Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 16,13-19.
Jésus était venu dans la région de Césarée-de-Philippe, et il demandait à ses disciples : « Le Fils de l'homme, qui est-il, d'après ce que disent les hommes ? »
Ils répondirent : « Pour les uns, il est Jean Baptiste ; pour d'autres, Élie ; pour d'autres encore, Jérémie ou l'un des prophètes. »
Jésus leur dit : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »
Prenant la parole, Simon-Pierre déclara : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ! »
Prenant la parole à son tour, Jésus lui déclara : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux.
Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l'emportera pas sur elle.
Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. »
Cy Aelf, Paris
Il est grand le pouvoir qui a été donné à Pierre. Je me suis parfois demandé comment il se faisait que les grandes puissances qui ont ravagé la terre, spécialement au cours du dernier siècle, n'ont pas songé à s'attaquer d'abord au Vatican. Ni les nazis, ni les soviétiques, étant donné leurs idéologies, ne pouvaient s'imaginer que le "non-Etat" du Vatican pouvait représenter une menace. C'est qu'on ne peut pas en même temps nier l'existence de Dieu et accorder une quelconque valeur à l'Eglise ! Cela se voit encore aujourd'hui. Certes, l'Eglise est souvent mise sous pression, mais les chefs d'Etat ne manquent jamais d'aller se faire tirer le portrait auprès du Pape : ce n'est pas parce qu'ils se posent des problèmes de conscience, mais car ils espèrent, un tant soit peu, plaire à l'électorat - non seulement des catholiques, mais aussi de tous les chrétiens du monde.
Il est fascinant de songer qu'Hitler s'en est pris aux juifs sans s'être posé la question de la résistance possible des chrétiens. Mais même ainsi, non seulement le peuple de la première Alliance n'a pas été anéanti, mais il a retrouvé ses frontières historiques. Et par la suite, qui eût cru que l'église russe survivrait au goulag ? Qui eut jamais songé, parmi cette intelligentsia négativiste, qu'un obscur syndicaliste de Pologne et qu'un misérable prêtre - qui avait travaillé à casser des cailloux durant la guerre, pourraient à eux deux constituer une menace pour leur empire ? Aujourd'hui encore, il en est ainsi, car l'essentiel qui se déroule est invisible aux yeux de la la chair. Et les potentats de ce monde s'imaginent pouvoir donner à l'Histoire une direction qui en réalité est toujours la même puisqu'elles est issue de Dieu et marche infailliblement à Sa rencontre.
Hérode Agrippa, cité dans la première lecture, a mis à mort saint Jacques, mais pouvait-il s'imaginer que saint Jacques serait plus beaucoup connu que lui, un roi, deux mille ans plus tard ? Saint Paul aussi s'est fait exécuter - et ensuite Pierre, mais Pierre est toujours présent, n'est-il pas ce vieillard qui porte de petits souliers ? Les puissants de ce monde ne s'en préoccupent nullement. Les idéologues et les philosophes se moquent, tout en ayant parfois la surprise de découvrir que Dieu les aime, eux aussi. Ce fut bien le cas d'André Frossard (*) ... et en 2013, du pessimiste Bernard-Henri Lévy (**)
L'Histoire passe bien par des idées, mais l'histoire passe par les coeurs d'abord. Or, les idées sont souvent fausses, mais le coeur, s'il est vrai, ne peut dire que la vérité, puisqu'il ne peut dire que ce qu'il aime. Certes, on peut détruire un corps, mais comment détruire un coeur qui aime ?
(*) http://www.ina.fr/video/CAB92020118
(**)http://www.lebreviairedespatriotes.fr/2013/06/27/bhl-foudroye-par-la-conversion-de-sa-soeur-au-catholicisme/