Livre d'Isaïe 40,1-11.
Comme un berger, il conduit son troupeau : son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur, et il prend soin des brebis qui allaitent leurs petits.
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 18,12-14.
Jésus disait à ses disciples : " Que pensez-vous de ceci? Si un homme possède cent brebis et que l'une d'entre elles s'égare, ne laissera-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans la montagne pour partir à la recherche de la brebis égarée? Et, s'il parvient à la retrouver, amen, je vous le dis : il se réjouit pour elle plus que pour les quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont pas égarées. Ainsi, votre Père qui est aux cieux ne veut pas qu'un seul de ces petits soit perdu.
Ne serait-il pas plus prudent pour l'homme qui possède cent brebis d'accepter la perte d'une seule pour mieux surveiller toutes celles qui lui restent ? Voici donc un berger qui n'est pas comme les autres - et d'ailleurs, dans sa parabole, Jésus parle d'un homme et pas d'un berger. En réalité, Jésus se désigne lui-même. C'est lui qui est capable de laisser quatre-vingt-dix-neuf fidèles aux bons soins de l'Eglise, afin de partir à la recherche de celle qui a estimé que l'herbe est plus fraîche ailleurs - du moins en apparence, car elle peut paraître plus fraîche tout en étant empoisonnée.
C'est ainsi que le Seigneur agit lorsqu'il se lance à recherche d'une âme qui s'estime capable par elle-même de s'élever sans rencontrer d'obstacles ni d'ennemis. Cet évangile me rappelle toujours le chemin de ma conversion - et spécialement ce moment où je me suis rendu compte que mon propre "programme" avait négligé certaines notions difficilement quantifiables - et que les autres appelaient : satisfaction, bonheur, joie, contentement. Certes, je réussissais, mais cet air bon, réjoui, généreux que je voyais sur certains visages, remettaient en question ma réussite elle-même. Je fus donc perdu et aussi retrouvé. Et désormais, je ressens avec parfois beaucoup de peine l'assurance de certaines personnes qui se confient à moi... c'est qu'en les écoutant, je me revois moi-même tel que je fus autrefois.
Cet Évangile explique également pourquoi le Seigneur prend patience. Son amour de miséricorde s'oppose à sa justice et nombreux ceux qui s'étonnent que les méchants ne soient pas plus promptement retranchés des vivants. Cependant, plus proches nous serons du coeur de notre Seigneur, et avec plus de douceur notre propre coeur manifestera sa patience.