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Une Soudanaise de 27 ans, médecin, mère d’un enfant de 20 mois et enceinte de huit mois, recevra 100 coups de fouet avant d’être pendue parce qu’elle a épousé un chrétien.
C’est ce que vient de décider aujourd’hui un tribunal de Khartoum, au Soudan, malgré les appels d’ambassades occidentales au respect de la liberté religieuse.
Le 7 février dernier, Meriam Yahya Ibrahim a été arrêtée, ainsi que son fils de 20 mois, et placée dans une prison pour femmes, sans procès, après qu’un membre de sa propre famille l’a dénoncée à la police.
Le 4 mars, la jeune mère a été accusée d’adultère et d’apostasie.
La loi islamique en vigueur au Soudan, où la charia a été introduite en 1983, veut que quiconque nait au Soudan est déclaré, par défaut, musulman et qu’une musulmane ne peut épouser un chrétien.
Elle se dit chrétienne, le gouvernement la veut musulmane
Meriam Yahya Ibrahim est née au Soudan d’un père musulman et d’une mère chrétienne orthodoxe. Son père était un père absent, c’est sa mère qui l’a élevée seule et Meriam se considère depuis toujours comme chrétienne. Elle a néanmoins été accusée d’apostasie (le fait de déserter sa religion) parce que la loi la considère comme étant musulmane, et d’adultère parce qu’elle a épousé un chrétien, une union jugée illégale et donc nulle.
Le tribunal avait donné trois jours à Meriam pour abjurer sa foi chrétienne, ce qu’elle a refusé de faire. Elle a donc été condamnée aujourd’hui à la peine de mort par pendaison, par le juge Abbas Mahommed Al-Khalifa.
La loi islamique punit l’adultère par 100 coups de fouet et l’apostasie par la mort. Meriam sera donc fouettée puis pendue dès la naissance de son deuxième enfant.
Pendant ce temps, le mari de Meriam n’a pas le droit de s’occuper de leur garçon parce qu’il est chrétien. L’enfant est donc en prison avec sa mère et le père n’a aucun droit de visite.
À l’énoncé du verdict, la jeune femme est restée impassible, a rapporté le quotidien Le monde. « Je suis chrétienne et je n’ai jamais fait acte d’apostasie », a-t-elle déclaré.
Des manifestations en soutien à la jeune femme ont eu lieu dans la capitale soudanaise après que le verdict est tombé et les manifestants ont déclaré qu’ils poursuivraient leur mouvement de protestation jusqu’à ce que la jeune femme soit libérée.
Pendant ce temps, le gouvernement du président Omar Hassan al-Bashir maintient qu’il n’y a aucune oppression des chrétiens au Soudan.
Imaginez ce que ce serait s’il y en avait…
Combien d’atrocités encore au nom de Dieu (quel qu’il soit)?
On peut saluer si l’on veut le courage de cette femme qui préfère se faire pendre plutôt que de renier sa religion.
On peut souligner le ridicule d’une société où les hommes se mêlent encore de dicter aux femmes qui elles doivent prier, qui elles doivent épouser.
On peut surtout se demander pendant combien de temps encore les hommes continueront à commettre des atrocités au nom de leurs Dieux, quel que soit le nom de ces dieux. Personnellement, je commence à en avoir royalement marre.
Vous imaginez si on faisait la même chose ici et qu’on décidait que toute personne qui naît au Québec devient, par défaut, catholique. Ô le beau tollé que ça ferait…