Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Philippiens
Frères, j’ai éprouvé une grande joie dans le Seigneur à voir maintenant refleurir vos bonnes dispositions pour moi: elles étaient bien vivantes, mais vous n’aviez pas occasion de les montrer. Ce ne sont pas les privations qui me font parler ainsi, car j’ai appris à me contenter de ce que j’ai. Je sais vivre de peu, je sais aussi être dans l’abondance. J’ai été formé à tout et pour tout: à être rassasié et à souffrir la faim, à être dans l’abondance et dans les privations. Je peux tout en celui qui me donne la force. Cependant, vous avez bien fait de vous montrer solidaires quand j’étais dans la gêne. Vous, les Philippiens, vous le savez: dans les premiers temps de l’annonce de l’Évangile, au moment où je quittais la Macédoine, je n’ai eu ma part dans les recettes et dépenses d’aucune Église, excepté la vôtre. À Thessalonique déjà, vous m’avez envoyé, et même deux fois, ce dont j’avais besoin. Je ne recherche pas les dons ; ce que je recherche, c’est le bénéfice qui s’ajoutera à votre compte. J’ai d’ailleurs tout reçu, je suis dans l’abondance; je suis comblé depuis qu’Épaphrodite m’a remis votre envoi c’est comme une offrande d’agréable odeur, un sacrifice digne d’être accepté et de plaire à Dieu. Et mon Dieu comblera tous vos besoins selon sa richesse, magnifiquement,
dans le Christ Jésus.
(Ps 111 (112), 1-2, 5-6, 8a.9)
R/ Heureux qui craint le Seigneur !
Heureux qui craint le Seigneur,
qui aime entièrement sa volonté !
Sa lignée sera puissante sur la terre ;
la race des justes est bénie.
L’homme de bien a pitié, il partage ;
il mène ses affaires avec droiture.
Cet homme jamais ne tombera ;
toujours on fera mémoire du juste.
Son cœur est confiant, il ne craint pas.
À pleines mains, il donne au pauvre ;
à jamais se maintiendra sa justice,
sa puissance grandira, et sa gloire !
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples: « Moi, je vous le dis: Faites-vous des amis avec l’argent Malhonnête, afin que, le jour où il ne sera plus là,ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles. Celui qui est digne de confiance dans la moindre chose est digne de confiance aussi dans une grande. Celui qui est malhonnête dans la moindre chose est malhonnête aussi dans une grande. Si vous n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent malhonnête, qui vous confiera le bien véritable ? Et si, pour ce qui est à autrui, vous n’avez pas été dignes de confiance, ce qui vous revient, qui vous le donnera Aucun domestique ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent.» Quand ils entendaient tout cela, les pharisiens,eux qui aimaient l’argent, tournaient Jésus en dérision. Il leur dit alors : « Vous, vous êtes de ceux qui se font passer pour justes aux yeux des gens, mais Dieu connaît vos cœurs; en effet, ce qui est prestigieux pour les gens est une chose abominable aux yeux de Dieu. »
–Cy Aelf, Paris
Les textes du jour nous renvoient à nous-mêmes en posant la question : Jusqu'à quel point auront nous assez de foi pour nous priver en faveur d'autrui, pour son bien, gratuitement. Nous savons tous très bien l'hésitation soudaine qui nous atteint au moment de la quête ! Que d'hésitations au moment de rassembler quelques pièces de monnaie ? Je me souviens que peu de temps après mon "expérience de conversion", j'ai cherché une nouvelle "manière d'être" qui se voulait "détachée" du monde. Sous la puissance de la joie reçue d'en -haut, la toute première réaction fut de m’exclamer : "Seigneur, laisse-moi mourir de suite, maintenant, afin que je garde en moi cette que Tu m'as donnée ! En effet, je sentais très bien que ce "Flot de Lumière" qui m'avait envahi, cette grâce finirait par s'amenuiser et que je me retrouverai de nouveau à jongler entre les exigences de réussite en ce monde et la vie "abandonnée en Dieu".
J'ai déjà rapporté les déconvenues rencontrées lors de mes rendez-vous auprès de l’Évêché, puis devant l'abbé du petit séminaire. J'avais cru naïvement que tous les membres du clergé, du simple acolyte jusqu'au Pape, tous avaient bénéficié d'une vision comme celle qui m'avait touché. Mais non...tous était entrés dans l'Eglise avec un même programme de vie que celui qui m'avait entraîné à devenir quadrilingue durant mes études. J'ai dû faire sourire, avec mes "enthousiasme" - mais lorsque l'on m'a dit carrément qu'approchant la trentaine, j'étais trop vieux ... je n'ai pas pu m'empêcher de protester: "Pourtant, c'est à trente ans que le Seigneur s'est mis à enseigner les foules !" Ce fut la fin de toutes "négociations" ...
Néanmoins, la théologie que je réclamais comme petit chat qui miaule pour obtenir sa pâtée, je l'ai obtenue : par correspondance avec le siège "Faustinum" des Sœurs de la Miséricorde divine dont le siège est à Cracovien en Pologne. Et ces études m'ont permis de reconnaître qu'il était possible de devenir "l'un quelconque des témoins de Jésus-Christ" - après deux années très difficiles, j'ai commencé de comprendre que demeurer un "anonyme en Jésus-Christ" ne m'empêcherait pas de témoigner de l'Amour dont je suis aimé... Ne dit-on pas que les "vocations contraries" sont parfois les meilleures ? Qu'il puisse en être ainsi pour nous tous au cœur du quotidien !
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