Sujet: Éloge de l'acceptation Mar 14 Nov 2017 - 6:10
Le mardi de la 32e semaine du temps ordinaire
Livre de la Sagesse 2,23-24.3,1-9. Dieu a créé l’homme pour l’incorruptibilité, il a fait de lui une image de sa propre identité. C’est par la jalousie du diable que la mort est entrée dans le monde; ils en font l’expérience, ceux qui prennent parti pour lui.Les âmes des justes sont dans la main de Dieu; aucun tourment n’a de prise sur eux. Aux yeux de l’insensé, ils ont paru mourir ; leur départ est compris comme un malheur, et leur éloignement, comme une fin : mais ils sont dans la paix. Au regard des hommes, ils ont subi un châtiment, mais l’espérance de l’immortalité les comblait. Après de faibles peines, de grands bienfaits les attendent, car Dieu les a mis à l’épreuve et trouvés dignes de lui. Comme l’or au creuset, il les a éprouvés; comme une offrande parfaite, il les accueille. Au temps de sa visite, ils resplendiront : comme l’étincelle qui court sur la paille, ils avancent. Ils jugeront les nations, ils auront pouvoir sur les peuples, et le Seigneur régnera sur eux pour les siècles. Qui met en lui sa foi comprendra la vérité ; ceux qui sont fidèles resteront, dans l’amour, près de lui. Pour ses amis, grâce et miséricorde : il visitera ses élus.
Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 17,7-10. En ce temps-là, Jésus disait : « Lequel d’entre vous, quand son serviteur aura labouré ou gardé les bêtes, lui dira à son retour des champs : “Viens vite prendre place à table” ? Ne lui dira-t-il pas plutôt : “Prépare-moi à dîner, mets-toi en tenue pour me servir, le temps que je mange et boive. Ensuite tu mangeras et boiras à ton tour” ? Va-t-il être reconnaissant envers ce serviteur d’avoir exécuté ses ordres ? De même vous aussi, quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné, dites : “Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir.” »
Les lectures qui nous sont proposées aujourd'hui nous invitent à l'humilité, à la reconnaissance de nos faiblesses, de nos difficultés, de nos craintes pour l'avenir et, en définitive: de notre condition mortelle. Il ne nous est pas simple d'y songer et le mieux que nous puissions faire, c'est de nous accepter tels que nous sommes, au quotidien. Mais cette humilité, lorsqu'elle est bien comprise, nous rétablit dans la paix intérieure. J'ai vécu cela lors d'une hospitalisation, au début de ma cinquantaine et j'ai réalisé qu'une acceptation simple de la faiblesse du corps joue en faveur d'un profonde acceptation qui suscite la confiance....
“Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir.” , voici une parole riche, que nous faisons bien de retenir. On vante souvent les malades qui "luttent" contre la précarité de la condition humaine, un peu comme si les champions sportifs étaient plus préparés que tous à lutter contre le mal. Mais il n'en est pas ainsi: ce n'est pas une question de force morale, mais d'une attitude de confiance liée à la qualité de notre foi. Ce que j'ose dire ici, c'est simplement ce que j'ai vécu. Le jour venu, je rentrerai en clinique avec le crucifix qui a présidé à ma conversion de 1985 - croyez-moi ou non, on ne lutte pas efficacement contre le mal si l'on ne l'accepte pas...
Un tel renversement de l'attitude intérieure est d'une grande force du fait qu'elle ne met pas en conflit le corps contre l’esprit, ni l'esprit contre le corps. Aujourd'hui, notre prêtre, âgé de plus de 90 ans, ma encore confirmé dans la force de cette attitude d'abandon de confiance - pour le corps comme pour l’âme, on ne soigne bien que ceux qui se reconnaissent malades... telle est la véritable humilité - celle-la même que Jésus met en valeur dans l'évangile de ce matin...