Selon Benoit XVI, laisser aller l'hérésie manque d'amour...

http://www.osservatore-vaticano.org/messages-du-pape/laisser-proliferer-lheresie-nest-pas-un-signe-damour

J'ai trouvé l'extrait assez intéressant. Et réconfortant pour l'équipe de modération en particulier... Nous avons là, je pense, une tape sur l'épaule à propos de certaines difficultés de la semaine dernière.

Accueillons cet extrait comme une consolation

Merci David de nous faire partager ce texte. Effectivement c'est une question importante qui mérite qu'on s'y attarde : Un proche qui professe une hérésie doit-il être averti qu'il se trompe de voie ? A la lecture de l'Évangile, de St Thomas d'Aquin et d'un moine qui s'appelait St Benoit de Nursie (que j'aime beaucoup d'ailleurs), il s'avère que c'est un acte de charité fraternel de dire à quelqu'un qu'il se trompe de voie quand celui ci professe des hérésies contraires à l'enseignement de Notre Seigneur Jésus Christ. Je retiens la phrase issu du site que nous propose David :"L’usage même du bâton peut être un service d’amour", et oui l'usage du bâton peut être un service parce qu'il me semble être "criminel" de se taire quand on sait sciemment que l'autre se trompe. Je pense que le Seigneur pourrait nous demander "qu'as-tu fais pour que ton frère revienne à moi ? tu t'es tu ?"

Je ne veux pas prendre ce risque quand à moi. J'aime mon frère mais s'il se trompe il faut savoir lui dire avec charité, humilité et douceur mais rester ferme sur ses positions.

Voir aussi à ce sujet l'encyclique Notre charge apostolique de Saint Pie X, le 25 août 1907.

« Or la doctrine catholique nous enseigne que le premier devoir de la charité n’est pas dans la tolérance des convictions erronées, quelques sincères qu’elles soient, ni dans l’indifférence théorique ou pratique pour l’erreur ou le vice où nous voyons plongés nos frères, mais dans le zèle pour leur amélioration intellectuelle et morale non moins que pour leur bien-être matériel. Cette même doctrine catholique nous enseigne aussi que la source de l’amour du prochain se trouve dans l’amour de Dieu.... Tout autre amour est illusion ou sentiment stérile et passager.... il faut l'union des esprits dans la vérité, l'union des volontés dans la morale, l'union des coeurs dans l'amour de Dieu et de son Fils, Jésus-Christ. Or, cette union n'est réalisable que par la charité catholique.»

Tolérer les convictions erronées, même sincères, ne relève pas de la charité. En revanche nous devrons oeuvrer pour l'amélioration intellectuelle et morale de notre prochain, ne pas le laisser dans l'erreur ni l'indifférence.

Très beau texte, en effet.

Les "difficultés de la semaine dernière" sont un désaccord profond sur l'Islam au sein de l'équipe de modération. Et ce texte m'amène donc à revenir sur ce désaccord à deux niveaux, car il m'inspire, moi aussi!

Le premier niveau est de constater l'effet du bâton sur les brebis. On peut en effet considérer qu'en m'opposant a certaines positions prises sur le forum par l'équipe de modération, j'ai précisément tenté de ramener au troupeau des brebis égarées. En tout cas, c'est dans cet esprit que je l'ai fait, et je reste persuadé que l'égarement à ce propos n'est pas de mon coté. Or, quel en a été l'effet? Je ne parle pas d'un désaccord profond sur la foi, mais sur une religion autre, hors du champs des croyances qui nous unissent. Et boum, la confrontation "par le bâton", par l'acte et par les mots a amené une levée de boucliers. Transposons cela à une personne qui ne partage même pas ce socle de croyances, à une personne qui ne se réclame même pas du troupeau, à un musulman, disons. L'effet sera encore plus stérile et la levée de bouclier plus violente.
Car l'image du troupeau à ceci de terrible qu'elle ne fonctionne que lorsque les brebis se reconnaissent comme telles. Le bâton ne peut atteindre une brebis qui se prend pour un pasteur. C'est ce qui s'est passé en interne, au sein du troupeau Ephata. Alors imaginez avec quelqu'un qui ne reconnais même pas "notre" troupeau, et qui se prend aussi pour un pasteur. Le résultat ne serait pas un acte d'amour, mais un combat au bâton, nourrissant encore la haine.
Si le but est bien de toucher l'Autre, quand il est trop loin pour le bâton, il faut se rapprocher de lui. Il n'y a pas d'issue.

Le second niveau est que le texte en question en fait aucunement mention de l'Islam. La projection réconfortante qui y est trouvée reste une projection. Pourtant, le saint père, tout comme son prédécesseur ont écrit d'autres textes, nombreux, engageant l'église et les croyants, faisant nombre des mention claires de l'Islam. Nul besoin de projection pour trouver du réconfort dans ces paroles d'ouverture, de respect et de fraternité écrites noir sur blanc, celles-là, déjà citées ici, et un peu facilement oubliées.

Amitiés in Christo,

Damien

Jésus s’adressait à ses disciples en paraboles : " Un aveugle peut-il guider un aveugle ? Ne tomberont-ils pas tous les deux dans un trou ? Le disciple n’est pas au-dessus du maître ; tout disciple accompli sera comme son maître. Qu’as-tu à regarder la paille qui est dans l’œil de ton frère ? Et la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ! Comment peux-tu dire à ton frère : "Frère, laisse-moi ôter la paille qui est dans ton œil", toi qui ne vois pas la poutre qui est dans ton œil ? Hypocrite, ôte d’abord la poutre de ton œil ; et alors tu verras clair pour ôter la paille qui est dans l’œil de ton frère. »

Voici l'exemple même du bâton .

Une Parole à méditer , tout les jours de notre vie .

Et oui , nous sommes tous comme cet hypocrite ...

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