Livre de Joël 2,12-18.
Maintenant – oracle du Seigneur – revenez à moi de tout votre cœur, dans le jeûne, les larmes et le deuil !
Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements, et revenez au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment.
Qui sait ? Il pourrait revenir, il pourrait renoncer au châtiment, et laisser derrière lui sa bénédiction : alors, vous pourrez présenter offrandes et libations au Seigneur votre Dieu.son peuple.
Deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 5,20-21.6,1-2.
Frères, nous sommes les ambassadeurs du Christ, et par nous c’est Dieu lui-même qui lance un appel : nous le demandons au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu.
Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a pour nous identifié au péché, afin qu’en lui nous devenions justes de la justice même de Dieu. En tant que coopérateurs de Dieu, nous vous exhortons encore à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de lui. Car il dit dans l’Écriture : Au moment favorable je t’ai exaucé, au jour du salut je t’ai secouru. Le voici maintenant le moment favorable, le voici maintenant le jour du salut.
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 6,1-6.16-18.
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de l’accomplir devant les hommes pour vous faire remarquer. Sinon, il n’y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux.
Ainsi, quand tu fais l’aumône, ne fais pas sonner la trompette devant toi, comme les hypocrites qui se donnent en spectacle dans les synagogues et dans les rues, pour obtenir la gloire qui vient des hommes. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite,
afin que ton aumône reste dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra.
Et quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites : ils aiment à se tenir debout dans les synagogues et aux carrefours pour bien se montrer aux hommes quand ils prient. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra.
Et quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu, comme les hypocrites : ils prennent une mine défaite pour bien montrer aux hommes qu’ils jeûnent. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ;
ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement de ton Père qui est présent au plus secret ; ton Père qui voit au plus secret te le rendra. »
Textes de l'Evangile au quotidien
Comme il nous paraît grand et difficile et long, le temps du carême. Car les textes ne nous disent pas de fournir de grands efforts, mais simplement de nous abstenir de penser ou de poser des actes qui nous sont habituels, quotidiens, banals. Mais une attitude meilleure encore, serait, outre de s'abstenir, d'accomplir des démarches que nous laissons de côté le plus possible, car elles nous paraissent pesantes et peu gratifiantes.
La conversion est donc un chemin de "renoncement actif". Il ne s'agit pas uniquement de s'abstenir de nos habitudes devenues quasiment des "automatismes", mais encore : de les remplacer par d'autres - et par d'autres qui impliquent auprès d'autrui par la charité ou la miséricorde. "Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde" : telle est la béatitude liée à un renoncement véritable.
Notre prêtre a connu le cas de quelques personnes qui ont tenté l'expérience d'un carême sévère : quarante jours sans prendre un repas. Outre quelques-uns que l'on a finalement hospitalisés, il en est plusieurs qui n'ont pas résisté à la tentation de le faire connaître : "Ceux-là ont déjà reçu leur récompense". Mais plus sûrement, le carême est un temps pour se détourner de soi-même, quelle que soit la méthode, afin de s'ouvrir à l'oeuvre de l'Esprit Saint en nous.
Le carême est, en définitive, comme un temps de "grand silence" comme le pratique les religieux cloîtrés. Que celui qui a des oreilles, qu'il entende ! Comment entendre si l'on ne met pas fin aux bavardages intérieurs ?
Ce midi, comme chaque jour, j'irai prendre mon repas à la maison de repos où réside ma mère, mais en m'abstenant simplement de mon verre de vin habituel. Du reste, comme à chaque Pâques, le plus difficile consistera à trouver une église pour le dimanche de Pâques qui ne soit pas trop éloignée de chez moi... car comme chaque année, personne ne me proposera de m'y conduire... Dieu sait !
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