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| Une artiste de l'intrigue ! | |
| | Auteur | Message |
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boisvert Martyr du forum
| Sujet: Une artiste de l'intrigue ! Lun 19 Mar 2012 - 12:09 | |
| Je suis en train de (re)lire "Le meurtrier" de Patricia Highsmith.
Avec Patricia Highsmith, on sent souvent que le personnage principal de l'histoire est curieusement en train de "dériver". Sa vie allait pourtant bien, et puis, il commet quelques bêtises et le lecteurs se surprend à songer: "Mais enfin, quand va-t-il réagir ?" ... et du coup il est entraîné de plus en plus dans la lecture du roman.
En voici un résumé :
Seul Walter Stackhouse, un jeune avocat amateur de faits divers, soupçonne que le meurtrier d’Helen Kimmel, assassinée une nuit à un arrêt de car, pourrait être son mari, Melchior. Walter, en butte au chantage affectif de Clara, sa femme, qu’il n’aime plus, songe même que la méthode du meurtrier n’est pas mauvaise, et il lui `rend visite dans sa librairie de banlieue. Si bien que lorsque Clara est également assassinée, Walter se retrouve pris en tenaille entre la police, qui le soupçonne de ne pas s’être intéressé par hasard au premier meurtre, et le libraire, d’autant plus dangereux qu’il se sait désormais menacé... Pourtant ce n’est pas Walter qui a tué Clara. Mais qui le croira encore ?
J'en suis à la page où Walter découvre que sa femme est morte... il n'y comprend rien mais doit répondre à quelques questions...
A découvrir ! http://www.polardefemme.info/le-meurtrier.html
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| | | Teano-Claire Nouveau
| | | | boisvert Martyr du forum
| Sujet: Re: Une artiste de l'intrigue ! Lun 19 Mar 2012 - 12:56 | |
| Tiens, c'est juste, dans l'histoire, c'est le bouquiniste le premier coupable... je n'y avais même pas songé ! Tout à l'heure, je bavardais avec un client et il me disait que la plupart du temps les plus malades sont... les médecins ! Eh bien, c'est très souvent le cas: vous allez chez le médecin et il vous dit: "Madame, Monsieur, si vous n'arrêtez pas de manger gras, vous aurez de gros ennuis !" Eh bien, en circulant en ville, j'ai rencontré mon médecin qui était "en goguette" et sortait du restaurant "bien chargé" et les joues rouges que j'ai vues souvent chez des alcooliques notoires ! Comme quoi: l'habit ne fait pas le moine, même si parfois le moine fait l'habit ! | |
| | | boisvert Martyr du forum
| Sujet: Re: Une artiste de l'intrigue ! Mar 20 Mar 2012 - 11:26 | |
| Le suspense continue. Walter, non-assassin de son épouse Clara, accumule sottise sur sottise en n'hésitant pas à recevoir chez lui une femme dont il est déjà tombé amoureux. Au moment où j'écris, pim-padaboum, les deux étaient en train de se préparer un bon petit repas romantique lorsque, dring-dring, l'inspecteur Corby s'annonce au téléphone : "C'est l'affaire de quelques minutes seulement"... La tension est à son comble, j'y retourne immédiatement !
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| | | boisvert Martyr du forum
| Sujet: Re: Une artiste de l'intrigue ! Jeu 22 Mar 2012 - 14:14 | |
| L'inspecteur Corby, d'abord souriant et agréable, se montre de plus en plus déterminé à essayer de faire "tomber" l'un ou l'autre des deux suspects (suspects tous deux d'avoir tué leur femme). Le lecteur sait que Walter est innocent et que Kimmel - le bouquiniste est coupable. Désormais, le suspense se limite aux réactions psychologiques de l'un et de l'autre. Patricia Highsmith a écrit un "diable de suspense" que je vous conseille pour les longues soirées... d'été ! | |
| | | boisvert Martyr du forum
| Sujet: Re: Une artiste de l'intrigue ! Jeu 22 Mar 2012 - 14:40 | |
| Et je vais redémarrer ma chronique tout de suite avec mon prochain livre... En réalité, j'hésite, cette vie est affreuse, je n'en aurais jamais assez de vingt ans pour arriver à la moitié de mes lectures !!! C'est qu'il y a trois livres (c'est énorme !) entre lesquels j'hésite:
- un autre Patricia Highsmith, qui est en réalité sa première œuvre - et donc très importante. (Et même en format de poche, c'est un livre rare. Je le mets en vente à deux euros, mais un véritable amateur m'en donnerait cinq... qu'importe, il est dans mes "premier choix"; il se nomme "Jeu pour les vivants".
-le second est "Réflexions sur la question juive", écrit par Jean-Paul Sartre en 1954 (étant donné l'actualité, je ne peux pas le laisser de côté)...
- le deuxième est de Frédérique Hébrard qui a écrit les "Les châtaigniers du désert" ... l'histoire d'une possible conversion...
- et le troisième est de Mikhaïl Boulgakov... encore une rareté ! "Le maître et Marguerite". J'ai trouvé un "résumé" sur Wikipedia. Je dis un résumé, bien qu'un livre russe ne puisse jamais se résumer !
L'intrigue du roman se divise en trois actions entremêlées : Première action[modifier]
L'action principale du livre a lieu dans le Moscou des années 1930, où Satan se manifeste sous l'identité d'un mystérieux magicien nommé Woland, accompagné d'une troupe hétéroclite composée du valet ex-chef de chœur, répondant au nom de Fagotto, du chafouin et bavard chat noir Béhémoth, du tueur Azazello, ainsi que de la sorcière Hella. La troupe prend pour cible l'élite littéraire avec son syndic, le "MASSOLIT", son restaurant-QG pour les privilégiés de la Nomenklatura, la maison Griboïedov, tous ses parvenus corrompus, leurs épouses ou maîtresses, ses bureaucrates et ses profiteurs — et de façon plus générale, les sceptiques et les mécréants.
Le livre débute par une discussion sur l'existence de Dieu entre le chef de la scène littéraire bureaucrate, Berlioz, athée notoire, et un gentleman étranger très poli (il s'agit de Woland). Est témoin de cette scène un jeune et enthousiaste poète, Ivan Biezdomny (dont le nom signifie sans-logis). Celui-ci tente vainement de poursuivre et de capturer le gang, puis d'avertir les autorités de sa nature diabolique, mais ne parvient qu'à se faire jeter dans un asile de fous.
À ce point apparaît le personnage du Maître, un auteur aigri, désespéré par le dénigrement et le rejet dont a fait l'objet son roman sur Ponce Pilate et le Christ, au point d'en avoir jeté au feu le manuscrit avant de se détourner du monde, y compris de son aimée Marguerite. Après une période de vagabondage, il se fait enfermer dans le même asile de fous qu'Ivan Biezdomny, mais avant lui. Ledit asile jouera un rôle d'importance moyenne et à portée comique, puisque, tout au long du roman, des victimes des farces de la troupe de Satan se trouveront enfermées dans cet hôpital psychiatrique.
La deuxième action se situe à Jérusalem, sous le gouvernement du procurateur Ponce Pilate. Il s'agit du récit que Woland fait à Berlioz et qui trouve écho dans les pages du roman du Maître. La narration est donc fragmentée mais redonnée intacte ici : Ponce Pilate rencontre Yeshoua Ha-Nozri et se découvre une affinité spéciale pour cet homme et même un besoin spirituel de lui ; ce qui ne l'empêche pas de se résigner à le livrer à ceux qui veulent sa mort. Le roman du Maître traite ensuite de la nuit vernale de pleine lune où le Christ, dont le sort est scellé par Pilate, est crucifié à Jérusalem. La fin du roman du Maître traite de Mathieu Lévi, le collecteur d'impôts et disciple unique de Jésus ; de sa rencontre avec Ponce Pilate ; et de l'assassinat de Yehuda de Carioth — qui avait livré Jésus-Yeshoua — par le conseiller de Pilate, homme encapuchonné que l'on peut soupçonner au fil de la lecture d'être Woland lui-même.
Troisième action La troisième action voit le personnage de Marguerite prendre une grande importance. Satan donne un bal de minuit, qui coïncide avec la nuit du Vendredi saint. Il fait une offre à Marguerite, qu'elle accepte : devenir une sorcière douée de pouvoirs surnaturels le temps du bal, et servir à Satan de « maîtresse de maison » pour recevoir ses invités.
Alors qu'elle apprend à voler et à contrôler ses passions débridées — non sans se venger avec violence des bureaucrates littérateurs qui ont condamné son amant au désespoir — et qu'elle entraîne avec elle sa domestique Natacha, Marguerite pénètre nue dans le monde de la nuit, survole les forêts noires et les fleuves de la Mère Russie, se baigne et, purifiée, revient à Moscou pour être l'hôte du grand bal de Satan. Debout au côté de ce dernier, elle accueille les personnages les plus tristement fameux de l'histoire de l'humanité alors qu'ils se déversent en nombre des portes de l'enfer.
Elle surmonte l'épreuve — laisser les pires brigands lui embrasser le genou et témoigner à chacun son amour de reine du bal — et pour sa peine et sa droiture elle est récompensée : Satan lui offre d'exaucer son vœu le plus cher. Elle choisit de retrouver son amant le Maître et de vivre avec lui dans la misère et l'amour. Grâce au travail de Fagot, le Maître retrouve une nouvelle vie grâce à la possession de documents administratifs conformes. Néanmoins, ni Satan ni Dieu ne jugent ce genre d'existence digne des bons, et le couple est empoisonné par Azazello. Étant morts, les deux protagonistes sont libres de suivre Woland et quittent Moscou avec lui, alors que ses fenêtres et ses coupoles se consument dans le soleil couchant du dimanche de Pâques. L'avant-dernière scène est celle de la libération de Ponce Pilate, qui attendait depuis 2 000 ans de pouvoir rejoindre Yeshoua.
C'est vers la fin du texte que les trois actions du livre se rencontrent, puisque l'on retrouve les personnages initiaux, la fin du récit par le Maître de l'histoire de Ponce Pilate, et l'événement majeur qu'est le bal.
Si quelqu'un désire en savoir plus :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Ma%C3%AEtre_et_Marguerite
Et voilà !
(Evidemment, il y aura quelqu'un parmi vous qui me dira que j'ai triché ! Oh, j'avoue. Mon premier livre, mon deuxième livre, mon second et mon troisième, çà fait quatre en tout ! Mais si vous êtes grand lecteurs, alors vous m'avez compris, n'est-ce pas ?)
Etienne
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| | | boisvert Martyr du forum
| Sujet: Re: Une artiste de l'intrigue ! Ven 23 Mar 2012 - 13:57 | |
| J'ai commencé à feuilleter le petit livre de Sartre: "Réflexions sur la question juive". C'est un recueil de réflexions sur le phénomène de l'antisémitisme et je dois avouer que j'ai été impressionné par la finesse, pour ne pas dire l'acuité du regard de Jean-Paul Sartre sur la question. Il suffit de lire la première page (dont le préambule figure au dos du folio essai no 10:
"Si un homme attribue tout ou partie des malheurs du pays et de ses propres malheurs à la présence d'éléments juifs dans la communauté, s'il propose de remédier à cet état de choses en privant les Juifs de certaines fonctions économiques et sociales en les expulsant du territoire... on dit qu'il a des opinions antisémites.
Ce mot d'opinion fait rêver... C'est celui qu'emploie la maîtresse de maison pour mettre fin à une discussion qui risque de s'envenimer. Le mot opinion suggère que tous les avis sont équivalents, il rassure et il donne aux pensées une physionomie inoffensive en les assimilant à des goûts.
Tous les goûts sont dans la nature, toutes les opinions sont permises; des goûts, des couleurs, des opinions il ne faut pas discuter. Au nom des institutions démocratiques, au nom de la liberté d'opinion, l'antisémite réclame le droit de prêcher partout la croisade anti-juive.
Il n'y a que 185 pages à lire et je présume que ce livre est toujours en librairie. Avis aux amateurs, cela ne doit pas coûter cher en format de poche et désormais, il est judicieux de se tenir au courant des idées qui circulent. ... | |
| | | Hélène Administrateur
| Sujet: Re: Une artiste de l'intrigue ! Ven 23 Mar 2012 - 14:45 | |
| Vos petits résumés m'intéressent beaucoup ! Pour ma part, je suis en train de lire des articles de l'excellente revue Égards. Je viens de terminer un texte sur le relativisme culturel et moral actuel... c'est de la dynamite pour l'esprit. | |
| | | boisvert Martyr du forum
| Sujet: Re: Une artiste de l'intrigue ! Lun 26 Mar 2012 - 10:27 | |
| A propos de relativisme, j'ai envie de recopier un bout de page du petit livre de Sartre sur la question juive, car l'auteur estime qu'a priori les démocrates font obstacle à l'antisémitisme... et cependant, oui, "tout est relatif", et les bons démocrates peuvent aussi, à leur manière tomber dans un excès démocratique. En tout cas, c'est amusant à lire.
"Les Juifs ont un ami pourtant : le démocrate. Mais c'est un piètre défenseur. Sans doute, il proclame que tous les hommes sont égaux en droit. Sans doute, il a fondé la Ligue des droits de l'homme. Mais en réalité, sa position est faible. Il a choisi une fois pour toutes, au XVIIIe siècle, l'esprit d'analyse. Il n'a pas d'yeux pour ses synthèses concrètes que lui propose l'histoire.
Il ne connaît pas je Juif, ni l'Arabe, ni le noir, ni le bourgeois, ni l'ouvrier: mais seulement l'homme, en tout temps et en tout lieu pareil à lui-même. Toutes les collectivités, il les résout en éléments individuels. Un corps social n'est pour lui qu'une somme d'individus - et par individu, il entend une sorte d'incarnation singulière des traits universels qui font la nature humaine.
Si l'antisémite reproche au Juif son avarice, le démocrate répondra qu'il connaît des Juifs qui ne sont pas avares et des chrétiens qui le sont. Mais l'antisémite n'est pas pour autant convaincu: ce qu'il voulait dire, c'est qu'il y a une avarice "juive" issue de cette 'totalité synthétique' qu'est la personne juive. Et il conviendra sans se troubler que certains chrétiens peuvent être avares, parce que l'avarice chrétienne et l'avarice juive ne sont pas de même nature.
Le démocrate, comme le savant, manque le singulier: l'individu n'est pour lui qu'une somme de traits universels. Il s'ensuit que sa défense du Juif sauf le Juif en tant qu'homme et l'anéantit en tant que Juif. A ce point de vue, il craint que ne s'éveille chez le Juif une "conscience juive", une conscience de la collectivité israélite... exactement de la même manière qu'il redoute chez l'ouvrier un éveil de la "conscience de classe".
Bref, entre son adversaire et son défenseur, le Juif semble assez mal parti. Durant la dernière guerre, on se souvient qu'un démocrate a fait cette déclaration surprenante: "Les Juifs vont revenir d'exil avec une telle insolence et appétit de vengeance tels que je redoute une recrudescence de l'antisémitisme !"
(Sans blague, sur ce bon mot, je dois m'arrêter d'écrire car je me suis payé un fou-rire... et je ne peux pas trop, car j'ai une côte qui me fait mal... Aïe, aïe !)
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| | | boisvert Martyr du forum
| Sujet: L'apparent et le réel ... les faux semblants... Mer 28 Mar 2012 - 13:44 | |
| Cette image d'une vie qui est en forme de spirale a inspiré beaucoup de gens. Considérée sur un plan en deux dimensions, la spirale que l'on dessine sur une page blanche et qui représente une vie, est la même qu'une autre spirale. Mais selon que l'on place la un signe de flèche, indiquant la direction du mouvement, tout change. La spirale qui se termine par un signe de flèche au centre de la spirale... SEMBLE représenter une vie qui ne cesse de se fermer sur elle-même jusqu'à l'anéantissement: par contre si le signe de flèche est en sens inverse à l'extérieur de la spirale, la vie qu'elle SEMBLE représenter est une vie qui s'ouvre sans fin et gagne de l'espace. Et maintenant, quoi ? Tout ce qui SEMBLE disparaît si cette spirale qui se referme ... s'élève en même temps ! Ce n'est plus une vie qui se referme sur elle-même mais qui grimpe à l'assaut des cieux. Conclusion : au moins celle-ci, tout ce qui semble, tout ce qui paraît n'est pas forcément le réel... | |
| | | boisvert Martyr du forum
| Sujet: Re: Une artiste de l'intrigue ! Mer 4 Avr 2012 - 11:43 | |
| - boisvert a écrit:
- L'inspecteur Corby, d'abord souriant et agréable, se montre de plus en plus déterminé à essayer de faire "tomber" l'un ou l'autre des deux suspects (suspects tous deux d'avoir tué leur femme). Le lecteur sait que Walter est innocent et que Kimmel - le bouquiniste est coupable. Désormais, le suspense se limite aux réactions psychologiques de l'un et de l'autre. Patricia Highsmith a écrit un "diable de suspense" que je vous conseille pour les longues soirées... d'été !
La fin du livre est affreuse, car Kimmel, le coupable, va s'en sortir en assassinant Walter, l'avocat innocent, mais tellement peu prudent ! Mais le moins beau rôle dans cette affaire est tenu par... le policier, Corby, qui voulait faire "d'une pierre deux coups". En forçant l'assassin et l'innocent (mais suspect) à se rencontrer plusieurs fois, il cherchait à les faire "tomber" tous les deux. Et finalement, le coupable s'en sort, l'innocent meurt... On dira que la morale n'est pas très belle, mais en cette semaine sainte l'Innocent par excellence meurt aussi. (Cette dernière réflexion n'est pas très brillante, je le confesse, mais je suis toujours en lutte ce samedi 4 avril à 4 heures de l'après-midi, contre une crise d'ennui épouvantable...) | |
| | | boisvert Martyr du forum
| Sujet: Re: Une artiste de l'intrigue ! Mer 4 Avr 2012 - 11:44 | |
| Je recopie ici quelques lignes que j'avais écrites hier au sujet d'un autre personnage crée par Patricia Highsmith: Tom Ripley:
Heureuse journée, au cours de laquelle j'ai acquis un nouveau polar de Patricia Highsmith, dans la série des "Tom Ripley". Monsieur Ripley est un homme tout comme il faut, du moins en apparence !
Une vie de patachon avec Héloïse mais toujours serial killer Lorsque Tom a une trentaine d’années, il épouse Héloïse, une riche héritière française avec qui il s’installe dans le domaine de Belle Ombre, un joli manoir près de Fontainebleau. Tous deux mènent une vie de dilettantes, agréable et sans histoire, prenant des leçons de musique, voyageant, buvant des cocktails chez leurs amis (chez Patricia Highsmith, on picole sec), collectionnant des tableaux, etc. La principale source de revenus de Tom provient d’un commerce de faux tableaux. Ainsi, sans travailler mais en exploitant le talent d’un faussaire avec l’aide d’amis galeristes à Londres, il profite de la douceur de vivre zigouillant de temps à autre témoins gênants et individus soupçonneux. Tom ne tue pas par plaisir car pour lui le meurtre n’est pas une fin mais seulement un moyen de préserver son mode de vie. C’est un homme qui garde toujours un impressionnant sang-froid, qui n’a que quelques vagues remords sans toutefois perdre le sommeil. Paranoïaque et égoïste, Tom reste à l’affût afin de pouvoir se débarrasser à temps de ceux qui le gêneraient mais en restant serein et élégant. "
C'est un bonne description du monsieur que j'ai trouvée ici :
http://lepointdesuspension.over-blog.com/article-23156512.html
Le roman que j'ai trouvé a pour titre "Ripley et les ombres". Comme d'habitude, tout dans le suspense tient au talent de Mrs. Highsmith à rendre presque 'présentable' ce qui ne l'est pas du tout !!! | |
| | | boisvert Martyr du forum
| Sujet: Re: Une artiste de l'intrigue ! Mer 4 Avr 2012 - 12:50 | |
| Un exemple d'une page du roman "Ripley et les ombres" qui rend compte du caractère un peu particulier et de l'honnêteté "légère" de Tom Ripley:
"Ce soir-là, il ne se sentait pas dans un état d'esprit propice. Au lieu de peindre, il écrivit à un ami de Hambourg, un Américain, Reeeves Minot, pour lui demander quand il pensait avoir besoin de lui. Reeves devait cacher un microfilm - ou quelque chose de ce genre - dans les affaires d'un comte italien, un certain Bertolozzi. Le comte viendrait ensuite passer un jour ou deux à Villepierce (chez Tom). Tom irait alors dénicher dans sa valise ou dans quelque autre cachette qui lui serait indiquée par Reeves, et le posterait à quelqu'un qu'il ne connaissait pas du tout, à Paris, en l'absence de la personne en question. Il faisait souvent ce petit travail de receleur, surtout pour des vols de bijoux. Il lui était plus facile de prendre l'objet à l'un de ses hôtes qu'il ne l'aurait été à l'un des employés de Reeves dans une chambre d'hôtel à Paris, en l'absence de la personne en question. Tom connaissait vaguement le comte Bertolozzi, depuis un voyage récent à Milan, où Reeves, qui vivait à Hambourg, se trouvait aussi à ce moment-là. Il avait parlé peinture avec lui. Tom ne rencontrait d'habitude aucune difficulté pour persuader les gens qui n'avaient pas grand chose à faire de venir passer quelques jours à Villepierce, pour regarder ses tableaux: il possédait, outre ses Derwatt, un Soutine, dont il aimait beaucoup les oeuvres, un Van Gogh, deux Magritte, des dessins de Cocteau, de Picasso, et d'autres peintres moins célèbres qu'il trouvait aussi bons, sinon meilleurs. Villepierce n'étant pas loin de Paris, ses hôtes se réjouissaient de passer un moment à la campagne avant de poursuivre leur voyage. En fait, Tom allait souvent les chercher à Orly en voiture, car il n'était qu'à une soixantaine de kilomètres de l'aérodrome, au sud. Il n'avait connu qu'un échec : un Américain qui, malade dès son arrivée chez lui, sans doute pour avoir mangé quelque chose de mauvais, était resté constamment bien éveillé dans son lit, ce qui avait empêché Tom de glisser la main dans sa valise. L'objet - encore un quelconque microfilm - avait été récupéré sans problème à Paris par l'un des hommes de Reeves.Tom ne comprenait rien à la valeur de ces choses , mais les romans d'espionnage qu'il lisait le laissaient tout aussi perplexe, et Reeves n'était lui-même qu'un recéleur, qui travaillait au pourcentage. Tom allait toujours poster les objets dans une autre ville; le nom et l'adresse de l'expéditeur qu'il écrivait sur le paquet étaient faux.
(J'ai gagné une grande demie heure sur mon ennui de cet après-midi pour taper ces quelques lignes, en m'absentant quelques minutes pour prier sur mon parking !)
Dans ce passage, l'auteur décrit son personnage principal comme un homme aux goûts éclectiques qui, certes, accomplit quelques actions malhonnêtes... mais dont, après tout, il ne connaît pas grand chose. Subtilement, P. Highsmith laisse filtrer dans l'esprit du lecteur que 'bon, ce ne sont que des broutilles'... mais la suite du roman va beaucoup plus loin que des histoires de recel !
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| | | boisvert Martyr du forum
| Sujet: Re: Une artiste de l'intrigue ! Mer 11 Avr 2012 - 9:46 | |
| Je poursuis la lecture de "Ripley et les ombres". L'histoire passe à la vitesse seconde lorsqu'une des relations de Tom, qui vend à Londres de faux tableaux d'un peintre connu (mais des faux mêlés à des vrais), l'appelle car il se sent menacé par un amateur d'art particulièrement perspicace. Ce collectionneur, Mr Murchison, est certain d'être en possession d'un faux: il se fonde sur le fait que le peintre a utilisé, dans la toile qu'il a acquise, une ancienne de ses couleurs favorites. Or, il est extrêmement rare qu'un peintre de talent (tel que Picasso ou Dali, parmi d'autres) reprenne dans une toile récente une méthode qu'il a abandonnée. C'est un peu comme si Picasso, parvenu au cubisme, revienne soudainement à sa période bleue ou rose. Je constate bien - à mon humble niveau, qu'ayant enfin réussi à écourter mes phrases trop longues, je m'y remettais tout d'un coup.
Lorsque Tom décide de se faire passer pour l'auteur du tableau (lequel est en réalité décédé depuis longtemps) afin de convaincre Mr. Murchison que la toile en sa possession n'est pas un faux... l'histoire commence à 'déraper'. C'en est fini des belles apparences, de la respectabilité, du bon goût ! Après avoir, en vain, tenté de dissuader l'amateur de porter plainte, le 'gentil Tom' finit par le tuer... eh oui ! Mais tout cela est vraiment écrit avec un tel talent de psychologie que l'on finirait presque (et heureusement presque !) par croire que les vrais méchants, ce sont les "empêcheurs" de tourner en rond !
A ne pas lire après 22 heures, non pas pour éviter des cauchemars, mais de rester "collé" le nez au bouquin jusqu'à 1 heure du matin !
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| | | rachel Suspendu
| Sujet: Re: Une artiste de l'intrigue ! Mer 11 Avr 2012 - 9:54 | |
| Quand j'étais ado je lisais beaucoup de livres de Patricia Highsmith. | |
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| | | | Une artiste de l'intrigue ! | |
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