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| Célébration de la Passion du Seigneur | |
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boisvert Martyr du forum
| Sujet: Célébration de la Passion du Seigneur Ven 6 Avr 2012 - 5:55 | |
| Dès mon réveil, suivant la règle dans la Congrégation Faustinum, j'ai commencé la neuvaine à la Miséricorde divine; aujourd'hui, nous présentons à Jésus miséricordieux l'humanité entière, et particulièrement les pécheurs. La matinée se continue avec la méditation du chemin de croix. Il ne m'est pas possible cette année de choisir un passage à commenter en l'isolant du reste du texte. Peut-être est-ce la fatigue, ou peut-être l'ensemble me paraît cette fois à contempler mais sans paroles.
Cependant, je me suis souvenu du tout premier pseudonyme employée, au cours de l'année 2003, pour commencer à écrire sur un forum MSN, aujourd'hui disparu. J'avais choisi "Boisvert", selon le mot que Jésus en Lc 23,31. Car s'ils traitent ainsi le bois vert, que fera-t-on au bois sec? J'étais un bois tout vert à l'époque, une jeune pousse sur internet ! Mais je suis déjà un plus raide à présent, quelques épreuves me sont déjà passées sur le dos et il m'est plus simple désormais d'entrer dans la démarche du "Serviteur souffrant". Ce que j'ai compris est plutôt réconfortant: comme chrétiens, nous ne sommes jamais abandonné dans nos souffrances, mais le Seigneur nous y accompagne. Il est présent: en réalité, lorsque nous peinons et que nous l'invoquons, nous réalisons qu'Il nous connaît et nous a précédés. Dans mes peines, je ne suis jamais vraiment seul.
Les pécheurs, dans le monde, sont entraînés par l'esprit du monde à éviter les douleurs morales et physiques, celles-là même qui pourraient les conduire à rejeter l'esprit du monde. Ainsi, le démon sait très bien comment distraire ses proies, afin de les conduire plus rapidement au désespoir. Lorsque l'on connaît l'histoire d'Alain Bombard (*), le naufragé volontaire, on est frappé par cette idée: cet homme, qui a traversé l'Atlantique en solitaire sur un simple Zodiac doté d'une voile et avec de rares équipements, dont un sextant, un filet à plancton, des cartes et quelques livres voulait prouver que les « naufragés meurent de désespoir », non de faim ou de soif.
Nous connaissons tous au moins une âme en péril. J'en connais plusieurs du fait de ma "position géographique" - ou bien est-ce une question d'attention ?: il y a la femme battue qui m'a parlé de son cas mais qui finalement ne s'est pas enfuie de chez elle - du moins pas encore; il y a Pierrot, le buveur de bières, qui continue de boire après des examens cliniques qui lui ont révélé qu'il en est au "dernier stade avant la cirrhose"; il y a la déjà vieille Sabrina, 27 ans, droguée et prostituée d'occasion, le corps tout sec et qui porte des cicatrices au visage mais qui me dit bonjour en passant - et tant d'autres encore qui apparaissent pour disparaître ensuite !
Toutes ces âmes sont-elles perdues d'avance ? Pas plus que la nôtre qui n'est pas non plus sauvée d'avance. Le 'bon' larron crucifié avec Jésus entre avec Jésus, "aujourd'hui" dans le paradis ! (Tandis que l'autre brigand, lui...) Mais c'est à nous d'intercéder pour les âmes que le simple bon sens nous fait dire qu'elles sont en péril - et de collaborer à l’œuvre de la Miséricorde.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Bombard#.C3.80_bord_de_L.27H.C3.A9r.C3.A9tique | |
| | | boisvert Martyr du forum
| Sujet: Re: Célébration de la Passion du Seigneur Ven 6 Avr 2012 - 10:01 | |
| Lorsque je suis parvenu à la douzième station du chemin de croix, "Jésus meurt en croix", j'ai pris le texte de l'Evangile du jour et j'ai lu:
'Après cela, sachant que désormais toutes choses étaient accomplies, et pour que l'Écriture s'accomplisse jusqu'au bout, Jésus dit : « J'ai soif. » Il y avait là un récipient plein d'une boisson vinaigrée. On fixa donc une éponge remplie de ce vinaigre à une branche d'hysope, et on l'approcha de sa bouche. Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est accompli. » Puis, inclinant la tête, il remit l'esprit.'
Je suis fasciné par une découverte que je n'avais pas faite à ce jour - mais que sans doute tous vous aviez faite avant moi ? En tout cas, c'est le deuxième jour de suite que je réalise combien l’Évangile est plus riche encore que je l'avais cru.
Donc, Jésus est sur le point d'expirer et au tout dernier moment, il voit le vinaigre, un "vin aigre", dans un récipient à ses pieds. Il dit "J'ai soif". Les soldats lui tendent une éponge et il consomme cette boisson afin que l’Écriture soit accomplie "jusqu'au bout" (insistance de l'évangéliste Jean sur ce point). J'ai donc tapé "vinaigre" sur un moteur de recherche biblique et j'ai trouvé, dans le Psaume 68, au verset 22 : Quand j'avais soif, ils m'ont donné du vinaigre.
C'est sans doute paradoxal, mais ce détail renforce ma foi. Il faut tout de même réaliser qu'après toutes ces étapes dans la gradation de la souffrance, depuis son arrestation la nuit précédente, jusqu'à cet accomplissement de l’Écriture, en passant par son procès, par la flagellation, la condamnation publique,etc., le Christ a fait de sa mort le parfait accomplissement des textes qui parlaient de lui ! C'est évidemment fantastique, extraordinaire, et cela me parle aussi, car en dernière analyse, cela signifie que pour le croyant, même la mort fait partie des œuvres de sa vie !
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| | | boisvert Martyr du forum
| Sujet: Re: Célébration de la Passion du Seigneur Ven 6 Avr 2012 - 10:39 | |
| La treizième station du chemin de croix reprend le passage de Jean qui dit:
"Quand ils arrivèrent à celui-ci, voyant qu'il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l'eau. Celui qui a vu rend témoignage, afin que vous croyiez vous aussi. (Son témoignage est véridique et le Seigneur sait qu'il dit vrai.)"
J'ai souligné l'insistance de Jean dans ce verset, car il semble dire : croyez-le ou pas, j'y étais, je l'ai vu, cela s'est bien passé ainsi.
C'est ce jaillissement d'eau et de sang qui est représenté sous forme de deux rayons dans le tableau de la divine miséricorde, une dévotion qui n'a plus guère besoin d'être exposée car elle s'est répandue comme une traînée de poudre en douze ans, depuis la canonisation de sœur Faustine. Mais il est intéressant de lire ou de relire la description de ce dernier moment qu'en donne la bienheureuse AC Emmerick dans sa vision de la mort du Christ:
"Les archers paraissaient encore douter de la mort de Jésus, et l'horrible manière dont on avait brisé les membres des larrons, avait encore augmenté chez les amis de Jésus la crainte que les bourreaux ne revinssent à son corps ; cette crainte faisait trembler les saintes femmes pour le corps du Sauveur. Mais l'officier inférieur Cassius, appelé plus tard Longin, homme de vingt-cinq ans, très actif et très empressé. dont la vue faible et les yeux louches lorsqu'il se donnait un air affairé et important excitaient souvent les moqueries de ses subordonnés, reçut une inspiration soudaine. La férocité ignoble des archers, les angoisses des saintes femmes, l'ardeur subite qu'excita en lui la grâce divine, lui firent accomplir une prophétie. Il saisit sa lance et dirigea vivement son cheval vers la petite élévation où se trouvait la croix. Je le vis s'arrêter devant la fente du rocher, entre la croix du bon larron et celle de Jésus. Alors, prenant sa lance a deux mains, il l'enfonça avec tant de force dans le côté droit du Sauveur, que la pointe alla traverser le coeur et ressortit un peu sous la mamelle à gauche. Quand il la retira avec force, il sortit de la blessure du côté droit une grande quantité de sang et d'eau, qui arrosa son visage comme un fleuve de salut et de grâce. Il sauta à bas de son cheval, s'agenouilla frappa sa poitrine et confessa hautement Jésus en présence de tous les assistants.
La sainte Vierge et ses amies dont les regards étaient toujours fixés vers Jésus, virent avec angoisse l'action inopinée de cet homme, et, lorsqu'il donna son coup de lance, se précipitèrent vers la croix en poussant un cri. Marie tomba entre les bras des saintes femmes, comme si la lance eût traversé son propre coeur, pendant que Cassius louait Dieu à genoux, car les yeux de son corps comme ceux de son âme étaient guéris et ouverts à la lumière. Mais en même temps tous furent profondément émus à la vue du sang du Sauveur, qui avait coulé, mêlé d'eau, dans un creux du rocher au pied de la croix. Cassius, Marie les saintes femmes et Jean recueillirent le sang et l'eau dans des fioles et essuyèrent la place avec des linges.
Cassius était comme métamorphosé : il avait recouvré toute la plénitude de sa vue ; il était profondément ému et s'humiliait intérieurement. Les soldats, frappés du miracle qui s'était opéré en lui. se jetèrent à genoux, frappèrent leur poitrine et confessèrent Jésus. L'eau et le sang coulèrent abondamment du côté du Sauveur et s'arrêtèrent dans un creux du rocher, on les recueillit avec une émotion indicible, et les larmes de Marie et de Madeleine s'y mêlèrent. Les archers, qui, pendant ce temps, avaient reçu de Pilate l'ordre de ne pas toucher au corps de Jésus, ne revinrent plus."
(La douloureuse passion de NS Jésus-Christ XLVIII - http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/CatherineEm/LaPassion/table.html ) | |
| | | Hélène Administrateur
| Sujet: Re: Célébration de la Passion du Seigneur Ven 6 Avr 2012 - 11:26 | |
| Merci pour ces méditations Boisvert qui inaugurent bien la lectio que je veux faire tout au long de ce jour en contemplant l'Amour du Christ en ses saintes plaies... | |
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| Sujet: Re: Célébration de la Passion du Seigneur | |
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