Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 6,52-59.
Les Juifs discutaient entre eux : « Comment cet homme-là peut-il nous donner sa chair à manger ? »
Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n'aurez pas la vie en vous.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui.
De même que le Père, qui est vivant, m'a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même aussi celui qui me mangera vivra par moi.
Tel est le pain qui descend du ciel : il n'est pas comme celui que vos pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. »
Voilà ce que Jésus a dit, dans son enseignement à la synagogue de Capharnaüm.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Jésus dit en public, mais de façon voilée et volontairement choquante tout ce qui concerne l'Eucharistie. Il choque, car Il connaît les hommes et ils savent que ceux-ci se souviennent longtemps de ce qui les a choqués. Quelque chose de ce discours passe souvent inaperçu, et c'est qu'il a eu lieu, non à Jérusalem, peu avant la Passion, mais à Capharnaüm, après la multiplication des pains. Ce détail me révèle que dès le commencement de sa vie publique, Jésus avait en vue l'institution de l'Eucharistie comme cœur et centre de la vie spirituelle - et de la vie dans le monde, des futurs fidèles chrétiens.
Notre prêtre a dit quelque chose d'intéressant en nous rappelant que la notion de corps et d'esprit est issue d'une conception platonicienne qui s'est répandue partout. Mais pour les Juifs comme pour Jésus, la chair, le sang et l'esprit, tout est lié: les éléments semblent séparés et distincts, mais ils veulent toujours désigner le "moi". "Qui me mange vivra par moi". La finalité de l'Eucharistie, c'est pour le fidèle d'assimiler l'être même de Jésus dans son propre être. Au-delà des difficultés de compréhension, c'est une véritable mutation de l'être humain par le divin... mais cela ne se peut évidemment pas hors de la foi !
Ce qui choque les Juifs d'alors, choque aujourd'hui tous ceux et toutes celles que l'Esprit n'a pas appelés. Comment un homme moderne, instruit comme nous le sommes, pourrait-il croire à ces mythologies ?
J'ai entendu cela - et souvent - de la part de membres de ma propre famille. Un homme qui a la foi est pratiquement considéré comme un "doux dingue" ou un simple d'esprit... j'aime bien le simple d'esprit, car elle est incluse dans la première des Béatitudes. Or, c'est de nouveau rempli de gaieté surnaturelle que je suis sorti de cette messe...