Lu dans "La vie de Madame Acarie", par André du Val :
"Dieu fit bien voir en elle ce qu'Il pratique en plusieurs, à savoir qu'Il leur donne le désir de la vie religieuse sans pour autant la leur accorder. C'est là un effet très signalé de Sa bonté, car prévoyant qu'une âme dans le monde et dans le mariage se laisserait emportée aux vanités et aux plaisirs, Il la retient par le moyen de ces désirs (de vie religieuse) qui l'éloignent autant du couple que de la vie mondaine. De la sorte, en lui donnant d'estimer en haute valeur la vie religieuse, le monde lui fait office de vraie croix à porter, qui la garde de beaucoup de péchés et l'élève à de très grandes grâces".
Cela fait un peu "ancien" à mes oreilles de parler du mariage et de le confondre facilement à la vanité et la quête des plaisirs, cependant, à cause des vies de saints et de saintes que j'ai lues, je sais que Dieu peut susciter un réel désir de vie contemplative - et en même temps le contrarier de toutes sortes de façon, afin de rendre cette âme de plus en plus abandonnée à Sa volonté et la faire œuvrer dans le monde à l'image du Fils qui n'avait pas "une pierre où reposer la tête".
A l'âge de 29 ans, après avoir été complètement bouleversé par une vision, j'ai cherché à intégrer un ordre religieux, et ce désir m'a poursuivi des années durant. Mais mon âge... répondaient les moines... et c'est vrai que la vie monastique... (d'autant qu'il fallait, tout de même !, que je cesse de fumer... ce qui n'adviendrait que des années plus tard.) J'étais frustré et toujours attiré, ne me sentant pas à ma place. Malgré tout, il m'a fallu "faire avec" et c'est bien là que le Seigneur me voulait - là où j'ai finalement découvert la théologie de la Miséricorde et adhéré au mouvement 'Faustinum'... du nom de sainte Faustine à qui Jésus confia le soin de répandre au monde entier le message de la Miséricorde... tout en l'empêchant toujours de sortir de la Congrégation où elle était "établie", afin d'accomplir cette mission.
La pauvre n'y comprit rien et souffrit beaucoup. Elle passa longtemps d'un guide spirituel à un autre, mais fut toujours détournée de son projet de fondation d'un nouvel ordre religieux. Mais en même temps, pratiquement sans s'en rendre compte, elle manifesta comment pratiquer la Miséricorde dans le quotidien le plus banal et obtint de très grandes grâces. Ainsi, la Croix se porte partout, et semble partout servir de porte à l'abandon dans l'Amour...