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 Livre de Limitation de Jésus Christ !

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MessageSujet: Re: Livre de Limitation de Jésus Christ !    Livre de Limitation de Jésus Christ !   - Page 5 Icon_minitimeJeu 12 Mai 2022 - 9:51

Livre de Limitation de Jésus Christ !   - Page 5 Passi102


Livre quatrième - Du sacrement de l'Eucharistie
6. Prière du chrétien avant la Communion.

Voix du disciple
Seigneur, lorsque je considère votre grandeur et ma bassesse, je suis saisi de frayeur et je me confonds en moi-même.

Car, si je ne m'approche de vous, je fuis la vie; et si je m'en approche indignement, j'irrite votre colère.
Que ferai-je donc, mon Dieu, mon protecteur, mon conseil dans tous mes besoins ?
Montrez-moi la voie droite, enseignez-moi quelque court exercice pour me disposer à la sainte communion.
Car il m'est important de savoir avec quelle ferveur et avec quel respect je dois préparer mon coeur, pour recevoir avec fruit votre Sacrement, ou pour vous offrir ce grand et divin sacrifice.

Réflexion de Lamennais - Livre 4, Chapitre 6

S'il est nécessaire de préparer son âme avant la prière, combien plus avant d'approcher de la divine Eucharistie !
Et c'est pourquoi l'Apôtre dit: Que l'homme s'éprouve soi-même, et qu'il mange ainsi de ce pain, et boive de ce calice; car celui qui mange et boit indignement, mange et boit son jugement, ne discernant point le corps du Seigneur.

Mais hélas ! Mon Dieu, plus je m'éprouve, plus je me reconnais indigne de m'unir à vous dans le Sacrement adorable de votre corps et de votre sang: et cependant si je ne mange votre chair et ne bois votre sang je n'aurai point la vie en moi; de sorte que je suis partagé entre le désir de m'asseoir au banquet sacré où vous invitez vos fidèles, et la crainte d'entendre ces paroles terribles: Pourquoi êtes-vous entré ici sans être revêtu de la robe nuptiale ? Jetez-le, pieds et mains liés, dans les ténèbres extérieures: là sont les pleurs et les grincements de dents.

Que ferai-je donc ? Ah ! Voici ce que je ferai. Je me présenterai nu, misérable, devant mon Seigneur et mon Dieu, et je lui dirai: Ayez pitié de moi, Seigneur, et daignez me revêtir vous-même du vêtement pur qui me rendra digne d'être admis dans la salle du festin. Si vous ne venez à mon secours, si vous ne suppléez à mon indigence, je serai, ô mon divin maître ! à jamais exclu de votre Table sainte; mais vous laisserez tomber sur ce pauvre un regard de compassion; vous viendrez à lui dans votre bonté, dans votre miséricorde immense, et votre main s'étendra pour couvrir sa nudité. Oui, Seigneur, j'ai espéré en vous, et je ne serai point confondu éternellement.

L'Imitation de Jésus-Christ
Traduction de Lamennais
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MessageSujet: Re: Livre de Limitation de Jésus Christ !    Livre de Limitation de Jésus Christ !   - Page 5 Icon_minitimeVen 13 Mai 2022 - 10:34

Livre de Limitation de Jésus Christ !   - Page 5 Passi103


Livre quatrième - Du sacrement de l'Eucharistie

7. De l'examen de conscience, et de la résolution de se corriger
Voix du Bien-Aimé.

Sur toutes choses, il faut que le prêtre qui se dispose à célébrer les saints mystères, à toucher et à recevoir le corps de Jésus-Christ, s'approche de ce sacrement avec une profonde humilité de coeur, un respect suppliant, une pleine foi et une pieuse intention d'honorer Dieu.
Examinez avec soin votre conscience et autant que vous le pourrez, purifiez-la par une contrition véritable et par une humble confession; de sorte que, délivré du poids de vos fautes, exempt de troubles et de remords, vous puissiez librement venir à moi.
Ayez une vive douleur de tous vos péchés en général; déplorez en particulier ceux que vous commettez chaque jour; et si le temps vous le permet, confessez à Dieu dans le secret du coeur toutes les misères qui sont le fruit de vos passions.

Affligez-vous et gémissez d'être encore sous l'empire de la chair et du monde;
Si peu occupé de mourir à vos inclinations; si agité par les mouvements de la concupiscence;
Si peu exact à veiller sur vos sens; si souvent séduit par de vains fantômes;
Si enclin à vous répandre au-dehors; si négligent à rentrer en vous-même;
Si porté au rire et à la dissipation; si dur quand vous devriez verser des larmes de componction;
Si prompt à vous livrer au relâchement et à la mollesse; si lent à embrasser une vie austère et fervente;
Si curieux de nouvelles et de ce qui attire les regards par sa beauté; si plein de répugnance pour ce qui abaisse et humilie;
Si avide de beaucoup savoir; si avare pour donner, si ardent à retenir;
Si inconsidéré dans vos discours; si impuissant à vous taire;
Si déréglé dans vos moeurs; si indiscret dans vos actions;
Si intempérant dans le manger et le boire; si sourd à la parole de Dieu;
Si convoiteux de repos; si ennemi du travail;
Si éveillé pour des récits frivoles; si appesanti par le sommeil durant les veilles saintes, si pressé d'en voir la fin, si peu attentif en y assistant;
Si dissipé en récitant l'office divin, si tiède en célébrant, si aride dans la Communion;
Si aisément distrait; si rarement bien recueilli;
Si tôt ému de colère; si prompt à blesser les autres;
Si enclin à juger le mal; si sévère à le reprendre;
Si enivré de joie dans la prospérité; si abattu dans l'adversité;
Si fécond en bonnes résolutions, et si stérile en bonnes oeuvres.

Après avoir confessé et déploré avec une grande douleur et un vif sentiment de votre faiblesse ces défauts et tous les autres qui peuvent être en vous, formez un ferme propos de vous corriger et d'avancer dans la vertu. Offrez-vous ensuite avec une pleine résignation et sans aucune réserve sur l'autel de votre coeur, comme un holocauste perpétuel; en l'honneur de mon nom, m'abandonnant entièrement le soin de votre corps et de votre âme, afin d'obtenir ainsi la grâce de célébrer dignement le saint Sacrifice et de recevoir avec fruit le Sacrement de mon corps.

Car il n'est point d'oblation plus méritoire ni de satisfaction plus grande pour les péchés, que de s'offrir soi-même sincèrement à Dieu en lui offrant, à la messe et dans la communion, le Corps de Jésus-Christ.
Si l'homme fait ce qui est en lui et s'il a un vrai repentir toutes les fois qu'il s'approche de moi pour demander grâce et miséricorde: j'en jure par moi-même, dit le Seigneur, je ne me souviendrai plus de ses péchés, et ils lui seront tous pardonnés; car je ne veux point la mort du pécheur, mais qu'il se convertisse et qu'il vive.

Réflexion de Lamennais - Livre 4, Chapitre 7

Il n'est rien de plus utile en soi, ni de plus indispensable pour approcher dignement de l'autel, que de descendre en sa conscience, et d'en scruter avec une sévérité salutaire les tristes profondeurs. Nous avons en nous-mêmes comme une image du royaume des ténèbres: là vit, et croît, et se propage l'innombrable famille des vices, née de la triste concupiscence qui a infecté la vie humaine dans sa source. Quiconque examine sérieusement son coeur, y trouve le germe de tout ce qui est mauvais: un orgueil tantôt hardi et violent, tantôt plein de déguisements et de ruses, une curiosité effrénée, des convoitises ardentes, la haine qu'accompagnent l'injure, l'outrage et la calomnie, l'envie, mère du meurtre, l'avarice qui dit sans cesse: Apporte, apporte; la dureté d'âme, les joies coupables de l'esprit; et bien que ces semences de mort ne se développent pas dans chaque homme au même degré, tous les ont en eux-mêmes, et la grâce seule les étouffe plus ou moins. Tel est, depuis la chute originelle, le partage des enfants d'Adam.

Qui, dans son effroi, ne crierait vers Dieu du fond de cette immense misère, pour implorer de lui secours et miséricorde ? Il délaisse ceux qui cachent leurs crimes, et pardonne à ceux qui s'accusent. Touché de pitié pour les pécheurs, Jésus-Christ a institué le sacrement de pénitence, qui les régénère dans le sang de l'Agneau, et les revêt de l'innocence primitive. Voilà la robe nuptiale nécessaire pour assister au festin de l'Epoux. Vous qui portez avec douleur le poids de vos péchés, hâtez-vous donc ! Allez, pleins de repentir, de foi, d'espérance et d'amour, déposer cet accablant fardeau aux pieds de celui qui tient, dans le tribunal sacré, la place du Fils de Dieu même: allez et humiliez-vous, allez et pleurez: une main divine essuiera vos larmes, et, rétablis en grâce avec Dieu, en paix avec vous-mêmes, vous chanterez dans l'allégresse l'hymne du pardon:

Heureux ceux dont les iniquités ont été remises et les péchés couverts ! Heureux celui à qui le Seigneur n'a point imputé son péché et dont le coeur a été sans fraude ! Parce que j'ai tu mon crime, il a vieilli dans mes os, et crié dans mon sein pendant tout le jour. Car votre main s'est appesantie sur moi le jour et la nuit: je me suis tourné et retourné dans mon angoisse, tandis que l'épine perçait mon coeur. Alors je vous ai déclaré mon péché; je n'ai point caché mon injustice. J'ai dit: Je confesserai contre moi mon iniquité au Seigneur: et vous, Seigneur, vous m'avez remis l'impiété de mon péché. C'est pour cela que vos serviteurs vous invoqueront dans le temps propice; et le déluge des grandes eaux n'approchera point d'eux.

L'Imitation de Jésus-Christ
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MessageSujet: Re: Livre de Limitation de Jésus Christ !    Livre de Limitation de Jésus Christ !   - Page 5 Icon_minitimeSam 14 Mai 2022 - 9:29

Livre de Limitation de Jésus Christ !   - Page 5 Passi104


Livre quatrième - Du sacrement de l'Eucharistie

8. De l'oblation de Jésus-Christ sur la Croix et de la résignation de soi-même
Voix du Bien-Aimé.

Comme je me suis offert volontairement pour vos péchés à mon Père, les bras étendus sur la Croix et le corps nu, ne réservant rien et m'immolant tout entier pour apaiser Dieu, ainsi vous devez tous les jours, dans le sacrifice de la Messe, vous offrir à moi comme une hostie pure et sainte, du plus profond de votre coeur et de toutes les puissances de votre âme.
Que demandé-je de vous sinon que vous vous abandonniez à moi sans réserve ?
Tout ce que vous me donnez hors de vous ne m'est rien, parce que c'est vous que je veux et non pas vos dons.

Comme tout le reste ne vous suffirait pas sans moi, ainsi aucun de vos dons ne peut me plaire si vous ne vous donnez vous-même.
Offrez-vous à moi, donnez-vous à Dieu tout entier, et votre oblation me sera agréable.
Je me suis offert tout entier pour vous à mon Père, je vous ai donné tout mon Corps et tout mon Sang pour nourriture, afin d'être tout à vous et que vous fussiez à jamais tout à moi.
Mais si vous demeurez en vous-même, si vous ne vous abandonnez pas sans réserve à ma volonté, votre oblation n'est pas entière et nous ne serons pas unis parfaitement.
L'oblation volontaire de vous-même entre les mains de Dieu doit donc précéder toutes vos oeuvres si vous voulez acquérir la grâce de la liberté.
S'il en est si peu qui soient éclairés de ma lumière et qui jouissent de la liberté intérieure, c'est qu'ils ne savent pas se renoncer entièrement eux-mêmes.
Je l'ai dit et ma parole est immuable: Si quelqu'un ne renonce pas à tout, il ne peut être mon disciple. Si donc vous voulez être mon disciple, offrez-vous à moi avec toutes vos affections.

Réflexion de Lamennais - Livre 4, Chapitre 8

On n'aurait qu'une idée bien faible et bien incomplète du sacrifice de la Croix, si l'on n'y voyait que ce qui paraît, pour ainsi dire, aux sens. Jésus-Christ a offert non seulement son corps sacré, en proie à toutes les souffrances et toutes les angoisses que peut endurer la nature humaine, mais encore son âme sainte étroitement unie au Verbe divin, toutes ses douleurs, toutes ses affections, toutes ses volontés, et l'agonie et le délaissement qui tira de son coeur ce dernier cri: Mon Père, pourquoi m'avez-vous abandonné ? En cet état, il représentait l'humanité entière condamnée à mourir; et l'homme, en effet, fut frappé de mort jusque dans les plus secrètes profondeurs de son être. Alors, tout fut consommé, et le supplice et la rédemption.

Or, chaque fois que le prêtre, montant à l'autel, y renouvelle, selon l'institution divine, cet ineffable sacrifice; chaque fois que le fidèle participe à la victime immolée, et le fidèle, et le prêtre doivent s'offrir ainsi que Jésus-Christ s'est offert lui-même; leur sacrifice uni au sien doit être comme le sien, sans réserve; car, nous aussi, nous sommes attachés à la Croix, et avec Jésus-Christ et en Jésus-Christ, nous souffrons pour nous, pour nos frères, pour les vivants, pour les morts, pour toute la grande famille humaine: ce qui fait dire à l'apôtre saint Paul ces étonnantes paroles: Je me réjouis de mes souffrances à cause de vous: et ce qui manque à la Passion de Jésus-Christ, je l'accomplis en ma chair, pour son corps, qui est l'Eglise: non sans doute que la Passion du Sauveur ne fût plus que surabondante pour ôter le péché du monde, et satisfaire à la justice de Dieu, mais parce que chacun de nous doit la reproduire en soi, et parce que, étant les membres d'un seul corps qui est le corps du Christ, tout ce que nous souffrons, il le souffre avec nous, de sorte que nos souffrances deviennent comme une partie de sa Passion propre.

O Jésus ! je m'offre avec vous, je m'offre tout entier; me voilà sur l'autel: frappez, Seigneur, achevez le sacrifice: détruisez tout ce qui en moi est de l'homme condamné, ces désirs de la terre, ces affections, ces volontés, ces sens qui me troublent, ce corps de péché, et, les yeux fixés sur votre Croix, je dirai: Tout est consommé !

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MessageSujet: Re: Livre de Limitation de Jésus Christ !    Livre de Limitation de Jésus Christ !   - Page 5 Icon_minitimeDim 15 Mai 2022 - 15:36

Livre de Limitation de Jésus Christ !   - Page 5 Passi105


Livre quatrième - Du sacrement de l'Eucharistie
9. Que nous devons nous offrir à Dieu avec tout ce qui est à nous, et prier pour tous.

Voix du disciple
Seigneur, à qui tout appartient dans le ciel et sur la terre, je veux aussi me donner à vous par une oblation volontaire; je veux être à vous pour toujours.
Dans la simplicité de mon coeur, je m'offre à vous aujourd'hui, mon Dieu, pour vous servir à jamais, pour vous obéir, pour m'immoler sans cesse à votre gloire.
Recevez-moi avec l'oblation sainte de votre précieux corps que je vous offre aujourd'hui en présence des anges qui assistent invisiblement à ce sacrifice, et faites qu'il porte des fruits de salut pour moi et pour tout votre peuple.

Toutes les fautes et tous les crimes que j'ai commis devant vous et devant vos saints anges depuis le jour où j'ai pu commencer à pécher jusqu'à ce moment, je vous les offre, Seigneur, sur votre autel de propitiation pour que vous les consumiez par le feu de votre amour, que vous effaciez toutes les taches dont ils ont souillé ma conscience, et qu'après l'avoir purifiée vous me rendiez votre grâce que mes péchés m'avaient fait perdre, me les pardonnant tous pleinement et me recevant, dans votre miséricorde, au baiser de paix.

Que puis-je faire pour expier mes péchés, que de les confesser humblement, avec une amère douleur, et d'implorer sans cesse votre clémence ?
Je vous en conjure, exaucez-moi, soyez-moi propice quand je me présente devant vous, mon Dieu.
J'ai une vive horreur de tous mes péchés et je suis résolu à ne plus les commettre. Ils m'affligent profondément et toute ma vie je ne cesserai de m'en affliger, prêt à faire pénitence et à satisfaire pour eux selon mon pouvoir.
Pardonnez-les-moi, Seigneur, pardonnez-les-moi pour la gloire de votre saint nom. Sauvez mon âme, que vous avez rachetée au prix de votre sang.
Voilà que je m'abandonne à votre miséricorde, je me remets entre vos mains; traitez-moi selon votre bonté et non selon ma malice et mon iniquité.

Je vous offre aussi tout ce qu'il y a de bien en moi, quelque faible, quelque imparfait qu'il soit, afin que l'épurant, le sanctifiant, le perfectionnant sans cesse, vous le rendiez plus digne de vous, plus agréable à vos yeux, et que vous me conduisiez à une heureuse fin, moi le plus inutile, le plus languissant et le dernier des hommes.
Je vous offre encore tous ces pieux désirs des âmes fidèles, les besoins de mes parents, de mes amis, de mes frères, de mes soeurs, de tous ceux qui me sont chers, de ceux qui m'ont fait, ou à d'autres, quelque bien pour l'amour de vous; de ceux qui ont demandé ou désiré que j'offrisse des prières et le saint Sacrifice pour eux et pour les leurs, soit qu'ils vivent encore en la chair, soit que le temps ait fini pour eux.
Que tous sentent le secours de votre grâce, la puissance de vos consolations; protégez-les dans les périls, délivrez-les de leurs peines, et qu'affranchis de tous les maux, ils vous rendent, pleins de joie, d'éclatantes actions de grâces.

Je vous offre enfin des supplications et l'hostie de paix, principalement pour ceux qui m'ont offensé en quelque chose, qui m'ont attristé, qui m'ont blâmé, qui m'ont fait quelque tort ou quelque peine; et pour tous ceux aussi que j'ai moi-même affligés, troublés, blessés, scandalisés, le sachant ou sans le savoir, afin que vous nous pardonniez à tous nos péchés et nos offenses mutuelles.
Ôtez de nos coeurs, ô mon Dieu ! le soupçon, l'aigreur, la colère, tout ce qui divise, tout ce qui peut altérer la charité et diminuer l'amour fraternel..

Ayez pitié, Seigneur, ayez pitié de ces pauvres qui implorent votre grâce, votre miséricorde; et faites que nous soyons dignes de jouir ici-bas de vos dons et d'arriver à l'éternelle vie. Ainsi-soit-il.
Chapitre précédent Sommaire Chapitre suivant Réflexion contact 26-02-2010

Réflexion de Lamennais - Livre 4, Chapitre 9

Après s'être purifié par le sacrement de pénitence, et s'être uni, selon tout ce qu'il est, à Jésus-Christ, hostie de propitiation pour le salut des hommes, le prêtre s'offre encore pour eux et pour lui-même, afin que la vertu du sacrifice qui doit s'accomplir, lui soit appliquée et à ses frères, et à tous ceux pour qui Jésus-Christ, sacrificateur et victime, l'a consommé sur la Croix.

Comme le Sauveur s'est immolé pour lui, il veut s'immoler pour le Sauveur, ne vivre que pour sa gloire et mourir pour elle. Il le supplie de consumer dans le feu de son amour tout ce qui reste en lui d'impur et de terrestre. Il dépose en quelque manière sur l'autel et ses pensées et ses affections, ses volontés, ses désirs, tout son être, afin d'être revêtu en Jésus-Christ d'une vie nouvelle, de cette vie selon Dieu qui fait que l'homme ne vit plus pour soi, mais pour Celui qui est mort et ressuscité pour lui. Ainsi anéanti dans la présence du souverain Maître, et comme baigné déjà du sang qui demande grâce, il intercède pour ses proches, ses amis, ses bienfaiteurs, pour ses ennemis même, pour ceux qui le haïssent et le persécutent, embrassant dans sa charité, immense comme celle du Christ, toutes les créatures qu'il a rachetées, tous les enfants du Père céleste, qui fait luire son soleil sur les bons et sur les méchants.

Elevé par l'onction sacerdotale entre la terre et le ciel, il couvre, pour ainsi dire, le genre humain tout entier de sa prière et de son amour. Il le voit, par le péché, dans un état de mort, et ses désirs l'enfantent à la vie, semblable au médiateur suprême qui, dans les jours de sa chair, offrant avec un grand cri et avec larmes, des prières et des supplications à Celui qui peut sauver de la mort, fut exaucé à cause de son respect. Oui, le salut vient du Seigneur; il a fait éclater les merveilles de son Saint. Prêtres du Dieu vivant, offrez-lui le sacrifice de justice. Je vous prierai, Seigneur: vous entendrez ma voix le matin: le matin je me présenterai dans votre maison, et, rempli de votre crainte, j'adorerai dans votre saint temple; et tous ceux qui espèrent en vous se réjouiront, et ils tressailliront d'allégresse éternellement, parce que vous habiterez en eux.

L'Imitation de Jésus-Christ
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MessageSujet: Re: Livre de Limitation de Jésus Christ !    Livre de Limitation de Jésus Christ !   - Page 5 Icon_minitimeLun 16 Mai 2022 - 9:21

Livre de Limitation de Jésus Christ !   - Page 5 Passi106


Livre quatrième - Du sacrement de l'Eucharistie

10. Qu'on ne doit pas facilement s'éloigner de la sainte Communion.

Voix du Bien-Aimé

Il faut recourir souvent à la source de la grâce et de la divine miséricorde, à la source de toute bonté et de toute pureté, afin que vous puissiez être guéri de vos passions et de vos vices, et que, plus fort, plus vigilant, vous ne soyez ni vaincu par les attaques du démon, ni surpris par ses artifices.
L'ennemi des hommes, sachant quel est le fruit de la sainte communion et combien est grand le remède qu'y trouvent les âmes pieuses et fidèles, s'efforce en toute occasion et par tous les moyens de les en éloigner autant qu'il peut.

Aussi est-ce au moment où ils s'y disposent que quelques-uns éprouvent les plus vives attaques de Satan.
Cet esprit de malice, comme il est écrit au livre de Job, vient parmi les enfants de Dieu pour les troubler par les ruses ordinaires de sa haine, cherchant à leur inspirer des craintes excessives et de pénibles perplexités, pour affaiblir leur amour, ébranler leur foi, afin qu'ils renoncent à communier, ou qu'ils ne communient qu'avec tiédeur.
Mais il ne faut pas s'inquiéter de ses artifices et de ses suggestions, quelques honteuses, quelques horribles qu'elles soient, mais les rejeter toutes sur lui.
Il faut se rire avec mépris de cet esprit misérable et n'abandonner jamais la sainte communion à cause de ses attaques et des mouvements qu'il excite en nous.

Souvent aussi l'on s'en éloigne par un désir trop vif de la ferveur sensible et parce qu'on a conçu de l'inquiétude sur sa confessions.
Agissez selon le conseil des personnes prudentes et bannissez de votre coeur l'anxiété et les scrupules, parce qu'ils détruisent la piété et sont un obstacle à la grâce de Dieu.
Ne vous privez point de la sainte communion dès que vous éprouverez quelque trouble ou une légère peine de conscience; mais confessez-vous au plus tôt et pardonnez sincèrement aux autres les offenses que vous avez reçues d'eux.
Que si vous avez vous-même offensé quelqu'un, demandez-lui humblement pardon, et Dieu aussi vous pardonnera.

Que sert de tarder à se confesser et de différer la sainte communion ?
Purifiez-vous promptement, hâtez-vous de rejeter le venin et de recourir au remède; vous vous en trouverez mieux que de différer longtemps.
Si vous différez aujourd'hui pour une raison, peut-être s'en présentera-t-il demain une plus forte; et vous pourriez ainsi être sans cesse détourné de la communion, et sans cesse vous y sentir moins disposé.
Ne perdez pas un moment, secouez votre langueur, déchargez-vous de ce qui vous pèse; car à quoi revient-il de vivre toujours dans l'anxiété, toujours dans le trouble, et d'être éloigne chaque jour par de nouveaux obstacles de la Table sainte ?
Rien, au contraire, ne nuit davantage que de s'abstenir longtemps de communier; car d'ordinaire l'âme tombe par là dans un profond assoupissement.
Ô douleur ! il se rencontre des chrétiens si tièdes et si lâches qu'ils saisissent avec joie tous les prétextes pour différer à se confesser, et dès lors aussi à communier, afin de n'être pas obligés de veiller avec plus de soin sur eux-mêmes.

Hélas ! qu'ils ont peu de piété, peu d'amour, ceux qui se privent si aisément de la sainte communion !
Qu'il est heureux, au contraire, et agréable à Dieu, celui qui vit de telle sorte et qui conserve sa conscience si pure, qu'il serait préparé à communier tous les jours et communierait en effet, s'il lui était permis et qu'il pût le faire sans singularité !
Si quelqu'un s'en abstient quelquefois par humilité ou pour une cause légitime, on doit louer son respect.
Mais si sa ferveur s'est refroidie, il doit se ranimer et faire tout ce qu'il peut: et Dieu secondera ses désirs, à cause de la droiture de sa volonté qu'il considère principalement.

Que si des motifs légitimes l'empêchent d'approcher de la sainte Table, il conservera toujours l'intention et le saint désir de communier, et ainsi il ne sera pas entièrement privé du fruit du Sacrement.
Quoique tout fidèle doive, à certains jours et au temps fixé, recevoir avec un tendre respect le Corps du Sauveur dans son Sacrement, et rechercher en cela plutôt la gloire de Dieu que sa propre consolation, cependant il peut aussi communier en esprit tous les jours, à toute heure, avec beaucoup de fruit.
Car il communie de cette manière et se nourrit invisiblement de Jésus-Christ toutes les fois qu'il médite avec piété les mystères de son Incarnation et de sa Passion, et qu'il s'enflamme de son amour.
Celui qui ne se prépare à la Communion qu'aux approches des fêtes et quand la coutume l'y oblige, sera souvent mal préparé.

Heureux celui qui s'offre au Seigneur en holocauste toutes les fois qu'il célèbre le sacrifice ou qu'il communie !
Ne soyez, en célébrant les saints mystères, ni trop lent ni trop prompt; mais conformez-vous à l'usage ordinaire et régulier de ceux avec qui vous vivez.
Il ne faut point fatiguer les autres ni leur causer d'ennui, mais suivre l'ordre commun établi par vos pères, et consulter plutôt l'utilité de tous que votre attrait et votre piété particulière.

Réflexion de Lamennais - Livre 4, Chapitre 10

Qu'il faille exciter les chrétiens à s'asseoir à la Table sainte, à se nourrir du pain de vie, à recevoir en eux l'auteur et le consommateur de la foi, le Sauveur des hommes, le Verbe de Dieu; qu'ils cherchent de tous côtés des prétextes pour se tenir éloignés de lui; qu'ils regardent comme une dure obligation le devoir qu'impose l'Eglise de participer en certains temps au corps et au sang de Jésus-Christ, c'est quelque chose de si prodigieux et tout ensemble de si effrayant, que l'âme fuit cette pensée comme elle fuirait une vision de l'enfer.

Mais parmi les fidèles que l'amour attire au banquet de l'Epoux, il en est qui, abusés par de tristes et fausses doctrines, ou retenus par les scrupules d'une conscience timide à l'excès, ne se croient jamais assez préparés et se privent volontairement de la divine Eucharistie, à cause du respect même que leur inspire cet auguste sacrement. Sans doute il serait à désirer que ceux qui mangent le pain des Anges eussent toute la pureté de ces célestes esprits; mais Celui qui connaît notre misère, et qui est venu la guérir, n'exige pas que l'homme soit parfait pour approcher de la source des grâces; il demande seulement qu'il soit purifié par la pénitence, et qu'il apporte au pied de l'autel un coeur contrit et humilié, un repentir sincère de ses fautes, une volonté droite, un amour ardent.

Tandis que Jésus repousse et maudit les pharisiens, superbes observateurs de la loi, il accueille la femme pécheresse, il compatit à son humble douleur, il bénit ses larmes, et beaucoup de péchés lui sont remis, parce qu'elle a beaucoup aimé. Trop souvent les apparentes délicatesses de conscience qui séparent longtemps de la Communion, cachent un grand et coupable orgueil. Au lieu de s'abandonner aux conseils du guide qui tient la place de Dieu, on veut se conduire et se juger soi-même: erreur funeste dont le dernier terme, le terme inévitable est, ou le désespoir, ou une effroyable présomption. Ne quittez, ne quittez jamais la voie de l'obéissance: toutes les autres aboutissent à la perdition. Si l'on vous interdit l'accès à la Table sainte, abstenez-vous, et pleurez: car quel sujet plus légitime de pleurs ? Si l'on vous dit: Allez à Jésus dans le Sacrement de son amour, approchez avec allégresse. Nulle disposition n'égale le sacrifice entier du raisonnement humain et de la volonté propre; ayez en tout et toujours la simplicité d'un petit enfant: la simplicité du coeur est chère à Dieu; il la bénit pour le temps; il la bénit pour l'éternité.

L'Imitation de Jésus-Christ
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MessageSujet: Re: Livre de Limitation de Jésus Christ !    Livre de Limitation de Jésus Christ !   - Page 5 Icon_minitimeMar 17 Mai 2022 - 9:49

Livre de Limitation de Jésus Christ !   - Page 5 Passi107


Livre quatrième - Du sacrement de l'Eucharistie

11. Que le Corps de Jésus-Christ et l'Ecriture sainte sont très nécessaires à l'âme fidèle.


Voix du disciple


Seigneur Jésus, quelles délices inondent l'âme fidèle admise à votre Table, où on ne lui présente d'autre aliment que vous-même, son unique bien-aimé, le plus cher de tous ses désirs !
Oh ! qu'il me serait doux de répandre en votre présence des pleurs d'amour et d'arroser vos pieds de mes larmes comme Madeleine !
Mais où est cette tendre piété et cette abondante effusion de larmes saintes ?
Certes, en votre présence et celle des saints anges, tout mon coeur devrait s'embraser et se fondre de joie.
Car vous m'êtes véritablement présent dans votre Sacrement, quoique caché sous des apparences étrangères.

Mes yeux ne pourraient supporter l'éclat de votre divine lumière, et le monde entier s'évanouirait devant la splendeur de votre gloire.
C'est donc pour ménager ma faiblesse que vous vous cachez sous les voiles du Sacrement.
Je possède réellement et j'adore Celui que les anges adorent dans le ciel; mais je ne le vois encore que par la foi, tandis qu'ils le voient tel qu'il est et sans voile.
Il faut que je me contente de ce flambeau de la vraie foi et que je marche à sa lumière jusqu'à ce que luise l'aurore du jour éternel et que les ombres des figures déclinent.
Mais quand ce qui est parfait sera venu, l'usage des Sacrements cessera, parce que les bienheureux, dans la gloire céleste, n'ont plus besoin de secours.
Ils se réjouissent sans fin dans la présence de Dieu et contemplent la gloire face à face; pénétrés de sa lumière et comme plongés dans l'abîme de sa divinité, ils goûtent le verbe de Dieu fait chair, tel qu'il était au commencement et tel qu'il sera durant toute l'éternité.

Qu'au souvenir de ces merveilles, tout me soit un pesant ennui, même les consolations spirituelles; car tandis que je ne verrai point le Seigneur mon Dieu dans l'éclat de sa gloire, tout ce que je vois, tout ce que j'entends en ce monde ne m'est rien.
Vous m'êtes témoin, Seigneur, que je ne trouve nulle part de consolation, de repos en nulle créature; je ne puis en trouver qu'en vous seul, mon Dieu, que je désire contempler éternellement.
Mais cela ne peut être tant que je vivrai dans ce corps mortel.
Il faut donc que je me prépare à une grande patience et que je soumette à votre volonté tous mes désirs.
Car vos saints, Seigneur, qui, ravis d'allégresse, règnent maintenant avec vous dans le ciel, ont aussi, pendant qu'ils vivaient, attendu avec une grande foi et une grande patience l'avènement de votre gloire.
Je crois ce qu'ils ont cru; ce qu'ils ont espéré, je l'espère; j'ai la confiance de parvenir, aidé de votre grâce, là où ils sont parvenus.
Jusque-là je marcherai dans la foi, fortifié par leurs exemples.
J'aurai aussi les livres saints pour me consoler et m'instruire, et par-dessus tout, votre sacré Corps pour remède et pour refuge.

Car je sens que deux choses me sont ici-bas souverainement nécessaires, et que sans elles je ne pourrais porter le poids de cette misérable vie.
Enfermé dans la prison de mon corps, j'ai besoin d'aliments et de lumière.
C'est pourquoi vous avez donné à ce pauvre infirme votre chair sacrée pour être la nourriture de son âme et de son corps, et votre parole pour luire comme une lampe devant ses pas.
Je ne pourrais vivre sans ces deux choses, car la parole de Dieu est la lumière de l'âme et votre Sacrement le pain de la vie.
On peut encore les regarder comme deux tables placées dans les trésors de l'Eglise.
L'une est la table de l'autel sacré, sur lequel repose un pain sanctifié, c'est-à-dire le Corps précieux de Jésus-Christ.
L'autre est la table de la loi divine qui contient la doctrine sainte, qui enseigne la vraie foi, qui soulève le voile du sanctuaire et nous conduit avec sûreté jusque dans le Saint des saints.
Je vous rends grâces, Seigneur Jésus, lumière de l'éternelle lumière, de nous avoir donné par le ministère des prophètes, des apôtres et des autres docteurs, cette table de la doctrine sainte.

Je vous rends grâces, ô Créateur et Rédempteur des hommes, de ce qu'afin de manifester votre amour au monde, vous avez préparé un grand festin où vous nous offrez pour nourriture non l'agneau figuratif, mais votre très saint Corps et votre Sang.
Dans ce sacré banquet, que partagent avec nous les anges, mais dont ils goûtent plus vivement la douceur, vous comblez de joie tous les fidèles et vous les enivrez du calice du salut qui contient tous les délices du ciel.

Oh ! qu'elles sont grandes, qu'elles sont glorieuses les fonctions des prêtres, à qui il a été donné de consacrer le Dieu de majesté par des paroles saintes, de le bénir de leurs lèvres, de le tenir entre leurs mains, de le recevoir dans leur bouche et de le distribuer aux autres hommes !
Oh ! qu'elles doivent être innocentes les mains du prêtre, que sa bouche doit être pure, son corps saint, et son âme exempte des plus légères taches, pour recevoir si souvent l'auteur de la pureté !
Il ne doit sortir rien que de saint, rien que d'honnête, rien que d'utile, de la bouche du prêtre qui participe si fréquemment au Sacrement de Jésus-Christ.

Qu'ils soient simples et chastes les yeux qui contemplent habituellement le Corps de Jésus-Christ.
Qu'elles soient pures et élevées au ciel les mains qui touchent sans cesse le Créateur du ciel et de la terre.
C'est aux prêtres surtout qu'il est dit dans la Loi: Soyez saints, parce que je suis saint, moi le Seigneur votre Dieu.

Que votre grâce nous aide, ô Dieu tout-puissant ! nous qui avons été revêtus du sacerdoce, afin que nous puissions vous servir dignement, avec une vraie piété et une conscience pure.
Et si nous ne pouvons vivre dans une innocence aussi parfaite que nous le devrions, accordez-nous du moins de pleurer sincèrement nos fautes et de former en esprit d'humilité la ferme résolution de vous servir désormais avec plus de ferveur.

Réflexion de Lamennais - Livre 4, Chapitre 11

Qu'est-ce que la terre ? Un lieu d'exil, une vallée de larmes, comme l'appelle l'Eglise. L'homme y cherche dans les ténèbres la vérité, qui est la vie de son intelligence; il y cherche, au milieu de maux sans nombre, un bien, il ne sait quel bien, immense, inépuisable, éternel, qui est la vie de son coeur; et tout ce qu'il cherche lui échappe. Le doute, l'opinion, l'erreur fatiguent sa raison épuisée. Ce qu'il a cru des biens se change en amertume; il trouve au fond de tout le vide et l'ennui. Est-il seul, son âme retombe avec douleur sur elle-même ! Il a besoin de support, et malheur a lui s'il met sa confiance dans les autres hommes ! Ils se masquent pour le surprendre; ils profanent, pour le tromper, le nom d'ami; tandis que leur bouche lui sourit, ils lui tendent des pièges dans l'ombre, et quand, à force de ruses, de mensonges et de basses noirceurs, ils l'ont enveloppé de leurs rets, tout à coup se dévoilant, ils se ruent sur lui et le dévorent comme l'hyène dévore sa proie. Lamentable condition !

Mais Dieu n'a pas abandonné sa pauvre créature dans ces extrémités de la misère. Il l'éclaire par sa parole, il la soutient par sa grâce, il l'anime, il la console par la foi d'une vie meilleure, par l'espérance de posséder, après ces jours d'épreuve, le bien auquel elle aspire, le bien infini, qui est Lui-même. Et ces dons merveilleux d'un amour inénarrable, rassemblés, concentrés, en quelque sorte, dans la divine Eucharistie, y sont offerts à nos désirs sans autre mesure que ces désirs mêmes. Toutes les fois que nous approchons de cet auguste Sacrement, nous recevons en nous la Sagesse, la Lumière incréée, le Verbe de Dieu, la Parole vivante; nous recevons l'Auteur de la grâce, le Consommateur de la foi, le gage immortel de notre espérance; la chair crucifiée pour nous s'incorpore à notre chair; le sang qui a sauvé le monde se mêle à notre sang; un saint baiser unit notre âme à l'âme du Rédempteur; sa divinité nous pénètre et consume en nous tout ce que le péché avait corrompu; l'ami fidèle repose dans notre sein, il nous parle, il nous dit: Pose-moi comme un sceau sur ton coeur, car l'amour est plus fort que la mort; et alors embrasés de cet amour ardent comme le feu, nous ne voyons plus que le bien-aimé, nous n'avons plus de vie que la sienne, et la tristesse de notre pèlerinage s'évanouit dans les joies du ciel.

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MessageSujet: Re: Livre de Limitation de Jésus Christ !    Livre de Limitation de Jésus Christ !   - Page 5 Icon_minitimeMer 18 Mai 2022 - 9:26

Livre de Limitation de Jésus Christ !   - Page 5 Passi108


Livre quatrième - Du sacrement de l'Eucharistie

12. Qu'on doit se préparer avec un grand soin à la sainte Communion.

Voix du Bien-Aimé

Je suis l'ami de la pureté et c'est de moi que vient toute sainteté.
Je cherche un coeur pur, et là est le lieu de mon repos.
Préparez-moi un grand cénacle et je célébrerai chez vous la Pâque avec mes disciples.
Si vous voulez que je vienne à vous et que je demeure en vous, purifiez-vous du vieux levain et nettoyez la maison de votre coeur. Bannissez-en les pensées du siècle et le tumulte des vices.
Comme le passereau qui gémit sous un toit solitaire, rappelez-vous vos péchés dans l'amertume de votre âme.
Car un ami prépare toujours à son ami le lieu le meilleur et le plus beau; et c'est ainsi qu'il lui fait connaître avec quelle affection il le reçoit.

Sachez cependant que vous ne pouvez, quels que soient vos propres efforts, vous préparer dignement, quand vous y emploieriez une année entière sans vous occuper d'autre chose.
Mais c'est par ma grâce et ma seule bonté qu'il vous est permis d'approcher de ma table, comme un mendiant invité au festin du riche, et qui n'a, pour reconnaître ce bienfait, que d'humbles actions de grâces.
Faites ce qui est en vous, et faites-le avec un grand soin. Recevez, non pour suivre la coutume ou pour remplir un devoir rigoureux, mais avec crainte, avec respect, avec amour, le corps du Seigneur bien-aimé, de votre Dieu, qui daigne venir à vous.
C'est moi qui vous appelle, qui vous commande de venir; je suppléerai à ce qui vous manque; venez, et recevez-moi.

Lorsque je vous accorde le don de la ferveur, remerciez-en votre Dieu; car ce n'est pas que vous en soyez digne, mais parce que j'ai eu pitié de vous.
Si vous vous sentez, au contraire, aride, priez avec instance, gémissez et ne cessez point de frapper à la porte, jusqu'à ce que vous obteniez quelque miette de ma table, ou une goutte des eaux salutaires de la grâce.
Vous avez besoin de moi et je n'ai pas besoin de vous. Vous ne venez pas à moi pour me sanctifier, mais c'est moi qui viens à vous pour vous rendre meilleur et plus saint.
Vous venez pour que je vous sanctifie et pour vous unir à moi, pour recevoir une grâce nouvelle et vous enflammer d'une nouvelle ardeur d'avancer dans la vertu.
Ne négligez point cette grâce; mais préparez votre coeur avec un soin extrême et recevez-y votre bien-aimé.

Mais il ne faut pas seulement vous exciter à la ferveur avant la communion, il faut encore travailler à vous y conserver après; et la vigilance qui la doit suivre n'est pas moins nécessaire que la préparation qui la précède; car cette vigilance est elle-même la meilleure préparation pour obtenir une grâce plus grande.
Rien au contraire n'écarte davantage des dispositions où l'on doit être pour communier que de se trop répandre au-dehors en sortant de la Table sainte.
Parlez peu, retirez-vous en un lieu secret et jouissez de votre Dieu.
Car vous possédez Celui que le monde entier ne peut vous ravir.
Je suis Celui à qui vous vous devez donner sans réserve; de sorte que, dégagé de toute inquiétude, vous ne viviez plus en vous, mais en moi.

Réflexion de Lamennais - Livre 4, Chapitre 12

La préparation à la Pâque nouvelle comprend deux choses: il faut purifier le cénacle, et il faut l'orner; c'est-à-dire que pour recevoir dignement le corps et le sang de Jésus-Christ, l'âme doit être avant tout exempte de souillures, elle doit avoir été lavée dans les eaux de la pénitence, et ensuite s'être exercée à la pratique des vertus qui la rendent agréable à Dieu.

Ce qui plaît au Seigneur, ce qui attire ses grâces, c'est une profonde humilité, un souverain mépris de soi-même, une foi vive, un abandon parfait à ses volontés, le détachement de la terre et le désir des biens célestes, la charité qui est douce, patiente, qui n'est point jalouse, qui n'agit point témérairement, qui ne s'enfle point d'orgueil, qui n'est point ambitieuse, qui ne cherche point ses intérêts, qui ne s'aigrit de rien, ne soupçonne point le mal, ne se réjouit point de l'injustice, mais se réjouit de la vérité; qui souffre tout, croit tout, espère tout, supporte tout; charité vraiment divine, et, selon la doctrine du grand Apôtre, préférable à tout ce qu'il y a de plus élevé.

Quand je parlerais toutes les langues des hommes et le langage des Anges, si je n'ai point la charité, je suis comme un airain sonnant, ou une cymbale retentissante. Et quand j'aurais le don de prophétie, quand je pénétrerais tous les mystères, et que je posséderais toute science, quand j'aurais la foi parfaite jusqu'à transporter les montagnes, si je n'ai point la charité, je ne suis rien. Et quand j'aurais distribué tous mes biens pour nourrir les pauvres, et livré mon corps aux flammes, si je n'ai point la charité, tout cela ne me sert de rien.

Ame chrétienne, qui aspirez au banquet nuptial, imitez donc les Vierges sages: prenez de l'huile, allumez votre lampe, pour aller au-devant de l'Epoux; car celles dont les lampes seront éteintes entendront cette parole terrible: En vérité, je ne vous connais point.

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MessageSujet: Re: Livre de Limitation de Jésus Christ !    Livre de Limitation de Jésus Christ !   - Page 5 Icon_minitimeJeu 19 Mai 2022 - 9:49

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Livre quatrième - Du sacrement de l'Eucharistie

13. Que le fidèle doit désirer de tout son coeur de s'unir à Jésus-Christ dans la Communion.

Voix du disciple

Qui me donnera, Seigneur, de vous trouver seul et de vous ouvrir tout mon coeur, et de jouir de vous comme mon âme le désire; de sorte que je ne sois plus pour personne un objet de mépris, et qu'étranger à toute créature, vous me parliez seul, et moi à vous, comme un ami parle à son ami et s'assied avec lui à la même table ?
Ce que je demande, ce que je désire, c'est d'être uni tout entier à vous, que mon coeur se détache de toutes les choses créées et que, par la sainte communion et la fréquente célébration des divins mystères, j'apprenne à goûter les choses du ciel et de l'éternité.
Ah ! Seigneur mon Dieu, quand, m'oubliant tout à fait moi-même, serai-je parfaitement uni à vous et absorbé en vous ?
Que je sois en vous, et vous en moi; et que cette union soit inaltérable !

Vous êtes vraiment mon bien-aimé, choisi entre mille, en qui mon âme se complaît et veut demeurer à jamais.
Vous êtes le Roi pacifique; en vous est la paix souveraine et le vrai repos; hors de vous il n'y a que travail, douleurs, misère infinie.
Vous êtes vraiment un Dieu caché. Vous vous éloignez des impies; mais vous aimez à converser avec les humbles et les simples.
"Oh ! que votre tendresse est touchante, Seigneur; vous qui, pour montrer à vos enfants tout votre amour, daignez les rassasier d'un pain délicieux qui descend du ciel !"
Certes, nul autre peuple, quelque grand qu'il soit, n'a des dieux qui s'approchent de lui, comme vous, ô mon Dieu ! Vous vous rendez présent à tous vos fidèles, vous donnant vous-même à eux chaque jour pour être leur nourriture et pour qu'ils jouissent de vous, afin de les consoler et d'élever leur coeur vers le ciel.

Quel est le peuple, en effet, comparable au peuple chrétien ? quelle est, sous le ciel, la créature aussi chérie que l'âme fervente en qui Dieu daigne entrer pour la nourrir de sa chair glorieuse ?
Ô faveur ineffable ! ô condescendance merveilleuse ! ô amour infini, qui n'a été montré qu'à l'homme !
Mais que rendrai-je au Seigneur pour cette grâce, pour cette immense charité ?
Je ne puis rien offrir à Dieu qui lui soit plus agréable que de lui donner mon coeur sans réserve et de m'unir intimement à lui.
Alors mes entrailles tressailliront de joie lorsque mon âme sera parfaitement unie à Dieu.
Alors il me dira: Si vous voulez être avec moi, je veux être avec vous. Et je lui répondrai: Daignez demeurer avec moi, Seigneur: je désire ardemment d'être avec vous. Tout mon désir et que mon coeur vous soit uni.

Réflexion de Lamennais - Livre 4, Chapitre 13

"Je m'abandonne à vous, ô mon Dieu ! à votre unité, pour être fait un avec vous ! à votre infinité et à votre immensité incompréhensible, pour m'y perdre, m'y oublier moi-même; à votre sagesse infinie, pour y être gouverné selon vos desseins, et non pas selon mes pensées; à vos décrets éternels, connus et inconnus, pour m'y conformer, parce qu'ils sont tous également justes; à votre éternité, pour en faire mon bonheur; à votre toute-puissance, pour être toujours sous votre main; à votre bonté paternelle, afin que, dans le temps que vous m'avez marqué, vous receviez mon esprit entre vos bras; à votre justice, autant qu'elle justifie l'impie et le pécheur, afin que d'impie et de pécheur, vous me fassiez juste et saint. Il n'y a qu'à cette justice qui punit les crimes que je ne veux pas m'abandonner; car ce serait m'abandonner à la damnation que je mérite, et néanmoins, Seigneur, elle est sainte cette justice, comme tous vos autres attributs; elle est sainte et ne doit pas être privée de son sacrifice. Il faut donc m'y abandonner, et voici que Jésus-Christ se présente, afin que je m'y abandonne en lui, et par lui."

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MessageSujet: Re: Livre de Limitation de Jésus Christ !    Livre de Limitation de Jésus Christ !   - Page 5 Icon_minitimeVen 20 Mai 2022 - 9:51

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Livre quatrième - Du sacrement de l'Eucharistie

14. Du désir ardent que quelques âmes saintes ont de recevoir le Corps de Jésus-Christ.

Voix du disciple

Combien est grande, ô mon Dieu ! l'abondance de douceur que vous avez réservée à ceux qui vous craignent !
Quand je viens à considérer avec quel désir et quel amour quelques âmes fidèles s'approchent, Seigneur, de votre Sacrement, alors je me confonds souvent en moi-même et je rougis de me présenter à votre autel et à la table sacrée de la Communion avec tant de froideur et de sécheresse; d'y porter un coeur si aride, si tiède, et de ne point ressentir cet attrait puissant, cette ardeur qu'éprouvent quelques-uns de vos serviteurs qui, en se disposant à vous recevoir, ne sauraient retenir leurs larmes tant le désir qui les presse est grand et leur émotion profonde !

Ils ont soif de vous, ô mon Dieu ! qui êtes la source d'eau vive, et leur coeur et leur bouche s'ouvrent également pour s'y désaltérer. Rien ne peut rassasier ni tempérer leur faim que votre sacré Corps, qu'ils reçoivent avec une sainte avidité et les transports d'une joie ineffable.
Oh ! que cette ardente foi est une preuve sensible de votre présence dans le Sacrement !
Car ils reconnaissent véritablement le Seigneur dans la fraction du pain, ceux dont le coeur est tout brûlant lorsque Jésus est avec eux.
Qu'une affection si tendre, un amour si vif est souvent loin de moi !
Soyez-moi propice, ô bon Jésus, plein de douceur et de miséricorde ! Ayez pitié d'un pauvre mendiant et faites que j'éprouve au moins quelquefois, dans la sainte Communion, quelques mouvements de cet amour qui embrase tout le coeur, afin que ma foi s'affermisse, que mon espérance en votre bonté s'accroisse et qu'enflammé par cette manne céleste, jamais la charité ne s'éteigne en moi.

Dieu de bonté, vous êtes tout-puissant pour m'accorder la grâce que j'implore, pour me remplir de l'esprit de ferveur et me visiter dans votre clémence, quand le jour choisi par vous sera venu.
Car, encore que je ne brûle pas de la même ardeur que ces âmes pieuses, cependant, par votre grâce, j'aspire à leur ressembler, désirant et demandant d'être compté parmi ceux qui ont pour vous un si vif amour, et d'entrer dans leur société sainte.

Réflexion de Lamennais - Livre 4, Chapitre 14

Avant le jour de la Pâque, Jésus, sachant que son heure était venue de passer de ce monde à son Père, comme il avait aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu'à la fin. Ce fut alors qu'il institua la divine Eucharistie, comme pour perpétuer sa demeure au milieu des disciples qu'il avait aimés et de tous ceux qu'il aimerait jusqu'à la consommation des siècles, accomplissant ainsi cette promesse: Je ne vous laisserai pas orphelins, je viendrai à vous: et il est venu, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire du Fils unique du Père, plein de grâce et de vérité.

Il est vrai que sa présence se dérobe à nos sens; mais elle n'en est ni moins réelle ni moins efficace: ainsi je crois, Seigneur, ainsi j'adore. Si Jésus-Christ, en se donnant à nous dans le Sacrement de l'autel, ne se couvrait pas d'un voile, s'il ne retenait pas en soi une partie de sa lumière, s'il se montrait selon tout ce qu'il est, plus beau qu'aucun des enfants des hommes, et avec une tendresse ineffable aspirant de s'unir à nous, "corps à corps, coeur à coeur, esprit à esprit," notre frêle humanité ne pourrait supporter le poids d'une félicité semblable, et l'âme briserait ses liens mortels. C'est pourquoi le divin Sauveur a voulu ne se rendre visible qu'à la foi seule; et la foi suffit pour embraser de telles ardeurs les vrais fidèles, qu'il n'est rien sur la terre de comparable à leur amour. Aucune langue ne peut exprimer ce qui se passe, dans le secret du coeur, entre l'Epoux et l'Epouse: ces transports, ce calme, ces élans du désir, cette joie de la possession, ces chastes embrassements de deux âmes perdues l'une dans l'autre, cette douce langueur, ces paroles brûlantes, ce silence plus ravissant.

Ah ! si vous saviez le don de Dieu, et quel est Celui qui vous dit: Donnez-moi à boire, vous lui demanderiez vous-même, et il vous donnerait de l'eau vive. Tous les Saints lui ont demandé, et il a entendu leur voix, et il les a désaltérés à la source éternelle. Demandez aussi, priez, suppliez: l'Esprit et l'Epouse disent: Venez, et que celui qui écoute dise: Venez. Que celui qui a soif, vienne, et que celui qui veut, reçoive gratuitement l'eau qui donne la vie. Et l'Epoux dit: Je viens. Ainsi soit-il ! Venez, Seigneur Jésus.

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MessageSujet: Re: Livre de Limitation de Jésus Christ !    Livre de Limitation de Jésus Christ !   - Page 5 Icon_minitimeSam 21 Mai 2022 - 9:11

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Livre quatrième - Du sacrement de l'Eucharistie

15. Que la grâce de la dévotion s'acquiert par l'humilité et l'abnégation de soi-même
Voix du Bien-Aimé.

Il faut désirer ardemment la grâce de la ferveur, ne vous lasser jamais de la demander, l'attendre patiemment et avec confiance, la recevoir avec gratitude, la conserver avec humilité, concourir avec zèle à son opération, et, jusqu'à ce que Dieu vienne à vous, ne vous point inquiéter en quel temps et de quelle manière il lui plaira de vous visiter.
Vous devez surtout vous humilier lorsque vous ne sentez en vous que peu ou point de ferveur; mais ne vous laissez point trop abattre et ne vous affligez point avec excès.
Souvent Dieu donne en un moment ce qu'il a longtemps refusé; il accorde quelquefois à la fin de la prière ce qu'il a différé de donner au commencement.

Si la grâce était toujours donnée aussitôt qu'on la désire, ce serait une tentation pour la faiblesse de l'homme.
C'est pourquoi l'on doit attendre la grâce de la ferveur avec une confiance ferme et une humble patience.
Lorsqu'elle vous est cependant refusée ou ôtée secrètement, ne l'imputez qu'à vous-même et à vos péchés.
C'est souvent peu de chose qui arrête ou qui affaiblit la grâce, si pourtant l'on peut appeler peu de chose et si l'on ne doit pas plutôt compter pour beaucoup ce qui nous prive d'un si grand bien.
Mais quel que soit cet obstacle, si vous le surmontez parfaitement, vous obtiendrez ce que vous demandez.

Car dès que vous vous serez donné à Dieu de tout votre coeur, et que, cessant d'errer d'objets en objets au gré de vos désirs, vous vous serez remis entièrement entre ses mains, vous trouverez la paix dans cette union, parce que rien ne vous sera doux que ce qui peut lui plaire.
Quiconque élèvera donc son intention vers Dieu avec un coeur simple et se dégagera de tout amour et de toute aversion déréglée des créatures, sera propre à recevoir la grâce et digne du don de la ferveur.
Car Dieu répand sa bénédiction où il trouve des vases vides; et plus un homme renonce parfaitement aux choses d'ici-bas, plus il se méprise et meurt à lui-même, plus la grâce vient à lui promptement, plus elle remplit son coeur, et l'affranchit et l'élève.

Alors, ravi d'étonnement, il verra ce qu'il n'avait point vu, et il sera dans l'abondance, et son coeur se dilatera, parce que le Seigneur est avec lui, et qu'il s'est lui-même remis sans réserve et pour toujours entre ses mains.
C'est ainsi que sera béni l'homme qui cherche Dieu de tout son coeur, et qui n'a pas reçu son âme en vain.
Ce disciple fidèle, en recevant la sainte Eucharistie, mérite d'obtenir la grâce d'une union plus grande avec le Seigneur, parce qu'il ne considère point ce qui lui est doux, ce qui le console, mais, au-dessus de toute douceur et de toute consolation, l'honneur et la gloire de Dieu.

Réflexion de Lamennais - Livre 4, Chapitre 15

Bien qu'on doive aimer Dieu pour lui seul, il est permis de désirer ses dons, pourvu qu'on demeure pleinement soumis à sa volonté sainte. Les grâces les plus précieuses ne sont pas toujours les grâces senties, celles qui, pour ainsi dire, inondent l'âme de lumière et de joie. Elles peuvent, si l'on n'y prend garde, exciter la vaine complaisance.

Souvent il est plus sûr de marcher en cette vie dans les ténèbres de la pure foi, d'être éprouvé par la tristesse, la souffrance, l'amertume, et de porter la Croix intérieure, comme Jésus lorsqu'il s'écriait: Mon Père, pourquoi m'avez-vous délaissé ? alors tout orgueil est abattu; on ne trouve en soi qu'infirmité; on s'humilie sous la main qui frappe, mais qui frappe pour guérir, et ce saint exercice d'abnégation, plus méritoire pour l'âme fidèle et plus agréable à Dieu qu'aucune ferveur sensible, attendrit le céleste Epoux et le ramène près de l'Epouse qui, privée de son bien-aimé, veillait dans sa douleur, semblable au passereau solitaire qui gémit sur le toit. Il se découvre à elle dans la divine Eucharistie, il la console, il essuie ses larmes, il lui prodigue ses chastes caresses, il l'embrase de son amour, comme les disciples d'Emmaüs, alors qu'il disaient: Notre coeur n'était-il pas tout brûlant au-dedans de nous, lorsqu'il nous parlait dans le chemin et nous ouvrait les Ecritures ?

Seigneur, je m'avoue indigne de goûter ces ravissantes douceurs. Je connais mon iniquité, et mon péché est sans cesse devant moi. Que me devez-vous, sinon la rigueur et le châtiment ! Et toutefois j'oserai implorer votre miséricorde immense; je m'approcherai, le front contre terre, de la source d'eau vive, espérant que votre pitié en laissera tomber quelques gouttes sur mon âme aride. Accordez-moi, Seigneur, ce rafraîchissement avant que je m'en aille, et bientôt je ne serai plus.

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MessageSujet: Re: Livre de Limitation de Jésus Christ !    Livre de Limitation de Jésus Christ !   - Page 5 Icon_minitimeDim 22 Mai 2022 - 13:44

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Livre quatrième - Du sacrement de l'Eucharistie

16. Qu'il faut dans la Communion, exposer ses besoins à Jésus-Christ, et lui demander sa grâce
Voix du disciple.

Seigneur, plein de tendresse et de bonté, que je désire recevoir en ce moment avec un pieux respect, vous connaissez mon infirmité et mes pressants besoins; vous savez en combien de maux et de vices je suis plongé, quelles sont mes peines, mes tentations, mes troubles et mes souillures.
Je viens à vous chercher le remède pour obtenir un peu de soulagement et de consolation.
Je parle à Celui qui sait tout, qui voit tout ce qu'il y a de plus secret en moi, et qui seul peut me secourir et me consoler parfaitement.

Vous savez quels biens me sont principalement nécessaires et combien je suis pauvre en vertu.
Voilà que je suis devant vous, pauvre et nu, demandant votre grâce, implorant votre miséricorde.
Rassasiez ce mendiant affamé, réchauffez ma froideur du feu de votre amour, éclairez mes ténèbres par la lumière de votre présence.
Changez pour moi toutes les choses de la terre en amertume; faites que tout ce qui m'est dur et pénible fortifie ma patience; que je méprise et que j'oublie tout ce qui est créé, tout ce qui passe.
Elevez mon coeur à vous dans le ciel et ne me laissez pas errer sur la terre.
Que, de ce moment et à jamais, rien ne me soit doux que vous seul, parce que vous êtes ma nourriture, mon breuvage, mon amour, ma joie, ma douceur, et tout mon bien.

Oh ! que ne puis-je, embrasé par votre présence, être transformé en vous, de sorte que je devienne un même esprit avec vous par la grâce d'une union intime et par l'effusion d'un ardent amour !
Ne souffrez pas que je m'éloigne de vous sans m'être rassasié et désaltéré; mais usez envers moi de la même miséricorde dont vous avez souvent usé avec vos saints, d'une manière si merveilleuse.
Qui pourrait s'étonner qu'en m'approchant de vous je fusse entièrement consumé par votre ardeur, puisque vous êtes un feu qui brûle toujours et ne s'éteint jamais, un amour qui purifie les coeurs et qui éclaire l'intelligence !

Réflexion de Lamennais - Livre 4, Chapitre 16

Ce n'est point en nous efforçant d'élever notre esprit à de sublimes pensées que nous recueillerons le fruit de la sainte Communion, mais en adorant, pleins d'amour, Jésus-Christ en nous, en lui ouvrant notre coeur avec une grande confiance et une grande simplicité comme un ami parle à son ami. Nous avons des besoins, il faut les lui exposer. Nous sommes couverts de plaies, il faut les lui montrer, afin qu'il les lave dans son divin sang. Nous sommes faibles, il faut lui demander de ranimer nos forces. Nous sommes nus, affamés, altérés, il faut lui dire: Ayez pitié de ce pauvre mendiant. De lui découlent toutes les grâces. Ecoutez ses paroles: Je suis la résurrection et la vie; celui qui croit en moi, encore qu'il soit mort, il vivra; et tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra point à jamais. Croyez-vous ainsi ?

"O chrétien ! Je ne dis plus rien: c'est Jésus-Christ qui te parle en la personne de Marthe; réponds avec elle: Oui, Seigneur, je crois que vous êtes le Christ, Fils du Dieu vivant, qui êtes venu en ce monde. Ajoutez avec saint Paul: Afin de sauver les pécheurs, desquels je suis le premier. Crois donc, âme chrétienne, adore, espère, aime. O Jésus ! ôtez les voiles, et que je vous voie. O Jésus ! parlez dans mon coeur, et faites que je vous écoute. Parlez, parlez, parlez; il n'y a plus qu'un moment: parlez. Donnez-moi des larmes pour vous répondre; frappez la pierre, et que les eaux d'un amour plein d'espérance, pénétré de reconnaissance, coulent jusqu'à terre."
(Bossuet)

L'Imitation de Jésus-Christ
Traduction de Lamennais
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MessageSujet: Re: Livre de Limitation de Jésus Christ !    Livre de Limitation de Jésus Christ !   - Page 5 Icon_minitimeLun 23 Mai 2022 - 9:28

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Livre quatrième - Du sacrement de l'Eucharistie

17. Du désir ardent de recevoir Jésus-Christ.

Voix du disciple
Seigneur, je désire vous recevoir avec un pieux et ardent amour, avec toute la tendresse et l'affection de mon coeur, comme vous ont désiré dans la communion tant de saints et de fidèles qui vous étaient si chers à cause de leur vie pure et de leur fervente piété.
Ô mon Dieu ! Amour éternel, mon unique bien, ma félicité toujours durable, je désire vous recevoir avec toute la ferveur, tout le respect qu'ait jamais pu ressentir aucun de vos saints.

Et quoique je sois indigne d'éprouver ces admirables sentiments d'amour, je vous offre cependant toute l'affection de mon coeur, comme si j'étais animé seul de ces désirs enflammés qui vous sont si agréables.
Tout ce que peut concevoir et désirer une âme pieuse, je vous le présente, je vous l'offre, avec un respect profond et une vive ardeur.
Je ne veux rien me réserver mais je veux vous offrir sans réserve le sacrifice de moi-même et de tout ce qui est à moi.
Seigneur mon Dieu, mon Créateur et mon Rédempteur, je désire vous recevoir aujourd'hui avec autant de ferveur et de respect, avec autant de zèle pour votre gloire, avec autant de reconnaissance, de sainteté, d'amour, de foi, d'espérance et de pureté, que vous désira et vous reçut votre sainte Mère, la glorieuse Vierge Marie, lorsque l'ange lui annonçant le mystère de l'Incarnation, elle répondit avec une pieuse humilité: Voici la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon votre parole.

Et de même que votre bienheureux précurseur, le plus grand des saints, Jean-Baptiste, lorsqu'il était encore dans le sein de sa mère, tressaillit de joie en votre présence, par un mouvement du Saint-Esprit, et que, vous voyant ensuite converser avec les hommes, il disait avec un tendre amour et en s'humiliant profondément: L'ami de l'époux qui est près de lui et qui l'écoute, est ravi d'allégresse, parce qu'il entend la voix de l'époux, ainsi je voudrais être embrasé des plus saints, des plus ardents désirs, et m'offrir à vous de toute l'affection de mon coeur.
C'est pourquoi je vous offre tous les transports d'amour et de joie, les extases, les ravissements, les révélations, les visions célestes de toutes les âmes saintes, avec les hommages que vous rendent et vous rendront à jamais toutes les créatures dans le ciel et sur la terre; je vous les offre ainsi que leurs vertus, pour moi et pour tous ceux qui se sont recommandés à mes prières, afin qu'ils célèbrent dignement vos louanges et vous glorifient éternellement.

Seigneur mon Dieu, recevez mes voeux, et le désir qui m'anime de vous louer, de vous bénir avec l'amour immense, infini, dû à votre ineffable grandeur. Voilà ce que je vous offre, et ce que je voudrais vous offrir chaque jour et à chaque moment, et je prie et je conjure de tout mon coeur tous les esprits célestes et tous vos fidèles serviteurs de s'unir à moi pour vous louer et pour vous rendre de dignes actions de grâces.

Que tous les peuples, toutes les tribus, toutes les langues vous bénissent et célèbrent dans des transports de joie et d'amour la douceur et la sainteté de votre nom.
Que tous ceux qui offrent avec révérence et avec piété les divins mystères, et qui les reçoivent avec une pleine foi, trouvent en vous grâce et miséricorde, et qu'ils prient avec instance pour moi, pauvre pécheur.
Et lorsque, après s'être unis à vous selon leurs pieux désirs, ils se retirent de la Table sainte, rassasiés et consolés merveilleusement, qu'ils daignent se souvenir de moi, qui languis dans l'indigence.

Réflexion de Lamennais - Livre 4, Chapitre 17

"Que cet adorable Sacrement opère en moi, ô mon Sauveur ! la rémission de mes péchés; que ce sang divin me purifie; qu'il lave toutes les taches qui ont souillé cette robe nuptiale dont vous m'avez revêtu dans le baptême, afin que je puisse m'asseoir avec assurance au banquet des noces de votre Fils. Je suis, je l'avoue, une âme pécheresse, une épouse infidèle, qui ai manqué une infinité de fois à la foi donnée. Mais revenez, me dites-vous, ô Seigneur ! Revenez, je vous recevrai: pourvu que vous ayez repris votre première robe, et que vous portiez, dans l'anneau que l'on vous met au doigt, la marque de l'union où le Verbe divin entre avec vous. Rendez-moi cet anneau mystique; revêtez-moi de nouveau, ô mon Père ! comme un enfant prodigue qui retourne à vous, de cette robe de l'innocence et de la sainteté que je dois apporter à votre Table. C'est l'immortelle parure que vous nous demandez, vous qui êtes en même temps l'époux, le convive et la victime immolée, qu'on nous donne à manger. C'est à cette Table mystique que l'on trouve l'accomplissement de cette parole: Qui me mange vivra par moi. Qu'elle s'accomplisse en moi, ô mon Sauveur ! Que j'en ressente l'effet; transformez-moi en vous, et que ce soit vous-même qui viviez en moi. Mais, pour cela, que je m'approche de ce céleste repas avec les habits les plus magnifiques; que j'y vienne avec toutes les vertus; que j'y coure avec une joie digne d'un tel festin et de la viande immortelle que vous m'y donnez."

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MessageSujet: Re: Livre de Limitation de Jésus Christ !    Livre de Limitation de Jésus Christ !   - Page 5 Icon_minitimeMar 24 Mai 2022 - 10:01

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Livre quatrième - Du sacrement de l'Eucharistie

18. Qu'on ne doit pas chercher à pénétrer le mystère de l'Eucharistie, mais qu'il faut soumettre ses sens à la Foi.

Voix du Bien-Aimé

Gardez-vous du désir curieux et inutile de sonder ce profond mystère, si vous ne voulez pas vous plonger dans un abîme de doutes.
Celui qui scrute la majesté sera accablé par la gloire.
Dieu peut faire plus que l'homme ne peut comprendre
On ne défend pas une humble et pieuse recherche de la vérité, pourvu qu'on soit toujours prêt à se laisser instruire et qu'on s'attache fidèlement à la sainte doctrine des Pères.

Heureuse la simplicité qui laisse le sentier des questions difficiles, pour marcher dans la voie droite et sûre des commandements de Dieu.
Plusieurs ont perdu la piété en voulant approfondir ce qui est impénétrable.
Ce qu'on demande de vous, c'est la foi et une vie pure, et non une intelligence qui pénètre la profondeur des mystères de Dieu.
Si vous ne comprenez pas ce qui est au-dessous de vous, comment comprendrez-vous ce qui est au-dessus ?
Soumettez-vous humblement à Dieu, captivez votre raison sous le joug de la foi, et vous recevrez la lumière de la science selon qu'il vous sera utile ou nécessaire.

Plusieurs sont violemment tentés sur la foi à ce Sacrement; mais il faut l'imputer moins à eux qu'à l'ennemi.
Ne vous troublez point, ne disputez point avec vos pensées, ne répondez point aux doutes que le démon vous suggère; mais croyez à la parole de Dieu, croyez à ses saints et à ses prophètes, et l'esprit de malice s'enfuira loin de vous.
Il est souvent très utile à un serviteur de Dieu d'être éprouvé ainsi.
Car le démon ne tente point les infidèles et les pécheurs, qui sont à lui déjà; mais il attaque et tourmente de diverses manières les âmes pieuses et fidèles.

Allez donc avec une foi simple et inébranlable, et recevez le Sacrement avec un humble respect, vous reposant sur la toute-puissance de Dieu de ce que vous ne pourrez comprendre.
Dieu ne trompe point; mais celui qui se croit trop lui-même est souvent trompé.
Dieu s'approche des simples, il se révèle aux humbles, il donne l'intelligence aux petits et il cache sa grâce aux curieux et aux superbes.
La raison de l'homme est faible et il se trompe aisément; mais la vraie foi ne peut être trompée.

La raison et toutes les recherches naturelles doivent suivre la foi et non la précéder ni la combattre.
Car la foi et l'amour s'élèvent par-dessus tout, et opèrent d'une manière inconnue dans le très saint et très auguste Sacrement.
Dieu, éternel, immense, infiniment puissant, fait dans le ciel et sur la terre des choses grandes, incompréhensibles, et nul ne saurait pénétrer ses merveilles.
Si les oeuvres de Dieu étaient telles que la raison de l'homme pût aisément les comprendre, elles cesseraient d'être merveilleuses et ne pourraient être appelées ineffables.

Réflexion de Lamennais - Livre 4, Chapitre 18

L'impie veut savoir, et c'est là sa perte. Il demande le salut à la science, il le demande à l'orgueil, il se le demande à lui-même: et du fond de son intelligence ténébreuse, de sa nature impuissante et dégradée, sort une réponse de mort. Chrétiens, ne l'oubliez jamais, le juste vit de la foi. Vivez donc de la foi, en vivant de l'adorable Eucharistie, qui en est la plus forte comme la plus douce épreuve.

Celui qui est la voie, la vérité , la vie, Jésus-Christ, Fils de Dieu, a parlé; il a dit: Ceci est mon corps, ceci est mon sang. Le croyez-vous ainsi ? Oui, je le crois ainsi, Seigneur. Le ciel et la terre passeront, mais vos paroles ne passeront point. Je crois et je confesse que ce qui était du pain est vraiment votre corps, que ce qui était du vin est vraiment votre sang. Mon esprit se soumet et impose silence aux sens révoltés.

Dieu a tant aimé l'homme, qu'il a donné pour lui son Fils unique; et pour compléter, pour perpétuer à jamais ce grand don, le Fils se donne aussi à l'homme, tous les jours, à la Table sainte, réellement et substantiellement. Encore un coup, je crois, Seigneur, je crois à l'amour que Dieu a eu pour nous, à l'amour du Père, à l'amour du Fils; et cet amour infini explique tout, éclaircit tout, satisfait à tout. Qu'importe que nous comprenions ? Ne savons-nous pas que vos voies sont impénétrables, et que celui qui scrute la majesté sera opprimé par la gloire ? Notre bonheur est de croire sans comprendre; notre bonheur est de nous plonger dans l'abîme incompréhensible de votre amour.

Que la raison superbe et contentieuse se taise donc; qu'elle cesse d'opposer insolemment sa faiblesse à votre toute-puissance. A ses doutes, à ses demandes curieuses, nous n'avons qu'une réponse: Dieu a tant aimé ! Et cette réponse suffit et nulle autre ne suffit sans elle. Elle pénètre, comme une vive lumière, au fond du coeur en état de l'entendre, du coeur qui croit à l'amour, qui sait et qui sent ce que c'est que d'aimer. Vous vous étonnez qu'un Dieu se cache sous les apparences d'un pain terrestre et corruptible, que le Sauveur des hommes se soit fait leur aliment; vous hésitez, votre foi chancelle: c'est que vous n'aimez pas ! Et vous, âmes croyantes, âmes fidèles, allez à l'autel avec joie, fermeté, confiance; allez à Jésus, allez au banquet mystérieux de l'amour.

Et où irions-nous Seigneur ? Quoi ! A la chair et au sang, à la raison, à la philosophie ? Aux sages du monde ? Aux murmurateurs, aux incrédules, à ceux qui sont encore tous les jours à nous demander: Comment nous peut-il donner sa chair à manger ? Comment est-il dans le ciel, si en même temps on le mange sur la terre ? Non, Seigneur, nous ne voulons point aller à eux, ni suivre ceux qui vous quittent. Nous suivrons saint Pierre, et nous dirons: Maître, où irions-nous ? Vous avez les paroles de la vie éternelle.

L'Imitation de Jésus-Christ
Traduction de Lamennais


FIN DU LIVRE DE L'IMITATION DE JÉSUS CHRIST.
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