boisvert Martyr du forum
| Sujet: Fête de la miséricorde divine Dim 3 Avr 2016 - 10:40 | |
| Ez.39 : 29 : "Et je ne leur cacherai plus ma face, Car je répandrai mon esprit sur la maison d'Israël, Dit le Seigneur, l'Éternel."
Sur la montagne, Dieu avait déclaré : "Nul ne peut me voir sans mourir". Mais n'est-ce pas à une "mort" de l'image que procède l'Esprit Saint dans nos cœurs ? Est-ce parce que le Christ nous a appris à appeler Dieu 'Notre Père' que nous ne le représentons comme une sorte de vieillard céleste qui plane au-dessus de nos têtes ? Le terme d'Abba ('papa') employé par Jésus est beaucoup plus évocateur de cet élan que j'ai connu... sans doute jusqu'à ma douzième année: il désignait pour moi... quelqu'un qui avait le pouvoir d'apporter une solution, quelle que soit la difficulté d'enfant que je traversais. Qu'il s'agisse d'une fièvre, d'un mal de dents, d'un désarroi inconnu jusqu'alors, même d'une désobéissance reconnue, peu importe car de toute manière, lui, papa, connaissait toutes les solutions: il était là pour cela, je n'en doutais pas. Ma mère n'était pas moins présente, mais elle avait le visage de la consolation absolue plutôt que celui dela solution absolue : je me souviens bien de cette distinction très nette.
De toute manière, ce que dit Dieu par la bouche d'Ezéchiel, c'est que Dieu se laisse connaître par son Esprit. C'est une rencontre hors de tout raisonnement, de toute pensée, de tout langage. L'Esprit-Saint n'est-Il pas comme le feu, et Jésus n'a-t-il pas désigné l'Esprit comme le feu qu'il est venu jeter sur la terre ? Jésus est venu jeter le feu de l’amour sur la terre. Et cet amour est une force qui pousse en avant, mais aussi un combat, une résistance jusqu’au sang, un courage pour affronter, s’il le faut, les adversaires de la justice et de la liberté. C'est un feu qui est mouvement comme une vague qui soulève et emporte vers l'avant. C'est bien ainsi, en tout cas à ma toute petite échelle, que l'Esprit-Saint me pousse à la connaissance de Dieu. Mais le mot de connaissance est encore trop riche et trop humain. Il faut dire: l'Esprit-Saint m'incite à sonder le mystère de Dieu. Oui, c'est mieux.
Or, ce mystère est insondable. Peu importe: les mystères de Dieu ne nous sont pas donnés pour que nous en trouvions la solution - certes non, l'Eternité n'y suffira pas !, mais pour que nous y plongions avec toutes nos capacités. Ce que je crois, c'est donc que, lorsque Dieu a répandu son Esprit sur le monde, l'Esprit n'a eu de cesse, et cela se poursuit toujours, de nous relever tous, chacun tel que nous sommes, pour que nous puissions participer, dès ce monde, à la contemplation continue des secrets de Dieu. Seigneur, comme je me réjouis de ce don ! Comme j'en étais indigne et comme j'en avais besoin ! Désormais, si je suis fort, c'est parce que je sais que ma force est hors de moi-même: si ma force est hors de moi-même, qui pourra me la prendre ? Et il en ainsi de ma Joie, ma vraie joie, et il en est de mon cœur, car mon cœur n'a de regard que pour la miséricorde divine.
L'illustration est de Florence Fiorini, laquelle avait tenu d'illustrer elle-même toutes mes méditations sur son blog. | |
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