillir Dieu, et cela est plus facile s'il n'est encombré de rien d'autre. | |
| | | GrandParleurTiFaiseur Apôtre
| Sujet: Re: Plus on est riche moins on a de morale Sam 3 Mar 2012 - 9:24 | |
| Oui c'est vrai , mais Jésus nous montrent que ce n'est pas tous les riches qui refuse de l'accueillir chez eux où dans eux , avec Zachée .
On est pas Dieu , ce n'est pas nous qui jugeons les autres .
Imaginez un riche qui lirait ce message , pensez-vous que ca va l'aider à acceuillir Dieu dans son coeur , le message de Jésus oui , mais pas un message qui l'accuse et qui lui lance des pierres comme ils ont fait avec la femme adultère .
Même que je vous dis que le message de Jésus va le faire pleurer de joie ...tandis que celui des pharisiens va l'enfoncer encore plus dans la haine et le reclus . | |
| | | pascal Disciple
| Sujet: Re: Plus on est riche moins on a de morale Sam 3 Mar 2012 - 9:31 | |
| C'est ce que je viens d'écrire cher GPTF. Le Salut est offert à tous, on est d'accord, mais moins nous sommes encombrés par toutes sortes de choses qui ne sont pas Dieu, plus la voie est dégagé pour l'accueillir. | |
| | | Cinci Ami(e)
| Sujet: Re: Plus on est riche moins on a de morale Ven 23 Mar 2012 - 22:53 | |
| Amusant. En tout cas, les crises récentes qu'il y aura eu dans l'économie américaine ne vont pas démentir l'étude ( scandale d'Enron, subprimes, Madoff, etc)
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| | | Cinci Ami(e)
| Sujet: Re: Plus on est riche moins on a de morale Sam 24 Mar 2012 - 1:37 | |
| En complément ....
Pur produit de la déréglementation des marchés de l'énergie amorcée aux États-Unis à la fin des années 1980 et de la déréglementation financière, la société Enron, née en 1985 de la fusion de deux entreprises texanes de production et de distribution de gaz naturel, s'est transformé en un véritable conglomérat financier intervenant dans une foule d'activités, courtage en énergie, négociation de produits dérivés, contrats à terme, opération de couverture, réseaux de télécommunication par fibre optique, production et gestion de centrale de production d'énergie, distribution d'eau potable, tout en poursuivant l'expansion de son réseau de gazoducs. Enron a connu un développement fulgurant qui en a fait en 2000 la septième compagnie en importance aux États-Unis, devant IBM et ATT. Son chiffre d'affaire est passé de 13 milliards de dollars en 1996 à 100 milliards en 2000. Elle possédait 4000 filiales à travers le monde, ses actifs atteignaient 60 milliards et 21 000 personnes étaient à son emploi. Adulée par le monde des affaires qui la pointait du doigt comme le modèle à suivre et considérait son PDG Kenneth Lay comme un visionnaire, désignée six années consécutives comme l'entreprise la plus innovatrice par la revue Fortune [...] Enron était réduite à néant à la fin de 2001par sa monumentale faillite, jusque là la plus importante de toute l'histoire des États-Unis.
Cette faillite révélait au grand jour la recette magique qui avait permis la remarquable ascension de l'entreprise, soit la fraude comptable à grande échelles sur plusieurs années [...] Forcée à la divulgation de ses fraudes et de l'état réel de sa situation financière, Enron était finalement acculé à la faillite à la fin de 2001. De 85 dollars qu'il était un an plus tôt, le cours de l'action en bourse tombait à moins de un dollars, anéantissant l'avoir des actionnaires et, au premier titre, l'épargne-retraite des employés d'Enron constituée à 60% d'actions de l'entreprise. Non seulement les employés perdaient-ils leur travail mais ils perdaient aussi l'épargne constituée au fil des ans aux fins de leur retraite. Pire, ils s'étaient vu interdire par la direction d'Enron le droit de vendre ces actions au cours des semaines qui ont précédé la faillite et pendant lesquelles la valeur du titre, chutant systématiquement, laissait prévoir la débâcle et incitait précisément à vendre.
Pendant ce temps, les cadres d'Enron, disposaient, eux, librement de leurs actions, les détenteurs d'option d'achat d'action exerçant ces droits au bas prix inscrit sur l'option, et le droit immédiat de les revendre à un prix plus élevé avant que le cours ne chutât davantage. Plusieurs centaines de millions de dollars ont été ainsi empochés par ces cadres sans scrupules, poursuivis en justice par après pour délit d'initié qu'est la réalisation de gains personnels grâce à des renseignements privilégiés détenus à titre privé, mais aussi pour fraude en raison de la dissimulation de la détérioration réelle de la situation financière de l'entreprise [...] au total, au cours de l'année de descente aux enfers qu'a été l'année 2001, Enron a versé 745 millions de dollars en salaires, primes et autres avantages aux membres du club restreint de ses hauts dirigeants, dont plus de 150 millions au seul président-directeur-général Kenneth Lay.
Une telle fraude n'aurait pu se produire sans la complicité de plusieurs intervenants et au premier titre sans la complicité de comptables chargés de vérifier les livres. Et complicité il y eut à ce niveau. Le cabinet de vérification des livres d'Enron, Arthur Andersen, le cinquième le plus important au monde par son chiffre d'affaire, a pendant des années cautionné les pratiques frauduleuses d'Enron. Plus grave encore, il est allé jusqu'à détruire des masses de documents de la comptabilité d'Enron au moment où la bulle était sur le point d'éclater. Accusé de complicité dans la falsification des comptes et de destruction de pièces comptables, il a été condamné pour entrave à la justice.
Mais avant la complicité dans la vérification des comptes, il y a la complicité des actes commis, celle des avocats qui ont préparé les montages financiers de manière à protéger le mieux possible leur client contre d'éventuelles accusations d'illégalités, et de dizaines de grandes banques qui ont participé au financement des centaines de partenaires utilisés pendant des années par Enron pour dissimuler pertes et dettes. Comme le rapporte le quotidien français Le monde, en 1999, Merryl Lynch, la première banque d'investissement américains a collecté 400 millions auprès d'investisseurs pour les apporter à LJM2 l'un des principaux partenariats ayant servi à dissimuler les pertes et dettes d'Enron. Crédit Suisse, First Boston, JP Morgan, Deutsche Bank et de nombreux autres établissements ont fait de même.
Seize des dix-sept financiers américains et spécialistes d'Enron recommandaient encore en septembre 2001(trois mois avant la faillite) l'achat de titres d'Enron. Ceux de Goldman Sachs, Lehman Brothers, Salomon Smith Barney et UBS Wartburg lui restaient favorable en octobre, après l'annonce de 600 millions de dollars de pertes. On retrouve là des encouragements aussi convaincants que ceux qu'adressaient au même moment le PDG d'Enron à ses employés, les incitant à acheter des actions d'Enron et à les conseiller à leur famille et à leurs amis en les assurant que la compagnie n'avait aucun problème de rentabilité et que les résultats futurs s'annonçaient excellents, alors qu'il s'empressait de liquider les siennes avant la débâcle.
Que dire par ailleurs des liens entre le grand patron d'Enron et l'appareil politique du parti républicain ? Ami de longue date de la famille Bush, le PDG d'Enron, Kenneth Lay a été coprésident de la campagne de réélection de Georges Bush père en 1992 et président de la convention du parti républicain la même année, puis l'un des plus importants souscripteurs de fonds pour Georges Bush fils depuis sa première campagne en 1994 pour devenir gouverneur général du Texas.
Même si ces faits sont loin d'être anodins, ce sont incontestablement les rapports étroits entre la Maison-Blanche et les dirigeants d'Enron, appelés à participer à un groupe spécial de travail sur l'énergie présidé par le vice-président des États-Unis , William Cheney, qui sont le plus révélateur d'une complicité devenue embarrassante pour l'entourage du président après la faillite de l'entreprise
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| | | Cinci Ami(e)
| Sujet: Re: Plus on est riche moins on a de morale Sam 24 Mar 2012 - 1:43 | |
| ... révélateur d'une fraude érigée en système
Le scandale d'Enron n'a été que le révélateur d'une réalité générale, celle d'un système gangréné jusqu'à la moelle, où la fraude est devenue un mode de vie dans un impressionnant réseau de complicité. Le commun des mortels apprenait qu'au cours des cinq années qui avaient précédé la faillite du géant, plus de 730 sociétés cotées en bourse aux États-Unis avaient dû reviser à la baisse des résultats préalablement rendus publics. Certaines d'entre elles comme Sunbeam, avaient duent payer des dizaines de millions de dollars de dommage et intérêts à leurs actionnaires pour les avoir trompés sciemment. Les grandes banques d'affaires américaines ont elles aussi sciemment trompé leurs clients en les incitant à acheter certains titres pour s'attirer de lucratifs contrats de conseil des entreprises tant vantées. Merryl Lynch a été condamné en 2002 a payer 100 millions de dollars d'amende pour avoir conseillé à ses clients d'acheter un titre qu'elle qualifiait de déchet dans ses correspondances internes.
Dans les six mois qui ont suivi la faillite d'Enron, les géants Global Crossing, Waste Management, Tyco, WorldCom, Xerox, Adelphia, Merck et Bristol-Myers Squibb exposaient à leur tour à la face du monde leurs faits d'arme en matière de fraude comptable, d'anéantissement d'actif, d'enrichissement des dirigeants au détriment des milliers d'employés mis à pied, des actionnaires et des fonds de retraite des salariés. [...] comme les dirigeants d'Enron, les dirigeants de Global Crossing se sont généreusement servis avant que le bateau coule. Selon diverses sources, son président fondateur Gary Winnick a vendu entre 400 et 750 millions de dollars d'actions avant l'effondrement des cours, imité par les autres dirigeants, alors que se volatilisaient les avoirs des actionnaires et la part du fond de retraite des salariés constitués d'actions de l'entreprise. [...]Dans le cas de Tyco, conglomérat industriel géant fabricant des extincteurs, des produits médicaux jetables, des avertisseurs d'incendies et autres matériel électronique et employant 255 000 personnes, c'est l'inculpation de son président Dennis Koslowski pour évasion fiscale et les largesses de l'entreprise à l'égard des dirigeants (appartements, oeuvres d'art) au moment où l'entreprise croulait sous une montagne de dettes résultant de centaines d'acquisitions, qui a provoqué l'effondrement du prix de l'action de l'entreprise. Évincé à cause de cette inculpation, Koslowski n'en touchait pas moins une indemnité de départ de 100 millions de dollars.
Scénario semblable chez WorldCom, la deuxième société en importance aux États-Unis dans le secteur des communications interurbaines et premier prestataire mondial de service sur internet. Le PDG Bernard Ebbers, remercié pour cause d'effondrement de l'entreprise, se voyait garantir une indemnité de départ de 1.5 millions de dollars par année jusqu'à la fin de ses jours, avec une garanti de 750 millions de dollars pour son épouse s'il devait mourir avant elle. Il avait reçu auparavant de l'entreprise pour 400 millions de dollars en prêts
Comme Enron et plusieurs autres entreprises, Adelphia avait caché une dette de 2 milliards de dollars en la transférant à des filiales et gonflé ses résultats pour répondre aux attentes des marchés financiers. Mais surtout la famille Rigas avait utilisé des centaines de millions de dollars de la caisse de l'entreprise à des fins personnelles pour acheter des actions, des appartements de luxe, des résidences secondaires et un terrain de golf et pour rembourser des prêts personnels.
Les indemnités de départ défiant toute imagination accordées à des dirigeants qui ont mené leur entreprise à la ruine, comme nous venons de le voir, ne sont qu'un pâle indice d'une renversante pratique qui a mené à une progression exponentielle de la rémunération des dirigeants. Rappelons que le rapport entre la rémunération moyenne des dirigeants et le salaire moyen des ouvriers aux États-Unis est passé de 20 en 1980, à 530 à la fin des années 1990. Elle a bénéficié en particulier d'un régime de prime au rendement qui s'est développé durant toute la période d'envol artificiel des cours boursiers, mais qui a ceci de particulier qu'il a continué de décerner des primes même lorsque les rendements étaient négatifs, voir désastreux.
[...]
Voulant rassurer le marché boursier fortement ébranlé par ces révélations, le président des États-Unis, Georges Walker Bush, s'engageait solennellement au niveau du discours, à poursuivre vigoureusement les personnes qui transgressaient la loi, mais affichait une attitude fort timide quant aux mesures à prendre pour donner corps à ces bonnes intentions. Comment s'en étonner lorsqu'on sait que Bush, issu de la communauté des affaires et jouissant de son solide appui financier, a par ailleurs lui-même trempé, lorsqu'il était administrateur de l'entreprise texane Harken Energy, dans de louches affaires qui le font apparaître comme un précurseur de l'enronisme ? Faisant alors preuve d'un rare flaire (les mauvaises langues diront qu'ils bénéficiaient d'informations privilégiées) il avait alors vendu en 1990 pour près de un million de dollars d'actions de l'entreprise, à peine quelques semaines avant que celle-ci n'annonce une perte de 23 millions de dollars; six mois plus tard l'action perdait 75% de sa valeur. Informé de cette vente d'actions avec un retard de huit mois, la Securities and Exchange Commission en était finalement arrivé à la conclusion qu'il n'y avait pas de délit d'initié. Quelques mois plus tard la SEC avait découvert que Harken Energy avait trafiqué sa comptabilité en masquant ses pertes par l'inscription illégale d'un bénéfice sur la vente d'une filiale à un groupe de proches de l'entreprise, grâce à un prêt accordé par Harken Energy aux acheteurs. La SEC aura néanmoins estimé que Bush, pourtant administrateur de l'entreprise, pouvait ne pas avoir été mis au courant de cette transaction frauduleuse.
[...]
Quant au président de la SEC, Harvey Pitt, haut responsable de l'intégrité des opérations boursières, il a été nommé à ce poste en 2001par le président Bush. Connu comme un libéral jusqu'au boutiste, Pitt avait préalablement été l'avocat de plusieurs grandes entreprises et des principaux bureaux de vérification comptable, dont le désormais célèbre Arthur Andersen, falsificateur des comptes d'Enron, de WorldCom et bien d'autres. Et le chef de l'agence spéciale mise sur pied en catastrophe par Bush à l'été 2002 pour livrer «la lutte à la corruption», le secrétaire adjoint à la justice, Larry Thompson ? Il a été de 1997 à 2001 administrateur d'une compagnie de carte de crédit, Providian Financial, qui a au cours de cette période gonflé ses résultats financiers et commis des escroqueries à l'endroit de ses clients; pour échapper aux poursuites de ces derniers, l'entreprise a accepter de leur verser 400 millions de dollars. Nul doute qu'avec un tel équipage, sous la direction de ces preux chevaliers de «l'axe du bien», la vigilance promise par Bush à l'égard des dirigeants d'entreprises coupables de crimes économiques promettait d'être sans faille, et que le monde des affaires serait rapidement ramené à «une nouvelle ère d'intégrité».
Louis Gill, Le néolibéralisme, «L'enronisme, enfant légitime du néolibéralisme» chaire d'étude socio-économique de l'université du Québec à Montréal, 2002, pp.47-60
Dernière édition par Cinci le Sam 24 Mar 2012 - 19:20, édité 1 fois | |
| | | Cinci Ami(e)
| Sujet: Re: Plus on est riche moins on a de morale Sam 24 Mar 2012 - 19:19 | |
| C'est une longue tartine en guise de complément. Mais je crois que ça vaut la peine d'être lu au moins une fois dans sa vie. Surtout pour les soir où vous aurez envie d'un bon coup de blues. «Bienvenue dans la réalité», comme disait l'autre.
Moi-même, je me pince pour savoir si je ne rêve pas.
Alors l'étude en début de fil ... Non, nos riches, ils ne sont pas riches par hasard. «Si ce n'est pas toi c'est dont père ...»
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| | | veilleur Ami(e)
| Sujet: Re: Plus on est riche moins on a de morale Lun 26 Mar 2012 - 9:21 | |
| je pense que si on savait tout ce qui se passe (même en France) dans les loges maçonniques, dans certains cercles comme le lion's club, rotary club, le siècle etc. en terme d'affairisme et délits d'initiés, on ne serait pas au bout de nos surprises... | |
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