Deuxième lettre de saint Paul Apôtre à Timothée 1,1-3.6-12.
Moi, Paul, qui suis, par la volonté de Dieu, Apôtre du Christ Jésus à cause de la promesse de la vie que nous avons en Jésus Christ,
je te souhaite à toi, Timothée, mon enfant bien-aimé, grâce, miséricorde et paix de la part de Dieu le Père et du Christ Jésus notre Seigneur.
Je suis plein de reconnaissance envers Dieu, que j'adore avec une conscience pure comme l'ont fait mes ancêtres ; je le prie sans cesse, nuit et jour, en me souvenant de toi.
Voilà pourquoi je te rappelle que tu dois réveiller en toi le don de Dieu que tu as reçu quand je t'ai imposé les mains.
Car ce n'est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d'amour et de raison.
N'aie pas honte de rendre témoignage à notre Seigneur, et n'aie pas honte de moi, qui suis en prison à cause de lui ; mais, avec la force de Dieu, prends ta part de souffrance pour l'annonce de l'Évangile.
Alors qu'il est déjà dans les fers, à Rome, Paul se sent obligé d'écrire à Timothée, qu'il considère comme son propre enfant, pour qu'il reprenne courage dans l'annonce de l’Évangile. Cette lettre ne s'adresse-t-elle pas à moi aujourd'hui, n'est-elle pas pour nous tous ? Bien sûr que oui. Timothée est un beau nom qui signifie, je pense, "Celui qui craint Dieu". Eh bien, Paul semble dire: "Mon enfant, c'est Dieu qu'il faut craindre, non les hommes !"
Nous qui croyons, les uns depuis leur plus tendre enfance, les autres après une conversion, nous savons bien que nous rencontrerons la contradiction dans le monde. Tous ceux qui ne veulent pas croire se moqueront de nous et nous serons maltraités - en paroles mais aussi en actes. Mais d'abord et surtout, nous serons épiés afin que nos faiblesses puissent servir à nous accuser d'hypocrisie. Il faut bien en passer par là. Paul l'a accepté - il a d'ailleurs tout accepté : pour s'en convaincre, il suffit de relire le chapitre onze dans la deuxième épître aux Corinthiens:
Ils sont Hébreux ? Moi aussi. Ils sont Israélites ? Moi aussi. Ils sont de la descendance d'Abraham ? Moi aussi. Ils sont ministres du Christ ? Je le suis plus qu'eux, même si j'ai l'air fou de dire cela. La fatigue, je l'ai connue plus qu'eux ; la prison, plus qu'eux ; les coups, bien davantage ; le danger de mort, très souvent. Cinq fois, j'ai reçu des Juifs les trente-neuf coups de fouet ;trois fois, j'ai subi la bastonnade ; une fois, j'ai été lapidé ; trois fois, j'ai fait naufrage et je suis resté vingt-quatre heures perdu en mer.Souvent à pied sur les routes, avec les dangers des fleuves, les dangers des bandits, les dangers venant des Juifs, les dangers venant des païens, les dangers de la ville, les dangers du désert, les dangers de la mer, les dangers des faux frères.
J'ai connu la fatigue et la peine, souvent les nuits sans sommeil, la faim et la soif, les journées sans manger, le froid et le manque de vêtements, sans compter tout le reste : ma préoccupation quotidienne, le souci de toutes les Églises.
De plus en plus, il me semble, le monde s'oppose au Christ en s'en prenant à l’Église; alors moi, de plus en plus, je dois aussi m'afficher comme chrétien. C'est la leçon que j'ai reçue de ma participation à l'Eucharistie, aujourd'hui.
Quant au lien de la première lecture et celle de l’Évangile, il n'apparaît bien qu'au travers de ce mot de 'contradiction'. Ce n'est pas Jésus qui est parti trouver les Sadducéens, mais ce sont eux qui sont venus à lui. Comme ils aiment çà, de remettre en question l'enseignement de Jésus ! Quelle fumante histoire, si j'ose dire, que celle de cette pauvre femme mariée sept fois pour sept fois tenter d'obtenir la seule chose qu'on attend d'elle: une descendance ? Et ils se réfèrent à Moïse, bien sûr, à la Loi, évidemment ! Et Jésus répond, et sa réponse nous apprend beaucoup. Mais au risque de se faire maltraiter, il n'hésite pas un instant à conclure : "Vous êtes complètement dans l'erreur".
Il se trouve que je suis plus souvent inquiet, moi aussi. Les affaires vont au ralenti - de plus en plus on dirait. Même en marchandises d'occasion. Le fond du problème est connu: les États imposent une politique d'austérité, au même moment qu'ils ne savent pas maîtriser l'inflation. Alors, ça pousse et çà tire dans tous les sens. N'est-ce pas de ce temps-ci que je devrais manifester ma foi plus encore ? Et plus encore ma charité ?
Et vous, où en êtes-vous ?
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