Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 10,13-16.
En parlant aux soixante-douze disciples Jésus disait : " Malheureuse es-tu, Corazine! Malheureuse es-tu, Bethsaïde! Car, si les miracles qui ont eu lieu chez vous avaient eu lieu à Tyr et à Sidon, il y a longtemps que les gens y auraient pris le vêtement de deuil, et se seraient assis dans la cendre en signe de pénitence.
En tout cas, Tyr et Sidon seront traitées moins sévèrement que vous lors du Jugement.
Et toi, Capharnaüm, seras-tu donc élevée jusqu'au ciel ? Non, tu descendras jusqu'au séjour des morts !
Celui qui vous écoute m'écoute ; celui qui vous rejette me rejette ; et celui qui me rejette rejette celui qui m'a envoyé. »
Le Seigneur insiste sur l'écoute. L'écoute de la Parole, mais aussi, l'écoute des soixante-douze disciples qu'il envoie, et encore l'écoute de toute homme et toute femme qui est notre prochain, puisque le Seigneur parle aussi par la bouche de notre prochain. Dans son homélie, le prêtre a donc insisté sur la qualité de notre écoute. Si nous écoutons autrui selon nos idées, afin de classer sa parole selon nos jugements, alors il est inutile d'appeler cela une écoute. C'est ce qui vaut pour toutes les villes que Jésus a visitées, y compris Capharnaüm, où il demeurait chez lui "comme à la maison" : ils ont écouté mais combien peu se sont convertis !
Cela s'adresse à vous et moi tout aussi bien. Je peux lire l’Évangile et les Écritures chaque jour, je peux écouter le sermon d'un prêtre chaque jour, si je n'ouvre pas mon coeur et si je ne décide pas de changer ma manière d'être et de vivre, alors je mérite d'être plus sévèrement jugé que si je n'étais pas croyant - tout comme les habitants de Tyr et de Sidon qui ne croyaient pas au Dieu des juifs.
Cette intransigeance de Jésus peut paraître excessive, mais elle est utile pour tous ceux qui s'imaginent qu'une pratique régulière des sacrements suffirait à nous assurer une existence tranquille sur la terre et le salut final dans les cieux.
Ce matin, nous fêtons sainte Faustine, l'apôtre de la Miséricorde divine et hier, c'était la fête de saint François, qui vécut dans la pauvreté. Ce matin, la première personne que j'ai croisée dans la rue, c'était mon premier sans-abri de l'hiver qui approche. Un homme jeune. Il avait ouvert une boîte de nourriture ... pour donner à son chien, qui s'en est régalé. Je me suis dit : comment peut-on en arriver là ? Et comment survit-on dans la rue ? Ce jeune sans-abri a lui aussi à ma conscience de chrétien. J'ajouterai encore un détail. Lorsque je suis arrivé hier à la réunion du conseil de fabrique d'église, j'ai fait remarquer que les paquets de biscuits aux céréales destinés aux pauvres de la paroisse... sont déjà périmés depuis trois mois !
Sainte Faustine, priez pour nous !