Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre à Timothée
Bien-aimé, Démas m’a abandonné par amour de ce monde, et il est parti pour Thessalonique. Crescent est parti pour la Galatie,et Tite pour la Dalmatie. Luc est seul avec moi. Amène Marc avec toi, il m’est très utile pour le ministère. J’ai envoyé Tychique à Éphèse.En venant, rapporte-moi le manteau que j’ai laissé à Troas chez Carpos. Apporte-moi aussi mes livres, surtout les parchemins. Alexandre, le forgeron, m’a fait beaucoup de mal. Le Seigneur lui rendra selon ses œuvres. Toi aussi, prends garde à cet individu, car il s’est violemment opposé à nos paroles. La première fois que j’ai présenté ma défense, personne ne m’a soutenu: tous m’ont abandonné. Que cela ne soit pas retenu contre eux. Le Seigneur, lui, m’a assisté. Il m’a rempli de force pour que, par moi, la proclamation de l’Évangile s’accomplisse jusqu’au bout et que toutes les nations l’entendent.
(Ps 144 (145), 10-11, 12-13ab, 17-18)
R/ Que tes fidèles, Seigneur,
disent la gloire de ton règne.
Que tes œuvres, Seigneur, te rendent grâce
et que tes fidèles te bénissent !
Ils diront la gloire de ton règne,
ils parleront de tes exploits,
Ils annonceront aux hommes tes exploits,
la gloire et l’éclat de ton règne
ton règne, un règne éternel,
ton empire, pour les âges des âges.
Le Seigneur est juste en toutes ses voies,
fidèle en tout ce qu’il fait.
Il est proche de ceux qui l’invoquent,
de tous ceux qui l’invoquent en vérité.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là, parmi les disciples, le Seigneur en désigna encore 72, et il les envoya deux par deux, en avant de lui, en toute ville et localité où lui-même allait se rendre. Il leur dit : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. Allez ! Voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales, et ne saluez personne en chemin. Mais dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : ‘Paix à cette maison.’ S’il y a là un ami de la paix, votre paix ira reposer sur lui; sinon, elle reviendra sur vous. Restez dans cette maison, mangeant et buvant ce que l’on vous sert; car l’ouvrier mérite son salaire. Ne passez pas de maison en maison. Dans toute ville où vous entrerez et où vous serez accueillis, mangez ce qui vous est présenté. Guérissez les malades qui s’y trouvent et dites-leur : ‘Le règne de Dieu s’est approché de vous.’ »
–Cy Aelf, Paris
Ce qui frappe l'imagination dans ces textes, c'est que l’évangélisation, sans grandes assemblées et sans effets d'annonce, se soit répandue comme une traînée de poudre au-delà des frontières et dans tout le monde connu. A l'inverse de ce qui se pratique encore aujourd'hui - où la publicité est reine et fait en sorte de pouvoir promettre des spectacles extraordinaires, l’Évangile et son annoncent passe uniquement de personnes en personnes, non sous la forme d'un spectacle et d'une savante orchestration, mais au contraire: de maison en maison, de voisin en voisins. Il n'y a certes pas de recherche d'efficacité et de rendement. C'est que la révélation de l’Évangile contient en elle-même toute l'espérance des hommes et des femmes - et plus encore, car cette révélation prête au réconfort et à la joie.
Les apôtres viennent et repartent reperdant sans avoir eu besoin d'une tente et d'un chapiteau. Et notons bien que saint Paul pouvait, tout en témoignant, continuer de travailler - comme fabriquant de tentes, afin de n'être en charge de quiconque. Une telle disponibilité m'a fait me ressouvenir du Père Teihard de Chardin, prêtre Jésuite de petite noblesse française, ne voulut pas l’aumônerie - beaucoup moins dangereuse - mais se se voulût brancardier - le rôle le plus dangereux qui pouvait être: se glisser parmi les tranchées et les trous d'obus, afin de sauver les blessés et les ramener vers les infirmeries - à l’image du bon Samaritain de l’Évangile. Plus tard, il fit partie de la "croisière jaune" une expédition en Asie en voitures chenillées, presque tout autant dangereuse... mais réussie elle aussi.
Tels sont aussi les missionnaires de notre temps également. Il existe en ville un ancien missionnaire qui a dû fuir l'Afghanistan pour éviter un martyre devenu quasi inévitable - il réside dans une maison de repos et continue de dire sa messe avec beaucoup de cœur. La plupart des saints ne sont pas repris dans les calendriers - mais ils demeurent "au milieu de nous"...
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