Fête de saint Joseph

Ses parents se rendaient chaque année à Jérusalem pour la fête de la Pâque. Et lorsqu'il eut douze ans, ils y montèrent, comme c'était la coutume pour la fête. Une fois les jours écoulés, alors qu'ils s'en retournaient, l'enfant Jésus resta à Jérusalem à l'insu de ses parents. Le croyant dans la caravane, ils firent une journée de chemin, puis ils se mirent à le rechercher parmi leurs parents et connaissances. Ne l'ayant pas trouvé, ils revinrent, toujours à sa recherche, à Jérusalem. Et il advint, au bout de trois jours, qu'ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant; et tous ceux qui l'entendaient étaient stupéfaits de son intelligence et de ses réponses.

A sa vue, ils furent saisis d'émotion, et sa mère lui dit:
- "Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela?
Vois! ton père et moi, nous te cherchons, angoissés."
Et il leur dit:
- "Pourquoi donc me cherchiez-vous?
Ne saviez-vous pas que je dois être dans la maison de mon Père?"
Mais eux ne comprirent pas la parole qu'il venait de leur dire.
Il redescendit alors avec eux et revint à Nazareth; et il leur était soumis. Et sa mère gardait fidèlement toutes ces choses en son cœur.
Quant à Jésus, il croissait en sagesse, en taille et en grâce devant Dieu et devant les hommes.
Cy Aelf, Paris

A l'occasion de la fête de saint Joseph, nous avions cette lecture (à laquelle lui est parfois préférée le message adressé par l'ange à Joseph qui était déchiré en lui-même entre la stricte observance de la Loi et son amour pour Marie.)

Le prêtre a soulevé la question de la paternité - et il est vrai qu'elle peut conduire à un vaste débat !

A mon propre sujet, comme on me l'a rapporté plusieurs fois, mes parents ont hésité pour me choisir un prénom. Serait-ce Bruno ou Étienne ? Et finalement, les deux prénoms figurent sur tous mes documents officiels.

Mais je suis persuadé que sur la base de cette hésitation profonde, je suis passé d'une personnalité à une autre. C'est un peu comme si, enfant, je fus 'Bruno', garçon hyper-sensible, vaguement poète, fana d'aviation et de langues étrangères, qui changerait beaucoup à l'adolescence afin de devenir (du moins dans ses rêves) un "homme du monde"... Dès ma conversion pourtant, je devins Étienne, simple témoin de Jésus ressuscité. Cependant, il n'y a pas eu de déchirement en moi, entre Bruno et Étienne. L'un menait à l'autre et voilà tout.

Le prêtre a souligné que le tort des parents, parfois, c'est de vouloir que leurs enfants deviennent comme le reflet exact de leur propre personnalité: un quasi-miroir. Tout comme le tort des enfants est de prétendre 'rompre le cordon' à l'adolescence en rejetant, en bloc, tout ce que l'éducation leur avait apporté.

Pour nous qui croyons, il devient clair assez vite que, comme Jésus dans ce passage, nous changeons de 'référence première'. A douze ans, Jésus a atteint sa majorité religieuse et il s'est mis, tout naturellement, à parlé de Dieu comme étant son Père. Il n'est guère étonnant que ni Joseph ni Marie n'aient compris sur le moment ce que Jésus signifiait par "la maison de mon Père"... Mais je trouve remarquable qu'un très grand nombre de vocations religieuses - et parmi elles combien ont conduit à la sainteté !, sont survenues dans l’Église à partir de l'âge de douze ans.

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Bonne saint Joseph à vous Bruno-Étienne ! Et à chacun des membres de ce forum et à leurs familles !

Saint Joseph, priez pour nous !

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Jacob engendra Joseph, l'époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l'on appelle Christ (ou Messie).

Voici quelle fut l'origine de Jésus Christ. Marie, la mère de Jésus, avait été accordée en mariage à Joseph ; or, avant qu'ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l'action de l'Esprit Saint.
Joseph, son époux, qui était un homme juste, ne voulait pas la dénoncer publiquement ; il décida de la répudier en secret. Il avait formé ce projet, lorsque l'ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : l'enfant qui est engendré en elle vient de l'Esprit Saint ; elle mettra au monde un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus (c'est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »

Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l'ange du Seigneur lui avait prescrit



Dans cet Évangile, nous apprenons que Joseph est issu d'un père, comme nous tous. Il est donc de ce monde, solidaire en tout à notre humanité. Nous voyons que Marie est déjà accordée en mariage. Dieu n'a pas transgresser ce qui était établit dans les coutumes matrimoniales. Un élément plus particulier, par contre, est l'engendrement de Jésus, qui est démarqué de celui de Joseph. On ne dit pas qu'Il est engendré, mais qu'Il est par l'action du Saint Esprit... Nous comprenons que pour Joseph, ce ne devait pas être facile à assumer non plus, puisque même de nos jours, plusieurs se grattent encore le dessus de la tête en se demandant si l'on doit prendre ce passage littéralement ou si quelque chose d'autre s'y cache. Quoiqu'il en soit, la suite est très intéressante.

Le texte nous dit que Joseph était un homme juste. Du fait qu'il était un homme juste, il refuse de répudier Marie publiquement, ce qui revient à contourner la loi, car la répudiation est un acte public, tout comme le mariage. Nous pouvons peut-être reconnaître là le fondement d'un sauvetage d'une certaine femme condamnée à la lapidation un peu plus tard? Ainsi, Joseph voulait répudier Marie en secret, pour s'assurer qu'elle puisse au moins vivre. Mais probablement que cette vie, comme celle de plusieurs femme monoparentale, même encore aujourd'hui, aurait été d'une difficulté majeure, surtout dans cette culture où la virginité était d'une importance capitale.

Le texte nous mets un second élément particulier, un ange apparaît à Joseph en songe... Quelle est la nature exacte d'un ange, et celle d'un songe, ce n'est quand même pas accordé à tout le monde de l'expérimenter. Il semble que le projet dans lequel soit impliqué Joseph relève du extrêmement particulier. L'ange rétablit Joseph dans 2 rôles et l'y réengage. Le premier, celui d'époux et celui de père. En prenant le rôle de père, Joseph inscrit Jésus dans la lignée des fils de David, le roi à qui était promit un rejetons dont le règne serait éternel. Joseph accepte le rôle de père en appelant Jésus de son nom. La parole du père donne son identité, ici-bas, à son enfant, et lui accorde un rang social. C'est l'inscription de Jésus dans sa culture, dans sa communauté.

Le nom qui devait lui être donné était celui de « Le Seigneur sauve! » et sauve du péché. Pour que ce salut se fasse, Jésus venait nous rejoindre dans la vie quotidienne de notre existence, dans tout ce qu'il y avait de beau et de difficile. Dieu venait nous rejoindre dans nos misères, nos fragilités, il venait vivre la vie de la communauté, de la société, avec ses beautés et ses maladies, pour venir les guérir. Il fallait que Jésus s'inscrive dans notre monde, dans notre chair, et par Joseph, dans une société organisée pour avoir une voix qui puisse porter loin.

La finale est impressionnante. Qui croirait en un songe, avec un ange, et prendrait avec confiance, ce songe au sérieux? Ça prenait tout de même une certaine audace pour s'engager en fonction d'un rêve. Accepter une épouse enceinte du fait de l'Esprit Saint. Changer les plans de répudiation, prendre en charge un enfant qui n'est pas de sa « semence », tout cela sur la parole d'un « ange » dans un « songe ». S'entend-t-on pour dire que pour plusieurs, nous ferions un rêve dans le genre de ce songe, nous serions peut-être troublé un jour ou deux, et nous finirions par nous dire que, bon, c'était un rêve... Aujourd'hui, en cette fête de la Saint Joseph, nous célébrons cette audace, cette confiance qu'a eu Joseph, en la parole qui lui a été donnée, et toutes les implications que ça concernait. Ce n'était sûrement pas toujours un cadeau que de nourrir une femme et un enfant, plus tard on les verras s'exiler en Égypte, on les verra devoir d'inscrire à un recensement, et il avait un travail de charpentier, ce qui est un travail physique difficile et exigent, dans un pays où les jours sont très chauds, l'air sec, la nourriture loin d'être faciles d'accès comme aujourd'hui, on peut aussi imaginer la blessure de Joseph, qui s'est peut-être demandé si le mariage pouvait être un piège, comme des hommes l'ont pensé après s'être vu confié à la va-vite, femme et enfant, par convention sociale...

Nous pouvons donc imaginer tout ce que ça a demandé d'abnégation, de pardon et de confiance à Saint Joseph pour prendre le rôle de père. Ce n'est pas pour rien qu'en ce jour, nous le célébrons, pour le don qu'il a fait de lui-même dans un contexte difficile.

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Bonne fête à notre Pape Benoît XVI !!!!

Eh oui, Benoît masquant un peu Joseph, je n'y pensais plus !

ROME, dimanche 18 mars 2012 (ZENIT.org) – Benoît XVI confie son ministère de Successeur de Pierre à l’intercession de saint Joseph.

« Demain, nous célèbrerons la fête de saint Joseph : puisse le Seigneur, par l’intercession de mon saint patron de baptême, me donner la force de confirmer mes frères et sœurs dans la foi ! », a dit le pape en français, après l’angélus de ce dimanche.

http://www.zenit.org/article-30399?l=french