Lecture de la deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens
Frères, nous portons un trésor comme dans des vases d’argile; ainsi, on voit bien que cette puissance extraordinaire appartient à Dieu et ne vient pas de nous. En toute circonstance, nous sommes dans la détresse, mais sans être angoissés; nous sommes déconcertés, mais non désemparés; nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés; terrassés, mais non pas anéantis. Toujours nous portons, dans notre corps, la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus, elle aussi, soit manifestée dans notre corps. En effet, nous, les vivants, nous sommes continuellement livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus, elle aussi, soit manifestée dans notre condition charnelle vouée à la mort. Ainsi la mort fait son œuvre en nous, et la vie en vous. L’Écriture dit : J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé. Et nous aussi, qui avons le même esprit de foi, nous croyons, et c’est pourquoi nous parlons. Car, nous le savons, celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera, nous aussi, avec Jésus, et il nous placera près de lui avec vous. Et tout cela, c’est pour vous,afin que la grâce, plus largement répandue dans un plus grand nombre, fasse abonder l’action de grâce pour la gloire de Dieu.
(Ps 125 (126), 1-2ab, 2cd-3, 4-5, 6)
Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion,
nous étions comme en rêve !
Alors notre bouche était pleine de rires,
nous poussions des cris de joie.
Alors on disait parmi les nations :
« Quelles merveilles fait pour eux le Seigneur ! »
Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous :
nous étions en grande fête !
Ramène, Seigneur, nos captifs,
comme les torrents au désert.
Qui sème dans les larmes
moissonne dans la joie :
il s’en va, il s’en va en pleurant,
il jette la semence ;
il s’en vient, il s’en vient dans la joie,
il rapporte les gerbes.
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, la mère de Jacques et de Jean, fils de Zébédée, s’approcha de Jésus avec ses fils Jacques et Jean, et elle se prosterna pour lui faire une demande. Jésus lui dit : « Que veux-tu ? » Elle répondit : « Ordonne que mes deux fils que voici siègent, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ton Royaume. » Jésus répondit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ? » Ils lui disent :« Nous le pouvons. » Il leur dit : « Ma coupe, vous la boirez ; quant à siéger à ma droite et à ma gauche, ce n’est pas à moi de l’accorder; il y a ceux pour qui cela est préparé par mon Père. » Les dix autres, qui avaient entendu, s’indignèrent contre les deux frères. Jésus les appela et dit : « Vous le savez :les chefs des nations les commandent en maîtres, et les grands font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne devra pas en être ainsi: celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur; et celui qui veut être parmi vous le premier sera votre esclave. Ainsi, le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude.
Cy Aelf, Paris
Les textes de ce jour nous invitent à faire le point de notre démarche. Les disciples eux-mêmes se demandent ce qu'il doit advenir d'eux. Jésus les a formés peu à peu à la mission qu'Il va leur confier. Ce qui leur sera donné de vivre, il est tout à fait légitime qu'ils s'en préoccupent. Bien que Jésus ait tout pouvoir sur la terre comme dans les cieux, il ne leur a pas caché que sa première venue ne coïncide pas avec la fin des temps, mais plutôt un commencement nouveau, un renouvellement de l'Alliance avec Abraham. De telle sorte que l'homme demeure parfaitement libre de croire ou de ne pas croire, il garde le pouvoir d'adhérer ou non à la nouvelle alliance. Cette liberté de choix, chacune et chacun d'entre nous l'exerce continuellement, avec plus ou moins de réussite et de bonheur, mais en étant convaincus que le Seigneur est "tout proche", qu'Il nous suit et nous parle au travers de tous les événements de nos vies. Nous admirons le parcours parfait des saintes et des saints de notre calendrier, mais sans vraiment comprendre comment nous ferions pour les suivre.
Leurs témoignages, de générations en génération, nous manifestent que le chemin de la sainteté est proposé à toutes et tous, car les saints que nous vénérons nous offrent des "images de sainteté" complètement différentes les unes des autres, puisque chacune et chacun d'entre nous sommes appelés. Et les saintes et les saints du calendrier manifeste, par leurs différences, non seulement que la sainteté est à la portée de tous, mais aussi : qu'il n'y a pas une forme de sainteté qui soit totalement comparable à une autre. On peut certes devenir membre d'un ordre religieux, cependant on garde son identité première - unique - et c'est par notre "petit nom" que nous sommes appelés.
Ou bien croyons nous que la perfection nous est impossible ? De fait, elle l'est, mais dans le sens que nous ne cesserons jamais de la rechercher jusqu'au jour nous entrerons dans le Royaume ... Et c'est aujourd'hui et maintenant que nous nous remettons en route vers la Béatitude qui nous est promise... Alléluia !
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