Le samedi de la 20e semaine du temps ordinaire
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 23,1-12.
Jésus déclarait à la foule et à ses disciples :
« Les scribes et les pharisiens enseignent dans la chaire de Moïse.
Pratiquez donc et observez tout ce qu'ils peuvent vous dire. Mais n'agissez pas d'après leurs actes, car ils disent et ne font pas.
Ils lient de pesants fardeaux et en chargent les épaules des gens ; mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt.
Ils agissent toujours pour être remarqués des hommes : ils portent sur eux des phylactères très larges et des franges très longues ;
ils aiment les places d'honneur dans les repas, les premiers rangs dans les synagogues,
les salutations sur les places publiques, ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi.
Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n'avez qu'un seul enseignant, et vous êtes tous frères.
Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n'avez qu'un seul Père, celui qui est aux cieux.
Ne vous faites pas non plus appeler maîtres, car vous n'avez qu'un seul maître, le Christ.
Le plus grand parmi vous sera votre serviteur.
Qui s'élèvera sera abaissé, qui s'abaissera sera élevé..
Textes de l'Evangile au quotidien
J'ai isolé la dernière ligne de l'Evangile car cette parole-là, j'ai eu plusieurs fois l'occasion de la vérifier, tout simplement en la vivant.
Ainsi, chaque fois que je me suis cru meilleur qu'un(e) autre, j'ai subi de grandes déconvenues; mais, tout autant, chacune de mes 'chutes', lorsque j'ai eu reconnu ma vanité, m'a valu d'être relevé - et relevé plus haut, semble-t-il, que d'où j'étais tombé. En effet, la joie et le sentiment de délivrance du relèvement sont d'autant plus grands que l'on comprend la leçon.
Je cherche un exemple. Le voici. C'est bien la plus importante découverte que j'ai faite (du moins pour le "novice" que je fus. Après ma conversion et les trois années de folle joie que j'ai vécues au service des jeunes démunis de mon quartier, il y eut un "blanc" ... Le prêtre qui me suivait m'a dit: c'est le désert. Prenez garde, car le démon déteste les convertis et réclame toujours de les mettre à l'épreuve.
Et il en fut ainsi. Mais je raconte.
A partir du moment où la solitude a remplacé l'action, j'ai prié durant trois années, jour après jour, sans discontinuer, et demandé au Seigneur que revienne vers moi une femme dont j'avais cru qu'elle ferait mon bonheur. Ma foi demeurait inébranlable malgré la solitude. Et ma foi me disait que, peu importe le temps que cela prendrait, cette femme reviendrait. Et j'ai prié. Ma 'dulcinée' avait quitté la ville et j'ignorais tout de ce qu'elle était devenue. Mais je priais et j'avais confiance, au point que je ne cherchais même pas pas à m'informer parmi nos connaissances communes: le Seigneur l'a ferait revenir, j'en étais certain, et trois années de suite, j'ai renouvelé ma confiance par cette demande.
Et j'ai été exaucé. Elle est revenue ! Mais notre relation fut un échec total. Je me suis retrouvé complètement abattu au bout de neuf mois de relation... Et un matin, j'ai ressenti fortement dans ma prière: "Je pouvais la faire revenir vers toi, mais tu devais comprendre que l'amour suppose la liberté. Si tu n'es pas aimé d'elle, Dieu le tout -puissant n'y peut rien - Il ne cesse de vouloir le bonheur de l'homme, mais l'homme se détourne de Dieu en disant: "je suis libre, je ferai mon bonheur à ma façon et selon mon goût"... Mais comme Dieu est patient ! C'est à partir de ce jour-là, que j'ai cherché une théologie qui me conviendrait. Je n'ai plus jamais songé à me marier.
A présent, la Congrégation "Faustinum" de la miséricorde divine tarde depuis longtemps à m'admettre comme membre "officiel", c'est une nouvelle épreuve. Mais c'est toujours ainsi: abaissement, pour relèvement. On se relève toujours plus haut que l'on a été abaissé, rassurez-vous !
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