Livre des Nombres 21,4b-9.
En ces jours-là, en chemin à travers le désert, le peuple perdit courage.
Il récrimina contre Dieu et contre Moïse : « Pourquoi nous avoir fait monter d’Égypte ? Était-ce pour nous faire mourir dans le désert, où il n’y a ni pain ni eau ? Nous sommes dégoûtés de cette nourriture misérable ! » Alors le Seigneur envoya contre le peuple des serpents à la morsure brûlante, et beaucoup en moururent dans le peuple d’Israël.
Le peuple vint vers Moïse et dit : « Nous avons péché, en récriminant contre le Seigneur et contre toi. Intercède auprès du Seigneur pour qu’il éloigne de nous les serpents. » Moïse intercéda pour le peuple,
et le Seigneur dit à Moïse : « Fais-toi un serpent brûlant, et dresse-le au sommet d’un mât : tous ceux qui auront été mordus, qu’ils le regardent, alors ils vivront ! » Moïse fit un serpent de bronze et le dressa au sommet du mât. Quand un homme était mordu par un serpent, et qu’il regardait vers le serpent de bronze, il restait en vie !
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 3,13-17.
En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème : « Nul n'est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme. De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé,afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. »
Cy Aelf, Paris
Il était inutile, évidemment, de rechercher le lien entre ces deux lectures, puisque Jésus lui-même évoque le serpent de bronze élevé dans le désert. Ce qui retient l'attention, c'est le regard que nous posons sur nos crucifix. Converti en août 1985 après un regard de supplication porter sur un crucifix, je puis assurer que j'ai vraiment perçu le Seigneur, comme un homme qui n'était certes pas un supplicié quelconque - mais Il était, beaucoup plus: celui qui donnait sa vie afin de me délivrer du sentiment "la-réussite avant-tout !"obligée et inéluctable.
Oui, je fus un l'un quelconque de ces juifs mordus par un serpent brûlant - et nous savons tous que le serpent est l'image du diable... Eh bien, j'avais moi aussi été mordu par le pessimisme d'une existence qui m'obligerait à devenir un être qui-se-réussit-lui-même.
J'avais lu Nietzsche : l'homme est quelque chose qui doit se dépasser... Mais par un seul regard sur la Croix, j'avais été guéri de mes pensées pessimistes et mortifères. De fait, j'ai conservé la vie et bien que pécheur, l'Eucharistie quotidienne est pour moi source de joie chaque jour renouvelée. Et le fait d'écrire un partage quotidien, surtout ne croyez pas que j'en ai fait une règle de vie ! Non ! Mais c'est que cette Joie est quelque chose qu'on ne peut contenir pour soi, mais qui se multiplie par le témoignage... Comment en serait-il autrement !
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