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| Sujet: Les enfants morts sans baptême Mer 24 Jan 2018 - 17:35 | |
| Les enfants morts sans baptême :Dom Jean Pateau, abbé de Fontgombault, vient de publier Le salut des enfants morts sans baptême (Artège, 2017, 312p.) dans lequel il s’interroge sur l’hypothèse des limbes et sur les suppléances possible au sacrement du baptême. Il a bien voulu répondre aux questions du Rouge & le Noir.Une telle extension de la Miséricorde Divine n’ouvre-t-elle pas la porte à d’autres extensions, voir à une extension sans limite de celle-ci et à une relativisation du péché originel et de ses conséquences ?Dom Jean Pateau : Je pense qu’il n’y a pas là une extension de la Miséricorde Divine, ce sont plutôt les solutions antécédentes (le feu, la peine très douce, les limbes) qui en étaient un rétrécissement. Certes, l’infinité de la Miséricorde Divine est aujourd’hui mieux reconnue, grâce à tout un mouvement favorisé par les révélations faites à Sœur Faustine, l’institution de la fête de la Miséricorde Divine, le pontificat de S Jean-Paul II et de ses successeurs. Mais il reste que la Miséricorde Divine s’exerce de façon privilégiée sur les plus petits et les plus pauvres, ce qui est le cas de ces enfants à qui tout a été refusé (la vie et le développement humain, la grâce), et qui ont souvent souffert de la violence des adultes à leur égard (le drame de l’avortement). Je pense que c’est en considération de cette misère que Dieu peut leur accorder avec tant de Miséricorde la béatitude ; mais en dehors de ce cas limite, son dessein reste de nous faire participer à l’obtention de la béatitude, en nous permettant de grandir humainement et dans la grâce : Dieu montre au plus haut point sa bonté en communiquant la dignité de cause, ce qui implique pour nous une vie tendant vers la sainteté. Par ailleurs, le dogme du péché originel est aujourd’hui nié ou ignoré pratiquement par la plupart des chrétiens, et l’abandon de l’hypothèse des limbes ne changera pas grand chose sur ce point. La croyance en l’innocence de l’homme est viscéralement enracinée chez nos contemporains (cf. la bonté de l’homme dans l’état de nature selon Rousseau…), et c’est plutôt Dieu qui souvent est mis en accusation ; en même temps est ignorée l’inclination native de l’homme vers le mal du fait du péché originel, ce qui a des conséquences dramatiques dans le domaine de l’éducation. L’individualisme régnant depuis les temps modernes rend difficile à concevoir la solidarité très profonde de l’humanité, tant horizontale (les péchés des uns retentissent sur les autres) que verticale (en descendant les générations depuis nos premiers parents). Face à ce constat, il est bon de revenir au ch. 5 de Lumen gentium sur l’appel universel à la sainteté, ainsi qu’à un effort de formation catéchétique plus doctrinal, permettant à nos contemporains d’agir en meilleure connaissance de cause, relativement aux réalités surnaturelles en particulier. C’est dans ce contexte que la considération de la bonté divine, de sa Miséricorde telle qu’elle nous parvient normalement dans le baptême pourra être mieux reconnue ; en même temps que le développement de la prière pour les enfants qui n’ont pu bénéficier de ce sacrement pourra contribuer à leur salut. Lirehttps://www.lerougeetlenoir.org/opinions/les-inquisitoriales/quel-sort-pour-les-enfants-morts-sans-bapteme-entretien-avec-dom-jean-pateau Source : Le Rouge et le Noir Avec l'aimable autorisation du webmestre du site Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
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