Lecture du livre des Nombres
Le Seigneur parla à Moïse. Il dit : « Parle à Aaron et à ses fils. Tu leur diras : Voici en quels termes vous bénirez les fils d’Israël : “Que le Seigneur te bénisse et te garde ! Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il te prenne en grâce ! Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix !”Ils invoqueront ainsi mon nom sur les fils d’Israël, et moi, je les bénirai. »][/color]
PSAUME
(Ps 66 (67), 2b.3, 5abd, 7.8b)
R/ Que Dieu nous prenne en grâce
et qu’il nous bénisse ! (Ps 66, 2)
Que son visage s’illumine pour nous,
et ton chemin sera connu sur la terre,
ton salut, parmi toutes les nations.
Que les nations chantent leur joie,
car tu gouvernes le monde avec justice ;
sur la terre, tu conduis les nations.
La terre a donné son fruit ;
Dieu, notre Dieu, nous bénit.
Que la terre tout entière l’adore !
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Galates
frères, lorsqu’est venue la plénitude des temps, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme et soumis à la loi de Moïse, afin de racheter ceux qui étaient soumis à la Loi et pour que nous soyons adoptés comme fils. Et voici la preuve que vous êtes des fils : Dieu a envoyé l’Esprit de son Fils dans nos cœurs,
et cet Esprit crie « Abba ! », c’est-à-dire : Père ! Ainsi tu n’es plus esclave, mais fils, et puisque tu es fils, tu es aussi héritier : c’est l’œuvre de Dieu.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là, les bergers se hâtèrent d’aller à Bethléem, et ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire. Après avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant. Et tous ceux qui entendirent s’étonnaient de ce que leur racontaient les bergers. Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. Les bergers repartirent ; ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, selon ce qui leur avait été annoncé. Quand fut arrivé le huitième jour, celui de la circoncision, l’enfant reçut le nom de Jésus, le nom que l’ange lui avait donné avant sa conception.
– Aelf, Paris
Les textes de ce jour ne se prêtent guère à la méditation. En effet, ils relatent divers "moments" de la Nativité tels qu'ils ont été vécus, après avoir été annoncés à diverses époques de l'histoire. Ce que nous pouvons en retirer ? C'est un encouragement à nous souvenir des temps de grâce que nous avons vécus et qui nous ont permis d'adhérer à une meilleure conception de l'oeuvre à laquelle se livre Dieu se livre, afin que nous revenions vers Lui dans la grâce. Chacun d'entre nous pourrait rechercher dans son passé les événements, petits ou grands qui - à l'image des personnages évoqués ici - nous ont conduits à l'adhésion au message et les changements que celui-ci auront entraînés dans nos vies personnelles.
Pour ma part, je me suis souvenu de cette période sombre durant laquelle je ressentais que la réussite, au sein du corps social, était incontournable et, autrement dit: que la réussite professionnelle était "incontournable" dans notre société. Il ne suffisait pas de travailler consciencieusement, mais il fallait chercher fortune, pouvoir, statut social élevé. Ayant passé six années dans un collège de Jésuites, ce n'est certes pas la charité et l'amour du prochain que j'ai découverts. Tout du contraire: il fallait réussir à tout prix, être le meilleur en toutes les branches : Latin, Grec, Mathématiques, Physique Biologie, Chimie, littérature, exercices d’élocution, un cross par semaine et,des notions de philosophie à défaut de religion. Mais au bulletin final, ont ne pouvait que constater que la meilleure volonté n'y suffisait pas - encore fallait-il être fils de médecin, d'avocat, de notaire, d'industriel ou d'homme politique... Le cours de religion, nous l'avions dénommé "cours d'hypocrisie" !
Bien que baptisé, servant de messe à l'autel, je ne voyais que des paroissiens hypocrites : que penser de ces femmes que je voyais faire des clin d’œil à tel paroissien au moment de la Consécration. Mais heureusement pour moi, d'une douceur infinie, ma mère Léa - 92 ans cette année - parvenait à calmer mes ardeurs vengeresses : comme on m'avait demandé ce que je voulais devenir dans la le monde, je répondais que je deviendrais non le meilleur, non le plus fort, mais : le plus dur ! Il en fut ainsi jusqu'au matin de ma conversion au pied d'un crucifix. Car, en un instant extraordinaire, le crucifix de ma chambre s'est "mis à vivre" et me transmit se message : "Je meurs afin que tu cesses de t'endurcir." Et je me remis à aimer...
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