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 Rencontre de Jésus et de la Samaritaine

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boisvert
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boisvert



Rencontre de Jésus et de la Samaritaine Empty
MessageSujet: Rencontre de Jésus et de la Samaritaine   Rencontre de Jésus et de la Samaritaine Icon_minitimeMer 28 Aoû 2013 - 12:49

Voici une très belle et profonde médiation de Monique Hébrard, recopiée "à chaud":
"La Samaritaine ou l'étincelle de deux désirs" (Ed DDB)

Il s'était assis au bord du puits. Pas n'importe quel puits; celui de Jacob.
   Le puits ! Source de fraîcheur et de vie en ces terres arides.
   Reflet des profondeur de l'âme humaine.
   Margelle de repos et de méditation.
   Lieu biblique de grandes rencontres amoureuses. Puits d'alliance. Le bon juif qu'était Jésus ne devait pas manquer d'être sensible à un tel lieu !

 C'était dans la chaleur brûlante de midi, il avait marché, il était fatigué et il avait soif... D'eau fraîche, mais surtout de rencontre vraie, de relation profonde. D'ailleurs dans la suite de l'histoire, il n'y aura pas mention au moindre verre d'eau échangé !
 Mais est-ce possible que le Fils de Dieu, tellement uni à son Père, tellement habité par la Source d'Amour de son Père, ait encore soif de rencontre humaine ? Bien sûr puisque cette soif était précisément greffée au coeur même de sa soif d'amour du Père !  Et puis, il ne s'était pas incarné pour rire, le Fils de Dieu, il avait également soif d'un coeur à coeur humain.  
 D'ailleurs, il se sentait parfois seul, incompris de ses frères juifs, et même de ces lourdauds d'apôtres; c'étaient encore les femmes qui le comprenaient le mieux... et il était peut-être inconsciemment en attente de pouvoir rencontrer quelqu'un qui ait le coeur assez ouvert et disponible pour l'écouter avec un désir d'une telle intensité que cela permettrait que puisse jaillir et se dire l'essentiel.

 Elle est arrivée, comme chaque jour, avec sa cruche. Travail quotidien de bonne ménagère, avec parfois la tête et le coeur complètement ailleurs. Le sien était sans doute blessé. Quand on a eu cinq maris, il y a quelque chose qui ne va pas !  Ou bien on est une "pute" ou bien une assoiffée d'amour, d'amour toujours insatisfait. D'ailleurs, combien parmi celles qu'on qualifie ainsi sont des femmes au coeur immense et toujours insatisfait !
 Les hommes, elle connaissait !  Tout de même, qu'il était beau celui qui était assis près de "son" puits. Ce n'était pas un homme du pays.
 Son regard ne s'attarda pas sur lui: elle se savait doublement infréquentable aux yeux de cet étranger, comme femme et comme Samaritaine, infidèle à l'Alliance !  Et encore, il ne savait pas ce qu'était sa vie !  Cela n'allait pas l'empêcher de puiser tranquillement son eau et de repartir sans lui adresser la parole.
 Mais pourquoi avait-elle le coeur qui battait si fort ?

 Et voilà que, contre toute attente, c'est lui qui lui adresse la parole !  Et, comble du comble, il lui demande à boire !  Cet homme, ce juif, a l'audace d'outrepasser les règles sociales et religieuses de la bonne conduite ! Bien sûr, elle ignore que l'homme qui est près d'elle n'a vraiment rien à faire du "religieusement correct".  Il y a seulement la soif, ce puits chargé de tant de symboles et cette femme qu'il devine également assoiffée...
 Toujours est-il que par cette demande, Jésus se rend vulnérable.

 La Samaritaine se protège; elle préfère raisonner, d'ailleurs elle n'a pas la langue dans sa poche; elle  s'étonne: "Comment, toi, qui es juif, tu me demandes à boire, à moi qui suis une femme samaritaine ?" Manifestement, cet homme l'intrigue et elle cherche à savoir qui il est vraiment.
 Jésus le sent. Et comme le Fils de Dieu ne se révèle vraiment que dans la relation, il renouvelle son invitation: si elle connaissait le "don de Dieu" et celui qui lui parle, c'est elle qui aurait demandé à boire !  Et il lui aurait donné de "l'eau vive".

 Qu'est-ce que tout cela signifie ?  Elle ne comprend pas mais son coeur bat encore plus vite, comme si quelque chose avait été touché au plus profond d'elle-même qui réveillait en elle une soif inconnue. Cette soif qui habite tout être, elle a toujours cherché à l'apaiser, sans succès, dans l'amour humain. Comment cet homme devine-t-il qu'elle est toujours assoiffée mais que cette soif est terriblement douloureuse ?  L'eau dont elle emplit sa cruche serait-elle à l'image de l'amour humain, qu'elle essaie de retenir et qui finalement l'emprisonne elle-même ?  On en boit mais on a toujours soif. Et en plus de la gorge sèche, on a mal à l'âme.

  Allons, allons, une femme de caractère comme elle ne va pas se laisser égarer par de telles pensées! Restons réalistes !  La Samaritaine se ressaisit, résiste encore en se raccrochant à un registre très concret et un brin provocateur : "Seigneur, tu n'as rien pour puiser et le puits est profond. D'où l'as-tu donc, l'eau vive ?"
  Mais c'est trop tard, la porte de son coeur a été ouverte sur une autre Réalité, et elle est déjà touchée par ce mystérieux flot de vie. Cet homme n'est pas un homme comme les autres. Il la séduit, lui aussi, mais à une profondeur telle qu'elle n'a jamais éprouvée. Comme s'il touchait la vraie personne en elle, le vrai elle-même enseveli sous ses habitudes de séductrice. Cependant, elle avance avec précaution, pour essayer d'y voir plus clair : "Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui a donné ce puits et y a bu lui-même" ?
  Il se passe alors quelque chose de magique dans la rencontre de ces deux êtres de désir.
  Jésus poursuit sur son registre mystérieux, et il fait vibrer le plus profond de l'être de la femme: "Quiconque boit de cette eau aura encore soif; mais celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif; l'eau que je lui donnerai deviendra en lui source jaillissant en vie éternelle."
  Mais quelle est donc cette eau ?  C'est bien séduisant mais incompréhensible. L'eau, pour elle, ne peut venir que de ce puits, il faut la puiser et la cruche est lourde à porter, elle se vide très vite et il faut recommencer. Mais elle est curieuse et son désir continue de s'éveiller: "Donne-moi de cette eau." Si c'était vrai, non seulement elle n'aurait plus à venir au puits mais qui sait si cette eau ne laverait pas aussi le sel de ses larmes ?"

  En se rendant vulnérable, en s'exposant à une demande de relation, Jésus a fait s'écrouler les barrières de protection de la Samaritaine. Et voilà qu'au lieu de lui répondre qu'il va lui donner cette eau, Jésus lui demande d'aller chercher son mari !  Dialogue de choc :
- Je n'en ai pas.
- Tu en as eu cinq et l'homme avec qui tu vis n'est pas ton mari !
  Il se joue là quelque chose de très important: pour que coule l'eau vive entre ces deux êtres, entre Dieu et chacun de nous, il ne suffit pas d'avoir soif de rencontre profonde, il faut se mettre dans la vérité et cela peut être très coûteux !  Pour que jaillisse la source d'eau vive, il faut exposer sa vie à la Vérité, à la lumière. Jésus le dira : "Celui qui fait la Vérité, vient à la Lumière". Il dira aussi: "Je suis la Vérité." S'exposer à Jésus. Accepter une Alliance avec Jésus.

 Il faut tout de même être déjà dans un dialogue de confiance et d'amour très profonds pour dire ainsi à l'autre sa vérité, avec douceur et fermeté, sans l'accuser, avec le désir de le désembourber de son marécage, de l'aider à émerger de son marécage, de l'aider à émerger de ce qui lui fait mal.
 Alors, la Samaritaine craque; elle a compris: "Tu es un prophète !"
 Cette intuition fait basculer l'échange dans un registre plus profond encore, théologique, spirituel. Où convient-il d'adorer Dieu, demande la femme dont le peuple adore de faux dieux : sur notre montagne, le mont Garizim, ou à Jérusalem ?   Echos de querelles théologiques.  Jésus les dépasse et répond dans l'ordre de l'Esprit, de la vie éternelle, de la Vérité qui dépasse tous les lieux et tous les cultes. "Crois-moi, femme, l'heure vient où ce n'est ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père". Certes, le salut vient des juifs, mais l'heure vient "où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité".  Le lieu de la communion avec Dieu, n'est ni tel temple ni tel église, mais Jésus qui est là devant cette femme et qui est le Prêtre, "l'autel du Père." Plus besoin de temples de pierre. Jésus ouvre le temps d'un coeur à coeur en tous lieux.

  Mais cette raisonneuse questionne encore, comme pour retarder l'aboutissement et les conséquences de cette rencontre tellement désirée et redoutée.  "Je sais qu'un Messie doit venir, celui qu'on appelle Christ. Lorsqu'il viendra, il nous enseignera toutes choses".
  A-t-elle eu une intuition ?
  En entrant dans cette relation profonde, la Samaritaine et Jésus sont entrés en vulnérabilité, car toute relation rend vulnérable. Et jésus est amené lui aussi à dire la vérité profonde de ce qu'il est:
"Je le suis, moi qui te parle."...
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