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| Méditation avec le Combat Spirituel de Laurent Scupoli | |
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Auteur | Message |
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ami de la Miséricorde Martyr du forum
| Sujet: Re: Méditation avec le Combat Spirituel de Laurent Scupoli Sam 18 Fév 2017 - 6:12 | |
| CHAPITRE LVIII De l'offrande de soi-même à Dieu
(...) Nous pouvons, il est vrai, nous offrir à Dieu alors même que nous sommes attachés aux créatures, mais c'est à la condition de demander à Dieu qu'il daigne briser nos liens, pour que nous puissions ensuite nous dévouer tout entiers au service de sa divine majesté ; ce qu'il faut faire souvent et avec beaucoup de ferveur. Que votre offrande soit donc pure de toute affection étrangère et de tout attachement à votre volonté propre. Ne considérez ni les biens de la terre, ni ceux du Ciel ; n'envisagez que la volonté et la Providence de Dieu, à laquelle vous devez vous soumettre sans réserve et vous sacrifier en perpétuel holocauste ; et oubliant toutes les choses créées, dites-lui : Voici, ô mon Dieu et mon Créateur, que je remets ma personne et ma volonté tout entière entre les mains de votre éternelle Providence ; faites de moi tout ce qui vous plaira durant ma vie, la mort et après ma mort, dans le temps et dans l'éternité. Si en parlant ainsi, vous parlez sincèrement (et vous vous en apercevrez au temps de l'adversité), de terrestre que vous êtes vous deviendrez tout spirituel, et vous ferez avec Dieu un échange à jamais heureux : vous serez à Dieu et Dieu sera à vous, car il est toujours à ceux qui se détachent des créatures et d'eux-mêmes pour se donner à lui et se sacrifier à sa divine majesté. Vous voyez donc, âme chrétienne, un moyen très puissant de vaincre tous vos ennemis ; car si par l'offrande de vous-même à Dieu vous vous unissez à lui de manière à être tout à lui de manière à être tout à lui et lui tout à vous, quel ennemi sera capable de vous nuire ? Et lorsque vous voudrez lui offrir des jeûnes, des oraisons, des actes de patience et autres bonnes œuvres, rappelez-vous les jeûnes, les oraisons et toutes les actions que Jésus-Christ offrait à son Père, mettez votre confiance en leur mérite et leur vertu, et offrez-lui ensuite les vôtres. Si vous voulez offrir au Père céleste les actions de Jésus-Christ en satisfaction de vos offenses, voici la méthode que je conseille de suivre. Faites une revue générale, et parfois même détaillée, des égarements de votre vie et, convaincu que de vous-même vous ne pouvez apaiser la colère de Dieu, ni satisfaire à sa justice, recourez à la vie et à la Passion de son Fils. Considérez-le dans une circonstance quelconque de sa vie. Voyez-le, par exemple, prier et jeûner, souffrir et répandre son sang, afin de vous réconcilier avec lui et de payer la dette contractée par vos péchés. Ô Père éternel, dit-il, voilà que, pour être fidèle à vos ordres, je satisfais surabondamment à votre justice pour les péchés et les dettes de N... Que votre divine majesté daigne lui pardonner et l'admettre au nombre des élus. Présentez alors pour vous-même au Père céleste l'offrande et les prières de son divin Fils, et conjurez-le, par leur mérite, de vous remettre vos offenses. Vous pourrez suivre cette méthode, que vous passiez d'un mystère à l'autre ou que vous parcouriez les différentes circonstances d'un même mystère ; que vous priiez pour vous-même ou que vous priiez pour d'autres.
Source : Le Combat Spirituel de Laurent Scupoli, Edition de 1895
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
| | | ami de la Miséricorde Martyr du forum
| Sujet: Re: Méditation avec le Combat Spirituel de Laurent Scupoli Sam 18 Fév 2017 - 20:01 | |
| CHAPITRE LIX La dévotion sensible et la sécheresse spirituelle
La dévotion sensible procède tantôt de la nature, tantôt du démon, tantôt de la grâce. Vous en reconnaîtrez l'origine aux fruits qu'elle produira. Si elle ne rend pas votre vie meilleure, vous avez sujet de craindre qu'elle ne vienne du démon ou de la nature ; et cette crainte sera d'autant plus fondée que vous prendrez plus de goût et de plaisir à cette dévotion, que vous vous y attachez davantage et qu'elle vous donnera une plus grande estime de vous-même. Lorsque vous sentirez les consolations spirituelles abonder en votre âme, ne vous amusez point à examiner quel en peut être le principe ; gardez-vous de mettre en elles votre confiance et de perdre de vue la connaissance de votre néant ; mais, redoublant de vigilance et de haine à l'égard de vous-même, efforcez-vous vous de tenir votre cœur libre de tout attachement, même spirituel, et de ne désirer que Dieu seul et son bon plaisir. De cette manière, la douceur que vous ressentez, dût-elle son origine à l'action de la nature ou du démon, deviendra un effet de la grâce. La sécheresse spirituelle peut procéder pareillement des trois principes que nous venons de mentionner : - Du démon qui espère par là nous porter au relâchement et nous faire abandonner les exercices spirituels pour les amusements et les plaisirs du monde ; - De nous-mêmes, qui y donnons lieu par nos fautes, notre attachement aux choses de la terre et notre négligence ; - De l’Esprit Saint, qui nous envoie cette épreuve, soit pour nous avertir d'être plus diligents à nous détacher de tout ce qui n'est pas Dieu ou qui ne tend pas à lui ; soit pour nous convaincre, par notre propre expérience, que tout ce qu'il y a de bien en nous vient de Dieu ; soit pour nous faire estimer davantage les dons du Ciel et nous les faire garder avec plus d'humilité et de vigilance ; soit pour nous unir plus étroitement à sa divine majesté, en nous faisant renoncer à tout, même aux délices spirituelles, de peur que les aimant trop nous ne leur donnions une part de ce cœur que le Seigneur veut tout entier pour lui ; soit enfin parce qu'il se plaît, pour notre bien, à nous voir combattre de toutes nos forces et mettre sa grâce à profit. Lors donc que vous sentirez cette sécheresse spirituelle, rentrez en vous-même, examinez quel est le défaut qui vous a fait perdre, non pour recouvrer les consolations de la grâce, mais pour bannir de votre âme tout ce qui déplaît aux yeux de Dieu. Si vous ne découvrez pas en vous ce défaut, efforcez-vous d'acquérir, au lieu de la dévotion sensible, la dévotion véritable qui consiste dans une prompte résignation à la volonté de Dieu. Gardez-vous bien surtout d'abandonner vos exercices spirituels ; employez au contraire toute votre énergie à les continuer, quelque infructueux et insipides qu'ils vous paraissent, et acceptez de bon cœur le calice d'amertume que vous présente l'amoureuse volonté de Dieu. Et si la sécheresse est accompagnée de tant et de si épaisses ténèbres spirituelles que vous ne sachiez où vous tourner, ni quel parti prendre, ne vous découragez moins pour cela, mais demeurez fermement attaché à la croix, ne recherchez point les consolations terrestres, repoussez-les même, si le monde et les créatures venaient vous les offrir. (...)
Source : Le Combat Spirituel de Laurent Scupoli, Edition de 1895
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
| | | ami de la Miséricorde Martyr du forum
| Sujet: Re: Méditation avec le Combat Spirituel de Laurent Scupoli Dim 19 Fév 2017 - 19:01 | |
| CHAPITRE LIX La dévotion sensible et la sécheresse spirituelle(...) Que tous ignorent vos peines, hormis votre père spirituel à qui vous les découvrirez, non pour les alléger, mais pour apprendre de lui le moyen de les supporter conformément au bon plaisir de Dieu. Ne faites point vos communions, vos prières et vos exercices spirituels pour obtenir de Dieu qu'il vous détache de la croix, mais bien pour acquérir la force dont vous avez besoin pour la porter à la plus grande gloire de Jésus crucifié. Que si le trouble de votre âme vous empêche de méditer et de prier comme vous le souhaiteriez, méditez le moins mal que vous pourrez. Ce que vous ne pouvez faire par l'intelligence, efforcez-vous de le faire par la volonté ; servez-vous de la prière, vous adressant tantôt à vous-même, tantôt à votre divin Maître. Vous en retirerez des fruits merveilleux ; et votre cœur pourra respirer et reprendre des forces. Dites à votre âme : Pourquoi es-tu triste, ô mon âme, et pourquoi troubles-tu ? Mets en Dieu, ton espérance, car je le louerai encore : il est le salut de mon visage, il est mon Dieu (Ps., XLI, . Pourquoi, Seigneur, vous êtes-vous retiré de moi, et dédaignez-vous de me regarder au temps de ma détresse et de ma tribulation ? (Ps.,X, Heb., I). Ne m’abandonnez pas pour toujours (Ps., CXVIII, . Rappelez-vous la doctrine consolante que Dieu révéla à Sara, femme de Tobie, au temps de sa tribulation ; mettrez-la à profit et dites de vive voix avec cette servante bien-aimée du Seigneur : Quiconque vous honore à la certitude que si sa vie est éprouvée, elle sera couronnée ; que si elle est dans la tribulations, elle en sera délivrée ; que si elle est châtiée, elle obtiendra Miséricorde. Car vous ne prenez point plaisir à nos tribulations ; mais après la tempête, vous rendez le calme, et après les larmes et les soupirs, vous répandez l’allégresse. Ô Dieu d’Israël, que votre nom soit béni dans tous les siècles (Tobie, III, 21, 22, 23). Rappelez-vous à quel excès de douleur Jésus se vit abandonné, dans le jardin et sur la croix, par son Père céleste lui-même ; et portant votre croix a son exemple, vous direz de tout cœur : Que votre volonté soit faite. Si vous agissez de la sorte, la patience et l’oraison élèveront la flamme de votre sacrifice jusqu’au trône de Dieu, et vous acquerrez la vraie dévotion. Cette dévotion, comme je l’ai dit plus haut, consiste à avoir la ferme volonté de suivre, sans hésiter et la croix sur les épaules, notre divin Sauveur, en quelque lieu qu’il nous appelle et nous conduise ; elle consiste à aimer Dieu pour lui-même, et parfois aussi à quitter Dieu pour Dieu. Si les personnes qui font profession de piété, et les femmes principalement, mesuraient leurs progrès à leur résignation plutôt qu’à leur dévotion sensible, elles ne seraient pas victimes de leurs illusions et des artifices du démon ; elles ne se ingratitude, du bienfait signalé que le Seigneur leur accorde et elles s’appliqueraient avec plus de ferveur à servir sa divine majesté qui dispose ou permet tout ce qui nous arrive pour sa gloire et notre avantage. Voici encore une illusion commune chez les personnes du sexe, chez celles mêmes qui s’éloignent avec crainte et prudence des occasions dangereuses. Parce qu’elles sont tourmentées de pensées impures et horribles, parfois, perdent courage et se croient abandonnées et repoussées de Dieu ; il leur semble impossible que l’Esprit Saint demeure dans une âme remplie de semblables pensées. Leur abattement devient tel parfois qu’elles sont sur le point de se laisser aller au désespoir et d’abandonner leurs exercices spirituels pour retourner en la terre d’Egypte. (...) Source : Le Combat Spirituel de Laurent Scupoli, Edition de 1895 Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
| | | ami de la Miséricorde Martyr du forum
| Sujet: Re: Méditation avec le Combat Spirituel de Laurent Scupoli Lun 20 Fév 2017 - 18:20 | |
| CHAPITRE LIX La dévotion sensible et la sécheresse spirituelle
(...) Elles ne savent pas apprécier le don Seigneur et comprendre que, si Dieu permet qu’elles soient assaillies de ces horribles fantômes, c’est afin de les ramener à la connaissance d’elles- mêmes et de les forcer, par le sentiment de leur impuissance, à s’approcher de lui. Faute de comprendre les vues de Dieu à leur égard, elles se plaignent amèrement de ce qui devrait être pour elles l’objet d’une reconnaissance sans bornes envers la bonté infinie du Seigneur.
Ce que vous avez à faire en ces occasions, c’est de considérer attentivement les inclinations perverses de votre nature. Dieu veut, dans votre intérêt, que vous sachiez combien ces inclinations sont promptes à vous entraîner au mal, et dans quel abîme elles vous précipiteraient, s’il ne venait à votre secours.
Excitez-vous ensuite à la confiance en Dieu ; persuadez-vous bien que, s’il vous découvre le péril, c’est qu’il est prêt à vous venir en aide ; que son désir est de vous attirer et de vous unir plus étroitement à lui par la prière et l’invocation de son nom ; que, partant, vous lui devez d’humbles actions de grâces.
Tenez pour assuré que ces tentations et ces pensées mauvaises se dissipent mieux par la souffrance paisible de la peine qu’elles vous causent et par une adroite fuite, que par une résistance pleine d’inquiétudes.
CHAPITRE LX De l’examen de conscience
Dans l’examen de conscience, il y a trois choses à considérer : les fautes commises pendant la journée, leur cause, le courage et l’ardeur que vous apportez à les combattre et à acquérir les vertus contraires.
Quant aux fautes commises, vous ferez ce que j’ai dit au chapitre XXVI, où j’ai parlé de ce qu’il y a faire, lorsqu’on se sent blessé.
Pour ce qui est de la cause de vos chutes, vous tâcherez de l’abattre et de la réduire à néant. Pour arriver à ce but, et tout ensemble pour acquérir les vertus chrétiennes, vous fortifierez votre volonté par la défiance de vous-même, par la confiance en Dieu, par l’oraison, par une application soutenue à vous exciter à la haine du vice et au désir de la vertu contraire.
Tenez pour suspectes les victoires que vous avez gagnées et les bonnes œuvres que vous avez accomplies. Je vous conseille même de ne pas trop y arrêter votre pensée, pour ne pas vous exposer au danger presque inévitable de vous laisser entraîner à un secret mouvement de vaine gloire et d’orgueil.
Abandonnez-les plutôt entre les mains de la divine Miséricorde, et oubliant ce qui est derrière vous, tournez votre regard vers le chemin beaucoup plus long qui vous reste à parcourir. Quant aux actions de grâces à rendre au Seigneur pour les dons et les faveurs qu’il vous a accordés durant le jour, reconnaissez qu’il est accordés durant le jour, reconnaissez qu’il est l’auteur de tout bien ; remerciez-le de vous avoir délivré de tant d’ennemis visibles et invisibles ; et de vous avoir donné des pensées salutaires, des occasions de pratiquer la vertu et tant d’autres bienfaits que vous ne connaissez point.
Source : Le Combat Spirituel de Laurent Scupoli, Edition de 1895
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| | | ami de la Miséricorde Martyr du forum
| Sujet: Re: Méditation avec le Combat Spirituel de Laurent Scupoli Mar 21 Fév 2017 - 17:24 | |
| CHAPITRE LXI Comment nous devons persévérer dans la lutte et combattre jusqu’à la mort
Entre les conditions requises pour réussir en ce combat, il faut ranger la persévérance. Nous devons nous attacher à mortifier sans relâche nos passions déréglées, parce qu’elles ne meurent jamais, tant que nous sommes sur la terre, et qu’elles germent incessamment comme de mauvaises herbes. C’est en vain qu’on voudrait fuir le combat : il ne finit qu’avec la vie, et quiconque refuse la lutte est nécessairement fait prisonnier ou mis à mort.
De plus, nous avons affaire à des ennemis qui nous portent une haine implacable ; nous ne pouvons en espérer ni paix ni trêve, car ils sont d’autant plus acharnés à notre perte que nous recherchons davantage leur amitié. Vous ne devez pourtant vous épouvanter ni de leur puissance, ni de leur nombre : car, en ce combat, n’est vaincu que celui qui veut l’être.
Toute la force de nos ennemis est entre les mains du divin capitaine pour l’honneur duquel nous combattons. Non seulement il ne permettra pas que vous tombiez entre leurs mains, mais il prendra lui-même les armes ; et comme il est plus puissant que tous vos adversaires, il vous mettra la victoire entre les mains, pourvu toutefois que vous combattiez courageusement à ses côtés, et que vous mettiez votre confiance, non en vous-même, mais en sa puissance et en sa bonté.
Et si le Seigneur tarde à vous donner la victoire, ne perdez pas courage. Songez, pour vous animer au combat, que les obstacles que vous rencontrerez, que toutes les circonstances les plus défavorables et les plus désastreuses en apparence, il les fera tourner à votre profit et à votre avantage, du moment que vous vous comportez en soldat fidèle et généreux.
Marchez donc à la suite de votre céleste capitaine qui a vaincu le monde et a été mis à mort pour vous ; soutenez la lutte avec un cœur magnanime, et poursuivez-la jusqu’à l’entière destruction de vos ennemis ; car si vous en laissiez vivre un seul, ce serait là pour vous comme une paille dans l’œil ou comme une lance au côté qui vous empêcherait de courir à une si glorieuse victoire.
CHAPITRE LXII De la résistance à opposer aux ennemis qui nous attaquent, au moment de la mort
Quoique toute notre vie soit ici-bas une guerre continuelle, la journée la plus importante et la plus périlleuse est celle où il nous faudra faire le grand passage du monde à l’éternité. Celui qui tombe en ce moment ne se relève plus. Le moyen à prendre pour vous trouver à cette heure dans de bonnes dispositions, c’est d’employer le temps que Dieu vous accorde à combattre vaillamment.
Celui, en effet, qui combat bien durant la vie se prépare, par l’habitude acquise de la victoire, un triomphe facile à l’heure de la mort. De plus, pensez souvent à la mort, considérez-la d’un œil attentif ; c’est le moyen de la craindre moins, lorsqu’elle se présentera, et d’avoir alors l’esprit libre et prêt au combat.
Les gens du monde évitent cette pensée pour ne pas interrompre le plaisir qu’ils prennent aux choses de la terre : attachés de devoir les quitter un jour serait un tourment pour eux. (...)
Source : Le Combat Spirituel de Laurent Scupoli, Edition de 1895
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| | | ami de la Miséricorde Martyr du forum
| Sujet: Re: Méditation avec le Combat Spirituel de Laurent Scupoli Mer 22 Fév 2017 - 17:26 | |
| CHAPITRE LXII De la résistance à opposer aux ennemis qui nous attaquent, au moment de la mort
(...) C’est ainsi que leur affection désordonnée, bien loin de diminuer, va toujours croissant ; et lorsque arrive pour eux le moment de dire adieu à cette vie et à tant d’objets chers à leur cœur, ils sont en proie à un tourment incroyable et d’autant plus horrible qu’ils ont joui plus longtemps des biens qu’ils vont quitter.
Parfois aussi pour mieux vous préparer à ce moment terrible, représentez-vous seul et sans secours parmi les douleurs de la mort, et considérez les choses que je vais dire et qui pourraient alors vous tourmenter. Puis vous entretiendrez votre pensée des remèdes que je vais vous proposer, afin de vous mettre à même de mieux vous en servir à cette heure de suprême angoisse ; car il faut nécessairement apprendre à bien faire une chose qu’on ne peut faire qu’une fois, de peur de commettre une faute à jamais irréparable.
CHAPITRE LXIII Des quatre assauts que nos ennemis nous livrent à l’heure de la mort, et premièrement de la tentation contre la foi et de la manière d’y résister
Parmi les assauts que nos ennemis nous livrent à l’article de la mort, il y en a quatre qui sont particulièrement dangereux. Ce sont : la tentation contre la foi le désespoir, la vaine gloire, et enfin les diverses illusions dont ces esprits de ténèbres, transfigurés en anges de lumière, se servent pour nous tromper.
Pour ce qui regarde le premier assaut, si l’ennemi emploie pour vous tenter des raisonnements faux et captieux, laissez là votre intelligence, et recourez à la volonté, en disant : Retire-toi, Satan, père du mensonge ; je ne veux pas même t’écouter : il me suffit de croire ce que croit la sainte Église romaine.
Fermez, autant que possible, l’entrée de votre âme à toute considération sur la foi, vous semblât-elle de nature à fortifier en vous cette vertu ; regardez-la comme un moyen dont le démon se sert pour engager la discussion. Si vous n’êtes plus en état de vous défaire de ces pensées, demeurez ferme et ne croyez rien aux raisons que l’ennemi vous alléguera, non plus qu’aux textes de la sainte Écriture qu’il apportera à l’appui de ses insinuations : quelque clairs et décisifs que ces textes vous paraissent, soyez certain qu’ils sont tous tronqués, mal cités et mal interprétés.
Et si le serpent rusé vous demande ce que croit la sainte Église, ne répondez pas ; mais, sachant qu’il veut vous surprendre et abuser de vos paroles, contentez-vous de faire intérieurement un acte de foi vive ; ou, si vous voulez le faire dépiter davantage, répondez-lui que la sainte Église romaine croit la vérité. Et s’il vous demande quelle est cette vérité, répliquez-lui : C’est précisément ce que croit l’Église.
Par-dessus tout, tenez votre cœur attaché à Jésus crucifié et dites-lui : Ô mon Dieu, mon Créateur et mon Sauveur, venez promptement à mon secours et ne vous éloignez pas de moi, afin que je ne m’écarte pas de la vérité de la foi catholique ; et puisque vous m’avez accordé la grâce de naître dans cette foi sainte, faites que j’y finisse mes jours pour votre plus grande gloire.
Source : Le Combat Spirituel de Laurent Scupoli, Edition de 1895
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| | | ami de la Miséricorde Martyr du forum
| Sujet: Re: Méditation avec le Combat Spirituel de Laurent Scupoli Jeu 23 Fév 2017 - 16:10 | |
| CHAPITRE LXIII Des quatre assauts que nos ennemis nous livrent à l’heure de la mort, et premièrement de la tentation contre la foi et de la manière d’y résister
(...) Et si le serpent rusé vous demande ce que croit la sainte Église, ne répondez pas ; mais, sachant qu’il veut vous surprendre et abuser de vos paroles, contentez-vous de faire intérieurement un acte de foi vive ; ou, si vous voulez le faire dépiter davantage, répondez-lui que la sainte Église romaine croit la vérité.
Et s’il vous demande quelle est cette vérité, répliquez-lui : C’est précisément ce que croit l’Église. Par-dessus tout, tenez votre cœur attaché à Jésus crucifié et dites-lui : Ô mon Dieu, mon Créateur et mon Sauveur, venez promptement à mon secours et ne vous éloignez pas de moi, afin que je ne m’écarte pas de la vérité de la foi catholique ; et puisque vous m’avez accordé la grâce de naître dans cette foi sainte, faites que j’y finisse mes jours pour votre plus grande gloire.
CHAPITRE LXIV De l’assaut du désespoir et de la manière de s’en défendre
Le second assaut au moyen duquel le malin esprit cherche à nous abattre sans retour, c’est l’épouvante qu’il suscite en nous au souvenir de nos péchés, afin de nous précipiter dans l’abîme du désespoir. Dans ce danger, prenez pour règle infaillible que la pensée de vos péchés vient de la grâce et qu’elle vous est accordée pour votre salut, lorsqu’elle produit en vous des sentiments d’humilité, de repentir de vos péchés et de confiance en la bonté divine.
Mais lorsque cette pensée vous jette dans l’inquiétude, la défiance et la pusillanimité, portât-elle sur des choses vraies et capables de faire croire que vous êtes damné et qu’il n’y a plus pour vous de salut à espérer, regardez-la comme un artifice du démon, humiliez-vous et redoublez de confiance en Dieu.
C’est le moyen de vaincre votre ennemi avec ses propres armes et de rendre gloire à Dieu. Excitez-vous, je le veux bien, au repentir de vos péchés toutes les fois qu’ils vous reviendront à la mémoire, mais que ce soit pour en demander pardon au Seigneur avec une confiance sans bornes dans les mérites de sa Passion.
Je suppose même que vous croyiez entendre Dieu vous dire au fond du cœur que vous n’êtes point du nombre de ses élus, ce n’est pas une raison pour rien perdre de votre confiance en lui. Dites-lui plutôt avec un sentiment profond d’humilité : Vous avez bien sujet de me réprouver à cause de mes péchés, mais j’ai plus de sujet encore d’espérer que votre Miséricorde me les pardonnera.
J’espère donc le salut d’une misérable créature vouée à la damnation par sa propre malice, mais aussi rachetée au prix de votre sang adorable. Je veux me sauver pour votre gloire, ô mon Rédempteur, et confiant en votre Miséricorde infinie, je m’abandonne entre vos mains. Faites de moi ce qu’il vous plaira, pourvu que vous soyez mon unique maître : quand vous me tueriez, je ne laisserais pas d’avoir en vous une inébranlable confiance.
Source : Le Combat Spirituel de Laurent Scupoli, Edition de 1895
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| | | ami de la Miséricorde Martyr du forum
| Sujet: Re: Méditation avec le Combat Spirituel de Laurent Scupoli Ven 24 Fév 2017 - 17:21 | |
| CHAPITRE LXV De l’assaut de la vaine gloire
Le troisième assaut, c’est celui de la vaine gloire et de la présomption. Sous ce rapport, veillez à ne pas vous laisser entraîner, sous quelque prétexte que ce soit, au moindre mouvement de complaisance en vous-même ou en vos actions ; glorifiez-vous uniquement dans le Seigneur, dans sa Miséricorde, dans les mérites de sa vie et de sa Passion. Humiliez-vous de plus en plus à vos propres yeux jusqu’à votre dernier soupir ; et si vos bonnes œuvres vous reviennent à la mémoire, reconnaissez que c’est Dieu qui en est l’auteur. Implorez son secours, mais ne l’attendez point de vos mérites, si nombreuses et si éclatantes qu’aient été vos victoires. Tenez-vous toujours dans une crainte salutaire, et confessant ingénument que toutes vos œuvres seraient inutiles si Dieu ne vous recueillait à l’ombre de ses ailes, vous vous confierez uniquement en sa protection. Si vous suivez fidèlement ces avis, vos ennemis ne pourront prévaloir contre vous ; et vous vous ouvrirez ainsi le chemin pour passer joyeusement à la Jérusalem céleste.
CHAPITRE LXVI De l’assaut des illusions et des fausses apparences, à l’article de la mort
Si l’ennemi qui s’acharne à notre perte avec une activité que rien ne lasse se transforme en ange de lumière pour vous assaillir de vaines illusions, demeurez ferme et immobile dans la connaissance de votre néant, et dites-lui hardiment : Retourne, malheureux, dans les ténèbres d’où tu es sorti ; je ne mérite pas d’être favorisé de visions célestes ; je n’ai besoin que de la Miséricorde de mon Jésus et des prières de la Vierge Marie, de Saint Joseph et des autres saints. Eussiez-vous les meilleurs motifs de croire que ces visions vous viennent du Ciel, gardez-vous d’y ajouter foi ; rejetez-les bien loin de vous. Cette résistance fondée sur le sentiment de votre indignité ne saurait déplaire au Seigneur. Si c’est lui qui agit en vous, il saura bien rendre son action évidente à vos yeux ; et vous n’y perdrez rien, car celui qui donne sa grâce aux humbles ne la retire point, quelques actes d’humilité qu’ils posent. Voilà les armes dont notre ennemi se sert généralement contre nous, à ce moment suprême. En outre, il nous tente chacun en particulier d’après les inclinations auxquelles il sait que nous sommes plus sujets. C’est pourquoi nous devons, avant l’approche du grand combat, nous armer et lutter vaillamment contre les passions qui nous attaquent avec plus de violence et qui exercent sur nous un plus grand empire, afin de remporter plus facilement la victoire à ce moment suprême qui ne laisse plus d’autre moment après lui, pour le pouvoir faire encore. « Vous combattrez contre eux jusqu’à leur complète destruction » (I Rois, XIV, 18).
FIN
Source : Le Combat Spirituel de Laurent Scupoli, Edition de 1895
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