Sujet: Idolâtries et conversions subites. Sam 10 Fév 2018 - 10:49
Premier livre des Rois 12,26-32.13,33-34. Jéroboam se dit : « Maintenant, le royaume risque fort de se rallier de nouveau à la maison de David. Si le peuple continue de monter à Jérusalem pour offrir des sacrifices dans la maison du Seigneur, le cœur de ce peuple reviendra vers son souverain, Roboam, roi de Juda, et l’on me tuera. » Après avoir tenu conseil, Jéroboam fit fabriquer deux veaux en or, et il déclara au peuple : « Voilà trop longtemps que vous montez à Jérusalem ! Israël, voici tes dieux, qui t’ont fait monter du pays d’Égypte. » Il plaça l’un des deux veaux à Béthel, l’autre à Dane, et ce fut un grand péché. Le peuple conduisit en procession celui qui allait à Dane. Jéroboam y établit un temple à la manière des lieux sacrés. Il institua des prêtres pris n’importe où, et qui n’étaient pas des descendants de Lévi. Jéroboam célébra la fête le quinzième jour du huitième mois, fête pareille à celle que l’on célébrait en Juda, et il monta à l’autel. Il fit de même à Béthel en offrant des sacrifices aux veaux qu’il avait fabriqués ; il établit à Béthel les prêtres des lieux sacrés qu’il avait institués. Après ces événements, Jéroboam persévéra dans sa mauvaise conduite ; il continua d’instituer n’importe qui comme prêtres des lieux sacrés : il donnait l’investiture à tous ceux qui le désiraient, pour en faire des prêtres des lieux sacrés. Tout cela fit tomber dans le péché la maison de Jéroboam, entraîna sa ruine et provoqua sa disparition de la surface de la terre.
Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 8,1-10. En ces jours-là, comme il y avait de nouveau une grande foule, et que les gens n’avaient rien à manger, Jésus appelle à lui ses disciples et leur dit : « J’ai de la compassion pour cette foule, car depuis trois jours déjà ils restent auprès de moi, et n’ont rien à manger. Si je les renvoie chez eux à jeun, ils vont défaillir en chemin, et certains d’entre eux sont venus de loin. » Ses disciples lui répondirent : « Où donc pourra-t-on trouver du pain pour les rassasier ici, dans le désert ? » Il leur demanda : « Combien de pains avez-vous ? » Ils lui dirent : « Sept. » Alors il ordonna à la foule de s’asseoir par terre. Puis, prenant les sept pains et rendant grâce, il les rompit, et il les donnait à ses disciples pour que ceux-ci les distribuent ; et ils les distribuèrent à la foule. Ils avaient aussi quelques petits poissons, que Jésus bénit et fit aussi distribuer. Les gens mangèrent et furent rassasiés. On ramassa les morceaux qui restaient : cela faisait sept corbeilles. Or, ils étaient environ quatre mille. Puis Jésus les renvoya. Aussitôt, montant dans la barque avec ses disciples, il alla dans la région de Dalmanoutha.
Les textes de ce samedi mettent en opposition fausse relation à Dieu et l'attention, l'écoute attentive de la Parole de Dieu laquelle est déjà, en elle-même, la nourriture essentielle de l'âme. Par contraste, la première lecture nous montre des hommes et des femmes qui participent à des cultes qui sont ne sont que des copies d'attitudes religieuses qui peuvent passer pour une pratique religieuse. Mais dans un tel cas, seules les apparences, dans quelques signes de reconnaissance de l'un à l'autre peuvent laisser croire à la possibilité d'une élévation de l'esprit. De telles religions appartiennent plutôt à des choix d'économie, de politique, d'une pensée de l'homme sur l'homme, toutes sortes de choses qui peuvent conduire à des bizarreries comme ces bains en eau glacées que l'on pratique dans les pays nordiques - ou plus couramment des confréries reposant surtout à l'appartenance à l'un ou l'autre système de "classes sociales"...
Notre religion, quant à elle, nous engage à reconnaître quiconque veut participer tout à fait librement aux sacrements qui vérifient l'authenticité de cette démarche. Si nous sommes sincères dans cette démarche religieuse, d'autres signes apparaîtront d'eux-mêmes dans la vie courante à l'extérieur du lieu de culte. Ces signes sont nombreux et divers. Tel homme qui buvait se met à réduire sa consommation d'alcool; un autre entreprend de ne plus fumer; un homme d'affaires consacrera une partie de ses bénéfices au soutien d'associations caritatives, etc. Comment tous ces fidèles, hommes et femmes, peuvent-il reconnaître la présence effective du Seigneur dans leur cœur ? Tout simplement: à la joie qui les habite, cette joie qui n'est pas une joie de la terre, mais une joie qui envahit tout l'être sans aucune cause humaine, car elle est issue de Dieu seul.
Une telle Joie m'a envahi tout l'après-midi du treize mai 2004 - c'est très précis ! - soit: le troisième jour de sevrage de tabac. Ce que j'ai pu souffrir ce jour-là !, mais d'un à l'autre la Joie m'a envahi tout entier au point que je me suis exclamé: "Seigneur, garde moi dans cette joie ! Mais bien sûr, le lendemain les sensations pénibles sont revenues - mais je savais bien que je ne fumerai jamais plus.
Notre prêtre, quant à lui, a évoqué le cas de conversions soudaines qui conduisent tout droit, soudainement, au sacrement de confession. Des personnes qui n'y avaient jamais songé, songé après sans avoir éprouvé cette forme de "brûlure intérieure", laquelle les a "projetés"jeté au "tribunal de la miséricorde divine". Ils en sont ressortis avec l'esprit renouvelé et ne sachant pas encore qui devenir ensuite...