Le mercredi de la 4e semaine du temps ordinaire
Lettre aux Hébreux 12,4-7.11-15.
Frères, vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang dans votre lutte contre le péché, et vous avez oublié cette parole de réconfort, qui vous est adressée comme à des fils : ‘Mon fils, ne néglige pas les leçons du Seigneur, ne te décourage pas quand il te fait des reproches. Quand le Seigneur aime quelqu'un, il lui donne de bonnes leçons; il corrige tous ceux qu’il accueille comme ses fils.’ (...)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 6,1-6.
En ce temps-là, Jésus se rendit dans son lieu d’origine, et ses disciples le suivirent.Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. De nombreux auditeurs, frappés d’étonnement, disaient : « D’où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ? N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ? » Et ils étaient profondément choqués à son sujet. Jésus leur disait : «Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa parenté et sa maison. » Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle ; il guérit seulement quelques malades en leur imposant les mains. Et il s’étonna de leur manque de foi. Jésus parcourait les villages d’alentour en enseignant.
Cy Aelf, Paris
L'étonnement de Jésus lorsqu'il vient à Nazareth est inévitablement marqué par la souffrance de ne pas être reconnu par les siens. C'est Jésus le premier qui a fait face à l'incrédulité que rencontreront ses disciples plus tard. Et de même pour les convertis: quelle grande souffrance de n'être pas reconnu par son voisinage et jusque dans sa propre famille ! J'ai songé à Edith Stein en particulier qui n'eut d'autre choix que de renoncer définitivement à l'affection des membres de sa propre famille. Mais on pourrait encore citer saint François d'Assise, lorsqu'il se dépouilla de ses propres vêtements, comme pour constater que la rupture était devenue définitive.
La résistance "jusqu'au sang" à laquelle saint Paul appelle les Hébreux tient essentiellement du fait qu'ils doivent accepter d'être reniés par ceux qui furent de leur propre patrie ainsi que de leur famille.
Mais nous aussi, nous qui demeurons dans une société qui, d'elle-même se déclare tolérante.... si nous déclarons clairement notre foi, cela nous vaudra quelques moqueries parfois très vexantes, et nous devrons nous mordre la langue afin de ne pas "rétorquer".
Pour ma part, je peux dire que, la plupart de mes connaissances en ville, m'ont d'office collé l'étiquette d'un "moralisateur", même si le "signe" le plus fort que j'ai pu donner fut mon renoncement au tabac, ainsi que le choix du célibat. On m'aura bien fait sentir que je n'étais plus des leurs, et cela dure encore...
Cependant, quels que soient les "rebuffades", les rejets d'amitié, l'isolement, les maladies supportées sans réconfort de quiconque, une solitude de plus en plus marquée, je ne saurais renoncer à ma propre conversion - puisqu'elle continue de relancer ma vie chaque jour. Il nous appartient d'offrir nos membres au Seigneur afin qu'Il puisse, à travers nous, poursuivre l'oeuvre de la rédemption...
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